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Critiques de Julien Frey (150)
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Avec Édouard Luntz: Le cinéaste des âmes inquiètes

Une BD pour nous parler du réalisateur français Edouard Luntz (1938 - 2009) aujourd’hui complétement oublié. Prix Jean Vigo en 1960, il est le scénariste et le réalisateur d’une dizaine de films qu’il est impossible de visionner aujourd’hui. Edouard Luntz est surtout connu car il a intenté un procès retentissant dans les années 1970 contre la société hollywoodienne de la Fox. Ce procès a fait avancer les droits des réalisateurs contre les producteurs qui jusque-là avaient le dernier mot sur le montage du film.

Julien Fray signe (avec Nadar au dessin) un long travail documentaire sur la piste des films perdus. Il nous promène dans les travées de la cinémathèque française, à la BNF (épinglée…) et jusqu’à la bibliothèque du Congrès de Washington. Travail d’enquête dans les archives du cinéma français.

Ecouter l’interview de Julien Fray par Kathleen Evin sur France inter

https://www.franceinter.fr/emissions/l-humeur-vagabonde/l-humeur-vagabonde-12-mai-2018

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Avec Édouard Luntz: Le cinéaste des âmes inquiètes

Le trait clair de l’espagnol Nadar dont l’oeuvre récente mérite un net détour trace en noir et blanc les lignes de cette enquête dans des portraits mi-caricaturaux, mi-réalistes, cherchant, avec un minimum de moyen, le maximum de rendu. Idéal pour cette enquête passionnante sur un mystère ignoré du septième art !
Lien : http://www.bodoi.info/avec-e..
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Avec Édouard Luntz: Le cinéaste des âmes inquiètes

Le bédéphile et cinéphile goûtera sans doute davantage cette BD (quelques savoureuses références ici ou là au 7e art), mais l'originalité de l'entreprise plaira sûrement à tout le monde.
Lien : https://www.lexpress.fr/cult..
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Avec Édouard Luntz: Le cinéaste des âmes inquiètes

Scénariste de séries animées, Julien Frey part à la recherche des films, perdus semble-t-il, du réalisateur français des années 60 : Edouard Luntz. Suite à un procès (gagné) face au géant Daryl Zanuck de la Twentieth Century Fox et suite à des problèmes de succession des droits, ses films ont mystérieusement disparus des écrans.



Julien Frey nous livre en bande-dessinée une enquête passionnante sur l’œuvre d’un cinéaste oublié. L’auteur pique notre curiosité et nous laisse sur notre fin, désappointés de ne pas pouvoir voir les films d’Edouard Luntz ! A découvrir…un jour, on l’espère !


Lien : https://plumeetpellicule.wor..
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Avec Édouard Luntz: Le cinéaste des âmes inquiètes

Du travail de l’artiste se dégage une forme de modestie ; le coup de crayon demeure simple, sans devenir simpliste, un peu comme s’il souhaitait offrir toute la place au propos.

Un bon travail journalistique pour sauver un homme et son œuvre de l'indifférence.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
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Avec Édouard Luntz: Le cinéaste des âmes inquiètes

A la poursuite d'Edouard Luntz.

Quand le narrateur, passionné de cinéma apprend au cours d'une formation d'écriture de scénario qu'un réalisateur français du nom de Luntz avait intenté un procès au producteur Darryl Zanuck afin que le final cut soit partagé entre l'auteur et le producteur, il se rappelle un rendez-vous quelques années auparavant avec Luntz qui souhaitait produire son court-métrage. le projet n'avait pas eu de suite, mais cette rencontre l'avait marqué . L'homme est décédé en 2009 et ses films sont introuvables. Pourtant, il fut une figure du cinéma des années 60/70. Il avait été assistant de Nicholas Ray, de Jean Grémillon, avait réalisé des courts métrages dont un mémorable intitulé Les Enfants des courants d'air, sur les bidonvilles d'Aubervilliers (lauréat du Prix Jean Vigo). Son premier long métrage, intitulé Les Coeurs verts fut sélectionné à la Berlinale en 1966 où il reçut le Prix de la Critique et le Dernier Saut, figura à la sélection officielle du Festival de Cannes en 1970. Quant à L'Humeur vagabonde , il fut sélectionné pour la Mostra de Venise l'année suivante.



