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Citations de Jules Champfleury (48)


Il fallait un vaste cadre à ce crayon qui s’étale magistralement sur la pierre et la transforme en une fresque satirique.

La belle planche qui, sous le titre de Ventre législatif, représente le banc des ministres et les députés conservateurs, j’hésite à la décrire. La satire sous de tels crayons devient de l’histoire, et la plume est faible à côté du crayon. Dans un banc en arc de cercle se tiennent les ministres, M. Guizot et M. Thiers, M. de Broglie, M. d’Argout, M. de Rigny, etc. Au milieu de l’enceinte, accoudé familièrement sur le pupitre des ministres, le maire de Lyon, M. Prunelle, les cheveux emmêlés, les habits fatigués, montre sa familiarité avec les hommes politiques. Derrière les ministres s’étagent en amphithéâtre les gras, étalant leurs ventres dans l’intervalle des bancs.
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Le pastelliste, après s'être longtemps fait prier, avait fini toutefois par accepter, à la condition expresse qu'il ne serait interrompu pendant la séance par personne. Mme de Pompadour ayant accepté l'arrangement, La Tour arrive au jour dit et se dispose à travailler. Suivant sa coutume, il ôte les boucles de ses escarpins, ses jarretières, son col, accroche sa perruque aux flambeaux et met sur la tête son bonnet de peintre. Libre dans ce costume d'atelier, il commençait à crayonner lorsque Louis XV entre. Mme de Pompadour sourit. Le roi s'étonne du costume sans-façon du peintre. La Tour fait la grimace. Il se lève, ôte son bonnet. «Vous m'aviez promis, madame, que votre porte serait fermée. » Le roi insiste doucement pour rester. « Il m'est impossible d'obéir à Votre Majesté, reprend La Tour; je reviendrai lorsque madame sera seule. » Il emporte sa perruque, son col, ses jarretières, son chapeau, s'habille dans une autre pièce et part. La Tour ne revint que plusieurs jours après, quand Mme de Pompadour l'eut assuré qu'il ne serait plus interrompu à l'avenir dans son travail.
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J'ai trouvé La Tour payant un tribut à la mémoire de Restout dont il peignait le portrait d'après un autre de lui dont il n'était pas satisfait. Oh ! le beau jeu que je joue à me dit-il, je ne saurai que gagner. Si je réussis, j'aurai l'éloge d'un artiste ; si je ne réussis pas, il me restera celui d'un bon ami. » Il m'avoua qu'il devait infiniment aux conseils de Restout, le seul homme du même talent qui lui ait paru vraiment communicatif; que c'était le peintre qui lui avait appris à faire tourner une tête et à faire circuler l'air entre la figure et le fond, en reflétant le côté éclairé sur le fond et le fond sur le côté ombré ; que soit la faute de Restout, soit la sienne, il avait eu toutes les peines du monde à saisir ce principe malgré sa simplicité : que lorsque le reflet est trop fort ou trop faible, en général, vous ne rendez pas la nature, que vous êtes faible ou dur, et que vous n'êtes plus ni vrai ni harmonieux .
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La Tour ne parut pour la première fois en public qu'au Salon de 1757. Il était né en 1704; il avait donc trente-trois ans ; si on s'en rapporte à des biographes qui l'amènent à Paris à l'âge de vingt-trois ans, il fut donc dix ans à lutter avant d'exposer. L'art du peintre ne trouvait pas les facilités offertes aujourd'hui à tout jeune homme qui envoie sa toile à l'exposition, laissant au public et à la critique le droit de juger son oeuvre. La peinture d'alors était une maîtrise : l'exerçait qui pouvait, mais ne la montrait pas qui voulait.
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L'ensemble de la vie des animaux, dit Aristote présente plusieurs actions qui sont des imitations de la vie humaine. [...]
Nous voilà loin des automates de Descartes.
Avec Montaigne on n'a que l'embarras du choix.
