Les peintres se laissent aller volontiers à reproduire fréquemment les scènes qui les ont le plus frappés.
Les uns, poursuivis par le souvenir d'une femme aimée, introduisent son type même jusque dans des scènes religieuses.
Un autre vit au cabaret et le même ivrogne que son œil un jour a remarqué, reparaîtra sans cesse dans la même position.
Celui-ci a été élevé dans un cloître ; ses pinceaux en conservent une austérité perpétuelle.
Celui-là a dissipé sa vie au milieu des courtisanes, et les chansons joyeuses, les soudards, les mandolines, les verres de Bohême, se reflètent dans son œuvre.
Peintre sans relief de la fin du XVIIIe siècle, Berthélemy a usurpé la place des frères Le Nain. Tel est l’esprit bourgeois de s’affoler pour un général Foy ou un Berthélemy et de méconnaître l’éloquence toute française d’un Camille Desmoulins ou l’austère bonhomie de peintres tels que les Le Nain. Et je n’accuse pas seulement la province de cette ingratitude envers les personnalités robustes.