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Critiques de Jean-Sébastien Steyer (53)
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La science fait son cinéma

A priori, l'opération Masse critique Mauvais Genre de Babelio ne m'intéressait pas. J'y ai déniché, chez un éditeur de science-fiction et fantasy (Le Bélial', collection Parallaxe), un ouvrage de deux scientifiques reconnus, Roland Lehoucq, astrophysicien au Commissariat à l'énergie atomique de Saclay et Jean-Sébastien Steyer, paléontologue au Muséum d'histoire naturelle de Paris et au CNRS. Les deux spécialistes se penchent sur une quinzaine de films de SF afin d'en analyser les fondements scientifiques ("Seul sur mars", "Gravity", "Interstellar",...).



"... après avoir visionné un film de science-fiction, nous le décortiquons de façon ludique et, à la lumière de nos connaissances actuelles, nous tentons de comprendre ce qui nous est montré. [...]. Notre objectif n'est pas de critiquer ces films, mais de mener une enquête à leur propos, d'en extraire des informations qui ne sont pas données explicitement grâce au raisonnement scientifique."



Sans surprise, force est de constater que, à de rares exceptions, une grande partie de ce cinéma multiplie les incohérences. Certains «bons» films, visuellement attractifs, sont fortement décrédibilisés. J'aurais cependant été en peine de déceler la plupart des lacunes soulignées par les auteurs.



Ludique, mais... Parti la fleur au fusil, je me suis vite rendu compte qu'il fallait s'accrocher pour suivre les explications : dès la page 25, on est dans la physique quantique et les naines blanches pour tenter de comprendre comment on peut rapetisser (ou pas) des objets ou des humains ("Chérie, j'ai rétréci les gosses!", "Ant-man", etc.).



Fait d'explications concises et sérieuses, "La science fait son cinéma" propose une excellente (re)mise à niveau scientifique. Par exemple, des expériences dans une éventuelle station spatiale en orbite martienne, permettent de remémorer des lois basiques (gravitation) qui prennent des aspects inattendus en impesanteur (Force de Coriolis). On a aussi l'occasion de se remémorer le rôle du hasard dans la théorie des espèces (la notion de progrès dans l'évolution est anthropocentrique) dans le cadre de films qui exhibent des monstres improbables (Godzilla). Quant aux machines (Jaegers) qui les combattent, il faudrait plusieurs réacteurs nucléaires pour que le bras armé de ces engins, hauts comme la tour Eiffel, puisse asséner un coup violent.



De tout ce qui a été analysé par les auteurs, une nouvelle de SF, "L'histoire de ta vie" (Ted Chiang, 1998) dont a été tiré le film "Premier contact", émerge grandement par son intelligence. Une linguiste, Louise Banks, est consultée afin d'établir une communication avec des extraterrestres heptapodes dont l'écriture est faite de glyphes circulaires complexes. le déchiffrage de ceux-ci (démarche joliment expliquée avec détour par les hiéroglyphes) et la compréhension de ce langage permettent de démonter deux mythes tenaces (p.178). le premier, lié à l'hypothèse de Sapir-Whorf (la langue influence notre façon de percevoir le monde, les couleurs par exemple), est que la langue modifierait nos structures mentales. Communiquer, représenter, retenir, convaincre sont de fameux pouvoirs du langage mais il n'a pas celui de contrôler le fonctionnement du cerveau ou la perception du temps (voir l'avenir, par exemple). le second mythe est l'existence d'une langue universelle "qui synthétiserait les facultés linguistiques et approcherait la matérialité même de l'univers". Malgré Noam Chomsky (langage inné), controversé aujourd'hui, c'est un "fantasme classique", concluent les auteurs.



Revenons à l'écriture circulaire des étrangers: elle offre l'occasion de s'attarder sur le magnifique principe dit de moindre action (p.181), qui fait intervenir une nouvelle quantité, l'action (les bases ici). Les équations de la physique peuvent s'écrire selon ce principe de parcimonie, à condition de trouver l'action adéquate. L'unification des concepts (y compris quantiques) qui en découle conduit à une manière pratique et compacte de décrire les lois physiques, de mieux les comprendre, de mieux les généraliser.



