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Citations de Jem Lester (28)


- Est-ce qu'il a un talent particulier ?
Je sais qu'elle parle de Jonah.
- Pardon ?
- Jonah est autiste, n'est-ce pas ? Est-ce qu'il a un don extraordinaire ?
Voilà la question qui me terrasse à chaque fois, me dégrise. Les gens pensent que le personnage de Dustin Hoffman dans Rain Man est le modèle type.
- Il fait des roulés-boulés quand je lui chatouille le ventre.
- Ben ! me gronde Amanda.
- Désolé. Non, il n'a aucun talent particulier, il n'est pas de ce côté du spectre autistique.
Je sais qu'elle attend un exposé détaillé des tenants et des aboutissants de l'autisme, mais le niveau d'ignorance des gens me choquent toujours au point d'avoir envie de les choquer à mon tour.
- Sauf si on considère que se chier dessus est un talent, bien sûr.
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Comment font les gens pour vivre ensemble? Pour traverser le champ de mines? Je me rends compte que je n'ai aucun souvenir de moments de tranquillité, même enfant.
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Les urgences, ce sont les nations unies des souffrants – bébés, burqas, sweats à capuche, sandales, saris, bribes de langues européennes reconnaissables, caquètements de dialectes africains dont je n’ai aucune notion. Je me demande ce qu’ils pensent de Jonah et de sa langue personnelle en évolution. Pourquoi tout le monde tousse-t-il, alors que les gens sont ici pour une entaille à la tête ou une cheville foulée ? Sommes-nous si peu sûrs de nous que nous ressentons le besoin d’en rajouter ?
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Je sais qu’elle attend un exposé détaillé des tenants et aboutissants de l’autisme, mais le niveau d’ignorance des gens me choque toujours au point d’avoir envie de les choquer à mon tour.
— Sauf si on considère que se chier dessus est un talent, bien sûr.
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Le fait que les avocats préfèrent les rongeurs aux êtres humains m’a toujours amusé.
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L’utilisation de mon prénom complet fait mal, très mal. C’est une réprimande d’adulte adressée à un enfant, l’expression de la déception la plus profonde. Non pas de la colère – ce serait défendable – mais un véritable rejet, sinueux, épuisant, qui me ronge l’âme. C’est effroyable, ça ne glisse toujours pas sur moi.
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Quand ses dents se plantent dans mon nez, je ne me débats pas davantage. J’accueille sa colère, j’en mérite les cicatrices. Je sais que les coupures de mon visage et de mon crâne sont profondes et suintantes, et pourtant je reste passif ; comme un homme en train de se noyer, j’accepte l’inévitable et glisse avec soulagement sous la surface de l’eau.
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Ces docteurs, une fois que tu commences avec eux, ils ne sont pas contents tant qu’ils ne t’ont pas rendu malade. Ce n’est rien, je serai rentré demain, et dans le cas contraire, je veux être incinéré.
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Une mère dans l’Arctique et un père apparemment incapable de se dégeler. Faudra-t-il que je l’espionne tous les soirs comme un agent du KGB pour apprendre d’où je viens ? « Le livre de ma vie » et au lit. J’entends les bisous, la berceuse murmurée et le bruissement de la couette quand papa borde mon fils. Je redescends à pas feutrés dans le salon et grimpe sur le canapé avant qu’il sorte de la chambre de Jonah. Il arrive, m’adresse un regard interrogatif.
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Elle m’envoie un baiser depuis la porte et sort à grands pas décidés vers son refuge juridique, où, selon elle, elle nettoie le foutoir et la merde des autres, tout comme moi, sauf que, dans son cas, c’est une métaphore. Je pense à l’argent, je pense au travail, mais telle une facture impayée se rappelant cruellement à moi avant de disparaître miraculeusement par la force du déni, l’entrepôt est un enfer personnel que je chasse de mon esprit.
Elle était ici puis elle est repartie, me laissant là, comme un asticot pendu à un fil. J’aurais aimé enregistrer cette conversation, pour la taper et l’étudier de près, tel un correcteur à l’affût de la moindre erreur.
