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Citations de Johanne Rigoulot (21)


L'école laïque et républicaine ambitionne l'universalisme sans parvenir à y intégrer les plus démunis. Sara s’échoue sur les rives de cette défaite, comme des cohortes de camarades orientés par contrainte.
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L’harmonie n’existe pas dans un fait divers. On y trouve le manque d’amour, la violence et le chagrin ; on y est assourdi par la dissonance. Mais, à travers ce marasme, il raconte quelque chose de nous et de nos désirs.
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Durant les mois et les années qui ont suivi le geste de Pierre, ou plutôt ses gestes, comme j’allais l’apprendre au moment du procès, je me suis attelée à leur trouver un sens. Face à l’inconcevable, c’est un réflexe de survie : on traque la clé du basculement comme on chercherait l’oxygène.
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On peut fouiller d’autant plus qu’on ignore quand le processus s’est mis en marche : faut-il forer l’enfance du tueur, sa construction d’homme ou, plus tard, sa rencontre avec la victime ? On peut creuser d’autant plus profond qu’on ignore même s’il y a quelque chose à trouver.
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Pour le reste, ce que je ne savais pas faire, d'autres le savaient. Lui a appelé çà "faire société" : les fragilités des uns imposent le recours aux autres. La communauté repose sur les forces et les faiblesses dans leur inégale répartition et la capacité de s'en emparer. p95
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Pierre n’est jamais là où on l’attend, et la cour s’épuise sur le chemin cahoteux de sa pensée. Entre le monde et lui, le torrent de ses émotions semble infranchissable.
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L’histoire dramatique que je m’apprête à raconter compte une morte, deux orphelines et deux familles dévastées. La souffrance se diffuse par capillarité. Elle a frappé tous les proches de Pierre et de Katia. Elle nous a touchés, les miens et moi, bousculant notre conception du bien et du mal, notre approche de l’intime.
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Pierre a tué un dimanche matin avant de cacher le cadavre de sa victime. Par les multiples atteintes portées au corps de sa femme, mère de ses deux enfants, il a contraint le monde à parler d'elle au passé. Trois jours plus tard, le temps d'une mise en scène grossière révélée par l'enquête, l'affaire envahissait nos vies.
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En tuant Katia, Pierre devient tyran et impose sa propre issue à l'histoire. A la place d'un additif sur le livret de famille, il sème un cadavre et deux orphelines.
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Dans ce naufrage, le cap de chacun est différent. Mais une chose est sûre, et sans doute impossible à comprendre pour qui n'a vécu pareille affaire : nous rentrons tous en prison avec Pierre. Oui, chacun d'entre nous, à sa mesure, porte le poids de sa culpabilité.
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Devant sa classe, l'instituteur achève l'année par un discours où résonne l'enfance douloureuse de Truffaut : " Un enfant malheureux, un enfant martyr se sent toujours coupable et c'est cela qui est abominable. Parmi toutes les injustices qui existent dans le monde, celles qui frappent les enfants sont les plus injustes, les plus ignobles, les plus odieuses."
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p. 115 « faire societé » : les fragilités des uns imposent le recours des autres.
La communauté repose sur les forces et les faiblesses dans leur inégale répartitions et la capacité de chacun à s’en emparer.
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p.77 Les morts n’appartiennent à personne, mais exigent beaucoup de ceux s’autorisant à ouvrir leur cercueil (…).
Un camarade journaliste m’a prévenue : les pauvres disparaissent sans traces. Inutiles de partir enquête de livres scolaire, d’arbres généalogiques ou d’autres images. La précarité se vit en secret.
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p. 53 Elle (sa mère) consacre sa vie au handicap mental, c’est son métier d’éducatrice. Jour après jour, elle s’emploie à fondre la différence des uns dans la normalité des autres.
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Mais, dans cette grande tristesse, j'ai la chance de la curiosité et appétence du renouveau. J'accepte de faire avec. Contrairement à Pierre, je sais que l'autre n'est pas une part de moi. La souffrance de la séparation sera surmontée un jour ou l'autre : elle ne touche pas à mon instinct vital. [...] ce que je perds n'est pas ce que je suis.
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Dans ce jeu, y a-t-il une place préférable ? Pas sûr. Celui ou celle qui part troque son amour-propre pour une culpabilité dont celui ou celle qui reste n'est pas forcément exempt. [...] dans ce monde étrange,le sentiment amoureux construit des châteaux de sable livrés au hasard de la marée.
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Comme ceux à qui le doigt du hasard n'a pas donné cet éclat si rare, elle a été trompée
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Les grands ébranlements crèvent l'harmonie des choses et affaiblissent les êtres
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La famille est un organisme vivant. Qu'un seul élément l'intoxique et le corps entier entre en lutte
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En juillet 2003, à Vilnius, Bertrand Cantat provoque la mort de sa compagne Marie Trintignant. Le couple était d’une beauté stupéfiante et le fait divers, un choc. On est pour ou contre Bertrand Cantat, dans un soudain oubli de toute conscience morale et politique. Parce que, des années durant, l’homme a porté nos idéaux avec un talent hors norme, dans cette virilité tranquille et ténébreuse, et nous a accompagnés dans les tréfonds de notre intimité, il est impossible à condamner. Pire, sa victime devient l’instigatrice de sa propre mort. Dans la presse, on lit des choses étonnantes. Une jeune femme, dans le courrier des Inrocks, trouve son sort enviable. “Partir sous les coups de son compagnon fou d’amour, écrit-elle, n’est-ce pas la plus belle manière de quitter la vie?” On cite Baudelaire, on convoque Rimbaud et Verlaine. Décidément, il nous a fallu beaucoup aimer Bertrand Cantat pour le dissocier de ce qu’il était devenu : un tueur de femme. Moins beau, moins talentueux, il n’aurait sans doute pas eu cette chance.
L’élégance est payante jusque dans le meurtre.
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