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Citations de John Lawton (87)


Elle était dans ses bras, mais il était entre ses mains.
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En moins de dix ans, les Britanniques, maîtres du monde, sont devenus les mendiants de la planète. Ils nous tient par les couilles. L'une de ses maximes préférées : si l'on tient un homme par les couilles, le cœur et l'esprit ne tardent pas à suivre.
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- T'as raison. Je suis morte. Des fois, j'ai du mal à m'en souvenir. Ici, j'essaie de comprendre qui je suis, aveuglée comme Samson, ignorant tout des mœurs du Hertfordshire, perdue dans le désert des comtés anglais, coincée entre le supermarché et la boutique de prêt-à-porter, prise entre le marteau et l'enclume, entre le diable et la femme en robe bleue qui sort de l'institut de beauté, dérivant entre le respect des bonnes manières et la honte coupable de la masturbation, se demandant si la propriété c'est vraiment le vol ou si son sac à main beige est bien assorti à son tailleur, affolée de ne pas savoir ce qui va nous détruire en premier, la bombe H ou la fourchette placée du mauvais côté de l'assiette. Et j'en oublie que je suis morte. Merde, merde et merde !
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- Regarde, là, il y a une agrafe et une bride... J'arrive jamais à les accrocher... Tu peux m'aider ?
Troy tripota maladroitement la fermeture.
- C'est pour cela que les filles se marient, à mon avis. Juste pour avoir un homme sous la main pour agrafer leur jupe.
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La District Line circulait par endroits si près de la surface que les vitres des wagons avaient été masquées par des rideaux de black-out - règlement de la défense passive -, seuls quelques losanges découpés dans les tissus noirs laissaient filtrer la lumière. La nuit, dehors, était infiniment préférable à cette suffocante obscurité, vestibule de l'enfer.
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- Rod, la guerre n'est pas un putain de pique-nique ! Des millions d'êtres humains sont partis à l'abattoir, et tout ça pour quoi ? Pour alimenter la nostalgie des survivants ?
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- Bon, j'ai compris. Troy, va voir ton médecin. Rends-moi ce service. On ne plaisante pas avec la tête. C'est trop près du cerveau.
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La porte s'ouvrit. La jolie petite blonde vint déposer une note sur le bureau et repartit.
- Hep ! Une minute, sergent !
Elle s'immobilisa, la main sur la poignée, et jeta un coup d'oeil faussement effarouché par-dessus son épaule. Troy suivit le regard de Zelig, de la chute de reins jusqu'aux talons aiguilles.
- Votre jupe, vous êtes sûre qu'elle est réglementaire ?
- Elle est verte, non ?
- Les dollars et les pommes aussi. Elle est sacrément moulante. Elle vous colle aux fesses. Quand vous marchez, on dirait qu'on vous a cousu les genoux ensemble. Et ces chaussures...
- Quoi, mes chaussures ?
- Elles ne sont pas réglementaires non plus.
- Vous pouvez vous les mettre où je pense.
Et elle claqua la porte.
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L'agent se mit presque au garde-à-vous, doigts sur la couture du pantalon. Il n'avait guère plus de dix-neuf ou vingt ans, grand, maigre, avec une pomme d'Adam proéminente qui s'agitait au-dessus du dernier bouton de sa tunique. Troy eu pour lui le regard qu'il recevait lui-même des vieilles badernes - sachant que, d'un jour à l'autre, ce jeunot en uniforme bleu serait appelé pour la grande offensive sur les plages de Calais ou de Normandie qu'Eisenhower aurait choisies comme lieu de boucherie. La mort avait déjà posé sa griffe sur lui.
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L'ex-adjudant-chef Peacock présentait une vague ressemblance avec le défunt Lord Kitchener - tout homme affublé d'une énorme moustache de morse fait immanquablement penser au défunt Lord Kitchener.
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L'état de la capitale jurait avec le temps radieux. Londres se réchauffait. Londres bourgeonnait. Londres souffrait. Comme un muscle trop longtemps contracté par l'effort, elle aspirait à la détente. La fin de la guerre était presque tangible. La ville n'allait-elle pas rendre l'âme, comme une vieille dame ayant usé ses dernières forces à affronter l'hiver et qui n'a plus d'énergie pour continuer à vivre ? Peintures écaillées, boursouflées, vitres brisées, fenêtres condamnées, murs effondrés, toits béants se révélaient au soleil. Depuis quatre longues années, les civils s'entendaient répéter "faites avec et réparez". Une ville roussie, noircie, couturée, dépenaillée, rapiécée, sous la lumière du printemps.
