Citations de Joseph Bédier (66)
Il conta qu’il était un jongleur qui avait pris passage sur une nef marchande ; il naviguait vers l’Espagne pour y apprendre l’art de lire dans les étoiles ; des pirates avaient assailli la nef
Je veux tenter la mer aventureuse… Je veux qu’elle m’emporte au loin, seul. Vers quelle terre ? Je ne sais, mais là peut-être où je trouverai qui me guérisse.
De ce jour, Iseut la Blonde apprit à haïr le nom de Tristan de Loonois.
Non, ce n’était pas du vin : c’était la passion, c’était l’âpre joie et l’angoisse sans fin, et la mort
ceux qui en boiront ensemble s’aimeront de tous leurs sens et de toute leur pensée, à toujours, dans la vie et dans la mort.
que nulle lèvre ne s’en approche
après avoir longtemps erré par les mers et les pays
Seigneurs, il sied au conteur qui veut plaire d’éviter les trop longs récits. La matière de ce conte est si belle et si diverse : que servirait de l’allonger ?
Et comme ainsi tu es venu sur terre par tristesse, tu auras nom Tristan.
tous les mariniers le savent : la mer porte à regret les nefs félonnes, et n’aide pas aux rapts ni aux traîtrises. Elle se souleva furieuse, enveloppa la nef de ténèbres, et la chassa huit jours et huit nuits à l’aventure. Enfin, les mariniers aperçurent à travers la brume une côte hérissée de falaises et de récifs
Ecoutez, comment à grand’joie, à grand deuil ils s’aimèrent, puis en moururent un même jour, lui par elle, elle par lui.
Seigneurs, vous plaît-il d'entendre un beau conte d'amour et de mort ? C'est de Tristan et d'Iseut la reine. Ecoutez comment à grand'joie, à grand deuil ils s'aimèrent, puis en moururent un même jour, lui par elle, elle par lui. (p.17 - Ed. 10/18)
Sous les arbres, sans une parole, il la pressa contre sa poitrine ; leurs bras se nouèrent fermement autour de leurs corps; et jusqu'à l'aube, comme cousus par des lacs, il ne se déprirent pas de l'étreinte. Malgré le roi et les guetteurs, les amants mènent leur joie et leurs amours;
...Alors s'en furent Bavarois et Allemands et Poitevins et Bretons et Normands. Tous sont tombés d'accord, et les Français les premiers, que Ganelon doit mourir en merveilleuse angoisse. On amène quatre destriers, puis on lui attache les pieds et les mains. Les chevaux sont ardents et rapides : devant eux, quatre sergents les poussent vers un cours d'eau qui traverse un champ, prêts à les saisir. Ganelon est venu à sa perdition. Tous ses nerfs se distendent, tous les membres de son corps se brisent ; sur l'herbe verte son sang se répand clair. Ganelon est mort de la mort qui sied à un félon prouvé. Quand un homme en trahit un autre, il n'est pas juste qu'il puisse s'en vanter.
« Fils, lui dit-elle, j’ai longtemps désiré de te voir ; et je vois la plus belle créature que femme ait jamais portée. Triste j’accouche, triste est la première fête que je te fais, à cause de toi j’ai tristesse à mourir. Et comme ainsi tu es venu sur terre par tristesse, tu auras pour nom Tristan .»
Seigneurs, vous plaît-il d'entendre un beau conte d'amour et de mort? C'est de Tristan et d'Iseut la reine. Écoutez comment à grand'joie, à grand deuil ils s'aimèrent, puis en moururent un même jour, lui par elle, elle par lui.
[...] ni tour, ni fort château, ni défense royale ne m'empêcheront de faire la volonté de mon ami.
Ganelon est mort de la mort qui sied à un félon prouvé. Quand un homme en trahit un autre, il n'est pas juste qu'il puisse s'en vanter. (Chapitre CCLXXXIX)
Qui obtient l'aide de Dieu achève bien ses tâches. (Chapitre CCLXV)
Sire compagnon, c'est pitié de votre hardiesse ! Nous fûmes ensemble et des ans et des jours : jamais tu ne me fis de mal, jamais je ne t'en fis. Quand te voilà mort, ce m'est douleur de vivre. (Chapitre CLI)