Bande annonce VF, de la serie Obsession (2023-Netflix), adaptation du roman de Josephine Hart, paru en francais sous le titre Dangereuse.
Tous les gens blessés sont dangereux. C'est d'avoir survécu. Parce qu'ils sont sans pitié. Ils savent que les autres peuvent survivre comme eux l'ont fait.
— Pourquoi faut-il te passer à la question pour t’arracher un soupçon de vérité ?
— Parce que j’estime que les gens posent des questions quand ils sont prêts à entendre les réponses. Avant, ils jouent aux devinettes ou ils pressentent la vérité. Mais ils n’en sont pas sûrs. Quand ils veulent vraiment savoir, ils demandent. C’est dangereux, d’une façon comme d’une autre.
Elle fut la fraction de seconde qui change tout, l’accident de voiture, la lettre que l’on n’aurait pas dû ouvrir, le kyste au sein ou à l’aine, l’éclair aveuglant. Sur ma scène personnelle bien ordonnée, les feux de la rampe étaient allumés, et peut-être, enfin, attendais-je en coulisses.
Plus tard viendrait le temps de la douleur et du plaisir que le désir prête à l’amour. Le temps que les courbes et les angles du corps poussent le primitif éberlué à s’arracher à sa peau civilisée, et à attirer la femelle vers lui. Le temps des mots obscènes et dangereux. Le temps des rires qui excitent, des rubans colorés qui lient les membres dans une fascination envoûtante, morbide. Le temps que les fleurs closent les yeux, et que la douceur soyeuse bouche les oreilles. Le temps, dans ce monde noir et silencieux, des hurlements de l’homme solitaire qui redoute l’exil éternel
De son corps, j’ai peu à dire. Il était simplement indispensable. Je ne supportais pas son absence. Le plaisir était anecdotique. Je me jetais sur elle comme je me serais jeté sur la terre. Je forçais toutes les parties de son corps pour satisfaire mes besoins et la regardais se gonfler de pouvoir, au fur et à mesure qu’elle donnait. Affamé, je la tenais à distance par les cheveux ou les seins, fou furieux à l’idée d’obtenir satisfaction.
Et, au coin de chaque rencontre avec elle, surgissait un ruban de certitude, disant que ma vie était déjà terminée. Elle s’était terminée lors de cette fraction de seconde où je l’avais vue pour la première fois.
C’était du temps en dehors de la vie. Comme un acide, il s’écoulait sur toutes les années passées, brûlant et détruisant tout au passage.
À présent, je mentais à ma famille. Une femme que je ne connaissais que depuis quelques jours, avec laquelle je n’avais échangé que quelques phrases, me regardait trahir ma femme et mon fils. Et nous savions tous deux que l’autre savait. Cela créait un lien entre nous. Une vérité dissimulée, voilà ce qu’est le mensonge.
Par action ou par omission, nous ne faisons jamais que plonger dans les ténèbres. La vérité reste quelque part dans le sous-bois, où elle attend d’être découverte. Mais rien ne fut démasqué ce dimanche. Le petit mensonge, le premier pas de la trahison, semblait s’enfoncer de plus en plus dans les rires, le vin et la journée.
Les silences de l’intimité sont les vœux de mariage des bons compagnons. Des vœux qu’ils honorent derrière la porte close de leur chambre où, piégés dans les draps froissés du désir mort, ils prennent le plaisir auquel ils ont droit. Ils se persuadent qu’ils n’ont pas été lésés dans ce jeu de roulette de la passion sans passion. C’est un héritage qui passe d’une génération à l’autre. Les liens d’un beau mariage.
Je me demande si elle existe dans l’absolu. Un menteur ne peut-il pas donner la description parfaite de la réalité de quelqu’un d’autre ? C’est pour cela que j’aime tant le journalisme. C’est la meilleure école qui soit pour ce que je veux explorer en tant qu’écrivain.
J’aurais fait le rêve de tous les publicistes. J’avais quarante-cinq ans, une femme belle et intelligente, un fils à Oxford, une fille dans un lycée privé. Mon beau-père était un politicien reconnu qui payait son tribut au parti.
J’étais plutôt bel homme. Pas assez pour que mon apparence me précède, telle une réputation non méritée, mais suffisamment pour bien passer à la télévision, l’arène des gladiateurs du monde moderne. Là, ceux qui se lancent à mort dans le combat politique ne saluen pas César mais ceux-là mêmes qu’ils sont sur le point de trahir.
L’information… peut changer le monde. Je ne pense pas que les politiciens… euh je voulais dire… (Il trébuchait dans un champ de mines d’insultes potentielles.) Je
les crois incapables de changer le mode de pensée des gens, ou la face du monde. À la télévision, c’est possible, c’est ce qui se passe, d’ailleurs. À terme je veux
vraiment… Je veux vraiment faire des magazines d’information., sur les problèmes sociaux
qui…