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Critiques de Juliette Bouchet (25)
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Avant j'étais juste immortel

Je ne sais plus lequel de mes amis lecteurs a apprécié la critique de Srafina lui permettant, de ce fait, d'apparaître sur ma page d'accueil, mais il a été bien inspiré.

Je viens de terminer ce court roman à l'instant et je suis trop enthousiaste pour poster un avis structuré et convaincant. J'ai toujours été plus à l'aise pour exprimer ce qui me déplaît. Vengeance de mauvaise élève, sans doute...



Alors je vais tout déballer en vrac : original, déjanté, tendre, délicieusement gothique, culotté, surprenant, jubilatoire, vachement bien amené, effrontément snob et d'un irrésistible humour so british.



Une réminiscence de révérence culturelle m'interdisait, dans un premier temps, de lui attribuer plus de quatre étoiles. On ne peut décemment pas noter un livre paru en 2016 - qui plus est dont les personnages sont des vampires (va dans l'métro, Satanas !) - au même niveau qu'un Classique unanimement reconnu...

Mais, bien sûr que si, on peut !

Ce sera donc un 5/5 pour tout le plaisir que j'en ai retiré et parce que lire c'est, avant tout, cela : du plaisir, surtout du plaisir.

Le reste : culture, connaissance, ouverture d'esprit... ne sont que des "plus". Des "plus" dont il ne restera rien si on n'a pas, avant tout, trouvé le plaisir.
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Avant j'étais juste immortel

« Avant j'étais juste immortel » ou comment avoir un autre regard sur les vampires.

Ils sont comme nous, ils ont besoin de manger bio, et à notre époque ce n'est pas une mince affaire. Entre les substances illicites, ou alors licites mais quand même indigestes, notre pauvre Raphaël, a bien du mal à se nourrir.

Au détour d'une ancienne demeure qu'il a squattée, il découvre Sir Roberts, le légitime propriétaire et comme celui-ci est un rien ronchon mais attachant, il le transforme pour avoir un peu de compagnie dans sa grande solitude. De mésaventures en aventures, le petit groupe se transforme en petite famille, avec de nouveaux petits compagnons ainsi que la famille naturelle (complètement déjantée) de Raphaël, car et bien tenez-vous il est le dernier rejeton de la descendance de Vlad l'empaleur.

Tout le monde compte sur lui pour avoir une descendance, mais lui il a peur de l'amour, de la perte de l'être aimé, mais c'est sans compter avec une très jolie docteure qui va mettre à mal tous ses principes.



A travers son style léger, un rien provocateur, truculent mais si frais, l'auteure m'a bien fait rire mais aussi réfléchir. Et oui, car les travers et paradoxes de notre monde sont bien mis en évidence à la sauce vampiresque. La lecture est une succession de bons mots très truculents, ainsi que de considérations très touchantes sur l'humanité des hommes à travers Raphaël et ses sentiments pratiquement humains.



J'ai beaucoup aimé, malgré le côté parfois un peu grossier de certaines situations, mais je dirais que c'est un petit livre qui fait mouche car on en ressort tout attendri sur le sort de ces pauvres vampires. ;-)



Un grand merci à Babelio et aux Éditions Laffont pour ce bon moment de lecture.

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Le Double des corps

"Six mois, trois semaines, douze jours, vingt et une heures et trente quatre minutes d'abstinence."



Voilà ce qui taraude le belle Julia. La trentaine superbe, elle rêve de la rencontre, de l'amour, mais surtout elle rêve de sexe, de plaisir, elle veut jouir comme un homme.



"Je suis dans l'impasse. La solution pour éviter un retour sur le divan de mon psy est d'essayer une baise sans lendemain. Pour voir. Qui sait."



Julia va multiplier les rencontres, les aventures. Elle nous les raconte sans tabou. Mais que cherche-t-elle dans cette course effrénée ? L'amour, le plaisir sans lendemain, immédiat ? La vie de couple, elle n'y croit plus.



"Pour moi, le couple, c'est de la bombe atomique. Limpide. Enfin ça devrait. Sauf qu'on est tous pourris par nos égoïsmes sournois. D'odieux fornicateurs dodus, faux-culs inconstants. Voilà ce qu'on devient, à force d'exiger le meilleur de chacun, en offrant le pire de nous-mêmes."



