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EAN : 9782260054337
544 pages
Julliard (02/01/2020)
3.57/5   70 notes
Résumé :
Dans le Paris de 1917, tandis que la Grande Guerre s'éternise, démons et sorciers se livrent une lutte sans merci pour s'emparer d'un tableau aux pouvoirs terrifiants. Embarqué malgré lui dans cette bataille, le jeune Aimé Grandin n'a que son ingéniosité et sa bravoure pour contrer un déchaînement de forces maléfiques.

Fantasmagorie historique au suspense envoûtant, Quand on parle du diable est un roman d'aventures traversé par des personnages réels (... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Un premier roman de haut vol dans le Paris de la première guerre mondiale, le Paris des bois-sans-soif, des resquilleurs et des tire-au-flanc alors que sur le front, les boches pilonnent sans répit nos tranchées. À l'arrière (« pourvu qu'ils tiennent… ») Paris trépigne, complote, grenouille en attendant des jours meilleurs. La psychanalyse est balbutiante. Les plus avisés en mesurent la portée historique, les plus circonspects y voient une ingénieuse manière de vider le gousset des nigauds et des simples d'esprit. Dans ce Paris sulfureux, proie du doute, la magie côtoie la sorcellerie. Dans des caves secrètes, à des adresses inconnues, on tente le diable. Les poètes, les artistes (Max Jacob, Modigliani, Braque, Soutine) et les étoiles montantes (George Méliès) du nouveau siècle qui s'annonce ne sont pas en reste.
L'oncle d'Aimé Grandin, le plus torturé d'entre eux, est un faussaire du même bord qu'Oscar Wilde. Son talent dévorant, son goût de l'étrange et ses mauvaises fréquentations le condamneront. Qui a peint ce maudit tableau, sombre évocation du mythe de Persée ? Dans quel but, et mû par quels maléfices ? Aimé Grandin n'aura de cesse de répondre à cette question, défiant « la densité des évènements », au risque de rester lui aussi pétrifié. La scène finale est fascinante avec ces personnages de Bosch qui s'ébrouent parmi les décors à la Dali. Dans des atmosphères à la Tardi, le roman de Joseph Denize s'acoquine avec l'ésotérisme, flirte avec le fantastique. On se laisse entraîner, on tombe sous le charme, avec cette curieuse impression d'avoir été placé sous hypnose. Décidément, la lecture est démoniaque.
Bilan : 🌹🌹
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Géo, l'oncle d'Aimé Grandin, connaissait du beau monde, faussaire de génie, Picasso, Soutine, Modigliani et Max Jacob étaient ses amis. A sa mort, il lègue à son neveu pas mal de dettes et une boite au contenu mystérieux, un calepin, une drôle de clef et un puzzle cabalistique. Mais au fait, se demande le jeune homme, de quoi est mort tonton Geo ? Quelle est cette étonnante maladie qui lui a pétrifié le corps ?

Paris 1917, Aimé Grandin, qui a passé ces trois dernières années à éviter de partir pour « la der des ders », se retrouve dans une sacrée aventure. Retrouver un tableau maléfique volé à des sorciers en pleine préparation d'un super sabbat ce n'est pas banal.

A découvert dans les rues de Paris, il doit aussi tout faire pour ne pas se retrouver dans les tranchées de l'est du pays où la guerre fait rage. Aimé tu vas devoir te méfier de tout le monde et tu n'es pas au bout de tes surprises, Lucifer en personne pourrait faire une courte apparition.

Roman fantastique qui plonge le lecteur dans la France de ce terrible début de XXème siècle. Sorciers, succubes et incubes, gorgones à l'infernal appétit, sèment dans Paris des cadavres pas toujours exquis mais souvent pétrifiés.

Roman surréaliste mais aussi vrai récit historique qui tente d'expliquer la barbarie du monde. « Quand on parle du diable » est malin, ésotériquement scientifique, diaboliquement littéraire, historiquement démoniaque et au final diablement humaniste.