C'est grâce au principe de moindre action que la linguiste de la fiction parvient à déterminer le langage des extraterrestres: il n'est pas séquentiel (chez nous, humains, un morphème suit l'autre) mais simultané, global, une page entière est lue simultanément. Avant de l'écrire, il s'agit de connaître toute la phrase, son organisation, ses conséquences. Une façon d'envisager le monde : "la beauté insolite d'un principe fondamental de physique transposé au langage". Bien que ce principe «holistique» fonctionne pour les physiciens, philosophiquement, le problème n'est pas réglé....



Merci aux Éditions du Bélial' et à Babelio pour les joies que procure cette lecture.
Lien : https://christianwery.blogsp..
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La science fait son cinéma

Les éditions Le Bélial viennent de sortir un nouvelle collection appelée Parallaxe, sous la direction de Roland Lehoucq. Ce dernier tient la rubrique Scientifiction de la revue Bifrost depuis 1999 et est également président du festival nantais des Utopiales en plus de ses fonctions d’astrophysicien au CEA et d’enseignant à l’école Polytechnique et à Sciences Po. Cette collection se veut dans la continuité de la rubrique Scientifiction et a pour but de diffuser des connaissances en s’appuyant sur la science-fiction. Toutes les sciences seront concernées. Les deux premiers ouvrages de cette collection viennent de paraitre: Comment parler à un alien? de Frédéric Landragin et La science fait son cinéma de Roland LEHOUCQ et Jean Sébastien STEYER.



Le but de cet ouvrage n’est certainement pas de critiquer les films de science-fiction mais au contraire d’enrichir la culture scientifique du lecteur en partant de films connus dans ce domaine. La formule « faire de la science en s’amusant » convient tout à fait à ce livre et la mission est réussie. Le livre est divisé en 4 parties : Défier la physique, Nouveaux horizons, Curieux extraterrestres, Attention danger! La première partie est celle que j’ai trouvé la plus compliquée à lire, surtout le passage sur les trous noirs avec Interstellar. Cette partie est intéressante et assez complexe, cependant elle est suivie comme tous les autres chapitres de points bibliographiques qui peuvent permettre de prolonger le sujet pour ceux qui le désirent. Les deux autres sous parties consacrées à Ant Man et à Gravity m’ont paru beaucoup plus accessibles.



La suite de l’ouvrage est vraiment passionnante et on retrouve à la fois l’humour présent dans Faire des sciences avec Star Wars et des connaissances scientifiques qu’on a oubliées ou qu’on n’a pas encore acquises. Un des chapitres les plus réussis est celui sur Premier Contact de Denis Villeneuve qui se base aussi sur la nouvelle dont le film est tiré. Je me suis beaucoup amusée également avec le passage consacré à Prometheus qui souligne les invraisemblances nombreuses du film, mais toujours avec humour et beaucoup de sérieux dans la science!



Les questions auxquelles essayent de répondre les deux auteurs (Jean-Sébastien Steyer est paléontologue au Muséum national d’Histoire Naturelle de Paris et au CNRS) sont nombreuses: l’infiniment petit (Ant Man), l’infiniment grand (Godzilla et Pacific rim), l’astrophysique (Gravity, Interstellar…), la linguistique (Premier contact). Les auteurs étudient ainsi la viabilité théorique et pratique de certains films de science-fiction et en même temps nous apportent des connaissances scientifiques. L’ouvrage a ainsi une valeur pédagogique et peut intéresser un large panel du cinéphile au curieux, et peut-être aussi les scientifiques. Il faut aussi noter que les auteurs font aussi référence à d’autres domaines que le cinéma comme la littérature et utilisent toujours des exemples précis.



Le livre se lit vraiment très bien, hormis quelques petits passages mais il offre une lecture très plaisante. La passion des auteurs pour les sujets traités ressort bien et ils ont un vrai sens didactique pour faire passer leurs connaissances. Le sens du détail dont ils font preuve permet de mieux comprendre ce qui se passe dans les films, mais aussi dans les découvertes spatiales actuelles. Le chapitre sur Europe, le satellite de Jupiter, est à ce titre passionnant.



