Judith Bouilloc

En croisant les univers, en inventant ce que les mots ne disent pas. Rêve les blancs entre les lignes, déploie tes propres histoires et tes propres visions.

Tu serais condamnée à vivre à jamais dans tes mondes intérieurs et tu ne verrais plus rien de la beauté du réel.

- Marions nous ce soir !
Le sourcil droit d'Adil Tarlyn s'arqua. Elle ajouta : "S’il-vous plaît" pour adoucir le ton autoritaire q'elle avait adopté

Le rire du juge jaillit avec une force singulière, secouant tous les barreaux de sa cage thoracique, pliant son corps puis illuminant son visage pendant de longues minutes. Adil s’abandonnant enfin à la gaieté, qui le rendait presque beau.

- Vous m'avez lancé un traité de botanique à la figure ?
- De botanique ?
Il sortit les ouvres in intégrales de Racine de son sinistre manteau noir. Elle soupira et pensa très fort que ,en plus d'être un goujat, cet homme était aussi profondément inculte

Elle l'entraîna à l'intérieur, dans la salle des pas perdus. La conteuse fut alors saisie par la couleur grise : le bois terne du mobilier, les carreaux argentés du sol, les perruques poivre et sel des magistrats, les plafonds hauts et gris. (...)
- Pourquoi tout est gris ?
- En matière de justice, rien n'est jamais blanc ou noir ! souffla Virginia.

Toute lecture est une représentation. Je donne mon propre sens à ce que je dis.

Une silhouette coiffée d'un haut-de-forme s'étirait sous les arbres. Les rayons de lune rendaient démesurément grande son ombre arachnéenne. Un frisson glacé remonta le long de l'échine d' Iliade. Elle trembla des pieds à la tête, de froid et de frayeur.

Elle développa dans ses allées le plus singulier des dons: celui d'arracher les mots à leur maison de papier pour les transformer en illusions mouvantes.