Josette Elayi

Cet ouvrage promettait un développement clair et précis sur l'histoire de l4empire assyrien que ne contenait pas selon l'auteur le tome consacré à la Mésopotamie antique dans la collection mondes anciens de Belin. Ce pari est-il gagné ?



Sur le plan de la clarté, pas totalement. L'introduction et toute la période avant la création de l'Empire est complexe et manque un peu de clarté. Le propos devient plus intéressant avec l'accessions au trône de Tiglath Phalazar III.



L'ouvrage ne parvient que partiellement à se départir de l'image un peu stéréotypée du roi assyrien que cherchent à nous donner les annales historiques de ce peuple. Le roi apparaît à la fois comme un grand conquérant, un homme supérieurement intelligent... L'auteur nous décrit ces portraits avec attention même si elle en nuance parfois les termes en précisant que telle bataille n'a pas au final été une véritable victoire.



L'ouvrage met bien en avant la politique de la terreur qu'ont pratiqué les assyriens auprès des peuples vaincus, raison pour laquelle les assyriens ont eu une réputation déplorable chez les auteurs antiques.



Il montre bien les liens d'amour et de haine entre babyloniens et assyriens et les innovations de ce peuple en matière d'architecture et d'art, avec notamment la création des premières bibliothèques.

Josette Elayi s'est inscrite dans l'historiographie comme une spécialiste de la Phénicie avant de s'ouvrir à partir des années 2018 à l'Assyrie. Elle nous offre dans cet ouvrage son regard sur l'Empire Babylonien et je dois dire que la transition est très réussie.



Elle commence son histoire à l'époque paléo-babylonienne avant d'aborder les périodes cassites puis la domination assyrienne avant de jeter un regard sur les grandes figures de l'Empire à savoir Nabopolassar, Nabuchodonosor et ses successeurs jusqu'au mystérieux Nabonides.



L'ouvrage nous permet de comprendre els influences assyriennes, la place des fonctionnaires et des prêtres dans la sociétés, l'importance des différents cultes et des temples, mais aussi celle des intermédiaires dans l'économie de l'Empire.



Le récit très clair et pédagogique permet de rompre avec les images manichjéennes de cet Empire que nous ont laissées les auteurs classiques.

On a tous encore en mémoire des bribes de l'histoire des Egyptiens, celles des cités du « croissant fertile » : Assyriens, Babyloniens, Hébreux, Perses, la civilisation des Grecs … et les récits de la Bible et des historiens antiques. Mais durant des siècles, les cités phéniciennes de la côte orientale de la Méditerranée et leurs colonies (Carthage, Cadix, Kition, Utique ...) et leurs peuples de commerçants particulièrement doués n'ont sans doute pas attiré autant l'attention des historiens.

Un manque aujourd'hui compensé par cet ouvrage qui s'appuie sur les dernières découvertes archéologiques. La Phénicie, c'est ce chapelet de cités autonomes égrenées entre la Cilicie (sud est de l'actuelle Turquie) et l'Egypte : Arwad, Tripoli, Byblos, Sidon, Tyr, Akko, Ascalon, Gaza … C'est l'histoire très ancienne de cette région toujours secouée de conflits sanglants : la Syrie, Israël, le Liban, l'Irak, l'Iran …

Les cités de la Phénicie sont riches de leur habileté et de leur intelligence. Ce sont surtout des marins qui maîtrisent l'art de bâtir des navires de guerre ou de commerce et échangent à travers toute la Méditerranée. Dès les premiers siècles – cette histoire commence en -3200 !), les grands cèdres de la haute montagne libanaise sont indispensables aux pharaons égyptiens pour leurs constructions gigantesques. Ce sera aussi un produit exporté à Babylone. Extraire ces futs, les débarder jusqu'à la côte, les transporter est un exploit …

Ce sont aussi les Phéniciens qui ont « inventé » l'alphabet (perfectionné ensuite par les Grecs qui y intègrent les voyelles et changent le sens de gauche à droite), source inouïe de simplification : l'écriture n'est plus le domaine réservé des scribes et des prêtres. L'activité commerciale de la Phénicie joue un rôle essentiel dès le début de cette histoire éclatée ; c'est la recherche de minerais qui pousse les navires phéniciens jusqu'à l'extrémité occidentale de la mer. La colonisation est aussi une forme de développement …

Au cours des siècles, les cités phéniciennes passeront successivement sous domination égyptienne, assyrienne, babylonienne, perse. Ces grandes puissances les rançonnent mais les préservent car elles possèdent des atouts irremplaçables méritant d'être ménagés : leur flotte, leur position stratégique et leurs ports, leur prospérité économique qui est une source inépuisable de profit dans le système impérialo-tributaire des luttes incessantes entre les empires de la région.

Bien entendu, il s'agit d'un ouvrage très documenté, chronologique et parfois pénible lorsqu'on aborde la succession des différents rois de toutes ces cités et deu leurs non moins fréquents assassinats. Il démontre l'extraordinaire aptitude des royaumes locaux à s'entretuer sur cette terre pourtant bénie des Dieux, hier comme aujourd'hui encore. Ce sont des siècles de combats, de longs sièges, de déportation de populations qui n'ont pas grand chose à envier avec les guerres européennes de nos siècles récents … Rien ne change !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..