La science fait son cinéma est donc une lecture très plaisante qui part d’une excellente idée, aborder la science par le biais des films de science-fiction. On apprend beaucoup de choses et sur de nombreux domaines de la science. Objectif atteint pleinement pour ma part!


Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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La science fait son cinéma

Les auteurs, respectivement astrophysicien et paléontologue, dissèquent des scénarii de films de science-fiction au regard des connaissances scientifiques. Leur objectif n’est pas de dénigrer ces films mais de les utiliser comme supports de réflexion, notamment sur le champ des possibles. De fait, scénaristes et réalisateurs prennent des libertés avec la réalité et avec la vraisemblance ! Leur mérite n’en est que plus grand à faire adhérer le spectateur à l’histoire, via mise en scène et trucages.

Selon moi, l’incohérence scientifique du jour n’est d’ailleurs pas la vérité de demain. Souvenons-nous, pour ceux qui l’ont lu, de la manière dont Jules Verne expédiait des personnages vers la lune dans « Autour de la lune ». Je crois me rappeler que le procédé imaginé par Jules Verne (une sorte d’obus expédié d’un canon) était aberrant pour les passagers de cette fusée, soumis à une accélération mortelle au décollage. Cela n’a ensuite pas empêché l’Homme de se rendre sur la lune puis en revenir, avec une technologie plus adaptée (en ne limitant pas l’impulsion au seul moment du décollage). Mon exemple, emprunté à la littérature, non au cinéma, est outrageusement simple au regard de ceux choisis par les auteurs ! Eux auraient d’ailleurs examiné l’ensemble des paramètres de l’expérience (température dans la fusée, caractéristiques du canon, âge du capitaine, etc)... Leur livre est intéressant, mais parfois ardu, surtout quand il traite d’astrophysique ou de physique nucléaire ! Sa lecture intéressera particulièrement les scientifiques et les cinéphiles amateurs de SF - les auteurs sont érudits en la matière ; les autres, comme moi, trouveront l’exercice amusant, mais sans plus.

fnitter (https://www.babelio.com/monprofil.php?id_user=43439) a mieux apprécié que moi.

Merci à Babelio et à l’éditeur (opération Masse Critique)
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La science fait son cinéma

Pour une révision de ses fondamentaux en s'amusant.





A travers un livre en quatre parties, Défier la physique, Nouveaux horizons, Curieux extraterrestres, Attention danger, les auteurs nous permettent de réviser (d'apprendre ou réapprendre) nos classiques dans un large panel de sciences dures. De l'infiniment petit à l'infiniment grand, de la physique quantique à l'astrophysique en passant par les sciences du vivant, sans oublier la linguistique, en s'appuyant pour ce faire sur quelques films, vous l'aurez compris, de science-fiction.





Même si la première partie est moins drôle que l'un des précédents opus (Faire de la science avec Starwars), les auteurs se lâchent ensuite et on s'amuse énormément. De la science drôle et facilement accessible.

Le livre se lit très rapidement (quelques toutes petites heures) et on ne s'ennuie pas une seule seconde. Mieux, on s'instruit ou on révise (en fonction du niveau scientifique de base).



Franchement, l'idée de base, déjà déclinée plusieurs fois par R. Lehoucq, est excellente et permet certainement d'aborder nombre de notions scientifiques qu'on pourrait hésiter à attaquer dans un livre plus « sérieux » et plus « rébarbatif ».





Mention spéciale à la partie Prométhéus. On s'en donne à cœur joie et les conseillers scientifiques du film en prennent pour leur grade. Vous ne regarderez plus le film du même œil (Moi, déjà, à l'époque il m'avait fait râler…)
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Combien de doigts a un extraterrestre ?

Alien est-il crédible ? De quelle race pourrait bien être Yoda ? Le paysage de Dune est-il possible ?

Autant de questions, et bien d'autres encore, auxquelles les auteurs tentent d'apporter une réponse scientifique tout en explorant tous les aspects de la science-fiction. Le propos est globalement clair, malgré la présence de termes scientifiques notamment concernant les différents groupes du vivant, et l'on peut piocher de ci de là un "chapitre" (en réalité article) sans avoir besoin de les lire tous à la suite.

