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Critiques de Julie Doucet (15)
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L'affaire madame Paul

Le dessin est dans le style de l’underground américain, façon Robert Crumb, un peu trash, en noir et blanc, sans nuances, sombre, fouillis, contrasté et brut, assez agressif. L’histoire est une banale histoire de voisinage, Madame Paul est la nièce du propriétaire de l’immeuble dont elle est la concierge et que Julie occupe avec son cheum. Après la vente de l’immeuble, elle disparaît mystérieusement. Julie s’en inquiète et tente de résoudre ce mystère, elle va découvrir une étrange famille déchirée. Ce n’est pas vraiment une enquête policière, c’est plus une anecdote de la vie courante, un simple témoignage sur une affaire qui n’en est pas réellement une. Il s’agit surtout d’une immersion dans la vie dans les faubourgs de Montréal, les dialogues sont en québécois, ce n’est pas toujours facile à déchiffrer, mais ça sonne, ça claque, il y a une couleur locale, un exotisme pétillant, rien que pour ça, ça vaut le détour.
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Ciboire de criss !

Il ne faut pas forcément s’arrêter à la première impression. Avec Julie Doucet, auteure originaire de la province de Québec, les planches sont surchargées d’un dessin un peu cagneux en noir et blanc. Alors forcément, au premier coup d’œil, cela a de quoi rebuter. Chercher un endroit où l’espace est laissé vide est chose quasi impossible ; mêmes l’espace entre les cases peut être noirci…



Underground mon amour…



Sans crier gare, on débarque dans un album [un peu austère, mais ça, je l’ai déjà dit] pour parler de « plotte » qui peut être – en fonction du contexte – un vagin, une pute ou une aguicheuse (que l’on me corrige en cas d’erreur). Après, il fallait s’y attendre puisque « ciboire de criss ! » est une expression qui veut dire [approximativement] « putain de putain ! ».



Ciboire de criss ! est ce qui s’apparente à un recueil de nouvelles (écrites dans la fin des 80 – début des années 90). Il s’agit du premier album de Julie Doucet publié en France. Elle y partage ses « rêves illustrés » avec ses chers et tendres lecteurs. Soyez bien assis, le propos est un peu vitriolé et bien loin des canons de beauté. Julie Doucet ne s’attarde pas sur son quotidien, ce dernier ne lui servant qu’à introduire ou à conclure ses étranges voyages oniriques.



L’auteure décrit donc sa vie trépidante dont la principale préoccupation semble être le sexe. Des pénuries de tampax aux sources d’inspiration parfois douteuses, en passant par son appartement qui semble être un capharnaüm sans nom, Julie Doucet se présente pourtant comme quelqu’un d’assez timide et d’introverti. Vu les scènes décrites, on a un peu de mal à y croire… mais admettons. Mais elle est quand même assez peu complexée quand elle parle de ses fantasmes ! Quoiqu’il en soit, l’inconscient de cette jeune femme n’a plus aucune retenue dès lors qu’elle s’est endormie. Elle a là une libido phénoménale comme le témoignent ses rêves érotiques et/ou masturbatoires.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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My New York Diary

Ce tome regroupe 3 histoires autobiographiques, écrites et dessinées par Julie Doucet, une canadienne francophone.



My first time (1993, 9 pages) - En 1983, Julie Doucet a 18 ans et vit dans une banlieue de Montréal. Une copine l'appelle pour qu'elles aillent voir un pote à Montréal. Sa copine souhaite que le pote en question lui fauche un casque de moto pour qu'elle puisse aller se balader avec un copain. C'est lors de cet après-midi à Montréal que Julie Doucet a sa première relation sexuelle.



Julie in junior college (1995, 25 pages) - Julie Doucet est dans une école d'arts à la fois par défaut (elle n'avait pas le niveau pour faire autre chose) et par choix puisqu'elle ressent comme une vocation pour ce domaine. Elle est en colocation avec un étudiant plus âgé dans un minuscule appartement. Elle a 2 aventures avec d'autres étudiants. Elle suit ses études de loin et fait ce qu'elle peut pour quand même présenter ses projets.



