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Citations de John Lawton (87)


En moins de dix ans, les Britanniques, maîtres du monde, sont devenus les mendiants de la planète. Ils nous tient par les couilles. L'une de ses maximes préférées : si l'on tient un homme par les couilles, le cœur et l'esprit ne tardent pas à suivre.
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- T'as raison. Je suis morte. Des fois, j'ai du mal à m'en souvenir. Ici, j'essaie de comprendre qui je suis, aveuglée comme Samson, ignorant tout des mœurs du Hertfordshire, perdue dans le désert des comtés anglais, coincée entre le supermarché et la boutique de prêt-à-porter, prise entre le marteau et l'enclume, entre le diable et la femme en robe bleue qui sort de l'institut de beauté, dérivant entre le respect des bonnes manières et la honte coupable de la masturbation, se demandant si la propriété c'est vraiment le vol ou si son sac à main beige est bien assorti à son tailleur, affolée de ne pas savoir ce qui va nous détruire en premier, la bombe H ou la fourchette placée du mauvais côté de l'assiette. Et j'en oublie que je suis morte. Merde, merde et merde !
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ça n'est pas une menace, c'est juste du business
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L'Emmerdeuse, on l'appelait. Un enquiquineur de première. Pas foutu de trouver sa bite dans son pantalon, même avec une torche - passez-moi l'expression -, c'est ce qui se disait dans les vestiaires.
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Tous les policiers de Londres et des comtés environnants adoraient venir à Hendon s'abreuver d'anecdotes qu'il ponctuait d'expressions bien à lui, faites de combinaisons de mots du plus mauvais goût : "Enculé de putain de bâtard de flic " ou, comme il venait de lancer à Troy : "Qu'est-ce qui me veut, le péteux ? "
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Au volant de sa Morris, Troy traversait les quartiers dévastés de la banlieue Est, en direction de Lea Valley. Il devait ralentir pour contourner décombres et nids-de-poule. Des rues entières n'étaient plus que ruines : maisons sans toits ni fenêtres, patchwork de cartons et de bâches, magasins "encore plus ouverts que d'habitude" - une blague qui circulait pendant le Blitz -, c'est à dire en fait, peut être définitivement fermés.
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Ma mère. Ma pauvre maman chérie. Sa maigre retraite ne suffira pas à subvenir à ses besoins. Tu sais, j’ai de l’argent en Angleterre. Moins qu’avant et beaucoup moins que tu l’imagines. Mais la connaissant, je sais qu’elle refusera d’y toucher. Elle pense que c’est de l’argent sale. Impossible de la persuader du contraire. J’ai douze mille livres sterling à la banque Mullins-Kelleher. Je vais te faire un chèque. Retire des espèces et veille à ce qu’elle ne manque de rien. Invente n’importe quel bobard pour la convaincre.
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Jouer les touristes était la mauvaise manière de visiter cette ville mythique. Comment la connaître intimement, sinon en écoutant les histoires et les rêves de la vieille génération ? La splendeur dorée de la cathédrale Saint-Basile n’ajoutait rien aux souvenirs d’enfance de sa mère, pourtant distillés au compte-gouttes. Le monumental mausolée de Lénine, avec ses gardes marchant au pas de l’oie, sanglés dans leur uniforme vert, n’enrichissait en rien les récits alambiqués et interminables de son père sur sa jeunesse moscovite. On pouvait, armé de l’Ulysse de Joyce et d’un plan de Dublin, passer, même bourré, une longue et belle journée dans les rues de la capitale irlandaise. Mais si on superposait la Russie de la légende familiale à un plan de Moscou, il était impossible de la retrouver dans la pierre et le mortier de l’Union soviétique.
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Alexeï n’avait jamais communié avec quoi que ce soit. Jamais il n’avait lâché prise avec la réalité du monde. Il laissait à son géniteur le soin de philosopher et d’écrire des pamphlets. Très tôt, il avait endossé la responsabilité de s’occuper d’une famille imperméable au pragmatisme de l’éthique tolstoïenne. À maintes reprises, il avait payé les cautions pour la libération de Rodyon, emprisonné pour ses idées politiques. Sa perception aiguë d’une Russie en proie au plus total bouleversement, alliée à sa capacité de prévoir les événements, avait permis à lui et à ses proches d’échapper au chaos incompréhensible qu’avait été ce tournant du XXe siècle.