Le roman graphique Avec Édouard Luntz: le cinéaste des âmes inquiètes est le récit d'une quête. De la cinémathèque française aux bureaux de la Fox, de Paris aux Etats-Unis, partout Julien Frey fait chou blanc. Point de films de Luntz. Avec obstination, il rencontre ses ayant droits, d'anciens collaborateurs, Michel Bouquet qui signe la préface du roman graphique et écrit ces lignes: « Les films d'Edouard étaient sans doute trop violents, trop dénonciateurs pour avoir un succès public. Et il ne transigeait pas sur son travail. Peut-être n'a-t-il pas été assez prudent, peut-être était-il trop frontal pour le monde du cinéma? Nous devions faire d'autres films ensemble.Mais on ne l'a pas laissé les tourner. »



L'Espagnol Nadar au crayon (minimaliste) laisse toute la place à une histoire digne d'un roman ou d'un long métrage. Les amoureux du cinéma se régalent, et se mettent à partager l'obsession du narrateur pour les films disparus. Luntz a-t-il été perdu par ses addictions, sa singularité? Cet homme intuitif, l'un des premiers à s'être intéressé à la jeunesse des banlieues (à l'époque « les blousons noirs », Les Coeurs verts), qui s'était présenté tel David contre Goliath sans avocat face à Zanuck et la Fox pour défendre le montage de son film Grabuge (dont toutes les copies ont été supprimées ou subtilisées par la Fox, même celle du C.N.C) incarne aux yeux du lecteur le cinéma européen face aux machineries américaines, deux conception du 7ème Art à l'époque viscéralement différentes.

Avec Edouard Luntz est une enquête aussi singulière qu'émouvante. On peut désormais voir Les Coeurs verts en D.V.D et Les Enfants des courants d'air (emblématique des bidonvilles de la Seine Saint-Denis) aisément en ligne.
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Avec Édouard Luntz: Le cinéaste des âmes inquiètes



Un bandeau posé sur la couverture nous précise : " Pour Michel Bouquet, c'est l'un des plus grands cinéaste français. Pourtant, personne ne le connaît.". Chic ! une découverte et tout ça sous l'égide d'une personnalité inattaquable !



Quand le bandeau dit que personne ne le connaît, c'est un peu faux. Même si à la Cinémathèque Française ( la seule, l'unique, avec un C majuscule) citer le nom d'Edouard Luntz n'éveille qu'un regard interrogatif dans les yeux des conservateurs de notre patrimoine cinématographique, le scénariste de ce roman graphique, Julien Frey, l'a rencontré une fois en 1998. Alors étudiant en cinéma, Edouard Luntz l'avait contacté avec l'intention de produire son premier court-métrage... qui ne se fera pas...par manque de fonds car à l'époque le cinéaste tirait le diable par la queue. Ne pouvant même pas payer ses factures EDF, vous imaginez bien que mettre des sommes conséquentes dans un bout de film que personne ne verrait, relevait de l'utopie. 6 ans plus tard, alors que cet épisode était bien oublié, participant à une formation d'écriture de scénario, le nom d'Edouard Luntz reviendra aux oreilles de Julien Frey sous la forme d'une jurisprudence évoquée lors d'un cours autour du final cut ( en France, l'auteur et le producteur se partagent le droit de la version finale d'un film).. Ce droit, on le doit en grande partie à Edouard Luntz suite à un long procès contre la firme américaine Fox qui voulait que s'applique le droit américain ( donnant plein pouvoir au producteur quant au montage final) sur la version d'un film qu'avait tourné le cinéaste français pour elle. Luntz avait été financé en 1968 pour un long-métrage intitulé "Grabuge" ... au titre bien nommé et prophétique puisque court encore aujourd'hui toute une kyrielle de problèmes de droit, rendant le film inaccessible.



Il n'en fallait pas plus à Julien Frey pour se créer une petite fixette et de mettre toute son énergie à découvrir l'œuvre d'Edouard Luntz, en son temps sélectionné, et même primé, aux festivals de Cannes, Berlin ou Venise. Cette quête, qui mène de Paris à Rio en passant par Washington, racontée dans cet album hommage, nous invite dans les coulisses du monde du cinéma où la notoriété, le talent se cognent à l'argent, ou comment on peut éclipser de l'histoire du 7ème art toute la production d'un auteur doué mais rebelle au système.