Les Essais sont le plus riche arsenal en faveur de l'intelligence des bêtes. Preque à chaque page Montaigne se plaît à rabattre le caquet de l'homme. "C'est par vanité, dit il, que l'homme se trie soy mesme et sépar de la presse des aultres créatures, tailles les parts aux animaux ses confrères et compaignons, et leur distribue telle portion de facutz et de force que bon luy semble."
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C'est en lisant la lettre de mademoiselle Julienne que je voyais maintenant combien elle diffère de ses soeurs. Voilà une véritable femme, bonne, sans apprêt, qui écrit comme elle parle, avec une discrétion enjouée.
L'aimable personne se révèle dans chaque phrase, et rien ne trahit en elle l'effervescence de ses soeurs. Mademoiselle Julienne semble ne tenir par aucune affinité de caractère à une famille représentée par M. Tourangeau, Michel, mesdemoiselles Christine et Émelina, tous quatre tourmentés par d'ardentes imaginations. Mademoiselle Julienne est l'antithèse absolue de ces natures enfiévrées, sans avoir quoi que ce soit de froid, de bourgeois ou de puritain.
Sa lettre est douce, charmante et affectueuse. Pas une ombre de raillerie ne se glisse sous cette plume, assez fine pour peindre d'un trait moqueur des fantaisies auxquelles elle échappe par sa rectitude d'esprit, mais sa tendresse se montre dans chaque ligne, à la façon dont elle s'intéresse au voyage de ses soeurs, à leur installation et au récit qu'elle attend de leur séjour à Vichy.
A travers chaque phrase se dessine le portrait de mademoiselle Julienne, et quand je compare son activité à l'inaction des deux soeurs, l'une inscrivant des folies sur son album, l'autre s'enfonçant chaque jour de plus en plus dans des pratiques religieuses qui développeront de nouvelles perturbations, je plains mademoiselle Julienne destinée à souffrir des souffrances de ses soeurs.
Une créature réellement heureuse est un être si rare sur la terre qu'on devrait, comme les fleurs délicates, la protéger contre les intempéries du chagrin.
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C'est au bord de la rivière que j'ai surpris un matin mademoiselle Émelina, devant la vieille maison de la marquise, écrivant sur un album qu'elle n'a pas eu le temps de dissimuler à mon arrivée. Je regardais fixement cet album. Mademoiselle Émelina, un peu troublée, se disait qu'à propos de l'album, nous allions livrer un petit combat, et elle n'y était sans doute pas suffisamment préparée, car ele s'est levée subitement, s'est emparée de mon bras, et m'a fait remonter lentement les bords de l'Allier, comme pour nous éloigner des baigneurs qui descendent les sentiers rapides de l'ancien Vichy et ne dépassent guère le tir au pistolet.
A partir de là, les promeneurs deviennent rares, quoique la campagne soit belle et fertile. De grandes prairies vertes, animées par des troupeaux de vaches, conduisent à un endroit solitaire planté de vieux saules tordus, dont les troncs fantasques sont recouverts de chevelures d'un vert pâle. Pour rompre le silence :
- Me permettrez-vous, mademoiselle, de lire dans votre coeur ?
Mademoiselle Émelina m'a regardé d'un singulier regard, à la fois aimable et défiant.
- Mon coeur ! s'est-elle écriée.
- J'entends votre album. L'album d'une femme ne contient-il pas l'expression la plus secrète de son coeur ?
J'essayai de me montrer plus empressé que de coutume.
- Vous êtes si impitoyable pour les femmes ! a répondu mademoiselle Émelina.
- Moi, mademoiselle ! ai-je dit avec le ton de l'étonnement.
- Si j'étais certaine de votre discrétion !
- Pouvez-vous en douter, mademoiselle ?
- Vous me promettez de n'en pas parler à Christine ?
- Faut-il un serment, mademoiselle ?
- Tenez, monsieur, a-t-elle dit en me présentant l'album et en détournant la tête.