Un roman à lire en écoutant « Sympathy For The Devil » des Rolling Stone ou en buvant du « Champagne » comme dirait Higelin :

….Pleased to meet you…I hope you guess my name…But what's puzzling you is the nature of my game….
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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En voilà une oeuvre singulière qu'est Quand on parle du Diable de Joseph Denize… Mélange des genres et oeuvre dantesque, ce roman est difficilement abordable pour moi car je n'ai pas du tout l'habitude de lire ce genre de roman. Je dois dire que je commence bien l'année en sortant de ma zone de confort. Joseph Denize arrive avec un premier roman riche et dense de par son approche du début du XXeme, par ses thématiques et ses personnages. On gravite dans un entre-deux, entre le monde réel et celui du paranormal, des fantômes et l'ésotérisme.

Joseph Denize nous plonge directement dans cette période de la première guerre mondiale, dans une niche d'artiste et d'intellectuelle. Quand on parle du Diable donne l'impression d'être dans cette époque, de lire un des premiers romans d'horreur gothique. On s'imprègne de l'atmosphère à la fois légère du quotidien des personnages, mais aussi de la lourdeur des événements qui détruisent une bonne partie de l'Europe. le conflit fait rage, les superstitions aussi. Nous ne sommes pas face à un roman classique, Joseph Denize nous offre une véritable fantasmagorie qui se décline sur le papier. Tous nos sens sont en ébullition dès les premières pages, alors que rien ne nous paraît suspect… On suit les déambulations du jeune Aimé Grandin, héro malgré lui, qui vient de perdre son oncle dans les rues de Paris. On ne se rend compte de rien et puis il y a quelques petits détails qui éveillent notre curiosité, mais sans plus. Il faudra attendre une centaine de pages avant que le roman de Joseph Denize prenne toute son ampleur et nous plonge dans un drôle d'univers. On est parfois déstabilisé par les choix de l'auteur, mais on s'imprègne de tout ce qui entoure cette histoire. Nos sens et notre raison se retrouve sur une corde raide. L'auteur brouille les pistes en utilisant des personnages qui ont réellement existé au début du siècle dernier. On fait la connaissance d'Alex Crowley bien connu des amateurs d'occultisme qui campe ici un être sans pitié, rusé et malin, à l'image du Diable. On ne sait plus vraiment ce qu'il faut croire et on plonge dans un monde qui nous est inconnu. Un monde fait de diables, de fantômes, d'âmes en peine et en déroute sur ce terrible conflit.

Avis sur le roman de Joseph Denize, Quand on parle du Diable, publié aux éditions Julliard
Quand on parle du Diable est un récit d'aventure savoureux qui sait prendre son temps, dangereux par moment, mais aussi assez drôle, notamment grâce à de nombreux personnages qui gravitent autour d'Aimé. Joseph Denize n'a pas son pareil pour nous faire vivre des moments de bravoure, mais également pour nous faire vivre l'enfer des tranchées avec de nombreux chapitres où la mort rodera autour de vous. On ne peut s'empêcher d'avoir les images de ce conflit en tête, du bruit des obus, de l'odeur de cadavre, de pourriture et de terre qui s'insinue dans nos narines.
Au final, Quand on parle du Diable est un combat de tous les instants entre les forces du mal et d'autres défenseurs du bien, mis en parallèle avec ce conflit mondial qui met en exergue toute la folie des Hommes. On s'attache facilement au personnage d'Aimé, car il se retrouve pris dans ce conflit malgré lui et on peut s'identifier à lui, puisque l'on se retrouve dans le même cas. On prend part à ses interrogations, à ses doutes quant aux événements, mais aussi à son courage face aux choses étranges qui vont se dérouler devant ses yeux.
Joseph Denize profite de cette situation pour mettre en avant le retour en grâce dans certains salons, chez les intellectuels et dans les sociétés secrètes de l'ésotérisme et des sciences occultes. En mélangeant la réalité et le fantasme, l'auteur réussit le tour de force de nous offrir un roman puissant sur cette période trouble de notre Histoire.