La grandeur de cette civilisation fut avérée par des découvertes en Irak au XIXe siècle et récemment.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..

A la fois, une plongée vertigineuse dans l'histoire contemporaine et un polar géopolitique.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..

Dans la préface, l'auteure précise qu'elle prend le pari d'écrire une histoire de la Phénicie, histoire jusque là rarement tentée. En effet, les phéniciens bien qu'inventeurs d'un alphabet n'ont pas consigné leur histoire par écrit. Dés lors, le récit qui nous est livré est largement basé sur des sources extérieures et notamment celles des empires et royaumes qui ont convoité la position stratégique et les richesses de ces cités Etat.



Le pari est largement remporté si l'on prend bien en compte que ce qui nous est proposé est une histoire politique, qui ne nous dit rien des moeurs, rien ou quasiment rien de la religion.



Par contre, le récit est aussi précis que possible concernant l'évolution des liens des cités entre elles et de ces cités avec leurs voisins.



Au total, un livre très intéressant pour ceux qui s'intéressent au Moyen-Orient antique.

"La Monnaie à travers les âges" présente de façon plutôt simple et concise l'histoire de la monnaie et son évolution dans le monde, des "paléomonnaies" (avant l'invention de la monnaie) jusqu' au XXe siècle. Et même s'il y a un glossaire en fin d'ouvrage, une connaissance préalable du vocabulaire employé rendra la lecture plus aisée.



Divisé en 18 chapitres, ce livre se veut généraliste et il sera nécessaire de lire d'autres ouvrages si on s’intéresse plus particulièrement aux monnaies romaines, gauloises, médiévales ou d'Extrême-Orient. Et l’intérêt justement de ce livre est de proposer à la fin de chaque chapitre une bibliographie sur le sujet abordé. Serte, l'ouvrage est paru en 1989 et d'autres livres sur ce sujet ont été publié depuis, mais cela reste des pistes de lecture complémentaires intéressantes.

J'ai particulièrement aimé les chapitres XIV et XV, respectivement sur "les premières techniques monétaires" et "les machines et la fabrication monétaire" qui traitent des processus de fabrication.



Enfin une bibliographie générale en fin d'ouvrage vient compléter les bibliographies par sujets des fin de chapitres.

Une lecture enrichissante (et plutôt facile) pour quelqu'un comme moi, qui connait encore peu le sujet.

Un livre pour les passionnés de l'Antiquité.

L'auteure y relate dans un style clair, concis et appuyé par une érudition sans faille l'histoire de l’Empire assyrien qui s’étend de 744 à 610 avant notre ère, soit pendant un peu moins d’un siècle et demi.

Elle ne néglige pas non plus un rappel sur l’histoire de l’Assyrie depuis son origine qui predisposera à la naissance de cet empire et ses différents apports culturels :

La science des nombres, arithmétique et algèbre, fondée par les Sumériens et développée par les Assyriens.

Sennachérib est un inventeur à qui l' doit la « vis d’Archimède ».

Assurbanipal est un grand érudit à qui l’on doit les premières grandes bibliothèques.

On y retrouve donc des personnages connus, de cette période riche, tels Assurbanipal, Salmanazar, Sargon II, Sennacherib, et d'autres qui le sont un peu moins, Assarhaddon ou Tiglath-phalazar III, mais qui ont leur importance dans le mise en œuvre de cet Empire qui s'étendra de l'Égypte au Golfe Persique.

Après son excellent ouvrage Histoire de la Phénicie parue en 2013 Josette Elayi réussit une nouvelle fois à nous conter l’histoire politique, socio-économique mais aussi guerrière d'une civilisation que l'on croit connaître mais qui en réalité nous est méconnue.

La Quatrième de couverture et l'introduction étaient prometteuses. Une synthèse unique sur l'empire Assyrien actualisée ? (Livre publié en 2021) habituellement les livres d'histoires sont des livres qui couvrent toutes les périodes historiques du proche orient, laissant peu de place au développement de chaque période, alors ce livre avaient une raison d'être.

Mais le livre tombe dans le piège d'un livre écrit par une universitaire qu'on devine bien âgée. Malheureusement dans ce milieu, rares sont ceux en mesure d'apporter une approche neuve et pédagogique.

Si tant de personnes ne s'intéressent pas aux sujets d'histoire et d'archéologie, c'est à cause de ça : des livres épais et indigestes bourrés de listes et de faits sans aucune structure.

L'introduction était bien, suivie d'une liste imbuvable de noms de rois et de peuplades, de faits et gestes, de lieux. Il n'y a vraiment aucune volonté de structure ou de mise en forme moins complexe, ni même d'analyse thématique et c'est dommage. On est submergé par tellement de choses qui ne sont pas expliquées, qu'on s'y perd et ça n'a aucun intérêt. J'ai eu l'impression de lire une liste de courses vielle de 1950 alors j'ai abandonné ma lecture à la page 100.

Je n'aurai donc pas la synthèse des événements et inventions majeures de cette période chronologique.