C'est avec une sorte de pudeur que mademoiselle Émelina m'a remis la clef de ses pensées. Elle s'était éloignée à quelques pas de moi, paraissant attendre non sans anxiété le jugement que j'allais porter sur ses confidences intimes.
Plein de curiosité, j'ai ouvert l'album à un endroit où trois lignes seules s'étalaient au milieu d'une page blanche :
"L'Amour et l'Amitié qui s'accouplent sont comme deux chevaux attelés en sens inverse; il en naît un sentiment écartelé."
Mademoiselle Émelina me regardait. J'ai pousé un "Ah !" peu compromettant et je suis arrivé à la seconde pensée :
"FEMME doit être le dernier mot d'un mourant et d'un livre."
"Femme"était écrit en gros caractères. La bizarre littérature que celle des Pensées ! Au premier coup d'oeil, ces Pensées paraissent avoir été pensées : en les relisant, on s'aperçoit qu'un certain assemblage de mots est la règle unique qui a présidé à une phrase creuse. Pourquoi "femme" doit être le dernier mot d'un livre ? Il y a plus d'un livre plein d'intérêt où la femme n'apparait pas. Pourquoi encore "femme" doit être le dernier mot d'un mourant ? Les êtres vraiment malades pensent peu aux femmes : j'ai vu mourir quelques hommes dans les hôpitaux, aucun n'avait à la bouche le mot de "femme".
La troisième pensée m'échappe absolument :
"Le Saule est l'Oeil et l'Eau la Larme"
L'oeil de qui ? La larme de quoi ? Il y à là-dessous quelque symbole auquel mademoiselle Émelina doit attacher un sens particulier, à voir les majuscules dont elle s'est plue à décorer ce "Saule", cet "Oeil", cette "Eau", cette "Larme".
J'ai donc passé à une autre pensée :
"Il y a autant de lettres dans Pomme que dans Amour"
- C'est juste, me suis-je écrié en comptant machinalement les lettres sur mes doigts; mais où mène cette belle découverte, qui produirait peut-être quelque effet à la fin d'une comédie du Gymnase ? En disséquant cette pensée et celles qui suivent, toutes sonnent creux, surtout une, touffue et si compliquée, que de la main, j'ai un instant voilé mes yeux pour la méditer attentivement :
"Pas de plus grand vent que l'Amour; pas de feuille plus sèche que le Coeur. L'un souffle sans cesse sur l'autre qui vole toujours."
En feuilletant cet album, où les mots "Amour", "Coeur", "Soupir", "Larme", "Souffrir", Aimer" reviennent dix fois par page, je me suis tenu à quatre pour ne pas écrire une grosse facétie à la suite de ces fadeurs; mais mademoiselle Émelina m'étudiait, cherchant à surprendre les traces de mes impressions. Avec la froideur d'un greffier entrant dans le cachot d'un condamné pour lui lire son arrêt, je suis revenu vers elle. La pauvre fille semblait décontenancée, et j'ai eu pitié d'elle, malgré ses travers de "penseure". Je lui ai même adressé quelques vagues compliments, afin d'obtenir la permission d'emporter l'album.
Si mademoiselle Émelina croit sérieusement à de pareilles billevesées, je tremble pour son avenir. Une femme qui se gargarise l'esprit avec le mot "amour" et le verbe "aimer" est sur une pente dangereuse. A Longpont, mademoiselle Émelina ne se soucie guère de la vie domestique; elle pense tout le jour, hélas ! à ce terrible "amour" qu'elle a analysé tellement sous toutes ses faces qu'elle en est arrivée, Ô la belle découverte, à reconnaître que cinq lettres président à sa formation.
Peut-on guérir mademoiselle Émelina de ces folies, et ne serait-ce pas inutilement tracasser Michel que de lui en parler ? Voilà ce que plus tard je me demandais en feuilletant l'album, qui m'irritait de telle sorte, qu'il me prenait envie de le jeter dans la rivière.
