Citations de Julie Clark (54)
Cette famille est comme une plante carnivore : attirante à première vue, mais dangereuse.
Tout choix avait des conséquences ; ce qui comptait, c'était d'en tirer le meilleur parti.
Regarde ce type, je parie qu'il bosse comme comptable en ville. Il monte dans un métro bondé le matin, avale son petit-déjeuner devant son ordinateur, lèche les bottes de son patron, prend deux semaines de vacances l'été, et tout ça pour gagner à peine de quoi se payer un abonnement au stade. C'est ça, la vie que tu veux ? La notre est meilleure.
Tu sais ce qu'on dit : on travaille pour vivre, on ne vit pas pour travailler.
On ressemble à un dealer seulement si on en a le comportement.
Tous les jours, des gens disparaissent.
Dans ce monde, l'argent et le pouvoir sont garants d'immunité.
Quand la seule chose qu'il vous reste à faire est d'attendre que la souffrance se retire comme une marée descendante et vous autorise à bouger de nouveau.
Mais s’il y a bien une leçon que j’ai retenue, c’est que le vrai pardon n’est possible qu’au prix d’un deuil. Le deuil des attentes, des circonstances, des sentiments. C’est à la fois douloureux et incroyablement libérateur.
La rage que je lirais dans ses yeux, les quatre enjambées qu’il ferait avant de m’agripper, de me traîner hors de son bureau, puis dans l’escalier menant à l’intimité de notre chambre. Je déglutis avec difficulté.
Je ne sais pas précisément ce qu’elle referme, mais peu importe : quand on possède un ordinateur secret, c’est qu’on a des choses importantes à cacher. Peut-être des documents concernant des malversations au sein de la fondation ou de l’argent détourné sur des comptes offshores. J’ai l’intention de partir avec une copie du disque dur pour disposer d’un moyen de pression sur Rory, au cas où les choses tourneraient mal.
Dans mes rêves, je me vois avec elles, j’entends le frottement des essuie-glaces sur le pare-brise, leurs rires dans la voiture, ma mère qui chante à tue-tête la chanson qui passe à la radio, Violet qui la supplie d’arrêter. Et soudain, un crissement de pneus, un fracas de métal et de verre, un sifflement de vapeur. Et puis le silence.
Je veux de la couleur aux murs, des plantes que je ne devrai pas oublier d’arroser, des assiettes dépareillées, des verres qui n’exigeront pas que je m’arrache les cheveux pour les remplacer en cas de casse.
Je me livre à ma dernière exploration nocturne non sans une certaine tristesse – pas envers ce lieu qui n’a jamais rien été de plus qu’une cage dorée, mais envers moi-même. Il est compliqué de faire le deuil non seulement de mon nom et de mon identité, mais de la vie que j’avais espéré avoir. C’est la mort d’un rêve, et elle mérite d’être pleurée.
Je suis incapable de parler ou même de ciller. J’ai perdu avant même d’avoir tenté ma chance. Sentant mon esprit s’emballer, j’essaie de reprendre pied, de me ressaisir, je me prépare à expliquer ce qu’il a découvert – que ce soient les vêtements, l’argent que j’ai prélevé ou mes rendez-vous avec Petra. Surtout, je lutte pour ne pas me précipiter vers la porte, l’ouvrir et partir en courant.
Il avait comblé le vide qu’elle avait laissé par un mélange explosif de rancœur et de manque d’assurance, et lui parler de sa mère alors que lui préférait se concentrer sur son avenir en politique, c’était risquer d’en faire les frais.
Au fil des ans, je n’en ai vu ou entendu que des bribes. Je t’ai laissé une note à ce sujet dans le Doc. Ou Regarde la mise à jour du Doc, ça devrait t’intéresser. Le Doc, c’est là qu’ils parleront de ma disparition, qu’ils s’interrogeront sur l’endroit où je suis ; peut-être même qu’ils y échafauderont un plan pour me retrouver. C’est une sorte de pièce privée à laquelle seuls Rory et Bruce ont accès, où ils peuvent parler librement de choses que personne d’autre qu’eux ne doit connaître.Je me montre attentive, je pose plusieurs questions sur le public devant lequel je vais m’exprimer, feignant de concentrer toute mon énergie sur la réussite de ce déplacement. Pendant ce temps, Bruce, installé dans la partie de la pièce qui lui est attribuée, prend des notes sur son ordinateur portable, modifie le discours au fil de nos commentaires. Je vois sur mon écran un curseur libellé à son nom qui fait apparaître les mots comme par magie. Tandis qu’il tape sur son clavier, je me demande ce qu’il sait des violences que je subis.
Quand la seule chose qu’il vous reste à faire est d’attendre que la souffrance se retire comme une marée descendante et vous autorise à bouger de nouveau.
Le plus honteux, c’est que la mémoire de Maggie a été salie. Par ma faute, le monde entier se souvient de son nom uniquement pour de mauvaises raisons. On retient d’elle les circonstances de sa mort, et non la personne qu’elle a été.
ne quitte pas tout du jour au lendemain pour disparaître.