My New York diary (1998, 54 pages) - Julie Doucet raconte des fragments autobiographiques de sa vie avec son mec du moment. Le récit s'étend du 16 avril 1991 au 17 avril 1992. Julie emménage avec cet homme dans un minuscule appartement de 3 pièces, dans un quartier pourri (un terrain vague sert de décharge en face de sa fenêtre) de New York. Le couple passe son temps à aller à leur boîte postale, à se défoncer et à dessiner quelques planches. Une fois de temps en temps ils sortent dans un bar ou à une soirée.



Il m'aura fallu du temps pour avoir le courage de plonger dans cette lecture hors norme. L'obstacle le plus difficile à franchir fut l'aspect graphique. Ces récits ont été prépubliés dans un comics indépendant "Dirty plotte" réalisé par Julie Doucet, en noir et blanc. Elle utilise un style très surchargé en information visuelle dans chaque case. Les personnages sont représentés de manière réaliste et un peu simplifiée. Doucet retranscrit avec fidélité la texture des vêtements, et la façon de s'habiller de chaque individu. Elle a pris le parti de respecter l'anatomie (en arrondissant un peu les contours), sauf en ce qui concerne les têtes qui sont de la largeur des épaules. Cette approche graphique insiste donc sur l'expression des sentiments au travers du visage, sur l'unicité de l'individu par la forme de son visage.



Ce qui rend la lecture des cases difficiles est qu'elles sont jonchées de trucs et de bidules comme si chaque objet dans les vies des personnages tombait sur le sol pour ne jamais y être ramassé. Sur le sol de la chambre de l'étudiant avec lequel elle fait l'amour la première fois, le lecteur découvre des dessins à moitié terminé, une boîte de conserve entamée, des canettes, un pot à café, un tabouret, une tasse ébréchée, et tout ça dans une seule case. Ce mode de représentation atteint une densité incroyable pour l'année passée à New York. Comme elle aime ajouter des textures par le biais de l'encrage sur chaque objet, les dessins ressemblent à un fouillis envahissant. À plusieurs reprises, je me suis surpris à ne lire que les phylactères sans regarder autre chose que les visages, sans prêter attention au reste de la case. Le plus surprenant dans ces images est que Doucet maintient une cohérence sur le placement et la présence de tous ces objets d'une case à l'autre, et même d'une page à l'autre.



Au-delà de cette apparence inhabituelle, Julie Doucet met donc sa vie en scène. La première histoire permet de découvrir une jeune fille qui fréquente des zonards pratiquant occasionnellement la petite délinquance. Doucet dépeint une humanité chaleureuse, égocentrique et sans but. Dans la deuxième histoire, Julie se rend compte qu'elle sèche les cours bien qu'elle puisse enfin faire des études artistiques, seul domaine qui l'attire et la motive. Elle persévère mollement pour avancer, tout en nouant 2 relations amoureuses qui semblent superficielles. La dernière débouche sur une tentative de suicide de son amant qui vient chez elle pour s'ouvrir les veines la nuit où elle doit absolument terminer un projet le lendemain. La troisième histoire, la plus longue, raconte sa relation avec ce type dans cet appartement minable, avec beaucoup de bières et de défonce en couple. À la page 8, elle explique comment sniffer le produit des recharges de cartouches utilisées dans les bombes de crème chantilly.



Là encore, la façon d'aborder le récit autobiographique de Doucet est très personnel. La construction narrative déconcerte car elle n'a aucune intention d'être exhaustive ou didactique. Pendant plusieurs pages, le lecteur se demande bien de quoi vit le couple, et ce n'est qu'au détour d'une case qu'il peut déduire d'un dialogue que Doucet bénéficie sûrement d'une bourse accordée par le gouvernement canadien et que le mec effectue des travaux de peinture ponctuellement. De la même manière il apparaît en filigrane que les comics à compte d'auteur de Doucet (les numéros de "Dirty plotte") lui permettent de se faire un nom dans le milieu des comics underground jusqu'à être repérée par Art Spiegelman et Françoise Mouly, alors éditeurs du magazine "RAW". Elle ne parle non plus jamais de sa famille et de ses parents.