Magistralement scénarisé, avec un très pertinent montage de flash-backs qui éclairent le propos et le rendent passionnant, tout aussi magnifiquement mis en images par Nadar ( un descendant du photographe ? ) avec un simple trait noir et blanc qui colle parfaitement à cette enquête/hommage, transcendée par la très émouvante apparition de Michel Bouquet lui même, cet album devrait intéresser bien au-delà des cinéphiles. On adorera se plonger dans les rouages d'une industrie faite pour rêver mais dont les arrières-cuisines révèlent des couches de crasse peu reluisantes.



Alors que Cannes fait résonner son tam tam médiatique annuel, n'hésitez pas, découvrez Edouard Luntz, qui a monté les marches en son temps, et dont le destin est bien plus passionnant que deux vieux moches retapés entourés de trois jeunes comédiennes largement décolletées se pavanant sur un tapis rouge.







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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Le roman graphique nous permet de nous instruire d'une certaine manière en permettant de combler nos carences. Moi, j'aime bien le cinéma par exemple. Cependant, je ne connaissais pas forcément Roscoe Arbuckle dit Fatty qui était l'acteur le mieux payé Hollywood dans les années 20. Il dépassait en popularité Charlie Chaplin et Buster Keaton réunis. Bref, il fallait le faire !



Visiblement, comme la plupart des acteurs qui rencontrent le succès, sa vie s'est transformée en débauche dégoulinante. C'est clair que la chute n'en fut que plus rude. On va assister impuissant au premier grand scandale hollywoodien. Cela ne sera que le premier d'une longue suite, le dernier scandale étant celui de l'affaire Alec Baldwin qui a joué à la roulette russe sur un tournage de western en ne vérifiant pas si son arme était chargé (ce qui paraît être pour certain un geste élémentaire de prudence).



J'ai adoré l'introduction avec un Buster Keaton vieillissant qui raconte la légende Roscoe à un jeune technicien du plateau de tournage de la quatrième dimension dans les années 60. En effet, Fatty faisait dans le cinéma populaire tendance burlesque. Il était loin du courant moralisateur qui va sévir dans l'Amérique des années 20 conduisant à la prohibition par exemple.



Visiblement, ce fut une époque où les acteurs pouvaient encore faire une douzaine de films en seulement deux ans ce qui arriva à nos deux complices amis Fatty et Buster Keaton. On croisera la route d'un Charlie Chaplin au bras d'une très jeune femme qui aurait pu être sa fille. Bref, il ne sera pas montré sous le meilleur angle mais son talent comme acteur comique sera reconnu.



On voit comment la notoriété attire des femmes assez vénales et comment on peut se retrouver accusé de viol ou pire d'homicide involontaire. Fatty n'a fait qu'aider assez naïvement une jeune femme ivre. Cependant, le contexte est celui Hollywood qui passe pour un camp de vacances de dépravés. Il fallait que quelqu'un en paye le prix. Les ligues féministes s'en sont données à cœur joie. Balance ton porc !



J'ai été ému pour cet homme certes extravagant mais innocent qu'on a fait passer pour un monstre. On voit la machine judiciaire en œuvre quand elle essaye de broyer une célébrité qui devient une victime expiatoire. Bref, une aubaine pour le procureur qui rêve de devenir le prochain gouverneur de San Francisco. Même la presse a fait ses choux gras avec des titres de manchette comme « Roscoe aurait violé Virginia avec une bouteille de Coca-Cola ». Ridicule mais cela marche !



Bref, je n'ai pas été déçu de cette lecture qui nous montre le milieu Hollywood mais également celui d'une justice parfois corrompue. Ainsi l'un des jurés avait un compagnon qui travaillait pour le bureau du procureur et qui aurait dû être récusé par conséquent. Sans l'unanimité des jurés, le procureur pouvait faire appel ce qu'il ne manqua pas de faire. On traîne dans la boue une célébrité pour gagner en prestige. Ce procès va révéler encore quelques désagréables surprises sur le système américain. Au bout du compte, la morale sera sauve mais bon. Fatty fut détruit à jamais banni par les pontes et la censure.