La multiplication des aventures, la fuite en avant de Juliette, les déceptions, vont lui faire perdre tout contact avec la réalité et la faire sombrer dans la folie meurtrière. Pour échapper à la police, elle se rend chez un vieil ami transformiste qui va l'aider à modifier son apparence. Elle va finalement devoir quitter la France.



Dans ce roman délicieusement transgressif, flirtant allègrement avec le "trash". Juliette Bouchet nous parle de sexe, d'égalité face au sexe. Pourquoi les hommes et les femmes ne pourraient-ils pas aimer de la même façon ? Pourquoi un homme multipliant les conquêtes apparaît-il comme un Don Juan alors q'une femme est méprisée, traitée de "salope" si elle agit de même? Elle nous parle aussi de le complexité de l'identité sexuelle. Ce roman plein de souffle, porté par une plume acide, crue mais aussi poétique, se lit d'une traite tant le rythme y est soutenu. Ce qui m'a manqué dans ce roman pour qu'il soit un coup de coeur c'est un brin d'émotion mais là n'était pas le propos. Le double des corps est un excellent premier roman. J'y ai découvert une plume prometteuse que je vais suivre avec intérêt.



"Gilles a développé sa maladie suite à un choc affectif. Pour une raison inexplicable, il a inversé le syndrome. Au lieu de lancer des insultes à tort et à travers, il crache des mots d'amour, débite des promesses de bonheur éternel, assène des douceurs que les femmes n'osent plus écouter. Autre éventualité, le syndrome a muté. Qu'y-a-t-il de plus commun aujourd'hui que la vulgarité ? La vraie transgression, c'est d'aimer à coeur ouvert. La pire des insanités est d'espérer. Heureusement pour moi, je suis à l'abri de la moindre particule d'espoir. Je suis donc efficace puisque désensibilisée."
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Avant j'étais juste immortel

Peut-être parce que certaines de mes racines trouvent leur lit au pays de Dracula, les histoires de vampires m'ont toujours intriguée. Mais comme elles sont souvent traitées de façon gore ou grand guignolesque, je m'y intéresse peu. Jusqu'à ce livre dont une chronique d'une de mes consœurs blogueuses m'a mis l'eau à la bouche. Bien m'en a pris. Je me suis beaucoup amusée avec cette famille vraiment très spéciale confrontée aux maux de notre époque.



Parce qu'il n'est pas facile d'être un vampire au 21ème siècle. La préoccupation majeure de Raphaël est de parvenir à se nourrir correctement ce qui n'est pas une mince affaire. Avec toutes les saletés que nous ingurgitons et qui passent directement dans notre sang, il passe son temps à soigner ses indigestions. Tout en surveillant ses arrières puisque, dernier rejeton d'une célèbre lignée de vampire, il attise la jalousie des branches moins pures qui rêvent de l'éliminer. Ajoutons à cela un frère un peu simplet et totalement obsédé sexuel, des parents vieux de cinq cents ans et amoureux comme aux premiers jours, et puis la solitude pas toujours facile à assumer. Alors quand Sir Roberts, le vieux lord anglais propriétaire du manoir normand que squatte Raphaël décide de réinvestir sa propriété, le vampire s'empresse de le transformer et de s'en faire un compagnon de galère. Les deux compères rivalisent d'ingéniosité pour dénicher des nourritures satisfaisantes, n'hésitant pas à dévaliser les poches de sang des hôpitaux en cas de pénurie. Jusqu'à ce que Raphaël, encore puceau à 40 ans tombe raide dingue amoureux d'une femme médecin à la beauté renversante. Serait-il temps de perpétuer la lignée ? Pas si simple quand on est un vampire...



Il y a beaucoup d'humour dans ce roman, des situations finement cocasses et des personnages qui n'ont pas grand-chose à envier à la famille Adams. L'ensemble est très bien traité, les différentes situations sont bien exploitées, on marche à fond. Mais c'est aussi un prétexte pour observer nos mœurs avec un léger décalage qui permet une plus grande lucidité. Enfin, son sujet principal est quand même l'amour. Celui qui réjouit, fait battre les cœurs, gomme les différences et aplanit les obstacles. Celui qui régénère, guérit et ressuscite.



