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Critiques de Juan Gabriel Vásquez (141)
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Le bruit des choses qui tombent

J’avais peut-être trop d’attentes vis-à-vis de ce roman. J’avais surtout envie de quelque chose de plus linéaire, et sa construction en tiroirs gigognes ne m’a pas convaincue. J’ai fini le livre rapidement, mais sans m’être vraiment intéressée aux personnages, et sans y avoir été séduite par l’écriture. Seul le souvenir que les personnages ont du conflit armé à Bogota,dans les années 70-80 où ils étaient enfants, a retenu mon attention.
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Le bruit des choses qui tombent

Un prof d’Université décide d’enquêter sur Ricardo Laverde , assassiné devant ces yeux, lui-même victime collatéral de ce crime. Qui était Ricardo ? La vérité permettra-t-elle à Antonio Yammara de prendre sa vie affective en main ?

Plongée passionnante dans la Colombie des années 70, puis dans celle de 90, et le terrible héritage laissé par les cartels, celui d’Escobar notamment.

Juan Gabriel Varquez passe d’une période à l’autre avec un vrai talent de conteur, ces portraits d’hommes et de femmes tentant de se construire un avenir sur les cendres sanglantes du passé sont des plus réussis. C’est juste, passionnant et remarquablement écrit. Juan Gabriel Vasquez s’impose depuis quelques années comme un auteur incontournable, héritier d’une Colombie sanglante, corrompue et violente. On comprend pourquoi en lisant « Le bruit des choses qui tombent ».



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Le bruit des choses qui tombent

La rencontre avec ce livre se fit d’abord par sa couverture. Elle m’évoquait un autre roman, policier celui là, de Tonino Benacquista “Trois carrés rouges sur fond noir”. Hormis les boules, une rouge, une blanche et une queue de billard, la comparaison entre ces deux romans s’arrête à la couverture mais c'est quand même pour elle que j'ai choisi ce livre. Pour Benacquista, le billard était la raison de vivre de son personnage principal, pour Juan Gabriel Vasquez (normalement, sur Vasquez le a est avec avec accent aigu mais je ne sais pas le faire sur mon clavier - je sais, j'aurais pu chercher sur Internet mais je préfère m'en remettre à vous), c’est dans une salle de billard que se rencontre les protagonistes : le narrateur, Antonio, la quarantaine (mais seulement 26 ans lors de la rencontre), professeur d’université et Antonio, d’une bonne vingtaine d’années son aîné, homme secret et dont on pressent un lourd passé.



C’est en lisant dans la presse la mort d’un hippopotame ayant fait partie du zoo mégalo de Pablo Escobar qu’Antonio se remémore, quelques années auparavant, le germe d’une amitié qui le noua à Ricardo Valverde. Avant que celui ci ne soit assassiné en pleine rue de Bogota en compagnie d’Antonio qui lui, sera blessé. Les éléments pourraient être en place pour un roman policier mais cela n’intéresse pas l’auteur.



Il se penche sur le ressenti d’Antonio qui s’il se remet peu à peu de ses blessures sombre dans une dépression liée bien sûr à l’attentat qu’il vient de subir mais également à cette jeunesse dans laquelle la violence était partout, ses anniversaires marqués par les meurtres commis par Escobar et par la guerre des cartels. A travers son personnage, Vasquez s’interroge sur les répercussions subies par quelqu’un qui naît en même temps que le trafic de drogue. Antonio est persuadé qu’il doit comprendre la mort de Ricardo pour comprendre pourquoi il est si difficile pour lui de se remettre de cet acte terroriste. Avec Maya, la fille de Ricardo, qui cherche à réunir le maximum de témoignage sur son père, il va enquêter sur le passé, sur l’histoire de son pays pour essayer de décoder sa propre vie.