Malgré tout, le charme finit par opérer dans le récit de son quotidien, de sa relation avec son mec, dans la mise en scène de sa peur des autres, jusque dans sa fausse couche dans des conditions aussi prosaïques qu'atterrantes. Le lecteur passe ainsi quelques moments dans l'intimité de Julie Doucet, dans son quotidien minable miné par la procrastination et l'usage de drogues récréatives. Elle a une tendance marquée à écrire un récit égocentrique, critique vis-à-vis de son compagnon, et aussi peu indulgente vis-à-vis d'elle-même. Le dernier récit apparaît peu à peu comme une sorte de thérapie à charge contre lui. Malgré ses conditions de vie proche du dénuement et ses crises épileptiques chroniques, le récit n'est jamais misérabiliste, jamais dépressif.



Avec ces 3 récits, Julie Doucet présente des fragments de son quotidien de jeune artiste fauchée et en marge de la société. Elle utilise un style graphique saturé qui demande du temps de déchiffrage. Elle présente son point de vue intérieur sur sa vie de cette époque, d'une manière factuelle qui permet de transcrire des émotions autres que celles attendues.



Il existe d'autres ouvrages de Juie Doucet en anglais (365 Days, The Madame Paul Affair) mais aussi certains parus directement en français et édités par l'Association tels que Journal, Ciboire de criss !.
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Fantastic plotte !

Les amateurs ne seront pas surpris mais se réjouiront de retrouver la fougue qui les a tant emballés, accompagnée de ce dessin si évocateur qu’on se désespérait de ne plus voir.
Lien : http://www.bodoi.info/fantas..
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Maxiplotte

Comme beaucoup je connaissais finalement peu l'univers de Julie Doucet, dont l'oeuvre a été mise à l'honneur lors du dernier festival d'Angoulême. Quelques planches par ci par là, mais la lecture de cette anthologie donne toute la mesure de l'influence qu'elle a pu avoir sur la bande-dessinée underground, le DIY, le féminisme. Les récits sont toujours inspirés de sa propre expérience, elle qui pensait que ses petits fanzines faits maison n'intéresseraient personne se retrouve à un moment dépassée par son succès. Et tournera le dos à cet univers encore trop masculin à l'époque. Car dans tous les domaines cette femme était en avance sur son temps, et ses fantasmes ou ses rêves témoignent de sa sensibilité et de sa révolte permanente. Une bande-dessinée devenue culte qui fleure bon les années 90, grotesque et réaliste à la fois, souvent outrancière mais dans laquelle l'autrice vise toujours juste (Ha le tampix de l'espace !).
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Changements d'adresses

Julie sort d'une école catholique dans les années 80 et a des élans artistiques et veut connaître un homme, vivre sa première fois.

En partant de ce plot la narratrice va nous faire participer ses expériences, amitiés, difficultés.



Bon dessin, un humour certain et une grande honnêteté.
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Maxiplotte

Je voulais lire Maxiplotte depuis que Julie Doucet a remporté le Grand Prix de la BD d'Angoulême. Je n'en avais jamais entendu parlé avant et j'arrivais sans attentes.



En gros, Maxiplotte sont des BD québécoises qui sont apparus de façon éparpillées, tant en anglais qu'en français, aux US, en France et au Québec dans des petits fanzines underground. Ils sont réunis ici pour la première fois en français.



Les dessins sont très saturés, en noir et blanc. Il y a bien de la recherche stylistique très d'avant garde qui me font comprendre les comparaisons avec Spiegelman.



Au final, ce sont des petites historiettes autofictives d'entres quelques cases et quelques pages. Beaucoup sont inspirés de rêves de l'autrice.



Il y a beaucoup de vulgarité, de "shock for shock value", très typique des comics des années 90. J'ai envie de dire que la vulgarité n'amène rien à l'œuvre, mais en fait, la vulgarité est le sujet de l'oeuvre. C'est une suite de délires plus vulgaires les uns que les autres. Si c'est votre truc, vous adorerez.
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Fantastic plotte !

