Julia Wertz

Je compare toute tentative de comprendre la politique à l'assemblage d'un puzzle du Père-Noël. Il y a beaucoup de pièces rouges et blanches qui revendiquent chacune leur singularité alors qu'elles sont désespérément semblables. (p. 15)

-Je viens d'inventer un nouveau jeu dans ma tête. C'est parti !
- Cool ! C'est quoi ?
- Quand l'un de nous fait un bruit de buzzer - nûûût ! - l'autre doit se mettre à danser. Peu importe où on est et qui est témoin.
- D'accord, mais on court un grand risque d'humiliation absolue, là.

- Et, devine quoi ! Un de mes livres va être traduit en français ! Et l’éditeur m’envoie en France pour le lancement !
- Purée, c’est génial ! Tu te souviens, y’a même pas quelques années, quand tu t’es mise à gribouiller des strips et qu’on pensait que c’était une blague qui n’aboutirait à rien ?
- Ah oui, je… hé, mais attends ! Vous pensiez ça ?
- Arrête, meuf, t’as appelé ça « La fête du prout. »
- Pas faux…

En résumé, je passe toute ma balade dans le New York d'aujourd'hui à chercher des traces du New York d'autrefois.
Et pendant ce temps, je regarde les appartements et j'imagine comment ce serait d'habiter là, de m'asseoir sur l'escalier de secours au-dessus d'une petite boutique dans une rue passante pour mater les gens toute la journée.
Je suis perpétuellement en train de fantasmer sur une époque que je n'ai pas connue et d'imaginer une vie que je ne connaîtrai jamais.

Sinon, je t'ai déjà dit que j'avais une maladie incurable ? - Ah oui, quelle horreur, mais je t'ai dit que je m'étais éraflé le genou ? T'as pas le monopole de la tragédie, tu sais.

J’espère, cher lecteur, que tu ignores ce que c’est que d’attendre huit heures de misères dans un aéroport avec quelqu’un qui vient de te briser le coeur, ce n’est certe pas le pire qui puisse t’arriver sur terre, mais c’est assez cruel pour que je le souhaite à mes ennemis.

Ça me manque un peu de boire, l’alcool rend les moments de socialisation un peu plus tolérables et tout devient globalement plus léger, ça arrondit les angles, tu vois ? Au fond j’étais peut-être pas si détestable quand j’étais alcoolo

Si on m'avait prévenue que pour devenir sobre, je serais obligée de fréquenter des inconnus, je l'aurais sûrement pas fait. Parce que, tu sais, je détestais les gens. Mais à postériori, je crois pas que je les détestais réellement. J'avais juste peur d'eux. Et maintenant, j'aime être entourée !

Je pense sans arrêt à l’alcool. Ça m’obsédait pas à ce point quand j’essayais pas d’arrêter de boire. Ça m’éreinte !

J’ai envie d’une autre vie, mais ce serait un tel saut dans l’inconnu. Terrifiant. C’est plus facile de ne rien faire et de stagner dans cette confortable détresse.

C'est pas marrant de faire l'andouille s'il n'y a personne pour le voir.

Je suis perpétuellement en train de fantasmer sur une époque que je n’ai pas connue et d’imaginer une vie que je ne connaîtrai jamais.

Néanmoins, l’idée selon laquelle le micro-logement est un nouveau concept, c’est un mythe. Le monde de l’immobilier aime prétendre que le micro-logement est un style de vie nouveau, tendance et désirable, mais les logements exigus existent depuis toujours. Son relooking marketing n’est là que pour le rendre plus glamour, histoire que le loyer puisse être aussi haut, sinon plus, qu’un appartement normal.

Le cimetière à bateaux est un endroit fréquemment visité et photographié. Beaucoup de sites internet le prétendent difficile d'accès, mais c'est du pipeau. Voici comment il faut s'y prendre : d'abord, vous traversez à pied le cimetière Sleight Family où je vous conseille de vous arrêter car certaines tombent datent du XVIIIe sièxle. Après le cimetière se trouve un sentier en partie dissimulé que vous devez suivre jusqu'aux marais remplis de roseaux. Une fois face à la voie d'eau, sur votre gauche, se trouve un petit ruisseau et une colline couverte de buissons que vous devrez escalader.

Mcnally Jackson, 52 Prince street, Nolita, Manhattan.
La propriétaire, Sarah Macnally, a installé dans sa librairie une ESPRESSO BOOK MACHINE, une imprimante à la demande qui produit environ 700 oeuvres auto-publiées par mois. [...] L'imprimante sert également à réimprimer de vieux livres épuisés et difficiles à trouver.

Word, 126 Franklin street, greenpoint, Brooklyn.
Word est ma librairie new-yorkaise préférée, elle possède une belle sélection de nouveautés, des suggestions de lecture d'écrivains locaux, et en prime des livres sur Greenpoint difficiles à dénicher, le tout vendu par des libraires qui ne manquent pas d'humour. [...] Au sous-sol, il y a une salle agréable et sans prétention qui était un de mes endroits préférés pour organiser des lectures. Il m'est même arrivé d'y filer mes rencards Tinder, juste pour voir comment les mecs se comportaient dans une librairie.

En 2008, la Fort Greene Association dévoila que l'enquête qu'elle avait menée auprès des habitants du quartier, révélait que ce qui leur manquait le plus était une librairie. [...] elles ouvrirent la librairie Greenlight en 2009. Greenlight est sur ma liste car c'est un très bel exemple de ce qu'on peut accomplir lorsque les gens s'impliquent et s'entraident plutôt que de se contrefoutre qu'un magasin de portables vienne remplacer la boulangerie de quartier.