Une perspective intéressante et scientifique sur les "monstres" issus de l'imaginaire SF.
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Combien de doigts a un extraterrestre ?

Les auteurs, un astrophysicien, un paléontologue et un paléoartiste, passent au crible de la science le bestiaire des œuvres de science-fiction. Le livre est découpé en 38 chapitres préalablement parus dans Pour la Science. Malgré quelques redondances, cet éclairage scientifique est très intéressant.
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Demain, Les animaux du futur

En s’appuyant sur les sciences de l’évolution, le paléontologue S. Steyer et le sculpteur numérique M. Boulay ont imaginé quels pourraient être les caractéristiques et l’environnement de plusieurs espèces actuelles dans 10 millions d’années. Le résultat de ce travail de biologie spéculative est un voyage spectaculaire qui permet d’aborder de manière accessible et originale les mécanismes de l’évolution.
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Exquise planète

Mon avis ? Assez sympa, quand les scientifiques essaient de faire de l'humour ça peut être marrant. Cela dit, même si c'est vulgarisé certains points scientifiques sont assez complexes, surtout dans la 1re partie. La 2e partie est sympa, avec des bons jeux de mot et assez fluide à lire. La 3e partie est la moins intéressante selon moi, moins inventive et beaucoup trop centré sur l'histoire de notre planète, un développement plus poussé de la civilisation de la nouvelle planète serait plus intéressant. La 4e, forcément pour la fan de SF que je suis, ma préférée.



Très bon livre qui cela dit aurait eu du mérite à être moins centré sur la Terre, ils auraient pu aller plus loin, ça aurait été plus sympa selon moi de vraiment créer un nouveau monde sans y mêler la Terre. Ça reste quand même une belle lecture.
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Exquise planète

Voici une part de gâteau cosmique, assaisonnée d'évolution sur son lit d'étrangeté, saupoudrez d'un peu de fantaisie et dégustez avec science. Exquise comme un cadavre, cette délicieuse nouvelle planète sortie tout droit de l'imagination de quatre auteurs venus d'horizons différents est un tableau de maître qui aurait sûrement dû voir le jour tout autant que la nôtre.



Prenez un astrophysicien pour le premier chapitre, pour les fondations du château de cartes. Si vous n'y connaissez rien en Big Bang, point d'affolement, ceci n'est qu'un décor, une mise en scène, ou vous pouvez passer directement au chapitre deux, celui du paléontologue. Vous pourrez ainsi rester béats devant la beauté et les mystères de l'évolution, celle-là même qui a choisi que l'oiseau volerait et l'humain pas. Au chapitre trois, l'archéologue. Lui commence à être un peu plus incisif, et montre en quelques exemples la folie de l'humanité, ses vices et son fonctionnement parfois bancal. Une critique bien placée de la société depuis ses tout débuts, qui nous amènerait à penser qu'une nouvelle civilisation sur une autre planète s'amuserait probablement de tout ça.



Au dernier chapitre, l'auteur de science-fiction prend les commandes et fait débarquer l'Homme sur cette planète pourtant si pure. Et là, c'est le drame. Plus le temps de s'extasier sur les paysages troublants et les êtres si parfaits, nous entrons en mode colonisation, invasion barbare et réappropriation. Après avoir épuisé toutes les ressources de leur propre planète, les humains envahissent ce nouvel environnement qu'ils ont tant de mal à comprendre. Rebelote.



Pas besoin d'être un savant ni un intellectuel pour se plonger dans cette aventure, scientifiquement plausible mais surtout humainement désolante. Un bon constat du monde actuel et du possible futur proche, qui amènera à en faire réfléchir plus d'un.
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Demain, Les animaux du futur

Les auteurs nous convient à une promenade à travers les biotopes du futur, à la rencontre des animaux qui pourraient peupler la terre dans 10 millions d'années. L'ouvrage est une véritable invitation à imaginer, à réfléchir sur ce qu'est l'évolution, à s'évader.