Les choses qui tombent ce sont avant tout les avions puisque Ricardo, pilote, est doublement touché par des accidents d’avions mais c’est surtout, pour l’auteur, les répercussions que le terrorisme lié au marché de la drogue, ont sur la vie privé des gens, sur l’éducation de leurs enfants pendant les années 80 en Colombie. Comment peut-on grandir, devenir adulte, dans un pays où la terreur est omniprésente ?
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Le bruit des choses qui tombent

Juan Gabriel Vasquez : Le Bruit des choses qui tombent

Traduit de l'espagnol (Colombie) par Isabelle Gugnon

A paraître au Seuil le 23 août

Voici une des pépites de cette rentrée. Un roman plein d’histoires (et d’Histoire) qui brasse avec virtuosité une matière foisonnante. L’art de Juan Gabriel Vasquez est de rendre toute la richesse de l’expérience vécue avec ses multiples niveaux et recoins d’une façon aussi immédiate et évidente que la vie même. Entre le présent anarchique, buissonnant, fait de hasards, d’incohérences, de surgissements, et le destin qui se dessine à l’échelle d’une vie, existe un hiatus qui turlupine tout romancier qui se respecte et que Juan Gabriel Vasquez semble avoir mis à jour !

Le narrateur, Antonio, jeune professeur de droit, est gravement blessé dans un attentat qui vise et tue le mystérieux Ricardo Laverde, rencontre évanescente faite quelques mois plus tôt dans un bar où il a quelques habitudes. Cet événement bouleverse Antonio dont l’existence perd désormais toute consistance alors même qu’il s’éprend d’une de ses élèves, lui fait un enfant et l’épouse. Il n’est plus que l’ombre de lui-même, hanté par la mort : la sienne, évitée d’un cheveu, et celle de Ricardo Laverde dont il a recueilli les derniers instants. Quel sens donner aux derniers instants d’une vie dont on ne sait par ailleurs presque rien ? Cette énigme habite Antonio comme un fantôme.

Cette idée d’une vie posée en énigme dont la résolution s’impose au narrateur, voilà déjà un beau dispositif !

Quelque chose se dénoue pour Antonio lorsqu’une certaine Maya l’appelle et se présente comme la fille de Ricardo Laverde. Ensemble, ils vont faire de grandes excursions dans le passé et reconstituer à partir d’indices, de lettres, de photos une vie emplie de drames, qui croise l’Histoire de la Colombie, notamment son armée et ses trafiquants de drogue (Pablo Escobar) etc. On découvre le père de Ricardo Laverde, héros national de l’aviation, puis sa femme, américaine idéaliste et très attachante venue en Colombie par une association humanitaire.

Dans son essence, la vie du défunt Laverde (une vie manquée, jusqu’au dernier rendez-vous), semble se confondre alors avec le récit que peuvent en faire Antonio et Maya, après coup.

On présent aussi, sans avoir mis les pieds en Colombie, que ce roman capte l’air du temps et appartient à la génération de l’écrivain né à Bogotà en 1973. Un roman qui mêle magnifiquement l’histoire de son pays, l’air du temps et le poids de quelques existences.

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Le bruit des choses qui tombent

[Ce] roman, avec son écriture fluide et agréable, nous plonge dans l’intimité d’un homme bouleversé et dans les coulisses humaines d’une guerre sans merci
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Le bruit des choses qui tombent

Pourquoi l’a-t-on tué ? Je ne sais pas. Pourquoi l’a-t-on tué, Antonio ? Je ne sais pas, je ne sais pas. Antonio, pourquoi l’a-t-on tué ? Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas. Pourquoi l’a-t-on tué ? Imagine la scène. Je suis dans un bar à manier la queue dans tous les sens, une bière à la main. Une deuxième même souvent. Un fidèle camarade, partenaire de billard, ce Ricardo Laverde, un brin secret et mystérieux. On se quitte en cette fin d’après-midi, le soleil déclinant, pour retrouver notre vie familiale. Une pétarade dans la rue, bruit furieux d’une moto, avant les coups de feu. Laverde abattu et moi grièvement blessé. Comme je n’ai jamais mis les pieds à Bogota, Antonio Yammara, la quarantaine, n’a jamais eu à regarder son passé, ni celui de son pays. Il le subit plus qu’il ne le suit mais cet attentat va changer sa perception de l’Histoire.