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Quelle prudence ai-je ainsi dépensée depuis mon arrivée pour ne pas me mettre en état d'hostilité permanente avec des femmes de caractères si différents ! A tout propos, les deux soeurs m'appellent comme arbitre dans leurs querelles; mais je me suis réglé sur la conduite de M. Tourangeau, peu soucieux des idées de ses filles. Quand il est présent, un silence absolu de la part des demoiselles règne à table, non pas que le père de Michel soit un tyran domestique, mais il aura fait savoir que les tendances religieuses de mademoiselle Christine le fatiguaient autant que les idées romanesques de mademoiselle Émelina.
M. Tourangeau parle avec un sourire railleur de la femme en général; cependant Michel me dit que son père a confiance dans l'esprit droit de madame Tourangeau, qu'il l'entretient de ses projets, la consulte au besoin et n'en fait pourtant qu'à sa tête.
Caractère singulier que celui du chef de cette famille : ferme, loyal, bon et ouvert; mais sa façon de vivre est bizarre. il se lève, sort, revient pour déjeuner seul, sort encore, ne reparait qu'au dîner, va faire un tour au café, et rentre se coucher de bonne heure. Ce qui se fait et se dit à l'intérieur ne semble guère l'intéresser, quoiqu'il aime sa femme et ses enfants; mais c'est un cerveau sans cesse en travail qui a besoin de grandes fatigues du corps pour rester équilibré, et jamais il ne prend part aux propos de "ses femmes". On cause avec lui, on croit qu'il écoute; tout à coup, il rompt brusquement la conversation par une exclamation inattendue qui a trait à ses propres affaires. Rarement il entre dans les idées d'autrui; seules le préoccupent des combinaisons intérieures dont on saisit les traces sur sa physionomie mobile.
La famille s'est pliée à ces caprices, et les femmes vivent indépendantes au-dedans, pendant que le père s'agite au dehors. Aussi, la plus grande liberté règne de part et d'autre, et les demoiselles ont été élevées par leur mère, qui n'a pu empêcher la nature de les entraîner dans des sentiers si divers.
Au contraire de ses soeurs, Michel a deux qualités parfaitement équilibrées, quoique opposées. Son père lui a transmis son imagination, sa mère sa rectitude d'esprit. Nature impressionnable et calme à la fois, Michel doit à sa mère la droiture et la volonté si nécessaires dans ses études de droit; mais la flamme de son père a passé en lui et nul doute que Michel ne devienne un jour un orateur éloquent. Il parlera pour les autres, le père parle pour lui-même.
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Le verbe aimer est le verbe le plus délicat ; il est bon de ne le conjuguer qu'avec précaution, car il est fragile et se casse pour un rien. M. Loncle l'avait cassé dès le premier jour, il ne le savait pas, et il se servait des morceaux fêlés, croyant l'avoir en entier.
M. Loncle n'était pas un méchant homme, loin de là. Il avait le tort de trop aimer sa femme et de croire que chaque minute doit entendre un : Je vous aime. Il effeuillait la feuille de marguerite toute la journée, et cette innocence, permise aux enfants dans les champs, aux jeunes amoureux qui courent les bois, le rendait ridicule. Ce gros homme de quarante-cinq ans, qui aurait voulu qu'une femme de vingt-deux ans lui répétât qu'elle l'aimait "beaucoup", et même "passionnément", finit par se faire aimer "pas du tout".
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Les meilleurs livres, dit Pascal, sont ceux que chaque lecteur croit qu'il aurait pu faire.
Je prendrai un exemple dans la musique. Pourquoi Weber est-il compris de tout le monde ? Pourquoi le peuple du boulevard comprend-il Robin des Bois ? Parce que, indépendamment du charme puissant de certaines mélodies, l'harmonie est si naturelle, qu'il semble qu'elle ne peut être autre, et que chacun s'Imagine l'avoir trouvée.
Exemple : l'harmonie du chœur des chasseurs.
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La plupart des critiques sont des catalogueurs, des embaumeurs, des empailleurs, rien de plus.
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Cependant, je peux donner un excellent conseil aux jeunes gens séduits et attirés par l'apparence d'une doctrine...