En conclusion, je dirai que c'est une BD très intéressante à découvrir. La lecture fut très agréable grâce à un magnifique dessin qui œuvre à la qualité de l'ensemble.



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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Eclipse d’étoile au pays des stars…



Ah, Hollywood dans l’entre-deux guerres : les débuts du cinéma grand public, la montée en puissance des studios et des majors, la gloire du muet et de ses stars alors qu’émerge tout juste le parlant, l’âge d’or d’un art appelé à devenir une industrie…



Mais l’histoire est sans pitié. Si Buster Keaton et Charlie Chaplin sont entrés dans la légende, Roscoe « Fatty » Arbuckle, le troisième larron de la bande aussi connu qu’eux dans les années 20, a depuis été effacé des tablettes.



Car Fatty ne fut pas le dernier à profiter des excès de la starification naissante qu’offrait alors Hollywood : argent, soirées, alcool, drogue, sexe… Un mélange habituel pour cet acteur adulé, éternel bon vivant. Mais un mélange destructeur et particulièrement mal vu pour l’Amérique puritaine qui s’apprêtait à décréter la prohibition et le retour à la moralisation des âmes et des arts.



Et lorsqu’une énième fête tourne au drame, c’est l’Amérique tout entière qui va se retourner contre Fatty, que l’amitié de son ami Buster ne parviendra pas à sauver d’une injustice criante, d’une déchéance annoncée et de l’oubli des historiens du septième art.



Côté textes, j’ai particulièrement apprécié Fatty, le premier roi de Hollywood de Nadar et Julien Frey pour ce pan d’histoire américaine qui m’était inconnu. Loin d’être un spécialiste de romans graphiques ou de bandes dessinées, je me garderai bien de porter un jugement avisé sur les dessins, sauf pour dire combien certains véhiculent une forme d’émotion étonnante et touchante.



Mais c’est surtout la contextualisation de l’épisode dans cette période troublée où la société US s’opposait, qui m’a séduit. Comme un rappel étonnamment moderne et actuel que les divisions internes mènent immanquablement aux excès. Et aux drames.



Bref une jolie découverte plus grave qu’il n’y paraît, qui ne me serait jamais tombée entre les mains sans les conseils bien ciblés - une fois de plus – des avisées libraires de l’Armitière.
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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Voici un roman graphique hors du temps, qui conte l'histoire d'un des premiers acteurs-réalisateurs du cinéma : Rosco Arbuckle dit Fatty. Arbuckle fait partie avec Keaton, Lloyd des pionniers du 7ème art. Ils sont souvent oubliés maintenant et ne subsiste que Charlie Chaplin, mais ils ont tous apporté une pierre à cette nouvelle façon de raconter des histoires. Fatty était plus près de Mack Sennett et de ses fameuses "bathing beauties", des Keystones cops, mais son sens du rythme et du comique restent indiscutables. Face à l'homme qui ne souriait jamais, Fatty jouait en contrepoint.

Malheureusement d'Arbuckle, on ne retient souvent que l'affaire Virginia Rappe dont il fut la victime (comme la jeune femme). La mort de Rappe lors d'une des fêtes de Arbuckle, cristallisa la vague de puritanisme ridicule qui pris pour nom "code Hays" destiné à "moraliser" le cinéma et ses vedettes. L'acteur réalisateur du se battre pour faire connaître la vérité et son innocence. Il y perdra la possibilité d'exercer son travail et mourut d'une crise cardiaque juste avant de pouvoir à nouveau le faire.

Ce texte nous conte la relation entre Arbuckle et Keaton, il n'occulte pas la dépendance à l'héroïne du premier et souligne les paradoxes d'une Amérique puritaine en pleine prohibition et alcool frelaté.
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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Charlie Chaplin ça vous parle ?

Si je vous dis Buster Keaton, vous êtes encore nombreux à me suivre.

Mais si je vous dis Roscoe "Fatty" Arbuckle, là, j'en perds beaucoup, je vois les grimaces, les interrogations.

Pourtant, avant les deux premiers cités, il fut le premier Roi d'Hollywood, la première star.

Adulé par les foules.

Il a rencontré le succès et a fait fortune bien avant ses célèbres collègues.