Deux ans après, le cauchemar reste encore ancré en lui. La peur l’obsède, la folie le guette. Il n’ose sortir, aller à la rencontre des gens, se balader dans la rue sans un frisson. Il avance dans la terreur, à petits pas, son esprit enfoui dans ces quelques secondes où il voit abattre son compagnon de beuverie et de queue. Un coup de téléphone, la fille de Laverde, dont il ignorait l’existence. Ne serait-ce pas là le moment opportun pour se reconstruire, affronter son passé, celui de la Colombie en découvrant qui était réellement Laverde. Et si toute cette histoire ne prenait pas son sens dans le zoo abandonné de Pablo Escobar. Parce qu’en Colombie, l’ombre de Pablo et des narcotrafiquants se cachent dans les esprits de chacun, comme dans les morts et les peurs.



Sais-tu que les animaux du zoo de Don Pablo ont erré plusieurs années dans cet enclos abandonné. Cruel monde que celui d’un nabab de la drogue déchu. Quant aux avions qui tombent, les enregistrements qu’ils décèlent, te permettront peut-être de reprendre cette vie en main qui s’était échappée depuis trop longtemps, depuis ce fameux jour où tu as failli mourir et vu assassiner ton ami Laverde.
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Le bruit des choses qui tombent

En 1996, Antonio Yammara, jeune avocat et professeur d'université, se lie d'amitié autour d'une table de billard avec un certain Laverde, homme mystérieux et taiseux dont on dit qu'il sort de prison. Un soir, ce dernier est assassiné en pleine rue sous les yeux du narrateur qui, lui-même blessé, va tenter quelques années après d'en savoir plus sur ce Laverde tout en gérant ses propres angoisses post-traumatiques. Aidé par la fille de Laverde, il remontera peu à peu l'histoire de cet homme dont la mort s'enracine quelques décennies plus tôt quand Pablo Escobar régnait en parallèle sur une Colombie qu'il mit bientôt à feu et à sang. La mort de Laverde risque bien de changer la vie d'Antonio qui vient de devenir père.



Que voilà un roman intelligent comme je les aime, mêlant petite et grande histoire. Cette plongée dans les années 70-80 est abordée sous un angle intéressant, loin des épopées sanglantes des cartels de la drogue, celui du quotidien d'un homme, Laverde, qui se retrouve à réaliser un rêve, à fonder une famille et à devoir choisir comment faire perdurer le tout. Il y est question d'amour, de transmission, de choix de vie, de disparitions et de mort (je vous laisse découvrir à quoi se réfère le titre), le tout sur un fond historique passionnant dont mes seules connaissances se résumaient aux bulletins d'informations de l'époque concernant la guerre des narcotrafiquants. J'ai énormément apprécié le talent de l'auteur à conjuguer la banalité des hommes et la tragédie de son pays pour laisser en héritage, à ceux qui n'ont pas connu cette époque, le soin de transformer ce fardeau morbide et crapuleux en élan de vie. Une bien belle et émouvante histoire, avec en prime, une balade parfumée et colorée entre Bogotá la montagneuse et la moiteur de la vallée du Magdalena.
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Le bruit des choses qui tombent

Le jeune auteur colombien Juan Gabriel Vásquez se présente volontiers comme prenant le contre-pied du réalisme magique de la génération qui l’a précédé. Son argument est qu’en Colombie, depuis des décennies, la réalité n’a vraiment rien de magique. Il est né et a grandi pendant les années où Pablo Escobar et les luttes entre les cartels de narcotrafiquants semaient la peur parmi la population de Bogota, Medellin et Cali. Son excellent roman « Le Bruit des Choses qui Tombent (El ruido de las cosas al caer) » nous fait revivre cette période douloureuse à travers le personnage d’Antonio qui s’est lié d’amitié avec un certain Laverde en jouant avec lui au billard dans un bar. Laverde se fait descendre en pleine rue, dans le quartier de la Candelaria à Bogota, sous les yeux d’Antonio. Celui-ci veut en savoir plus. Il apprend que la victime était un pilote condamné pour avoir transporté de la drogue et qu’il venait de sortir de prison après 20 ans. Il retrouve sa fille, Maya, qui vit isolée dans une ferme dans les montagnes, à mi-chemin entre la capitale et Medellin. Plongeant dans le passé du père et de sa fille, il découvre que la mère de celle-ci est américaine arrivée en Colombie dans les années 60 comme volontaire du « Corps de la Paix » avant de rencontrer le jeune aviateur Laverde. Plus tard, après de longues années aux USA, elle a péri dans un crash aérien alors qu’elle retournait en Colombie.
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Le bruit des choses qui tombent

Bogota, 1996. Antonio Yammara, le narrateur, un jeune professeur de droit colombien fraichement nommé, se lie d’amitié avec le mystérieux Ricardo Laverde de vingt ans son aîné lors des soirées passées à jouer au billard dans un quartier de la capitale.