C'est de ne pas dogmatiser et de se laisser entraîner à produire sans cesse et toujours, à créer (quoique le mot soit ambitieux), sans s'inquiéter si ce qui coule de leur plume appartient à telle ou telle classification.
J'ai beaucoup écrit de contes, de nouvelles, sans savoir ce que je faisais : il a fallu nombre de cris répétés mille et mille fois pour m'apprendre que j'étais classé.
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Malheur aux productions de Fart dont toute la beauté n'est que pour les artistes, est un mot de d'Alembert qu'on devrait graver sur la porte de l'École des beaux-arts.
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Les peintres se laissent aller volontiers à reproduire fréquemment les scènes qui les ont le plus frappés.
Les uns, poursuivis par le souvenir d'une femme aimée, introduisent son type même jusque dans des scènes religieuses.
Un autre vit au cabaret et le même ivrogne que son œil un jour a remarqué, reparaîtra sans cesse dans la même position.
Celui-ci a été élevé dans un cloître ; ses pinceaux en conservent une austérité perpétuelle.
Celui-là a dissipé sa vie au milieu des courtisanes, et les chansons joyeuses, les soudards, les mandolines, les verres de Bohême, se reflètent dans son œuvre.
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Peintre sans relief de la fin du XVIIIe siècle, Berthélemy a usurpé la place des frères Le Nain. Tel est l’esprit bourgeois de s’affoler pour un général Foy ou un Berthélemy et de méconnaître l’éloquence toute française d’un Camille Desmoulins ou l’austère bonhomie de peintres tels que les Le Nain. Et je n’accuse pas seulement la province de cette ingratitude envers les personnalités robustes.
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Chaque artiste dont la vie est inéclaircie fournit une sorte de chasse perpétuelle aux curieux. Les Le Nain partagent l'obscurité biographique des Holbein et des Clouet, qui ont donné trois ou quatre grands peintres du même nom par famille ; mais Molière et Shakspeare, sur lesquels il reste peu de renseignements positifs et qui ont laissé seulement des signatures comme les traces les plus matérielles de leurs actes , ne sont-ils pas plus intéressants que si des correspondances nombreuses éclaircissaient leur vie de chaque jour? Sans assimiler les frères Le Nain à ces grands génies , plus d'un trait leur est commun.
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Les bas employés durent s'en réjouir, mais non pas les titulaires des grades supérieurs. Le jeune homme, qui prenait pied au ministère de la justice, apportait des germes d'esprit satirique et mystificateur qui n'avait qu'à se donner carrière. Les bureaux étaient ouverts.
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Henry Monnier fut de cette race qui retraçait sur les murs des palais de la Restauration le profil des soldats delà vieille garde; et comme la France est une personne sentimentale, offrant un certain nombre de rapports avec la femme, la déportation du général à Sainte-Hélène fit oublier les flots de sang des enfants de la nation prodigués pour d'inutiles et aventureuses conquêtes.
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Tous ces mots à terminaison en isme, je les tiens en pitié comme des mots de transition; ils ne me semblent pas faire partie de la langue française, leur assonance me déplaît, ils riment tous ensemble et n'en ont pas plus de raison. On a été jusqu'à se servir du naturisme, des pédants philosophiques disent le possibilisme, les économistes emploient l'absentéisme, et il n'y a pas huit jours qu'un délicat a trouvé le mot inouïsme.
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Dans la séance de l'assemblée des notables du 22 février 1787, le contrôleur général des finances fait savoir aux intéressés que les vues qu'il leur expose sont a devenues entièrement personnelles au roi; » toutefois, si un nouveau projet était soumis, les états n'en pourraient critiquer le fond. Point de droits à exercer, point de conditions à dicter; l'approbation seule est permise. Ce qui faisait dire à l'évèque de Narbonne qu'on prenait les notables pour a des moutons et des bêtes rassemblés afin d'avoir leur sanction à une besogne toute digérée.»
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