Difficile de dire si j'ai aimé ou non cette aventure que m'a offert Joseph Denize. le roman m'a sorti de ma zone de confort, m'a perturbé de par son mélange des genres, par son histoire en tant que telle et ce jusqu'à l'épilogue. Je referme ce roman avec une drôle de sensation, celle d'avoir cru vivre cette aventure et d'avoir eu une espèce d'illusion d'optique. le doute plane encore dans mon esprit. Je pense que c'est là qu'est toute la force de ce roman. Quand on parle du Diable est une oeuvre qui ne laissera personne indifférent je pense, mais qu'il faudra savoir dompter pour en ressortir toute sa force.
Lien : https://tomabooks.wordpress...
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« L'esprit, voyez-vous, nous joue constamment des tours. Il n'est jamais à court de doubles fonds. En réalité, quand il semble se dévoiler, il se dérobe et nous abuse avec autant d'habileté qu'un prestidigitateur. » Joseph Denize semble s'être emparé de cette idée pour construire son premier roman. Qualifié de « fantasmagorie historique », son récit même habilement le réel et l'irréel (nommé ici « L'Outremonde ») de manière à expliquer certains phénomènes qui interviennent dans la vie de tout homme en ce bas monde. Il réussit la prouesse de ne pas basculer dans la légèreté du propos fantastique et on sent combien le travail documentaire a dû être important pour nourrir de la sorte la fiction.

Paris, 1917, Aimé Grandin a réussi à échapper au Front grâce à un faux certificat médical. Son oncle, Géo, qui l'a élevé, vient de mourir d'une crise cardiaque. Les deux hommes menaient une vie de bohème, Géo étant un faussaire qui excellait à copier les grands maîtres de la peinture. Il était ami avec Modigliani, Picasso et tous ces artistes de l'époque qui traînaient dans les cabarets de Montmartre. Au sein de ce petit groupe de personnages extravagants se trouvaient également des prestidigitateurs de talent. Aimé a grandi parmi eux. Et lorsqu'il se rend chez le notaire pour récupérer ce que lui a légué Géo, c'est tout un pan bien occulte de la vie de son oncle qu'il va découvrir.

De la recherche d'un tableau aux pouvoirs morbides, à la découverte d'objets aux étranges pouvoirs, Aimé va vivre des aventures aux retournements de situations inexplicables. « Les événements extraordinaires qu'il avait traversés au cours des dernières semaines lui avaient montré que l'univers et l'existence échappaient totalement à la notion qu'en avait le commun des mortels, ce qui était sans doute une sorte de privilège. Ses mésaventures lui avaient appris à reconnaître l'oeuvre de puissances occultes derrière les coïncidences qu'il rencontrait sur son chemin. »

Sa naïveté va l'amener au Front, mais aussi au Symposion, cérémonie où l'on cherche un éventuel successeur au Maître de l'Outremonde. Mais… tout ceci est-il réel ? L'auteur sème le trouble. Il pointe avec dérision cette étrange attirance de l'homme pour la cruauté, la barbarie.

J'ai aimé cette intrigue dense qui mêle personnages ayant vraiment existé et êtres de fictions, vérité historique, et fantasmes démoniaques. J'ai rarement lu d'ouvrages sur ce thème aussi bien construits. Seul le moment de la cérémonie du Symposion, avec toutes sortes de créatures imaginaires m'a semblé trop décalé. le reste, notamment tout ce qui se passe dans la réalité d'Aimé, est captivant ! Et vous, succomberez-vous ???
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Ce livre n'est pas banal et je ne m'attendais pas du tout à ça. Je ne suis pas forcément un grand lecteur de littérature fantastique même si j'apprécie en ouvrir un de temps en temps.

J'avais un peu peur que ce roman soit un peu trop fantastique pour moi et finalement je suis parfaitement rentré dedans. La raison ? Un style d'écriture particulièrement agréable et une mise en place progressive de cet aspect fantastique.

