Citations de Jeanne Yliss (37)
Parce qu’avec toute cette lutte pour sortir la tête de l’eau, elle a découvert que le goût de la vie était plus sucré, plus doux, plus attirant que celui de la mort. Elle a réalisé que vivre avait du sens et ne méritait pas tant de brutalité envers soi-même
Je veux la voir sourire et rire pour de vrai. Je veux la sentir libre, libérée, apaisée. Je veux qu’elle puisse dormir la nuit sans cauchemars. Je veux qu’elle prenne le temps de ralentir, de profiter, de lâcher prise et qu’elle trouve ça bon. Je veux que ses jolies yeux bleus, les plus beaux yeux que j’ai jamais vus, se débarrassent de cette tristesse. Je veux qu’elle goûte au bonheur, à tous les bonheurs.
À un pas d’elle, dort celle qui l’a bercée de ses tendres mélopées. Son arôme où se mêlaient odeurs de cuisine et eau de rose subtile s’est transformé en une pestilence immonde. Ses rondeurs rassurantes et charnelles ont muté en une baudruche bouffie. Le velouté délicat de sa peau s’est mû en une sécheresse brune, aride. Elle est devenue repoussante et abjecte. Julie ne sait plus si elle peut encore l’aimer
Elle ne sait ce qui est pire. Devoir vivre sans savoir où vivre tout en sachant.
On ne guérit jamais de la perte d'un enfant. On réapprend à vivre, différemment, avec un trou dans la poitrine, un trou permanent, plus ou moins béant selon les jours, les évènements.
La naissance d'un enfant c'est aussi la naissance d'une mère.
Je crois qu'il n'y a pas d'âge pour avoir besoin de sa mère. Y compris lorsqu'on est devenue mère soi-même,elle reste la personne vers qui l'on se tourne d'instinct, en toute situation.
Dans la vie tu as deux postures possibles : soit tu te laisses pousser par le vent dans les directions que lui choisit. Ce qui signifie que tu subis, tu voles de droite à gauche, dans un tourbillon épuisant. Tu es une victime, des autres, de tes émotions, des évènements, dénuée de pouvoir. Soit tu deviens le vent. Tu fais face à tes responsabilités, tu admets que tu peux tout changer en toi pour régler tes problèmes au lieu d attendre des autres qu ils le fassent pour toi.
Pour vivre de belles choses, il faut s entourer de belles personnes. Et je veux vivre de belles choses, choisies ou inattendues.
Je crois que c'est ça une famille. Ça vit, ça fait du bruit, ça rit, ça crie, ça se dispute, ça chahuté, mais il y a ce fil invisible, tissé d'âme en âme, qui nous lie, que nous soyons vivants ou décédés, présents ou absents.
— Comment fais-tu pour dompter tes pensées ?
— Tu ne peux pas ! En revanche, j’ai appris à ne plus leur donner une importance qu’elles ne méritent pas en étant pleinement consciente de ce que je fais ici et maintenant. Pourquoi ressasser le passé ? Il est passé et je ne peux pas le changer. Pourquoi se projeter dans un futur source d’inquiétudes ? Tout peut arriver et bien souvent le bon se réalise alors qu’on avait envisagé le pire.
Elle contemple les arbres ou court après ses souvenirs.
Comment savoir?
— Mamie ?
Elle tourne la tête, l’air absent, puis fixe à nouveau l’extérieur. Je devine que ce sera un jour sans. Je garde mon sourire, qu’importe.
Moi je sais tout ce qu’elle m’a apporté, je n’ai rien oublié. Alors je vais me rappeler pour deux, lui raconter encore et encore qui elle est, ce qu’elle aime, ce qu’elle déteste, ce qui la chagrine ou la fait rire.
Je gobe la soupe puis immerge ma main dans les lamelles graisseuses de pommes de terre, absorbée par les péripéties des acteurs. À la quatrième bouchée, je culpabilise. Je sais que je ne dois pas, mais c’est plus fort que moi. Je saisis ma cuisse qui dépasse de ma culotte gainante, spéciale ventre plat, en coton (avec un liseré en dentelle tout de même). Je fais rouler ma cellulite entre mes doigts. Grosse vache, m’insulte ma petite voix. Comment espères-tu qu’un des hommes que tu mates sur ton ordi s’intéresse à toi ?
Depuis notre conversation sur les petits bonheurs, j'ai intégré une habitude journalière. Je prends rendez vous avec moi même, chaque soir avant de me coucher, pour noter un bonheur et/ou une fierté et/ou une gratitude dans le joli carnet offert par ma soeur. Le plus souvent, je note les trois!
S'aimer c'est s'accorder de la bienveillance, du respect et de la loyauté de façon inconditionnelle.
En lévitation constante, elle est ballottée entre la cruauté satisfaite et fébrile de l’un, et l’absence de l’autre. Elle cloisonne peu à peu ses actes de son ressenti. Question de survie. L’empreinte de ces moments scabreux se tatoue par fragments désordonnés dans sa tête. Des traces indélébiles, inaudibles et invisibles, qui la marqueront au fer rouge pour le restant de sa vie, la baignant dans un chaos émotionnel anonyme et incompris. Un mal vicieux, pernicieux et silencieux qui la rongera sournoisement alors même qu’elle ignorera son existence, tombée dans un oubli salvateur.
La clé de la vie pour ouvrir la porte de tous nos rêves tient en un mot : oser !