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Elle a « besoin » de me voir « demain ». Besoin : elle désire me voir, se languit de moi, je lui manque, elle ne peut pas vivre sans moi. Demain : elle ne peut pas attendre un jour de plus. Je me mets à rêver de mon propre lit, des chaînes câblées, d’être libéré du fardeau que représente l’avenir de Jonah. L’acidité gastrique s’attaque à mes amygdales tandis que les inévitables effets secondaires se frayent un chemin comme des trouble-fête – la bande des « et si », qui file un mauvais coton. Je vais sombrer dans les limbes jusqu’à ne plus sentir leurs coups.
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Quand tu te sens menacé, tu me prends la main. Eh bien, mon formidable fils, tu dois continuer de me faire confiance. Parce qu’il y a plein de pitbulls prêts à gâcher le monde que j’ai prévu pour toi et si je dois utiliser le flingue de papi pour y arriver, je n’hésiterai pas.
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Les enfants de ces histoires ne se font pas d’amis, ils se noieraient dans la piscine si on ne les surveillait pas, car ils n’ont aucune notion du danger, ni du temps. Ils ne savent ni lire ni écrire, encore moins taper des SMS, nombre d’entre eux ne parlent pas, ou sont incapables d’utiliser les toilettes.
Leurs parents ne sont jamais invités en vacances, à des fêtes, à déjeuner. Si exceptionnellement, cela arrive, ils déclinent, car tandis que les adultes apprennent à se connaître, les enfants normaux, eux, sont cruels. Leur petit pourra détruire par mégarde un objet précieux, mettre un bazar que maman ou papa se fera un devoir de nettoyer. Mais ce que ces parents fuiront avant tout, ce sont les regards teintés de pitié.
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On fête des anniversaires, on achète des jouets qui amusent nos enfants, on soutient leurs équipes sportives, on planifie leur éducation, leur avenir professionnel, on passe des vacances en famille ou avec des amis en Espagne, au Portugal, aux États-Unis – n’importe où pourvu qu’il y ait un club pour enfants qui permette des heures de détente au bord d’une piscine, une échappatoire. Des mères et des pères sourient à leurs enfants – grillés comme des toasts – qui batifolent dans l’eau ; ils échangent des sourires, engagent des baby-sitters le soir pour dîner en paix, ou laissent leurs bambins traîner en meute en convenant au préalable d’une heure et d’un lieu de retour, qu’ils respecteront sagement.
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J’ai l’impression d’être un enfant qui tente désespérément de s’intégrer à la bande de son grand frère. Ou le gamin de quatorze ans qui s’est vu refuser l’entrée au cinéma pour voir un film classé X alors que tous ses copains sont passés. Je pense à mes amis, à Emma, et je suis médusé. Comment savent-ils ce qu’il faut faire, comment agir ?
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Parfois, je me demande comment seraient ces gosses sans l’autisme, car leur personnalité perce malgré tout. Malgré les tics, les obsessions, les difficultés.
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J’aime être un mari, j’avais un profond désir de paternité. Avant même de rencontrer Emma, je vivais un conte de fées dans ma tête, et ce rêve est devenu réalité pendant deux ans. Puis Jonah est né et la vie n’a été que doux nuages et nuits blanches jusqu’à ses trois ans. Ensuite, le conte de fées s’est transformé en mascarade – le Petit Chaperon rouge s’est enfui pour laisser place à ce Grand Méchant Loup qu’on appelle autisme.
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Le mensonge remue mon dîner dans mon estomac. Combien de fois vais-je devoir lui mentir ? Mentir à tous ceux qui me font confiance ? Avouer la supercherie serait un appel aux critiques, ou aux moqueries. Je me sens déjà mis à l’écart, alors autant rester loin des regards et des jugements.
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Mon père est la seule personne de ma connaissance qui sourit avec la bouche tournée vers le bas – il aurait l’air plus humain la tête à l’envers.
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Autrefois, je pensais que cette austérité était un reste du socialisme enragé de ses jeunes années, mais l’association de couleurs fait plus tyran fasciste que Trotski. En regardant par le trou de la serrure, tout ce qu’on risque de découvrir est la douleur d’un crayon dans l’œil. Plongé dans mes pensées, je n’ai pas remarqué que mon père se tenait devant la porte.
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