Avec Alessandro Barbero & Diego Marani
Rencontre animée par Fabio Gambaro
Italissimo ce sera début juillet et toute l'équipe du festival croise les doigts en présence du fidèle public de la manifestation. Dans cette attente, le festival adresse un signe à ses spectateurs : une journée de rencontres et de lectures construites autour Dante et Goliarda Sapienza, deux piliers de la culture italienne, que réunit un pont de cinq siècles.
De Dante Alighieri, le « père de la langue italienne », cette année marque le 700e anniversaire de la mort. Sa Divine Comédie, chef d'oeuvre parmi les chefs d'oeuvre, célèbre en trois chants, de l'Enfer au Paradis, en passant par le Purgatoire, la représentation du monde catholique au Moyen-Âge. le texte est devenu une référence incontournable de la culture occidentale, son influence est incommensurable.
L'historien médiéviste et romancier Alessandro Barbero publie une biographie trépidante du héraut des lettres italiennes. Un portrait vivant qui révèle l'homme de son temps, loin de la sacralisation du Poète à laquelle se livrent bien des commentateurs ! « Je ne cherche pas à expliquer pourquoi, sept cents ans après la mort de Dante, il vaut encore la peine de lire La Divine Comédie : je raconte la vie d'un homme du Moyen Âge, qui eut des parents, des oncles, des tantes et des grands-parents, qui alla à l'école, tomba amoureux, se maria et eut des enfants, s'engagea dans la politique et fit la guerre, connut des succès et des malheurs, la richesse et la pauvreté. Sauf que cet homme est l'un des plus grands poètes qui aient jamais foulé la terre. »
Avec le soutien de l'Ambassade d'Italie en France et du Consulat italien
À lire Alessandro Barbero, Dante, trad. de l'italien par Sophie Royère, Flammarion, 2021.
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Il voyaient l'immensité des murs qui qui défendaient Constantinople , et derrière ces murs tous ces édifices à plusieurs étages qui paraissaient s'étendre à perte de vue ; et plus ils prenaient conscience des dimensions de la cité, plus ils étaient démoralisés .Ils finirent par renoncer à l'assiéger et s'en allèrent :
il devient même possible de prendre conscience d'une chose que les Romains, auparavant, n'avaient jamais voulu voir: le fait que, très souvent, ces bandes de pauvres hères qui s'introduisent clandestinement dans l'empire, puis vivent d'expédients jusqu'à ce qu'ils soient pris dans une rafle, sont seulement des gens qui fuient la faim, la misère, la violence des tribus ennemies. Des gens qui ne connaissent pas d'autre langage que la force, mais qui en réalité pourraient fort bien être accueillis et mis au travail, puisque du travail, dans l'empire, il y en a tant et plus.
[Théodose, nommé empereur d'Orient après la bataille d'Andrinople]
Le nouvel empereur allait mettre fin, une bonne fois pour toutes, aux controverses religieuses qui semaient la discorde chez ses sujets et qui, à l'époque de Valens, avait affaibli l'autorité impériale; il ne tolérerait plus que ces disputes théologiques pour intellectuels grecs menacent la stabilité de l'empire d'Orient. Un an après avoir pris le pouvoir, Théodose publia un édit de trois lignes, décrétant que les sujets de l'empire était désormais tenus d'observer la seule vraie religion, à savoir la religion catholique; toutes les autres sectes chrétiennes étaient dissoutes d'office, ne pouvaient plus posséder d'édifice religieux ni pratiquer leur culte, et si quelqu'un n'était pas d'accord, il serait puni non seulement par Dieu dans l'autre vie, mais aussi par les autorités dans celle-ci.
Selon cette légende, dans un lointain passé un chef goth, Filimer, avait découvert au milieu de son peuple des sorcières appelées en langues gothique Haliurunnae. Chassées de la tribu et contraintes d'errer dans les steppes, les sorcières s'étaient unies à des esprits maléfiques qui habitaient ces lieux déserts; et de cet accouplement monstrueux était née une race non moins monstrueuse, qui n'était qu'à demi humaine: les Huns.
Les Romains, pour se stimuler et démoraliser l'ennemi, poussèrent tous ensemble leur cri de guerre, qu'ils appelaient du nom barbare de « barritus » (« barrissement ») ; et c'était vraiment un cri plus animal qu'humain., un mugissement débutant sur une note basse, puis montant de plus en plus jusqu'à devenir assourdissant. Les soldats romains - qui pour partie, rappelons-le, étaient des immigrés - l'avaient appris auprès des tribus germaniques.
1213 - [Champs Histoire n° 974, p. 116]
Les conditions d’hygiène devaient être épouvantables, et pourtant nous savons que beaucoup, peut-être plus qu’il n’y en aurait de nos jours, profitèrent de ces premières heures de lumière pour se faire la barbe et parfois même enfiler une chemise propre : « Car, comme l’observa un officier français, les soldats n’aiment pas combattre sales. »
En 1313 (...) parurent les nouveau statuts de la commune de Trévise. Les administrateurs trouvèrent une image efficace pour définir la dialectique entre l'individu et la collectivité (...). La société est comme un orchestre : les instruments et les voix sont différents les uns des autres, et c'est ce qui rend la musique si belle ; de la même façon, les êtres humains sont différents les uns des autres mais s'ils obéissent à la raison (...) de leur diversité émergera une société harmonieuse.
Les hommes du Moyen Âge aiment se battre : physiquement, lors de tournois, et intellectuellement, lors de joutes oratoires.
Nous ignorons de larges pans de la formation culturelle de Dante. Les enfants de sa classe sociale allaient évidemment à l'école, plus tard à l'époque de Giovanni Villani, on a même l'impression qu'ils y allaient presque tous, puisque le chroniqueur parle de 8000 ou 10 000 enfants, garçons et filles, qui apprenaient à lire...
Ainsi commençait la campagne de Waterloo en laquelle les survivants des deux camps, tous également convaincus d’avoir lutté pour la juste cause, devaient voir, comme l’écrit un officier anglais, « un terrible combat mené pour un enjeu terrible : la liberté ou l’esclavage de l’Europe ».