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Il aurait bien aimé distinguer les traits de la jeune femme, mais les rues n’offraient que peu de vitrines dans lesquelles apercevoir le reflet d’un visage. Il décida de ne pas y penser. Elle ne le lâcherait pas d’une semelle, et, tôt ou tard, il aurait une chance de se retourner et de la regarder en face. Il prit un tramway en direction du sud-ouest. Elle courut et sauta sur la plateforme à la dernière seconde. Pour rien au monde elle ne le perdrait de vue, quitte à se casser une jambe.
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… Les femmes ? Les femmes ? Elles sont bonnes à quoi, sinon se faire tringler ? Que des cons à fourrer, y compris la garce que j’ai eu le malheur d’épouser !
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Troy, lui, n’avait jamais éprouvé le besoin de visiter la Russie. Il préférait garder en mémoire les récits fantasques de son grand-père, Rodyon Rodyonovitch, ou les comptes rendus précis, quasi scientifiques d’Alexeï, lesquels entretenaient le statut mythique de la Russie autant que les affabulations de son grand-père. La Russie de sa jeunesse, entendue à la nurserie, sur les genoux de sa mère, à la table de son père, n’existait pas, sauf comme pays imaginaire. Debout sur la piste battue par les vents, sous un ciel invisible, pris entre le Tupolev et la grisaille des bâtiments en béton, aveuglé par les lampes à arc, gelé jusqu’au bout des ongles, entouré d’un chuchotis de conversations dans la langue de son enfance, son émerveillement se résumait à cette simple interrogation : « C’est donc ça ? »
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« “La vie est passée… on dirait que je n’ai pas vécu. Je vais me coucher un peu… Rien ne te reste, rien…” Au loin, comme venu du ciel, le son d’une corde rompue. » Bon sang, Tchekhov est pourtant clair dans ses didascalies ! La pièce n’a plus de sens si l’on n’entend pas le son de la corde !
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La nature même de la mémoire humaine est de rester tapie et de ressurgir à l’improviste. Des types entre deux âges comparaient cet hiver 1963, en mieux ou en pire, à celui de 1947.
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En fait, j’ai tenté de convaincre le pouvoir en place que les Russes sont des êtres humains, comme vous et moi. Je l’ai même écrit à l’une des étoiles montantes du parti travailliste, pendant la crise des missiles. Si moi, je peux dialoguer avec les Russes, pourquoi eux, ne le font-ils pas ?
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Les révolutionnaires, c’était son rayon. Des petits hommes sérieux, au sérieux souligné par une calvitie, une moustache, ou les deux. Elle le savait, puisque son père l’avait présentée à Lénine, tel un dévot amenant son enfant à la bénédiction papale. Bambine bénie par Lénine. Ça lui faisait une belle jambe.
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Une liaison avec une femme mariée ne vous donne guère l’occasion de la courtiser en pleine rue.
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La guerre revêtait une importance inimaginable pour les Britanniques. Ils traînaient leur « heure de gloire » comme un boulet. Et ils aspiraient encore à cette gloire. Pour preuve, ces funérailles nationales d’une ampleur absurde, en 1949, après « l’incident du Yang-tseu » : alors que la frégate HMS Amethyst affrontait les tirs des communistes chinois et franchissait le blocus du fleuve Yang-tseu-kiang, la mascotte du navire, le chat Simon, avait été blessé.
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Mais même si personne ne se lève plus dans les salles de cinéma lorsque retentit l’hymne national, nous n’avons pas pour autant perdu le sens de notre identité. Fairlie l’a très bien expliqué : il s’agit d’une caste, d’une élite, qui protège les siens. Selon moi, plutôt l’appartenance à une couche particulière de la société britannique. Ce qui n’est pas mon cas, ni celui de mon frère, qui est mort d’avoir voulu à tout prix s’y intégrer. Il ne pouvait survivre à des accusations de trahison. Il n’a jamais compris que, sans appartenance, il ne peut y avoir trahison.
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Sans pour autant être qualifiée de beauté, la femme qui se tenait devant lui, la cinquantaine bien préservée, grande, élancée élégante, ne pouvait être la même que celle rencontrée à Portsmouth.
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