Les studios l'envient, lui font des ponts d'or, Fatty c'est la recette assurée.

Personnage rondouillard, au visage poupin et souriant, qui aime se travestir et qui multiplie les gags hilarants, qui, selon ses dires, a offert à Charlot ce fameux pantalon trop large qui fait sa silhouette inoubliable.

Mais un jour, sa vie bascule.

Un drame, trois procès dont il sort blanchi mais haï.

Premier blacklisté par le tristement célèbre Sénateur Hayes, il mettra longtemps à revenir sur le devant de la scène.

Fatty, Julien Frey (scénario) et Nadar (dessin) vous le font découvrir dans ce magnifique roman graphique de 200 pages.

Ils ont choisi Buster Keaton pour nous le raconter.

Un Buster vieillissant qui se remémore son ami.

Pourquoi je vous recommande cet album ?

Parce que, même si le cinéma du temps du muet vous est totalement étranger, les auteurs réussiront, j'en suis sûr, à vous passionner avec ce personnage atypique de l'âge d'or d'Hollywood.

Ne soyez pas effrayé par le pavé, tout est quasiment dit dans les dessins (excellent travail de Nadar) et Frey a évité les bavardages inutiles et limité les dialogues à l'essentiel.

Bref, vous l'aurez compris, cet ouvrage est un véritable coup de coeur.

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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Grâce aux livres, on peut être amenés à connaître des personnages desquels on serait totalement passés à côté. C’est le cas encore une fois avec cet album de Nadar et Julien Frey consacré à Roscoe Arbuckle, dit Fatty.



Roscoe est un acteur et réalisateur américain du début du 20è siècle. A l’époque, le cinéma était davantage une succession de courts métrages muets, avec des gags, un jeu d’acteur exagéré pour rechercher l’effet comique.



C’était une figure à l’époque, très connu, il avait beaucoup de succès. Un grand nounours gentil, qui ne voulait que jouer la comédie et faire plaisir aux gens. Il avait bien sûr des travers, comme tous les grands enfants. Il s’amusait de tout et jouait des farces qui n’étaient pas toujours du meilleur goût, il avait développé une addiction à l’héroïne après qu’un médecin lui en avait prescrit pour soulager ses douleurs…

Mais cela se jouait dans les coulisses. Pour le grand public, c’était un magnifique comique.



Jusqu’à ce qu’un drame lui fasse tout perdre du jour au lendemain. L’actrice Virginia Rappe décède dans la chambre de Roscoe lors d’une fête bien alcoolisée. Il a beau clamer son innocence, son sort est livré en pâture. Et plus jamais il ne retrouvera ce qu’il a perdu.

L’ami Buster Keaton, Virginia Rappe et Maude Delmont (la mauvaise langue)



Son destin, c’est son ami Buster Keaton qui le raconte. La mise en abyme s’inspire du schéma du docu-fiction, où on voit les scènes passées, avec souvent la voix off de Buster, ainsi que des « interviews » de protagonistes ayant eu un rôle à jouer. Ce choix de narration est courant et toujours très efficace. On est harponnés, avec l’envie de savoir comment les choses vont se terminer pour Roscoe…



J’imagine que vous ne connaissiez pas son nom, ce qui suffit à démontrer qu’il n’a jamais pu retrouver sa gloire d’antan. Il est celui qui a prêté son pantalon à Chaplin et lui a permis de devenir Charlot, il est celui qui a donné sa chance à Buster Keaton… Mais il est aussi celui qu’on appelait « Le premier roi d’hollywood ». Et c’est comme ça que ce très bel album donne envie de se souvenir de lui.
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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