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Il alluma une grosse lampe torche chromée et s’aventura le premier dans l’escalier. Une forte odeur d’acétylène vint frapper les narines de Troy, accentuant son impression de descendre dans le premier cercle de l’enfer. L’enfer, normalement, ça doit puer le rôti. Un agent en uniforme, à genoux, réglait le débit d’eau d’une lampe à acétylène. Une demie-douzaine d’entre elles étaient arrangées en demi cercle sur la terre battue, leur lueur bleuâtre vacillant dans les courants d’air. Les éboulis de plafond qui jonchaient le sol projetaient sur les murs des ombres immenses, irrégulières et mouvantes.
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Elle avait fini de le déshabiller avant qu’il ait remarqué qu’elle n’avait pas éteint le plafonnier. Trop tard pour le lui dire. Il n’avait jamais fait l’amour avec la lumière et la radio allumées – pratiques si dissolues qu’il préféra ne pas y penser.
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Le meilleur ami de Troy, Charlie, était le protégé de Pym, pas son esclave – pendant un temps Troy lui-même avait occupé ce poste peu enviable consistant à accomplir les corvées d’un autre.

En tant qu’amant de Pym, Charlie bénéficiait de sa protection, ce dont un garçon de treize ans, à la blondeur d’une princesse nordique, avait bien besoin, dans un établissement scolaire où prédominait l’homosexualité.
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Troy s’habituait à cette nouvelle mode, la redécouverte par les Anglais de l’Europe – beaucoup appelaient désormais ainsi le continent. Les plus fortunés, revenus de vacances sur la Riviera, se vantaient d’y avoir bu de la bière anglaise et un excellent thé, ou, à l’inverse, d’avoir déniché des denrées « introuvables ici », que l’on ne pourrait jamais se procurer « tant que nous resterions des insulaires ». Troy se souvenait de son étonnement à la vue d’un presse-ail, d’une bouteille de chianti ou d’une céramique rouge de Toscane. Et du petit livre bleu d’Elisabeth David, La Cuisine méditerranéenne, pimenté de mots étranges, « calamar » ou « courgette », une cucurbitacée connue dans les jardins potagers du Royaume-Uni sous sa forme géante et immangeable, uniquement destinée à gagner le concours du plus gros légume. Tout ceci prouvait surtout le penchant des Anglais pour l’autoflagellation.
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Attiré par le fracas et les éclairs, Troy emprunta le pont désert et stoppa son véhicule. Londres semblait être une ville morte. Il sortit de la Morris et resta là sur la chaussée. Surgi du sud, un essaim de bombardiers de la Luftwaffe arrosait Rotherhithe et les docks de Surrey, en aval de la Tamise. Sans doute l'un des raids les plus intenses de ce début d'année. Une autre explosion, énorme, accompagnée d'une colonne de lumière s'élevant dans le ciel, et une déferlante de feu zigzagua à la surface du fleuve."
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ça n'est pas une menace, c'est juste du business
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L'Emmerdeuse, on l'appelait. Un enquiquineur de première. Pas foutu de trouver sa bite dans son pantalon, même avec une torche - passez-moi l'expression -, c'est ce qui se disait dans les vestiaires.
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Tous les policiers de Londres et des comtés environnants adoraient venir à Hendon s'abreuver d'anecdotes qu'il ponctuait d'expressions bien à lui, faites de combinaisons de mots du plus mauvais goût : "Enculé de putain de bâtard de flic " ou, comme il venait de lancer à Troy : "Qu'est-ce qui me veut, le péteux ? "
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Au volant de sa Morris, Troy traversait les quartiers dévastés de la banlieue Est, en direction de Lea Valley. Il devait ralentir pour contourner décombres et nids-de-poule. Des rues entières n'étaient plus que ruines : maisons sans toits ni fenêtres, patchwork de cartons et de bâches, magasins "encore plus ouverts que d'habitude" - une blague qui circulait pendant le Blitz -, c'est à dire en fait, peut être définitivement fermés.
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