On ne sait pas grand choses de ce Laverde, si ce n’est la rumeur qui le dit sortant de prison après vingt ans de réclusion.

Ricardo se livre peu, alors quand, après de nombreux verres de rhum, alors que Antonio le ramène chez lui, son ami lui propose un dernier verre, Antonio s’en voudra beaucoup, a posteriori, de ne pas avoir dit oui. Cela lui aurait sans doute permis de comprendre l’énigme de Laverde qui va le poursuivre tout au long d’une partie de sa vie.

Parce qu’il n’aura presque plus l’occasion d’en savoir plus.

Il apprendra juste de la bouche de son ami que celui-ci attend sa femme, une certaine Elena Fritts.



Pendant ce temps Antonio est rattrapé par l’histoire de l’une de ses étudiantes, Aura Rodriguez, qui lui annonce qu’elle est enceinte de lui. Même si Aura a vécu une enfance très différente de celle du narrateur (elle n’a quasiment jamais vécu en Colombie et n’a donc pas connu les années affreuses de la période Escobar) il accepte néanmoins qu’elle entre dans sa vie avec sa petite valise et sa boite de maquillage et bientôt ils attendent ensemble avec impatience l’arrivée de la petite Leticia.



Mais Antonio va croiser une dernière fois Ricardo Laverde : celui-ci, après une soirée de billard, lui demande comment il pourrait écouter une cassette audio : tous deux partent à la « Maison de la poésie », où, tandis que Antonio écoute des poèmes de Silva dans ses écouteurs, Ricardo écoute une autre cassette qui semble lui causer un choc émotionnel et lui faire monter les larmes aux yeux. Et quand enfin Ricardo s’éloigne et qu’Antonio tente de le rattraper, au moment où il arrive à sa hauteur, deux motards armés tirent sur les deux hommes, les laissant au sol grièvement blessés …



Juan Gabriel Vasquez a beaucoup de talent pour conter une histoire palpitante.



Dans la deuxième partie du livre il va, avec son personnage principal narrateur, se livrer à une enquête minutieuse sur le passé de Ricardo Laverde, tué dans le règlement de comptes.

Parallèlement Antonio, qui a été grièvement blessé, aura beaucoup de mal à se remettre de cet attentat. Juan Gabriel Vasquez nous parle de cette difficulté à échapper à cette angoisse quotidienne des années sombres en Colombie. Et Aura ne peut rien partager avec son compagnon, elle qui n’a pas vécu cette période et ne comprend pas les raisons du « stress post-traumatique » de Antonio.



Antonio retournera dans la maison de Ricardo, retrouvera la fameuse cassette, et comprendra la douleur de Ricardo en l’écoutant :

« Un cri entrecoupé ou quelque chose qui y ressemble s’élève, puis j’entends un bruit que je n’ai jamais su identifier : il n’est pas humain, il est plus qu’humain. C’est le bruit des vies qui s’éloignent, mais aussi celui d’objets qui se brisent. Le bruit des choses qui tombent, un bruit ininterrompu et par là même éternel, un bruit sans fin qui continue de retentir dans ma tête depuis ce soir-là et ne semble pas vouloir en partir. »



Souvenir, travail de mémoire, retour sur les années sombres du cartel des drogues, Juan Gabriel Vasquez traite de tout cela et de plus encore.

On songe à L’hiver à Lisbonne de Antonio Munoz Molina et à cette ambiance si particulière qui décrit la capitale portugaise.





Comment vit-on avec l’angoisse permanente d’un attentat ? Ces questions sont universelles. D’une écriture limpide et palpitante, ce Bruit des choses qui tombent est un grand roman sud-américain.