Les créatures ont été imaginées à partir de la faune du XXIe siècle et des connaissances en sciences de l'évolution et en anatomie. Et les Neocidaris schwarzenheggeri et autres Struthiops philipkdicki prennent vie à travers de splendides modélisations hallucinantes de détails. De quoi ravir les curieux, les amateurs de biologie ainsi que les amoureux de l'image.



Avec humour, Marc Boulay et Sébastien Steyer nous offrent une balade dans le futur jalonnée de clins d'oeil à la culture contemporaine.



Un voyage de "fiction-science" à ne pas manquer !



Elodie L.
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Exquise planète

Tout d'abord, un grand merci à Babelio et aux éditions Odile Jacob de m'avoir sélectionné pour la première fois pour l'opération Masse Critique.

Il faut le dire d'emblée, Exquise Planète est un livre inclassable, un extraterrestre parmi les livres que j'ai pu lire (et en plus, des extraterrestres, il en contient un peu!). Il navigue entre différents genres, est au départ très scientifique, puis uniquement fictionnel sur la fin. Il reprend le principe du cadavre exquis (d'où son titre) cher aux surréalistes. Quatre auteurs ont participé à sa réalisation. Quatre parties se succèdent donc, que j'ai appréciées plus ou moins. Pour cette critique, pour plus de praticité, je reprendrai chaque partie.

Première partie : Ciel bleu, soleil orange, par Roland Lehoucq, astrophysicien, très connu par les fans de SF. Cette partie plante le décor. Roland Lehoucq décrit une planète de son invention, depuis la formation de son système stellaire jusqu'à la planète elle-même et les phénomènes astrologiques et physiques qui la caractérisent (un jour qui dure 19 de nos jours, deux lunes, un soleil orange, une ciel à moitié étoilé, un "œil" dans l'autre partie du ciel). J'ai trouvé cette partie très poétique, très bien écrite.

Deuxième partie : Le hasard fait (bien) les choses, par Jean-Sébastien Steyer, archéologue. Cette partie se consacre à l'arrivée de la vie sur cette Planète, grâce aux comètes et acides aminés qu'elles contenaient. Cette partie du récit a été, je dois l'avouer, plutôt technique pour moi, avec pas mal de chimie. J'avais cru comprendre lors de ma lecture ce qu'étaient les bactoïdes, les coloïdes, les électroïdes et autres aérozoaires, mais au moment de rédiger cette chronique, je m'aperçois que je n'ai pas retenu grand-chose... Jean-Sébastien Steyer nous décrit l'évolution de la vie au cours de millions d'années, tout en faisant des comparaisons avec l'évolution de la vie sur Terre, et bien sûr en tenant compte des éléments de base édictés dans la partie précédente. Et alors, un beau jour, le hasard faisant bien les choses, des tentaculides et des vulcoïdes se sont rencontrés, ancêtres des futurs exogrades (dotés d'un système électrique, sorte de système cérébral). Donc, vous l'aurez compris, un chapitre assez complexe, qui conviendrait bien je trouve à des étudiants en biologie.

Troisième partie : L'intelligence, pour quoi faire ?, par Jean-Paul Demoule. Cette partie reprend la précédente où on l'avait quittée, c'est-à-dire à l'émergence de l'intelligence sur la Planète. Les exogrades se transforment pour certains en sexogrades. Le temps passant, ces sexogrades ont pu, tout en restant sur la Planète, développer la faculté d'explorer à distance des phénomènes astronomiques de plus en plus éloignés. Et ont découvert la Terre. Jean-Paul Demoule profite de cette partie pour reprendre quelques épisodes de l'histoire de l'humanité sur Terre, en les modifiant quelque peu (ainsi, en l'an 1000, l'empire romain existe toujours ; plus tard, les Chinois conquièrent l'Europe, etc.). Au final, cette partie plonge réellement le récit dans la fiction. J'ai apprécié cette réécriture de l'histoire, mais je me suis demandé ce qu'elle faisait là. Je m'attendais plutôt à voir comment les êtres de la Planète allaient évoluer.

