Rencontres de Chaminadour 2021 : « Lydie Salvayre sur les grands chemins de Georges Bernanos ».
Jean-Basptiste Sastre et comédien et metteur en scène.
Après des études au Conservatoire national supérieur d'Art dramatique de Paris, il signe en 1995 sa première mise en scène, Histoire vécue du roi Toto, d'après l'oeuvre d'Antonin Artaud. Il montera par la suite des textes de Genet, Duras, Marlowe, Büchner, Marivaux, Labiche ou Coleridge. Son travail de metteur en scène ne consiste pas seulement à assurer la direction d'acteurs, mais aussi à créer avec ceux qui l'accompagnent, et plus particulièrement les poètes et les plasticiens dont il s'entoure, une esthétique propre à chaque spectacle.
À partir de 2005, Jean-Baptiste Sastre, alors lauréat de la Villa Médicis hors les murs à Londres, débute un travail sur le théâtre élisabéthain et tout particulièrement sur La Tragédie du roi Richard II.
En 2018, il présente au Festival d'Avignon La France contre les robots de Georges Bernanos, co-adapté avec Gilles Bernanos.
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Je fais des pièces et ma femme des scènes.
L'ingratitude est une variété de l'orgueil.
LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON, Acte IV, Scène 8.
Les hommes ne s'attachent point à nous en raison des services que nous leur rendons, mais en raison de ceux qu'ils nous rendent.
LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON, Acte IV, Scène 8.
J'ai fini par m'apercevoir que je n'étais plus seul à partager la fidélité de mon épouse.
JOSEPH : Il est encore venu un huissier ce matin... et les huissiers, c'est comme les vers... quand ça commence à se mettre quelque part...
Acte I, Scène 7.
Je te serre dans mes bras et je te dis : « Puisque tu le veux, épouse-la !… » et tu me réponds : « Non, maintenant, j’aime une Polonaise !… » mais ce n’est pas de l’amour, ça… c’est de la géographie !…
DANIEL : Un imbécile est incapable de supporter longtemps cette charge écrasante qu'on appelle la reconnaissance ; il y a même des gens d'esprit qui sont d'une constitution si délicate...
Acte IV, Scène 8.
LE COMMANDANT : C'est plus fort que moi !... L'amour à cinquante ans... voyez-vous... c'est comme un rhumatisme, rien ne le guérit.
Acte II, Scène 8.
ARMAND : Ah çà ! expliquez-moi comment vous avez pu vous éloigner de Paris, étant le gérant d'une société de paquebots ?
DANIEL : [...] C'est bien simple ; je me suis demandé un petit congé, et je n'ai pas hésité à me l'accorder...
Acte II, Scène 1.

MONSIEUR PERRICHON : Tout à coup, j’entends derrière moi comme un éboulement ; je me retourne ; Monsieur venait de disparaître dans un de ces abîmes sans fond dont la vue seule fait frissonner. […] Alors, n’écoutant que mon courage, moi, père de famille, je m’élance…
MADAME PERRICHON et HENRIETTE : Ciel !
PERRICHON : Sur le bord du précipice, je lui tends mon bâton ferré… Il s’y cramponne. Je tire… il tire… nous tirons, et, après une lutte insensée, je l’arrache au néant et je le ramène à la face du soleil, notre père à tous !…
DANIEL : Monsieur Perrichon, vous venez de rendre un fils à sa mère…
PERRICHON (majestueusement) : C’est vrai !
DANIEL : Un frère à sa sœur !
PERRICHON : Et un homme à la société.
DANIEL : Les paroles sont impuissantes pour reconnaître un tel service.
PERRICHON : C’est vrai !
DANIEL : Il n’y a que le cœur… entendez-vous, le cœur !
[...]
PERRICHON (ému) : Daniel, mon ami, mon enfant !… votre main. (Il lui prend la main.) Je vous dois les plus douces émotions de ma vie… Sans moi, vous ne seriez qu’une masse informe et repoussante, ensevelie sous les frimas… Vous me devez tout, tout ! (Avec noblesse.) Je ne l’oublierai jamais !
Acte II, Scène 10.