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Le bruit des choses qui tombent

En fermant ce livre, j'ai eu l'impression d'avoir passé à côté de quelque chose. Il y a des passages remarquablement écrits ici et là qui incitent à réflexion. Mais dans l'ensemble je cherche toujours le propos fondamental. La peur des populations de Bogota au temps des cartels comme le suggèrent plusieurs lecteurs? Je ne l'ai jamais ressenti. Le choc post-traumatique du narrateur après l'attentat dont il a été victime? Aucune ligne ne m'a convaincu. Les aléas de la relation entre Ricardo et son Américaine. Décrit, mais effleuré, comme tout le reste d'ailleurs. Pourtant le choix des personnages, le déroulement global du récit, la présence insidieuse des Américains en Colombie, les perturbations engendrées par les cartels, tout cela présentait un potentiel, mais en ce qui me concerne, la pâte n'a pas levé...
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Le bruit des choses qui tombent

A travers ce roman J.G Vasquez se livre à une belle réflexion sur le poids de l'Histoire que doivent supporter certaines générations.Sur le besoin individuel de se rassurer à travers l'autre que ce qu'on a été vécu, la peur, l'angoisse, les non dits, font partie d'un sentiment collectif comme si cette confirmation pouvait apaiser quelque peu les blessures. Il nous parle aussi de la mémoire, de la pertinence ou pas de se réapproprier son histoire, d'en rétablir la vérité. Le roman se déroule en Colombie, Bogota, Medellin et sa campagne. Un homme, Antonio jeune professeur croise sur quelques semaines le chemin de Ricardo Laverte en jouant au billard et buvant du rhum. Leur relation peu loquace et à priori superficielle s'avère cependant assez forte pour que le mystérieux Ricardo soit tenté de se livrer à Antonio sur sa vie . Antonio qui instinctivement va repousser cette ouverture. Plus tard cette "fuite"lui laissera un goût amer...En effet, le destin va les lier profondément en quelques minutes tragiques puisqu'en marchant côte à côte, Ricardo va se faire tuer et Antonio dans la fusillade va être gravement blessé.Lorsque deux ans plus tard, une jeune femme,Maya, l'interpelle pour le rencontrer et parler de Ricardo, il n'hésite pas à la rejoindre sachant que s'il veut dépasser son traumatisme il doit comprendre qui était cet homme et donner sens à ce qui c'est passé. Son couple va mal car il ne réussit plus à aimer sa femme comme il le voudrait ni à protéger leur fille de ses angoisses. Nous faisons alors un retour en 1970 pour comprendre comment Ricardo, jeune pilote ambitieux et amoureux d'Eleine, américaine idéaliste venue en Colombie comme "volontaire au corps de la Paix",va plonger dans le narco trafic.La façon dont Juan Gabriel Vasquez mène son récit m'a beaucoup plu car il nous permet de comprendre par l'intime comment l'engrenage s'opère. Le regard est donc plus humain qu'historique même si les descriptions des événements de ces années noires de la Colombie sont tout à fait réalistes .Son écriture est très belle et il sait mêler la très touchante histoire d'amour de Ricardo et Eleine avec la toile politique de cette époque. J'ai trouvé magnifique et poétique la façon dont il boucle l'histoire d'Eleine, entre le roman familial qu'elle a créé pour sa fille Maya afin de lui cacher les raisons de la disparition brutale de son père pendant 20 ans et sa propre mort. Je suis admirative du talent de J.G.Vasquez que je découvre avec ce livre.
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Le bruit des choses qui tombent

L’oeuvre de cet intéressant auteur colombien est une réaction au réalisme magique.



Le bruit des choses qui tombent est un bon roman qui peut se lire comme une histoire policière narrant l’amitié gâchée entre un jeune professeur de droit, Antonio Yammara, et Ricardo Valverde, un homme secret qui sort de prison aux USA après 20 ans, pour trafic de drogue.

Yammara et Valverde se retrouvent seulement pour jouer au billard et après l’assassinat de Valverde en 1996, Yammara fera des recherches pour essayer de comprendre cette mort.

Valverde était le petit fils d’un héros de l’aviation colombienne et par la suite il deviendra un aviateur courtisé par les narcos jusqu’à sa capture par les américains et son incarcération pour 20 ans.



Le titre du livre fait mention au crash aérien subi par l’épouse de Valverde, un bruit que l’on ne peut pas identifier, un bruit laissé par ces vies qui disparaissent, par le bruit qui font les choses qui tombent de haut, un bruit qui ne cesse jamais, suspendu dans la mémoire.

