Citations de Jean d` Aillon (601)
C’est que, chaque jour, Henri III perdait un peu plus son royaume. Ses fidèles l’abandonnaient et il se jetait dans la religion et la prière pour oublier les humiliations qu’il subissait. Seul son désir sincère de soulager les souffrances de son peuple l’incitait à ne pas abandonner le royaume aux Guise et aux ligueurs.
Mornay le savait. Comme tous les autres autour de la table, il connaissait le véritable roi de Navarre. Un soldat qui avait reçu de Dieu le génie de la guerre, un humaniste qui lisait parfaitement le grec et le latin et qui admirait les actions illustres de l’histoire romaine. Un homme indomptable à qui sa mère Jeanne d’Albret avait donné une éducation de fer. Et surtout, un juste, un maître tolérant, et respectueux des faibles.
Description d'Henri III --> Sous sa cape entrouverte en velours noir doublée de taffetas et brodée d’or, on distinguait un justaucorps de satin gris à double rang de perles et brodé de pierreries. Ses chausses étaient écarlates et une fraise empesée lui entourait le cou. Ses cheveux étaient très courts, presque rasés, sous un bonnet noir serré par un cordon et une broche d’or. A son cou pendait un grand collier d’ambre serti d’or qui sentait très fort et à chacune de ses oreilles étaient attachées de grosses perles. Sous sa minuscule moustache et sa courte barbe, son teint était blafard avec des traits tirés et de lourdes poches sous les yeux.
Ce qui l’attirait dans l’assassinat était surtout la difficulté, le défi à la raison, la gageure irréalisable. Il avait un vrai talent pour tuer quand chacun assurait que c’était impossible. Là où d’autres se provoquaient pour des rencontres héroïques à l’épée devant un parterre d’admiratrices, il choisissait l’usage discret du poignard ou du pistolet.
La France ne pouvait avoir trois rois, tous nommés d’ailleurs Henri, comme par une ironie du destin. Guise, le Lorrain, par son armée et sa popularité, savait qu’il avait le royaume à portée de main ; le Béarnais, lui, avait la légitimité de la race ; quant au dernier Valois, impuissant et enfermé dans son Louvre, les prédicateurs fanatiques appelaient à sa mort. Pour échapper à ces furieux, il n’avait pas d’autre choix que de faire semblant de soutenir Guise et de s’opposer au roi de Navarre. Tout se résumait ainsi, comme le rapportait une chanson : Henri veut, par Henri, déshériter Henri.
Enroulé dans son manteau, il descendit la rue Saint-Martin jusqu’à la rue Troussevache, puis contourna le cimetière des Innocents par la rue de la Ferronnerie. Se frayant un passage entre les auvents des boutiques qui avançaient trop souvent sur la rue, les enseignes trop basses qui assommaient facilement un cavalier, et gardant un œil sur ceux qui vidaient leurs eaux usées par les fenêtres, Nicolas Poulain gagna la rue Saint-Honoré jusqu’à la rue des Petits-Champs qu’il remonta.
Maintenant, il n’y a plus de loi dans Paris. On ne tue plus pour la religion mais pour les pécunes et la picorée. Quiconque peut occire son ennemi en le déclarant calviniste. Un frère peut se débarrasser de son parent pour recueillir l’héritage. Par cupidité, par jalousie, ou par vengeance, tout est possible !
A ce jour encore, l’origine du courrier mystérieux que reçut Richelieu le 9 juin et qui a sans doute sauvé le règne de Louis XIV reste inconnue. Sauf pour vous, chère lectrice et cher lecteur. (p.351)
Il fit claquer son fouet, s'adressa en plaisantant à chacun des quatre chevaux qu'il connaissait bien et ceux-ci lui répondirent en soufflant une épaisse vapeur par les naseaux.
Je m'excuse, monsieur, répondit le soldat, mais il est de mon devoir d'apprendre avant tout à votre fils à survivre. Je vous l'ai dit, il n'y a aucun honneur dans les batailles. Tous les moyens sont bons pour vaincre. Il faut tuer le premier, sinon on est mort.
Au même instant, il aperçut (il s'agit de Louis _ NDLR) - comme dans un rêve - la tête de son agresseur qui se détachait de son corps et qui volait doucement dans les airs. Je suis mort, pensa-t-il. Malgré cette certitude, il suivit du regard ce visage qui traversait la nuit et il le vit s'écraser, tout près de lui, dans un floc gluant répugnant.
Aux premiers temps de la librairie, les livres étaient imprimés aux frais des auteurs et déposés chez des libraires. Ceux-ci n’étaient que des commerçants et l’auteur restait propriétaire de son œuvre.