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Citations de Jean d` Aillon (602)


Il importe cependant que notre pays ne perde pas à la table des négociations ce qu'il a gagné au prix du sang. Dès 1636, Urbain VIII avait proposé sa médiation mais les princes protestants avaient décliné son offre de bons offices. Les négociations ont repris ces temps-ci et le principe d'une conférence de paix est désormais accepté par toutes les parties.
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La disette et le dénuement sont tels sur le territoire allemand que les opérations militaires ne s'y déroulent plus pour des raisons stratégiques mais seulement pour occuper des villes et des villages capables d'assurer la subsistance des armées d'occupation ! Cette tuerie n'a plus de sens et il faut y mettre fin.
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Vous ne l'ignorez pas, cette guerre qui sévit en Europe depuis trente ans est un conflit atroce et épuisant. Ruines et misères s'accumulent. L'Allemagne est affreusement ravagée. Savez-vous que le long du Rhin presque tous les villages sont entièrement détruits ?
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Son esprit vagabond revint vers la scène qui s'était déroulée moins de deux mois plus tôt dans le bureau du cardinal Mazarin, le nouveau Premier ministre de la France, en présence de Michel Le Tellier, le ministre de la Guerre.
— Je vous propose un poste d'officier dans ma maison, chevalier, avait déclaré le cardinal. J'aurai encore besoin de vous.
Louis avait hésité avant de répondre :
— Monseigneur, j'ai été heureux et fier de vous aider, et de servir le roi. Mais je ne suis pas fait pour cette vie. Pour l'instant, je ne prétends plus qu'à vivre heureux avec mon épouse.
Le cardinal avait été déçu, peut-être même indisposé, par ce refus. Il lui avait pourtant accordé une gratification de trente mille livres. C'était tout ce dont Louis disposait pour tenir jusqu'à la prochaine récolte de blé, en juillet.
Pourquoi n'avait-il pas accepté la proposition du ministre ? se demandait-il maintenant.
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Désormais, Louis était seigneur fieffé avec des droits de basse justice. Il n'en retirait aucune fierté et se considérait surtout comme le garant de la survie des quelque deux cents malheureux qui arrivaient à peine à se nourrir tant le domaine avait été délaissé. Cette nouvelle responsabilité le broyait de craintes
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Décidément, le feu roi Louis, en le faisant chevalier et seigneur de Mercy, lui avait fait un cadeau empoisonné. Mercy était un domaine ravagé depuis plus de cent ans, dont les terres, non seulement ne rapportaient aucun bénéfice, mais encore coûtaient cher à la Couronne en charités à ses habitants.
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Un coup de tonnerre le fit sortir de sa sombre torpeur. Il se ressaisit et tenta de se morigéner : après tout, que de chemin parcouru depuis cet hiver, depuis le jour où, avec Julie et ses parents, ils avaient découvert avec effroi le château ruiné et les terres abandonnées qui l'environnaient
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Il soupira, découragé par ces prochains débours.
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À droite, en revanche, les murs de brique ne dépassaient pas les trois toises. Combien d'argent faudrait-il pour terminer cette construction ? rumina le jeune homme. Cinquante mille livres, au moins ! Comme s'il avait cinquante mille livres !
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Le regard de Louis s'égara ensuite vers les deux constructions en brique qui flanquaient le vieux manoir. Elles étaient couvertes d'échafaudages de bois et il espérait que le vent ne les mettrait pas à bas. Ces nouvelles ailes que Julie avait tant souhaitées, c'était M. Mansart qui les avait dessinées par amitié pour Mme de Rambouillet, la tante de son épouse. Celle de gauche était presque terminée, bien qu'il manquât encore sa toiture d'ardoise. La charpente apparente de Michel Hardoin lui fit penser à la coque inversée d'un immense vaisseau de guerre et Louis ressentit une brève bouffée d'orgueil à l'idée qu'il en était le possesseur.
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Plongé dans de sombres pensées, Louis observait maintenant les hommes qui, dans la cour boueuse, déchargeaient sous la surveillance de Michel Hardoin des pierres taillées de deux grands charrois. La pluie, la boue et le vent ne leur facilitaient pas la tâche. Il songea que Mme Hubert, qui régnait sur les cuisines, devrait leur préparer une soupe chaude aux lardons pour les réconforter quand ils auraient terminé.