Dans cette histoire des années 90, Bogota a un rôle, une ville triste, au ciel toujours bas, a 2500 mètres d’altitude, couverte comme s’il s’agissait d’un drap sale recouvrant la ville depuis sa fondation.

En tant que natif de Bogota, Vasquez se demande pourquoi un pays choisit comme capitale la ville la plus lointaine et la plus cachée. Les habitants de Bogota sont assez renfermés et froids comme leur ville, une ville où règne dans ces années 90 l’insécurité et la violence, héritées du cartel de la drogue.

De façon métaphorique les objets qui tombent correspondent à la chute d’un pays et de ses gens. C’est un roman très intertextuel où l’écrivain utilise des textes pour les 6 chapitres du livre en provenance d’autres auteurs comme les poètes colombiens Aurelio Arturo et Jose Asuncion Silva, tous les deux cités plusieurs fois.



C’est un roman énigmatique basé sur un travail de la mémoire et un texte qui comporte plusieurs clés sous jacentes, comme par exemple le rôle de l’aviation colombienne dans la guerre gagnée contre le Pérou en 1932-33 ou le billard, une véritable institution dans ce pays; ou « les mimes », une invention d’un ancien maire de Bogota comme un moyen ludique et pédagogique pour éduquer le citoyen dans la rue.

Dans ce roman tous les faits sont véridiques. C’est l’histoire moderne de la Colombie où Yammara représente le colombien moyen typique, un personnage qui a probablement plusieurs traits autobiographiques.



La violence inouïe déclenchée par le trafic de drogue a fait quelques 300 000 morts, soit environ 50 morts par jour. Et la conséquence de cette période sur la population a été une solitude, un enfermement de toutes les classes sociales par la terreur.

Le final est ouvert, à chaque lecteur d’imaginer quelque chose. Après tout, l’acte de lire est une de rares libertés qui nous restent pour exercer notre libre arbitre.
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Le bruit des choses qui tombent

Une plongée dans l'histoire récente de La Colombie, grâce à Antonio. Il remonte le fil de l'Histoire et de son histoire. Je n'ai pas trop accroché au début, je ne voyais pas où ça voulait en venir et puis, je me suis laissé bercer. Un bon moment malgré une certaine dureté, une violence.
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Le bruit des choses qui tombent

Toile de fonds la Colombie des années 70. L'écriture est limpide et belle a la fois car les pensées et ressentis sont très bien traduits. Sinon rythme assez lents 2 personnages principaux en quête d'une vérité qu'on n'a pas a la fin mais dont on a pas besoin pour comprendre. J'aurai pu me passer de cette lecture non essentielle mais je n'ai pas perdu mon temps non plus.
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Le bruit des choses qui tombent

Juan Gabriel Vásquez a une plume limpide et son roman, remarquablement construit, est à la fois l’histoire d’une famille et de tout un pays, depuis les glorieuses heures de son indépendance à la naissance des cartels et jusqu'à aujourd'hui.

Avec une facilité déconcertante, il aborde ici une multitude de sujets : l’attitude de pays colonisé qu’a pu garder la Colombie, l’amour paternel, le deuil, la perte des idéaux, l’essor du trafic de drogue et ses conséquences sur la population… Le tout sans que l’on s’ennuie une seconde ou qu’on ait l’impression de lire un reportage. Le bruit des choses qui tombent est au contraire extrêmement romanesque et très sensible. Je compte bien lire d'autres romans de cet auteur très prometteur.



https://des-romans-mais-pas-seulement.fr/romans/le-bruit-des-choses-qui-tombent-juan-gabriel-vasquez/
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Le bruit des choses qui tombent

A sa parution, ce livre m'avait énormément intrigué...son titre, sa couverture... Tout me donnait envie de le lire! Tout d'abord je dois dire que ce livre est à la hauteur de mes espérances. L'histoire de ces deux hommes dont les destins se croisent et s'imbriquent, est à la fois forte et tragique. La Colombie dépeinte par l'auteur est celle des cartels de drogues, de la violence subit par la population, des actes terroristes...Au travers ce livre, l'auteur tend à nous faire partager l'histoire de son pays et ce que cela implique dans la vie des Colombiens depuis le « règne » de Pablo Escobar. Le titre, énigmatique à souhait, se laisse percer à jour au fil des pages, si vous aussi voulez en comprendre le sens, il vous faudra ouvrir ce livre et vous laissez envoûter par l'histoire...
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Le bruit des choses qui tombent

