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Critiques de Juan Benet (10)
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Tu reviendras à Région

Publié en 1967, "Tu reviendras à Région" est le premier roman de Juan Benet. Il crée un espace fictif, une région montagneuse et isolée d'Espagne. Le récit n'est pas linéaire, ce qui crée une impression de désordre, de foisonnement, de grande violence, autour d'un noyau central : la guerre civile et tous ses bouleversements. Il y a plusieurs personnages dont les destins s'enchevêtrent à différentes époques. Le style de Juan Benet est singulier, il utilise des phrases très longues et souvent énigmatiques, un style ardent, très charnel aussi, tragique, lancinant. Une œuvre difficile mais marquante.
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Agonia confutans

« En somme, il s’agit de savoir qui domine qui, tout le reste est indifférent »

Pas d’intrigue, la quintessence du théâtre, les relations entre deux êtres (deux acteurs?) qui explorent tout un éventail de possibilités, des relations perverses de domination à l’indifférence, du bonheur au désespoir... C’est assez bien vu et plutôt drôle.
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Air d'un crime

Publié en 1980 pour la première fois, ce roman n'est pas, selon moi, un roman policier. L'auteur met en scènes les personnages un à un: dans le désordre, un militaire, un docteur, un curé, une mère maquerelle, des villageois, des paysans le tout dans une ambiance rurale de l'Espagne des années post guerre civile. Le sujet est bien là: la description, assez fine au demeurant, des personnages et de leur univers. Evidemment, c'est daté...
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Tu reviendras à Région

Relative déception.



Juan Benet semble avoir été inspiré par Faulkner, Garcia Marquez ou Onetti, excusez du peu, et aurait lui-même suscité l'admiration d'écrivains comme Javier Marías, Eduardo Mendoza ou Álvaro Pombo par exemple. Il n'en fallait donc pas plus pour que je cherche à découvrir cet auteur.



Ce livre est son premier roman.



Il y crée une ville, Région. Il aime les longues phrases. Il y a de très beaux passages. Jusque là tout va bien.



Mais ne voilà-t-il pas que cet auteur me semble avoir un certain goût pour l'hermétisme. Je m'explique. Arrivée à la moitié du livre, il m'a fallu lire la préface, que je zappe toujours allègrement avant ma lecture, pour m'y retrouver dans les personnages et comprendre l'histoire. Ah bon, trois niveaux emmêlés et un tel est en réalité un tel. L'auteur a choisi de rester volontairement opaque, cela j'avais bien saisi...



Bref, ceci, accompagné de longues descriptions purement géographiques ou botaniques, m'a enlevé une partie de mon plaisir.



Je pense retenter ma chance avec son dernier livre qui serait un chef-d'-oeuvre, un Air de crime, également traduit en français. On verra.

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Air d'un crime

Jouant avec brio au roman policier, un autre superbe point d'entrée dans la Région de Benet.



Publié en 1980, traduit en français en 1987 par Claude Murcia chez Minuit, le sixième roman de Juan Benet est à la fois celui de sa reconnaissance par le (relativement) « grand public » espagnol (le livre fut cette année-là finaliste du prix Planeta) et celui d’une incursion pleine de ruse et de malice dans le genre policier.



Un cadavre retrouvé au petit matin adossé à une fontaine d’un village de Région fournit l’occasion d’une enquête étonnante, toute en discrétion et en petites touches lâchées comme par inadvertance, juge et procureur s’effaçant de fait au profit du capitaine Medina, sévère et efficace militaire provisoirement en disgrâce, et cantonné de ce fait à la direction du petit détachement gardant une forteresse relique dans la montagne, lieu emblématique du terroir imaginaire de Benet. Sous ses faux airs de Langlois, cet autre possible roi sans divertissement (qui souligne au passage, l’air de rien, l’existence de plus d’une correspondance entre Benet et Giono) traque sans relâche les déserteurs tentant de rejoindre le maquis et de fuir ensuite le district, tout en ajustant délicatement les pièces d’un puzzle légèrement mafieux, et en se découvrant peu à peu des sentiments qu’il pensait devoir lui rester étrangers. Benet s’amuse ici énormément, construisant les faux-semblants par dizaines, usant de ses coutumières vraies-fausses digressions, dont l’utilité réelle se révèle souvent beaucoup plus tard dans la narration, toujours éclatée, même si l’on reste ici loin des extrêmes de l’inaugural « Tu reviendras à Région ». Le docteur Sebastian, l’un des protagonistes centraux du premier roman de Benet, joue d’ailleurs un rôle essentiel dans cet « Air d’un crime », contrepoint permanent dont on se réjouira de découvrir la fonction au fil des pages…



Un roman très réussi qui, affectant une ambition moindre que d’autres écrits de Benet, parvient aisément à communiquer le charme trouble de Région et à subvertir au passage les versants procéduraux comme les paradigmes énigmatiques du roman policier « classique ».
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Tu reviendras à Région

Monstrueux roman de 1967, coup d'envoi d'une œuvre exceptionnelle.