En revenant sur la vie de celui qui fut le premier acteur issu du cinéma muet à devenir millionnaire à Hollywood, Julien Frey et Nadar nous replongent au coeur du premier âge d’or du cinéma américain… et de ses pièges sournois. Car si Roscoe Arbuckle – alias Fatty à l’écran – fut adulé pour ses comédies muettes des années 1913-1920 où son physique à la Oliver Hardy avait conquis des foules considérables, il connut une déchéance brutale après avoir été accusé du viol - et de la mort quelques jours plus tard - d’un starlette, présente à l’une des soirées mondaines et arrosées que donnait Fatty. Le scénario de Julien Frey est parfait, et choisir comme narrateur Buster Keaton , que Roscoe a fait débuter à ses côtés au cinéma et qui deviendra son ami, est une idée excellente : le récit de cette sombre et tragique destinée en devient nettement plus humain, plus intime aussi. Quant au dessin de Nadar, il est impressionnant : on a vraiment l’impression d’être aux côtés des vrais protagonistes de cette histoire hollywwodienne et noire, et son duo Fatty-Keaton est saisissant. Les toutes dernières pages, un gag muet certainement repris d’un des courts-métrages, sont magnifiques, et permettent de refermer cet album le sourire aux lèvres. Quel meilleur hommage pouvait-on rendre à celui qui avait « l’Amérique contre lui et Buster Keaton comme ami » ?
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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Je viens de découvrir un personnage d'Hollywood.

Je viens de découvrir le premier scandale d'Hollywood. Mais ce n'est pas ce qui m'interesse, ma curiosité est bien attisé par les films réalisés par Fatty. J'espère trouver cela en ligne.

Et donc, je suis assez étonnée que cet acteur-réalisateur soit totalement sorti de la mémoire du grand public.

Encore une lecture qui ouvre une porte sur plein de choses à découvrir
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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Studios MGM, Beverly Hills. 1960.

Andrew est jeune et rêve de travailler dans le monde du cinéma. Il a le rôle ingrat d’un petit assistant. Le réalisateur le charge d’aller chercher la doublure de l’acteur principal pour faire les réglages lumière. Problème : la doublure a la gastro…

Le jeune assistant a une idée : pourquoi ne pas demander à l’acteur principal de venir lui-même ? Le réalisateur lui offre alors le choix. Soit il ramène la vedette en question pour se prêter à ces réglages, soit il est viré. C’est plein d’inquiétude qu’il va frapper à la porte de la loge de monsieur Buster Keaton.

Là, il va entreprendre un voyage dans le temps qui va lui faire découvrir celui qui fut le premier Roi d’Hollywood… Fatty ! Fatty qui ? Quoi ? Connais pas…



Critique :



Si vous vivez déjà depuis six décennies ou plus, vous vous souvenez certainement de ces films en noir et blanc du cinéma muet avec Charlot, Laurel et Hardy, Buster Keaton… On les diffusait le dimanche à la télévision (qui n’émettait qu’en noir et blanc) et ils étaient souvent programmés dans les cinémas de quartier le dimanche avant LE grand film en couleurs. Je vous parle des années ’60…



Vous souvenez-vous aussi de Fatty ? Je gage que non ! Ce nom ne vous dit pas grand-chose. Et pour cause… Il va se retrouver mêlé à un des pires scandales auquel le cinéma américain ait été confronté. Roscoe, c’est ainsi que ses amis l’appelaient, avait un talent fou, selon les critères de l’époque, et était connu et admiré dans toute l’Amérique. Dans toute l’Amérique, mais pas par toute l’Amérique. Une vague de puritanisme envahit le pays et dans ses films, Roscoe « Fatty » qui est acteur et réalisateur, n’hésite pas à placer des scènes de meurtres, de beuveries, des jolies filles en maillot de bain… et il se moque avec délectation de la police. La consommation d’alcool va être interdite dans les années 1920 et Hollywood n’est pas en reste. Hollywood veut « moraliser » la profession.



Fatty, Roscoe Arbuckle, donne des fêtes somptueuses où l’alcool coule à flot, où la drogue est présente et où les jolies femmes sont les bienvenues. Ces fêtes ont souvent lieu dans des hôtels, les lits ne manquent pas. C’est au cours d’une de celles-ci qu’une jeune et très jolie actrice, peu ou pas connue, va se retrouver en train de mourir dans la chambre de Fatty. S’ensuit alors une accusation lourde de conséquences pour celui qui est le Roi d’Hollywood. Il sera accusé de viol et d’homicide involontaire. Les dirigeants de la MGM, plutôt moralistes ne tardent pas à lâcher leur acteur fétiche, d’autant que, comme toujours, des foules de « justiciers » se pressent pour réclamer la tête du monstre, Fatty, et justice pour Virginia (du déjà vu et qu’on verra encore). L’affaire tombe bien pour Matthew Brady, procureur de San Francisco. Il a besoin d’une belle affaire pour gagner en popularité et devenir le prochain gouverneur de San Francisco. Au besoin, s’il manque des preuves, la police se chargera d’en fabriquer… Pardon, d’en trouver ! Et si certains témoins font des déclarations en faveur de l’accusé, les services du procureur, et donc la police, vont vite s’empresser de les discréditer ou de les faire changer d’avis. J’ajoute encore que la presse à scandale en rajoute plusieurs couches… Et pour cause, cela fait vendre et assure la fortune de ceux qui publient ces soi-disant informations.