Bien plus qu’une simple intégrale, c’est un document d’archives que nous propose l’éditeur. On s’en réjouit. Surtout que l’artiste a abandonné le médium de la bande dessinée au profit de la gravure et du collage, laissant ainsi en deuil de nombreux lecteurs.
Lien : http://www.journaldequebec.c..
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Changements d'adresses

Un petit bijou ! Un journal intime baroque dans lequel le monde devient un véritable bordel (il y a profusion de tout) et au sein duquel un frèle personnage de femme se fraie une trajectoire. A lire, relire ou plutôt reregarder pour découvrir comment pense cet auteur : qu'est-ce qui se joue dans la minutie, le détail ?
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Suicide total

Julie Doucet semble s’être appuyée sur le dessin automatique pour donner naissance à cet ouvrage comme halluciné, à la recherche (expérimentale) du temps perdu.
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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Suicide total

Avec une exposition au festival d’Angoulême et un livre de 20 mètres, “Suicide Total”, la pionnière de la BD féministe fait son retour dans un milieu qu’elle avait quitté à la fin des années 90 parce qu’il y avait trop peu d’autrices.
Lien : https://www.lesinrocks.com/l..
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Maxiplotte

La publication de l’imposante anthologie Maxiplotte chez l’éditeur parisien L’Association est l’occasion toute désignée de revenir sur cette artiste monumentale du neuvième art mondial.
Lien : https://www.journaldequebec...
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Maxiplotte

Compilant quatre cents pages de comix cru, dont la moitié inédite en français, Maxiplotte est un recueil d’utilité publique. Il rappelle combien Julie Doucet, prenant le relais des artistes de Wimmen’s Comix, revue underground américaine créée en 1972, est une pionnière de la BD féministe moderne.
Lien : https://www.lesinrocks.com/l..
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Changements d'adresses

Julie Doucet retrace plusieurs périodes de sa vie dans une autobiographie en noir et blanc, choix judicieux étant donné l'ambiance globale. Dès le début, ça tape assez fort, avec une mise en bouche plutôt particulière : la découverte des garçons, brutale et peu fascinante. Puis les études artistiques, qui ressemblent plus ou moins à l'idée et au vécu qu'on a pu tous s'en faire en tant qu'artiste, dans leur aspect le moins passionnant et le plus contraignant - avec les à-côtés qui font qu'on ne s'en sort qu'avec justesse. Et l'entrée fracassante dans la grande New York, qui là aussi n'est pas montrée dans son écrin en velours, mais plutôt dans son emballage aluminium froissé dégorgeant d'une substance visqueuse.



Ce qui se démarque le plus, ce sont évidemment ses relations avec les hommes, très spontanées, irréfléchies, puis finalement regrettées. Si le concept est très familier, la façon détachée et honnête dont elle traite ce côté-là de sa vie est brut de décoffrage, sans concession, sans fard. C'est réellement traité comme un journal intime - on aime, ou pas, mais c'est bien abordé. Ceci dit, ce que j'ai retenu le plus, c'est la façon dont elle montre son parcours artistique plutôt chaotique en premier abord, puis assez bien abouti à son arrivée à New York, avec les fanzines auxquels elle participe en même temps que d'autres grosses têtes de la bande-dessinée. Son succès, plus grand que celui de son compagnon de l'époque, lui-même auteur de comics, sera d'ailleurs source de nombreuses disputes entre eux, reflétant bien la difficulté toujours très grande de percer en tant que femme sans que ce succès soit sexué d'une manière ou d'une autre.



Une bande-dessinée sans grande prétention, qui ne se prend pas trop au sérieux, qui prône plutôt l'auto-dérision et la légèreté, même sur des sujets qui pourraient sembler graves. Le dessin, à tendance très bordélique, très cru, très contrasté, est tout en détail - ce qui peut sembler d'abord assez lourd à la lecture, mais qui finalement m'a beaucoup plu, car ça rend l'image fortement vivante et réaliste, fort à propos dans son contexte. Rien de très novateur, mais ça fera sourire les jeunes et vieux dessinateurs.
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Journal

une de mes bibles avec les journaux de Sfar, Trondheim, Delisle etc.
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