Écrit dans sa première version en 1951, publié en 1967, traduit en 1989 en français aux éditions de Minuit dans une version remaniée intégrant les derniers éléments encore censurés auparavant par le régime franquiste, le premier roman de l’Espagnol Juan Benet, « Tu reviendras à Région », appartient au club pas si fourni que cela des romans contemporains fondamentaux, posant d’emblée, au plus haut niveau d’exigence littéraire, les fondations d’une œuvre majeure, en seulement 400 pages.



« Région » est un terroir fictif d’Espagne, sauvage et mal dompté, élaboré au fil de l’ensemble des huit romans de l’auteur, à partir du cadre ici initialement tracé. La carte détaillée au 1 :150 000 en sera d’ailleurs fournie en 1983, avec le premier tome des « Lances rouillées ». Le lecteur, même lorsqu’il croira avoir acquis quelques repères fugaces, ira toujours de découverte en découverte dans « Région », à la fois immuable et arriérée, engoncée dans son climat si rude, ses montagnes si inhospitalières, ses innombrables secrets fuyant aux limites du fantastique (depuis ses bergers mercenaires offrant contrôle et renseignement… - à quels maîtres ? – jusqu’à Numa, énigmatique gardien d’un maquis sacré, réputé immortel, dont le fusil tonne rapidement et définitivement sur l’audacieux ou l’imprudent), malmenée, rompue et transformée par la Guerre Civile, puis par ses longues séquelles, peinant toujours et encore à se hisser dans une modernité qu’elle ne devine pas nécessairement désirable.



L’écriture est ici d’une rare densité. Les narrateurs multiples, grands maîtres en digressions insensées et emboîtées, virevoltent, personnages ou auteur, ne semblant pas toujours se soucier les uns des autres, pour charger leur discours, leur pensée, ou même leur dialogue apparent, de précisions, de technicités, de réalités épaisses et crues, dont l’ingénieur des Ponts et Chaussées Benet, concepteur et réalisateur de barrages et autres ouvrages hydrauliques pendant trente ans, féru de géologie, de géographie, de biologie, d’histoire et d’art militaire, a le secret, et n ‘hésite jamais à mobiliser pour des effets déroutants, subtils et profondément jouissifs.



Dans « Tu reviendras à Région », la remarquable traductrice et exégète de Benet, Claude Murcia, n’hésite pas à préciser le fil chronologique du roman dans sa préface, tant il est vrai que l’auteur enveloppe les récits de ses principaux personnages, brillant docteur de campagne qui fut amoureux transi et audacieuse jeune femme qui disparut soudainement, jadis, comme par magie, dans des nuages fumigènes que parcourent à loisir et à mystère officiers républicains improvisés, mineurs taciturnes, joueurs de cartes effrénés, batelières charonesques en diable, ou encore militaires rebelles et néanmoins méthodiques…



Une fresque complexe et magnifique, déroutante et précieuse. Et une énorme et belle révélation.
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Une méditation

Magnifique deuxième roman de Juan Benet, dont les héros sont sans doute les pièges de la mémoire.



Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/05/14/note-de-lecture-une-meditation-juan-benet/

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Air d'un crime

Voici sans doute le roman policier le plus déroutant que je n'ai jamais lu. Le sujet du livre n'a rien de bien original. Il y tout d'abord un cadavre, celui d'un jeune homme blond, retrouvé sur la place d'un village. Il y a ensuite une enquête, celle menée par le capitaine Medina. Mais il y a aussi des déserteurs, de la prostitution, un fort abritant une garnison et des prisonniers, un exilé politique de retour au village, Regiòn, une province imaginaire, une atmosphère unique... Enfin, et surtout, il y a le talent de Juan Benet qui ne construit pas un récit linéaire et qui distille les indices au fil des chapitres mettant ainsi en place un piège dont le lecteur ne prend conscience qu'à la fin du roman, une fois qu'il en est sorti.

L'air d'un crime n'est pas un roman facile et demande un peu d'attention, mais c'est une œuvre magnifique à côté de laquelle il serait dommage de passer.
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
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Air d'un crime

L'air d'un crime est un bref et grand roman. Sur une trame policière, Juan Benet donne à voir une humanité, perdue et attachante. Un roman plein d'ironie et avec une belle intrigue. Un auteur à découvrir absolument.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Air d'un crime

J'ai abandonné ce livre après avoir difficilement fini le 1er chapitre. Je n'ai absolument pas aimé l'écriture : les phrases sont si longues, si alambiquées que je me suis retrouvée comme un canard devant une clé à molette. Si au moins la découverte du mort avait titillé ma curiosité, mais même pas...
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