C’est la vie, la gloire et la chute de ce premier roi d’Hollywood que julien Frey retrace dans ce fantastique scénario au travers du témoignage de Buster Keaton qui devait à Fatty d’avoir embrassé ce métier d’y avoir rencontré le succès.



A ce splendide scénario, relatant plutôt fidèlement les faits, viennent s’ajouter les dessins pleins de vie aux magnifiques couleurs issues d’une jolie palette d’aquarelles de Nadar.



Vous n’aimez pas la BD ? Vous lui préférez des romans ? Essayez donc ce roman graphique. Il serait étonnant que vous ne soyez pas conquis !

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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Roscoe Arbuckle dit Fatty, acteur et réalisateur le mieux payé d'Hollywood dans les années 20 dépassant en popularité Charlie Chaplin et Buster Keaton: voici celui que Julien Frey nous propose de découvrir dans cet album soutenu pour le dessin par Nadar.

Tout se passe bien pour ce géant du cinéma jusqu'en septembre 1921 où à l'occasion d'une grande fête qu'il va organiser, une femme va mourir... la machine infernale de l'Amérique puritaine s'emballe contre Roscoe : ses excès le rattrapent et vont être prétextes à son accusation pour meurtre. Il ne faudra pas moins de 3 procès retentissants pour qu'il parvienne à faire valoir son innocence.

Si son ami Buster Keaton ne le lâchera jamais, il n'en sera pas de même pour le monde du cinéma.

Un aspect peu connu du cinéma, intéressant à découvrir, le tout avec un dessin qui nous immerge totalement dans les années 20/30.

A découvrir donc!

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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Fatty ~ Julien Frey & Nadar ~ Futuropolis

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💬💬💬 ~ Ce que j'en pense ~

Si je vous demande, qui représente le mieux le cinéma muet américain ? Vous allez répondre Chaplin sans aucun doute. Certainement pas Roscoe Arbuckle dit Fatty. Et pour cause. Même s'il était considéré comme le plus grand acteur réalisateur de son temps, il a été accusé d'avoir tué une femme lors d'une soirée un peu trop arrosée. Il aura fallu trois procès pour qu'il soit totalement blanchi. Blanchi aux yeux de la justice mais totalement lâché par Hollywood en dehors de son ami de toujours Buster Keaton.

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Le cinéma américain est toujours surprenant mais pas toujours dans le bon sens du terme. L'association des réalisateurs et des producteurs a édicté des règles puritaines visant à éviter tous dérapages, surtout sexuels. Et pourtant, il y a peu, l'histoire d'Harvey Weinstein est venue faire trembler le monde entier. Même déclaré innocent par la justice, Fatty est toujours resté coupable pour le monde du cinéma. À partir du moment où il a été accusé, il faisait déjà partie des oubliés, des "personnæ non gratæ". Les auteurs ont mis en lumière cet homme à la bonhomie contagieuse et son acolyte le très connu Buster Keaton comme pour le réhabiliter et c'est une très belle chose.

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Ce pan méconnu de l'histoire du cinéma américain nous est conté d'une fort belle manière par Julien Frey et Nadar. J'ai vraiment aimé découvrir cet univers. L'art et surtout la manière de ces grosses industries de se débarrasser des personnes un peu gênantes. Encore une lecture, que dis-je une histoire à découvrir.

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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Le bonheur de la lecture, de la BD : découvrir des êtres, des milieux, les animer, les faire (re)vivre, les révéler.

Je viens de faire la connaissance de « Fatty, le premier roi d’Hollywood », de son vrai nom Roscoe Arbuckle, un homme rond, bon, révélateur de talents, généreux, drôle, mais à la vie brisée, par cabales, rumeurs, injustice, censure, société américaine des années 1920 qui change.

