Dix ans, a-t-il lâché. Dix ans à espérer que « ça » s'en irait, tout en sachant que c'était impossible. Les pires années de ma vie. [...] Je crois que tout le monde se demande s'il préfère les filles ou les garçons, à un moment ou à un autre. C'est à ça que je me suis raccroché pendant toutes ces années. Je me suis convaincu que tout le monde se posait les mêmes questions que moi, et qu'il me suffisait de les ignorer. [...] Je voulais tellement croire que ce ne soit qu'une phase que j'ai fini par le croire. Je n'avais qu'à patienter et faire comme si ça n'existait pas.
(p. 235)
Certains prétendent qu'on peut cesser d'aimer quelqu'un aussi vite qu'on s'y est attaché. Mais cette règle est-elle valable lorsque ce quelqu'un meurt ?
En 1978, les premières bornes d'arcade 'Space Invaders' apparues au Japon ont connu un succès phénoménal. En quelques semaines, les joueurs y ont fait disparaître un nombre phénoménal de pièces de cent yens, à tel point que le pays s'est trouvé confronté à une inquiétante pénurie de monnaie.
(p. 268)
Personne n'aime voir pleurer sa mère. D'ordinaire, elle était du genre à maîtriser ses émotions. Elle n'était pas froide, non, juste 'réfléchie'. Elle gardait son sang-froid dans les situations d'urgence, quand tout le monde trépignait ou s'arrachait les cheveux. Du coup, la voir craquer ainsi avait quelque chose de terrifiant.
(162-163)
On dit que mourir seul est pire que la mort elle-même. Et vivre seul, alors ? C'est une partie de plaisir ? (p. 48)
« Je crois que nous faisons tous ça, de temps à autre. Nous laissons certaines personnes disparaître parce qu’elles sont différentes et soulèvent des questions auxquelles nous ne trouvons pas de réponse. »
« Je crois que nous faisons tous ça, de temps à autre. Nous laissons certaines personnes disparaître parce qu’elles sont différentes et soulèvent des questions auxquelles nous ne trouvons pas de réponse. »
Parfois la vie est un triste verre d’eau du robinet,
Parfois c’est une grande limonade servie dans un verre givré avec une rondelle de citron vert
« Il allait devoir le lui dire. Et ce serait la première fois qu’il prononcerait ces mots. Solomon était gay et en avait pris conscience depuis l’âge de douze ans. Oh, ça n’avait pas été bien compliqué : un jour, il avait tout bonnement constaté qu’il préférait les garçons. À cet âge-là, c’était aussi simple que ça. Il ne se préoccupait pas du jugement qu’on pouvait porter sur lui: vu qu’il n’avait aucune intention de quitter la maison, il n’aurait jamais à évoquer publiquement sa préférence. »
Malgré toute l'intelligence que je m'attribuais, j'ai dû attendre ma rencontre avec un garçon agoraphobe pour comprendre que l'endroit où nous vivons n'a aucune importance. Tout ce qui compte, ce sont ceux qui nous entourent. (p.302-303)