Critiques de Judith P. Butler (42)
Quelque concepts intéressant dans ce livre, nous apportant un éclairage pour penser des événements d'actualité un ans après ceux-ci. Comment apprendre du deuil, qu'est ce que la mélancolie, des concepts qui existent déjà en psychanalyse, ici utilisé pour penser les événements du 11 septembre et surtout leur suite. Et en gros, comment continuer à penser à gauche dans de telle contextes (défendre le caractère sacré de toute vie).
Les penseur-e des genders-studys sont souvent brillantes dans leurs analyses et leur méthodes. Je regrette personnellement qu'elles ne créer pas plus de concepts qui leur soi propres, même si leur utilisation stratégique de concepts déjà existant fonctionne plutôt bien.
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Il est question de la manière dont le sujet, le "je", se constitue et se positionne par rapport aux normes, à soi et à autrui. Butler s'interroge sur la possibilité (et la nécessité ou non) de se raconter (et de se justifier) alors que finalement, le "je" nous échappe sans cesse, étant assujetti à des facteurs qui le dépassent.
Sa réflexion me paraît plutôt très claire et le fait qu'elle s'appuie sur les travaux d'autres auteurs (Le Verdict de Kafka par exemple, mais aussi Nietzsche, Adorno, Heidegger entre autres) en les faisant se confronter est intéressant. J'ai cependant parfois trouvé que l'enchaînement d'une idée à une autre n'était pas évident, voire trop rapide. Mais globalement (de Judith Butler, je n'avais lu que des interviews et des extraits de Trouble dans le genre), c'est une très bonne surprise et c'est toujours intéressant de s'éloigner (de manière radicale et presque désespérante, ici !) de l'idée selon laquelle le Je est une unité constante et immuable. Je conseille, donc.
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