Charlie Chaplin, Buster Keaton, je les connais ainsi que leurs films, mais pas l’art de Fatty sur pellicule ; et la postface de Serge Bromberg, en complément du travail sensible, artistique, efficace de Nadar et Julien Frey, me donne vraiment envie de le voir désormais s’animer réellement cette fois sur écran. Merci à eux pour cette découverte.
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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Roscoe Arbuckle, surnommé Fatty, est un acteur, scénariste et réalisateur de cinéma muet. Il est celui qui aidera Chaplin à construire son personnage, et celui qui sera le mentor et meilleur ami de Buster Keaton.



En 1921, il est au sommet de sa gloire : il est le premier acteur à signer un contrat d’un million de dollars par an. Sa vie festive, considérée comme débauchée, est très mal vue par l’Amérique puritaine. Hollywood est scrutée de près par un certain William Hays, qui entend moraliser le cinéma américain.



C’est aussi en 1921 qu’éclate un scandale après une fête de 3 jours organisée par Arbuckle. Commence alors une véritable descente aux enfers pour le bouc émissaire idéal. Il pourra toujours compter sur le soutien sans failles de son ami Buster Keaton.



Nadar et Julien Frey commencent leur histoire au moment de la rencontre de Keaton avec Fatty. Les débuts de leur collaboration mais aussi la construction de leur amitié sont au cœur de la première partie du livre. Arrive ensuite le scandale qui fera tout basculer. C’est le long calvaire d’Arbuckle qu’ils prennent ensuite le temps de nous raconter.



En prenant très peu de libertés avec le réel, ils nous plongent dans cette succession de procès qui va ruiner Fatty, briser sa carrière et le mettra au ban d’Hollywood. Il sera le coupable idéal pour des politiciens qui exploitent son affaire pour leur carrière, et pour la croisade de William Hays pour la moralisation du cinéma.



Le trait de Nadar et la justesse des couleurs nous immergent complètement dans l’histoire et l’époque des années 20. Le scénario de Julien Frey s’accorde avec le dessin de Nadar habilement, et trouve le ton juste pour rester toujours du point de vue du récit historique et non du fait divers scabreux et voyeuriste. Un point de vue adopté par une bonne partie de la presse de l’époque, plus soucieuse de ses profits que de la déontologie.

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Fatty : Le premier roi d'Hollywood

Il y a les bandes dessinée classiques, généralement des récits policiers ou d'aventures. Et il y a de temps à autre des bandes qui sortent de l'ordinaire, par le traitement du dessin ou l'originalité du sujet. Ainsi récemment Pereira prétend de P-H Gomont d'après le roman d'Antonio Tabucchi et A Fake Story, adaptation par Pendanx et Galandon du roman de Douglas Burroughs.

Fatty, sans être fondé sur une œuvre littéraire, s'inscrit dans la même lignée. Ce "roman graphique" (selon une formule à la mode) est la biographie d'une personnalité cinématographique hors du commun : Roscoe "Fatty" Arbuckle. Acteur-réalisateur vedette dans les année 1910, il tourna avec Charlie Chaplin et fit débuter Buster Keaton. Son physique replet, son esprit joyeux et son humour bon enfant le conduisent à une popularité extraordinaire.

Sa chute a lieu le 5 septembre 1921 : il est accusé du viol ayant provoqué la mort d'une starlette au cours d'une fête bien arrosée, à San Francisco en pleine prohibition. Il est acquitté à l'issue de trois procès, mais placé à Hollywood sur une liste noire. Il remonte la pente en faisant du théâtre, puis en réalisant des court-métrages avec un prête-nom et en lançant une boîte de nuit. Il décède d'une crise cardiaque après avoir signé avec la Warner un contrat qui aurait pu lui permettre de retrouver sa gloire passée.

Julien Frey et Nadar retracent cette carrière accidentée, sans complaisance ni misérabilisme, mais avec une certaine tendresse. L'histoire de Fatty est relatée en 1960 par Buster Keaton qui fut son ami. Le découpage et le dessin se caractérisent par une économie de moyens et une efficacité remarquables. Du beau travail.
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