Reportage sur les ateliers d ecriture animes par Joelle Guillais
Comme j'ai aimé ce livre et cette berthe , une vraie paysanne enracinée dans sa terre qui sera connue dans toute la basse Normandie à travers ses foires aux bestiaux , aussi forte qu'un homme pour n'importe quels travaux . Ah! on ne lui racontait pas de bobards à cette bonne femme , le livre était vieux et usé , qu'importe a travers ce livre j'ai plongé dans un monde rural qui n'existe plus . Quel dommage!
Il n'y a pas très longtemps, ils étaient encore dans les champs s'escrimant, griffant la terre, la caressant, la labourant en crachant avec défi dans leurs mains pour durcir leur poigne. La terre s'en souvenait, elle portait la mémoire de ce travail-là, elle l'avait fait fructifier et, maintenant, elle le rendait avec une opulence démesurée aux derniers paysans qui lui étaient restés fidèles.
Les anciens étaient avides mais respectueux. Ils savaient et répétaient que posséder la terre, « ça tient un homme debout ». La modernisation avait transformé leurs descendants en culs-de-jatte assis des journées entières dans les cabines des tracteurs qui les protégeaient du vent et du soleil. Depuis, ils avaient pris l'habitude de regarder la terre de très haut.
Mariette caressait l'écorce des arbres et les reconnaissait les yeux fermés , à leur enveloppe tendre , rugueuse , ou plus ou moins finement sculptée qui chatouillait ou griffait ses paumes . Parfois , elle leur parlait et les aurait bien enlacés si l'idée n'avait pas été inconvenante .
''TROP. Nous sommes les amants de notre génération. TROP. Trop impatients, trop vite, trop attachés, trop prisonniers, trop fort, trop caressés, trop de fois, trop bon, trop donner, trop recevoir, trop de SMS, trop de mots. A trop s'aimer, on s'est écoeuré. Il aurait fallu mettre de l'eau dans le vin de notre désir. Mais ce fut des rasades de whisky que nous avons déversés et bues cul sec.
Les Egliers, c'était lui. S'agrandir, faire tourner l'exploitation, c'était pour lui, pour cet homme dont elle portait le nom comme un étendard. Elle ferait de la porcherie le modèle de la réussite, jurait-elle parfois. Echouer, ce serait le voir mourir une seconde fois.
Irène avait la tête qui tournait. Elle vivait depuis des mois au bord de l' épuisement sans réfléchir, sans penser, avec une seule idée en tête : tenir le coup.