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Le mariage de Louis et Julie avait eu lieu un mois auparavant, et déjà les soucis d'argent s'accumulaient. Un instant plus tôt, Julie était venue demander à son époux une forte somme en écus d'argent pour payer une ultime livraison de pierres à bâtir. Du moins, ils espéraient que ce serait la dernière ! C'étaient les linteaux et les encadrements pour les fenêtres du deuxième étage de l'aile droite du château encore en construction. De toute façon, jusqu'au printemps, plus aucun transport par chariot ne serait possible, les chemins étant ravinés par les intempéries.
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Dans les combles et greniers se serraient Germain Gaultier et sa sœur Marie, deux habitants du hameau de Mercy entrés au service des Fronsac ; Germain comme domestique à tout faire et Marie comme femme de chambre de Julie. Il y avait encore un vieux couple, les Hubert, anciens gardiens du domaine, et quatre ou cinq paysans de Mercy qui, sous les ordres de Margot Belleville, s'occupaient aux derniers travaux d'aménagement, pourvoyaient les cheminées en bûches, soignaient les chevaux et entretenaient la maisonnée.
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Le château était un bâtiment ancien constitué de deux étages et de combles construit sur d'antiques salles ogivales. Au-devant, une cour presque carrée était à l'origine fermée d'un mur d'enceinte protecteur. Le mur avait été démoli et remplacé par deux élégantes ailes en brique et en pierre en cours d'achèvement. Le chevalier et sa femme logeaient au deuxième étage de l'ancien bâtiment, ainsi que le vieux valet d'armes et garde du corps, Gaufredi, qui partageait sa chambre avec Nicolas, le fidèle cocher et secrétaire. Vivaient aussi à cet étage l'intendante Margot Belleville et son époux, Michel Hardoin, un ancien charpentier qui s'occupait de remettre en état le vieux bâtiment.
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Une cheminée crépitait dans son dos. Julie, sa jeune épouse, était descendue aux cuisines pour vérifier les livraisons apportées par des paysans du hameau. C'est que, désormais, une quinzaine de personnes vivait – à l'étroit – dans le vieux manoir et il fallait nourrir tout ce monde.
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Le jeune homme – il était né trente ans plus tôt, le 1er juillet 1613 – était vêtu très simplement d'un pourpoint de velours noir avec des crevures aux manches par où sortait sa chemise blanche dont les poignets étaient noués par des galans. Ces rubans, généralement multicolores, étaient un signe de distinction tant à la Cour qu'à la ville et les élégants en attachaient un peu partout sur leurs vêtements. Louis Fronsac, ancien notaire, les choisissait toujours noirs, comme le reste de ses habits.
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Mardi 3 novembre 1643
I l pleuvait depuis plusieurs jours et la bourrasque balayait la campagne avec une rare violence.
À huit lieues au nord de Paris, dans le château de Mercy encore tout en chantier, Louis Fronsac, chevalier de Saint-Michel et nouveau maître de la seigneurie, debout dans l'embrasure d'une fenêtre de la grande salle, contemplait lugubrement la cour de son manoir et la campagne environnante.
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[...]
- Savez-vous à quoi cette attitude m'a fait penser, mon fils ? demanda M. Charreton.
- Non.
- Au temps de la Ligue. Quand une minorité, les Seize, manipulait le Parlement et obtenait de ses membres des décisions iniques en les terrorisant sous la pression d'une populace qui menait à la hart ceux qui se montraient trop frileux.
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- Connaissez-vous le Petit Luxembourg, mon ami ?
- Oui, monseigneur.
- Pensez-vous pouvoir y pénétrer ?
La question était brutale, mais La Chesnay avait maintenant l'habitude des manières de l'ambassadeur de Savoie. Sous une apparence policée, c'était un homme brutale, prêt à tout pour s'emparer de ce qu'il désirait. Robert n'avait pas plus de scrupules que lui, pourtant il eut un temps d'hésitation. Non qu'il soit incapable d'entrer dans le Petit Luxembourg, mais à cause de celui qui y logeait : le cardinal de Richelieu.
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- Quel serait mon avantage à les rejoindre ? Ma noblesse est plus ancienne que celle de la plupart d'entre eux.
Louis retint un sourire. Gaston était sans parents et sans argent, mais il lui restait son lignage, et s'il l'évoquait peu, il savait le rappeler à bon escient.
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