Les personnages sont intéressants, l'intrigue tient le lecteur en haleine, la construction et le style sont soignés, il n'y a pas grand chose à reprocher à ce roman. Quelques passages sont particulièrement bien pensés comme les critiques subtiles sur cette caste des puissants avec quelques dialogues savoureux et des situations très bien amenées.
Si je veux chipoter, il y a bien peut-être quelques longueurs et un aspect un peu inégal entre les parties, j'ai été plus sensible aux deux premiers tiers du roman où le côté fantastique est plus subtil que dans le dernier tiers où ça devient un peu trop présent. Un petit déséquilibre donc mais rien de bien grave.

Dans l'ensemble j'ai passé un bon moment à la lecture de ce roman foisonnant mais qui parvient à ne pas perdre le lecteur malgré le nombre important de personnages et cet univers fantastique à mettre en place. Ce roman pourra ravir aussi bien des amateurs du genre que des lecteurs un peu plus profanes. Une petite surprise.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« Pourquoi ne pas accepter l’existence de mondes spirituels ou infernaux ? La belle affaire ! Géo Grandin y croyait bien, lui, à l’instar d’une majorité d’êtres humains sur la planète. En revanche, ceux qui avaient une expérience directe de ces choses devaient nécessairement être peu nombreux. Autrement, la sorcellerie serait aussi répandue que les moteurs à explosion ou l’électricité – or, ce n’était pas le cas. Comme Parks l’avait laissé entendre, ce type de connaissance devait demeurer l’apanage d’une poignée de privilégiés, cachée au commun des mortels, qui faute de quoi disposeraient d’un moyen par trop efficace pour s’affranchir du joug de leur condition misérable, si essentielle aux desseins des puissants. »
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Dans les années 1860, à l'époque où les travaux pharaoniques du baron Haussmann transformaient à grand frais le visage de Paris, Séraphin Charmier, architecte, historien, professeur à l'université de la Sorbonne, membre honoraire de plusieurs sociétés philanthropiques et scientifiques parisiennes et farouche détracteur du baron, s'était mis en devoir d'arpenter certains quartiers de la ville pour répertorier et documenter les dieux destinés à être rayés de la carte. Les résultats de ses recherches minutieuses devaient être intégrés dans son - Atlas du menu Paris-, oeuvre encyclopédique commencée vingt-ans plus tôt, visant à mettre au jour les sédiments historiques des quartiers populaires, avec à l'appui sa thèse maîtresse selon laquelle "un vieux pavé, un lavoir en granit ou un mur lézardé peuvent contenir plus d'histoire que tous nos arcs de triomphe" (p. 167)
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Les événements extraordinaires qu'il avait traversés au cours des dernières semaines lui avaient montré que l'univers et l'existence échappaient totalement à la notion qu'en avait le commun des mortels, ce qui était sans doute une sorte de privilège. Ses mésaventures lui avaient appris à reconnaître l'oeuvre de puissances occultes derrière les coïncidences qu'il rencontrait sur son chemin.
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Dans cette phase du Symposion, il suffisait que les idées et les projets formulés par les hôtes arrivent aux oreilles du Maître pour que les bulles de probabilités historiques des décennies à venir s'en trouvent modifiées.
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L'esprit, voyez-vous, nous joue constamment des tours. Il n'est jamais à court de doubles fonds. En réalité, quand il semble se dévoiler, il se dérobe et nous abuse avec autant d'habileté qu'un prestidigitateur.
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Videos de Joseph Denize (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joseph Denize
Philippe Chauveau reçoit Joseph Denize pour une interview-portrait.
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Dans le Paris de 1917, tandis que la Grande Guerre s'éternise, démons et sorciers se livrent une lutte sans merci pour s'emparer d'un tableau aux pouvoirs terrifiants. Embarqué malgré lui dans cette bataille, le jeune Aimé Grandin n'a que son ingéniosité et sa bravoure pour contrer un déchaînement de forces maléfiques. Fantasmagorie historique au suspense envoûtant, Quand on parle du diable est un roman d'aventures traversé par des personnages réels (Mata Hari, Méliès, Modigliani ou Crowley, célèbre occultiste britannique), qui tourne en dérision l'effroyable attirance de l'humanité pour la barbarie. Une relecture saisissante de ce tournant du XXe siècle, marqué par la découverte de la plus dévastatrice des armes : le pouvoir de l'image.
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