Enfin, la quatrième et dernière partie, L’œil de Caïn, par Pierre Bordage. La partie que j'ai préférée. Peut-être la plus accessible (avec la première), peut-être aussi l'unique entièrement fictionnelle... Pierre Bordage a bien repris tous les éléments présents dans le début du livre pour créer une histoire simple, pas très longue, mais très belle, très poétique. On suite l'histoire de plusieurs générations de colons humains qui ont conquis la Planète, jusqu'à leur rencontre avec les sexogrades intelligents. Une très belle histoire qui m'a remis d'accord avec ce livre.

Au final, un livre intéressant par son procédé d'écriture original. Les auteurs s'y sont bien pliés. Un très bon début, un milieu de livre un peu moins bon pour ma part (complexe et d'intérêt moyen), et une très jolie clôture. Encore merci au projet Masse Critique pour cette lecture.
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Exquise planète

Un exquis OVNI.

En voilà une insolite collaboration entre un astrophysicien, un paléontologue, un archéologue et un auteur de sf pour un petit livre très instructif.



A travers quatre chapitres :

Ciel bleu, soleil orange où la genèse de l'étoile et de la planète sont expliqués.

Le hasard fait bien les choses : qui voit l’apparition de la vie sur cette planète.

L'intelligence pourquoi faire : où une espèce intelligente émerge et où l'auteur passe au crible quelques moments d'histoire de notre terre.

L'oeil de Caïn : qui voit débarquer les humains sur cette planète si particulière.

Une singulière histoire nous est contée...



Une idée ingénieuse que cette construction, de la vulgarisation scientifique très accessible et qui n'aurait pas eu la même visibilité sans la présence de Bordage. C'est certes didactique à l’extrême pour les trois premiers chapitres, mais j'y ai trouvé une lecture instructive et divertissante. Un développement original accompagné de nombreux parallèles avec celui de notre terre, ce pour une meilleure compréhension.

Des passages particulièrement savoureux (notamment dans le troisième chapitre) sur les religions.

On se plaint parfois d'un background trop rachitique dans les histoires de sf. Et bien là, on est gâté question background (encore que j'aurais aimé un développement plus complet de l'organisation sociale des sexogrades, l'espèce intelligente).

La nouvelle de Bordage, sans casser des briques, est agréable à lire et respecte bien le travail des scientifiques.



L'humanité ne sort pas forcément grandie de cet Exercice de style, cadavre Exquis, Exquise planète, Excellent.

(Obtenu et lu dans le cadre d'une opération masse critique. Merci à Babelio et Odile Jacob).
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Exquise planète



Le jeu a été proposé par l'astrophysicien Roland Lehoucq : concevoir une planète qui n'est ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Il a passé son bébé, c'est-à-dire sa planète et son étoile au paléontologue Jean-Sébastien Steyer. Il y a déposé une vie qui vient d'ailleurs, qui a évolué, s'est éteinte à 90%. A la manière d'un cadavre exquis, l'archéologue Jean-Paul Demoule a regardé l'intelligence de cette planète observer l'évolution de l'intelligence sur Terre. Enfin, l'auteur de science-fiction Pierre Bordage a imaginé des colonies venues de Terres s'installer non sans heurt sur cette exquise planète.

L'ensemble est plutôt réussi. J'avoue m'être surtout ennuyée en lisant les histoires de sexogrades de Jean-Paul Demoule. Est-ce qu'une civilisation intelligente perdrait son temps à observer les conflits sur Terre ? Notre histoire se résume-t-elle à cela ? C'est un peu décevant au niveau de la réflexion sur ce qu'est l'intelligence et comment elle évolue.



"L'oeil de Caïn", la nouvelle de Pierre Bordage en hommage à Ray Bradbury, conclut cette aventure comme un feu d'artifice. Il respecte à la lettre l'environnement décrit par Roland Lehoucq et nous fait vivre les redoutables marées. Le récit suit des colons venus de Terre, qui s'installent d'abord trop près de l'océan unique, le Nordial. Suite à la première marée et aux monstres qui surgissent des failles, ils reculent leur cité. Seule Omaline ne met pas tous les extraterrestres dans le même sac et reconnait l'intelligence des osoanors, mais elle sera considérée comme une folle par sa communauté très religieuse et belliqueuse.


Lien : http://zazaa.blogspot.fr/201..
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