Le Bruit des choses qui tombent. L’histoire se passe à Bogota et raconte l’histoire d’Antonio, un professeur de droit blessé par balle lors de l’assassinat en plein rue de Laverde, une vague connaissance de son club de billard qu’il raccompagnait ce jour-là. Traumatisé, Antonio chemine pour comprendre qui était ce Laverde et nous plonge dans les années sombres de la Colombie des années 80 déchirée par la violence des cartels de la drogue. Le roman séduit par ce qu’il dévoile et ce qu’il occulte. L’écriture très fluide rend très bien le jeu subtil des souvenirs personnels imprécis, des faits historiques inéluctables et des impressions inachevées du présent qui tissent la vie vécue.
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Le bruit des choses qui tombent

Roman sur l’histoire tragique et récente de la Colombie sans être un roman historique, roman politique, roman sur une quête personnelle, « Le Bruit des choses qui tombent » c’est tout cela et davantage encore car l’amour tente de s’immiscer entre les lignes de cette destinée.

Incapable de se reconstruire ni même d’avoir un semblant de vie « normale » après avoir été témoin de l’assassinat de son ami Ricardo Laverde sous ses yeux, Antonio Yammara cherche des réponses en fouillant le passé de son ami Ricardo qu’il ne connaissait que très peu, en vérité… Il finit par rencontrer Maya, qui prétend être la fille de Ricardo, et ensemble ils essaient de panser leurs blessures en démêlant les fils de l’écheveau d’un passé à la fois secret, tragique et violent qui raconte l’histoire de la Colombie des années 70 à nos jours. Pourtant ce roman n’est absolument pas sombre ni désespéré, au contraire il y a beaucoup de réconfort dans cette quête et à travers l’introspection des personnages on pressent que Juan Gabriel Vasquez y a mis beaucoup de lui même. A travers une prose fluide et avec beaucoup de retenue, l’auteur sonde le traumatisme dont souffre toute une génération en Colombie, la sienne en l’occurrence, née avec les narcotrafiquants comme Pablo Escobar et le climat de terreur qu’ils instaurèrent dans un pays abandonné à la corruption et à la violence par ses dirigeants…Un roman qui touche dans sa sincérité sans donner de leçon !

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Le bruit des choses qui tombent

Une histoire sur le destin et la mémoire.Début 1996 Antonio Yammara jeune avocat,croisera le chemin d'un certain Riccardo Laverde dans une salle de billard du centre de Bogota.Bien que n'ayant aucun lien à proprement parler,Yammara sera aux côtés de Laverde quand un soir celui-ci sera abattu en pleine ville par deux motards.Il sera lui aussi touché par une balle perdue,aussi bien physiquement que psychologiquement.Dix années plus tard il revient sur cette épisode de sa vie qui en faite en sera un tournant décisif qu'il affronte sans regret et sans doute,-"Il n'y a pas de manie plus funeste ni de caprice plus dangereux que de spéculer ou de conjecturer sur les chemins qu'on a pas empruntés"-.Cette histoire est aussi celle de La Colombie elle-même dans les années 80-90 avec ses narcotrafiquants,les bombes,la terreur,les assassinats politiques et le peuple qui essaie d'y survivre malgré tout.C'est le deuxième livre de Vasquez que je viens de lire après "les réputations",l'histoire est toujours aussi palpitante,le style fluide et bien sûr avec ce parfum spécial à la littérature sud-américaine.
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Le bruit des choses qui tombent

Un roman en Colombie de la fin du 20e siècle, un pays aux prises avec la violence de la guerre de la drogue.



On y trouve la peur et le choc post traumatique d'un individu et d'une société qui ne se reconnaissent plus après des attentats qui font des morts et des blessés, mais aussi bien des victimes collatérales.



On y réalise comment le simple besoin de gagner de l'argent pour nourrir sa famille, s'est peu à peu transformé en un trafic international dont il est difficile de se débarrasser par la suite.



On y voit le besoin de comprendre et d'exorciser ses démons.



C'est une histoire de psychologie et de société, pour découvrir un coin du monde qu'on connaît peu.

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