"L'esprit, voyez-vous, nous joue constamment des tours. Il n'est jamais à court de doubles fonds. En réalité, quand il semble se dévoiler, il se dérobe et nous abuse avec autant d'habileté qu'un prestidigitateur."
J'ai découvert il y a peu l'univers et le talent de Denize avec "Je suis les ténèbres", son deuxième roman. Il me fallait absolument lire le premier, c'est chose faite (680 pages quand même, désolée d'avoir tardé un peu), et autant vous dire que le gars gagne à être connu. Bon, il faut avouer que François Busnel l'avait dit : "un premier roman extraordinaire". Vous êtes prévenus.
Paris, 1917. Sorciers et démons hantent les rues de la capitale et tout particulièrement les quartiers artistiques, de Montmartre au quartier Latin, en passant par la Butte-aux-Cailles, ils sont partout. A tel point qu'on ne sait plus qui est qui : Modigliani, Méliès, Utrillo, Picasso, Braque, Jacob, Soutine... Tous frayent plus ou moins avec Lucifer, à leurs risques et périls. Au détour d'une ruelle bien sombre, vous aurez aussi la (mal)chance de croiser Aleister Crowley, le célèbre occultiste (idole absolue de Marilyn Manson et Ozzy Osbourne), ou encore Mata Hari, plus succube que jamais... Que du beau monde quoi ! Au milieu de tout ce foutoir, le jeune Aimé Grandin aimerait bien savoir qui a tué son oncle, faussaire de son état, et quel mystérieux héritage celui-ci lui a légué... le voilà donc embarqué dans une histoire qui va (très légèrement) le dépasser.
Un roman fourni, surréaliste et orgiaque, au mélange des genres assumés : on passe du récit historique au fantastique au gothique au polar sans temps mort et avec une fluidité impressionnante. Chapeau bas et vivement le troisième !
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