Jennifer Worth

Les familles nombreuses sont peut-être la norme, mais là, ça passe les bornes, ai-je pensé en regardant mon programme du jour. Le vingt-quatrième bébé ! Il devait y avoir une erreur.

Quand la chaussure a été retirée , j'ai eu sous les yeux un spectacle insensé . Ses ongles de pieds avaient de vingt à trente centimètres de long et jusqu'à deux centimètres et demi d'épaisseur. Ils etaient tordus et recourbés, s'entre mêlaient et passaient les uns par- dessus les autres; beaucoup d'orteils saignaient et suppuraient au lit de l'ongle. Une odeur infecte se dégageait ,et ses pieds etaient dans un état epouvantables.

The Pill was introduced in the early 1960s and modern woman was born. Women were no longer going to be tied to the cycle of endless babies; they were going to be themselves. With the pill came what we now call the sexual revolution. Women could, for the first tim of history, be like men, and enjoy sex for its own sake. In the late 1950s we had eighty to hundred deliveries a month on our books. In 1963 the number had dropped to four or five a month.

Un don anonyme de 1000 livres sterling a permis la création, en 1901, du tout premier lit de médecine prénatale (...)
C'était le premier lit de ce type dans le monde civilisé. On a peine à le croire. La médecine se développait rapidement. Le staphylocoque venait d'être isolé. Le bacille de la tuberculose aussi. On comprenait le rôle du cœur dans la circulation. La fonction du foie, des reins et des poumons avait été établies. L'anesthésie et la chirurgie avançaient à pas de géants. Mais personne semble-t-il n'avait songé qu'une surveillance prénatale pouvait être nécessaire pour préserver la vie et la santé de la femme enceinte et de son enfant.

En même temps, on assistait à une lutte de femmes convaincues et militantes, bien décidées à obtenir une formation sérieuse en obstétrique. [...] Ce qui semble avoir provoqué l'opposition des médecins, c'est l'idée que « les femmes cherchent trop à se mêler de tous les secteurs de la vie ». Les obstétriciens doutaient aussi des capacités intellectuelles des femmes à comprendre l'anatomie et la physiologie de l'accouchement, et ils laissaient entendre qu'il était donc impossible de les former.

...si vous songez au fait que pour sortir le bébé, il fallait descendre, vaille que vaille le landau dans les escaliers, marche par marche, pour le remonter et le ranger au retour, souvent chargé de courses, sans compter le poids du bébé, vous commencez à mesurer la résistance dont ces femmes devaient faire preuve.

C'était l'hiver, il faisait très froid et il y avait du verglas. De lourds nuages de neige recouvraient la ville, retenant les fumées de tous les feux de charbon, des trains et moteurs à vapeur, l'abondante fumée des transatlantiques et surtout celles des usines qui étaient en grande majorité alimentées au charbon. Un épais smog est apparu à Londres. Aujourd'hui, on a du mal à imaginer ce type de pollution. L'air était lourd, nauséabond et d'une couleur gris-jaune, très dense. On n'y voyait pas à plus d'un mètre, même à midi. La circulation était virtuellement paralysée. Un véhicule n'aurait pu avancer que si un homme l'avait précédé en portant deux torches puissantes, l'une pour y voir lui-même, et trouver son chemin, l'autre à tenir derrière lui afin que le véhicule suive. Ces épisodes de smog se sont produits à Londres pendant de nombreux hivers, et ils duraient jusqu'à ce que la pression atmosphérique s'élève, permettant aux fumées emprisonnées de s'échapper.

En 1950 aux USA (en 1954 en France), paraissait un court récit de quelques pages qui devait marquer une date dans le fantastique moderne, en y introduisant ce qu'il est convenu d'appeler un "frisson nouveau". Ce frisson s'intitulait "Born of man and woman" (en français : "Journal d'un monstre").
Son auteur se nommait Richard Matheson.
[...] Dans cette anthologie, se trouvent rassemblés dix-huit textes de Matheson, présentés dans l'ordre chronologique. Le plus ancien est de 1950, le plus récent de 1969. La majorité d'entre eux (treize au total) sont antérieurs à 1960, autrement dit remontent à l'époque la plus créative de sa production...
(extrait de la préface de l'édition de poche parue en 1978)

Alors, Mr Thomas, il est prêt, votre petit flacon ? Dépêchez-vous, il faut que je l'analyse et je n'ai pas que ça à faire, moi. Voilà, ne bougez pas pendant la piqûre. Ne bougez pas, je vous ai dit. Bon, je file. Si vous vous mettez à sucer des bonbons, ça vous tuera. Moi, ça me dérange pas, notez bien, et je suppose que ça serait bon débarras pour votre femme ; mais le chien vous regretterait.

Tiens, le tonnerre approche- ah, non, ce n'est que vous, chère sœur. Le temps est un peu incertain, n'est-ce pas ?

De jeunes enfants se sont rassemblés autour de moi. La trousse d'accouchement de la sage-femme était l'objet de leur intérêt le plus vif : ils croyaient que je transportais le bébé dedans.

Aujourd'hui, il est difficile d'imaginer que jusqu'au siècle dernier, aucune femme ne recevait de soins obstétricaux spécifiques durant la grossesse. La première fois qu'elle voyait un médecin ou une sage-femme, c'était lorsque le travail commençait. Aussi la mort et le désastre pour la mère ou l'enfant, souvent pour les deux, étaient-ils banals. Ces tragédies étaient considérées comme l'effet de la volonté de Dieu alors qu'en fait, elles étaient l'inévitable résultat de la négligence et de l'ignorance.

APPELEZ LA SAGE-FEMME fait partie de ces livres qui lèvent le voile sur ce que l'on ne connaît pas et que l'on ne se serait jamais autorisé à imaginer . En cela , il est passionnant . On y découvre la vie d'une jeune infirmière anglaise apprenant le métier de sage-femme aux côtés des sœurs du couvent de Nonnatus House dans le quartier des docks londoniens des années 50 .

Non seulement ces accoucheuses n'avaient aucune formation, mais il n'existait aucun contrôle sur leur nombres et leurs pratiques. Les religieuse de St Raymond avaient compris que pour porter remède à ce fléau social il fallait que les sages-femmes reçoivent une formation sérieuse et qu'une législation soit mise en place pour contrôler leur travail.

Dans chaque métier,il doit y avoir des aspects qui déplaisent.Moi,je n’aimais pas les consultations prénatales.J'irai même jusqu'à dire que j'en avais horreur,et que je redoutais l'arrivée du mardi après-midi.

Someone once said that youth is wasted on the youth. Not a bit of it. Only the youth have the impulsive energy to tackle the impossible and enjoy it; the courage to follow their instincts and brave the new; the stamina to work all day, all night and all the next day without tiring. for the youth everything is possible. None of us, twenty years later, could do the things we did in our youth. Though the vision burns still bright, the energy has gone.

Celles d'entre nous qui ont mis des enfants au monde peuvent remercier Dieu que cette époque soit révolue.

L'installation de W.C dans chaque appartement a représenté un grand progrès en matière d'hygiène public, en améliorant celle de la cour. Elle a aussi débarrassé les appartements des indispensables pots de chambre qui devaient être vidés chaque jour. Les femmes les descendaient et en versaient le contenu dans les caniveaux à cet effet. A ce qu'on m'a dit, il y avait de quoi être dégouté quand on voyait la quantité d'immondices dans les cours.

On a estimé qu'au plus fort du travail, les contractions exercent la même pression que les portes du métro quand elles se ferment.

L'éclampsie etait -est encore- une affection rare et mystérieuse de la grossesse,sans cause connue.Normalement,il y a des signes avant- coureurs, ou symptômes preeclamptiques, qui réagissent au traitement; mais s'ils ne sont pas traités ,l'éclampsie peut apparaître .