Comment supporter l'immortalité sans amour ?



Ce roman est un joli exercice de style, bien mené et revigorant. En cette période estivale, il a de quoi séduire les amateurs de siestes littéraires intelligentes mais ni tristes ni lourdes. De quoi vous mettre de bonne humeur et vous redonner confiance dans le pouvoir des sentiments (si ce n'est dans la qualité de votre alimentation).
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Mon cœur vient du désert d'Atacama

alors la fin du monde , avec les humains ou les robots ? voilà la maxime de l'auteur , noter sur mon livre lors du festival du livre et du vin de saumur . c'est l'histoire de trois générations de femmes qui se retrouve dans un bunker avec des androïdes dernières générations à leurs cotés ,( je trouve ce livre très réaliste et voilà ce qui nous attends si nous faisons rien pour la planète bleu , et si on se contente de signer des pétitions au fond de notre canapés ) . dans ce roman on s"attache aux personnages plus ou moins humains et leurs cheminement pour sauver l'humanité ou ce qui en reste . merci à juliette bouchet pour ce merveilleux roman d'anticipation .
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Avant j'étais juste immortel

Pour être tout à fait honnête, j’ai mis un très long moment à savoir si le livre me plaisait ou pas. L’écriture un peu trop relâchée pour paraître naturelle, ça m’a donné un sentiment un peu bizarre et je ne saurais pas vraiment dire pourquoi. J’ai mis un temps fou à accepter ce style et me laisser à sourire aux « blagues » qui parsèment l’ouvrage.



Parce-qu’il faut dire ce qui est, ce livre est une parodie de vampire, clairement. Quand on a pas l’habitude, c’est assez déstabilisant. Un vampire qui ne boit le sang que d’humain, en l’occurrence d’humaines vierges (et pourquoi pas des hommes vierges ?), qui n’ont jamais mangé mcdo, bu du lait de vache et mangé d’autres barres chocolatées de leur vie parce-que ça corromps le sang. Bon en soit, ça fait rire sur la 4e de couverture, ça fait sourire dans le livre aussi…jusqu’à ce qu’une nonne se fasse doigter dans son sommeil. Là, sincèrement, j’ai trouvé ça moche. Moche dans le sens que c’est quand même assez proche d’un viol (c’est un euphémisme). Et j’ai du mal à rire de ce sujet. Humour noir ou pas humour noir.



Mise à part cette scène qui m’a totalement déplu, j’ai quand même réussi à prendre un peu de recul. Le « vampire » de Juliette Bouchet est assez différent des autres mythes vampiriques. Si elle s’attache encore à Dracula, et ce n’est pas une mauvaise chose, elle crée une lignée « pure » avec des vampires nés vampires (et assez rares du coup) et une lignée plus corrompu composée des vampires transformés. Un concept qui change un peu de l’ordinaire et que j’ai trouvé intéressant.



Pour tout dire, son vampire tient un peu du Dracula de Mel Brooks si vous connaissez. Un réalisateur américain qui a tourné quelques parodies de grands mythes tout à fait réussies et convaincantes. Il en a donc fait une sur le vampire, Dracula Mort et Heureux de l’être, que j’aime beaucoup même si ce n’est pas mon préféré des trois que je connais.....https://pauseearlgreyblog.wordpress.com/2016/09/26/avant-jetais-juste-immortel-juliette-bouchet-parodie-vampirique/
Lien : https://pauseearlgreyblog.wo..
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Le Double des corps

Ce livre faisait parti de la petite liste mensuelle de livres qui m'intéressent à leurs parutions. Grâce à Babélio, j'ai pu le découvrir, je les en remercie.



Faire mon avis sur ce livre ne va pas être évident tant il m'a surpris.



Le résumé et la couverture m'ont tenté directement mais le contenu est, des plus, déstabilisant ! Encore aujourd'hui après cette lecture, un peu d'eau a coulé sous les ponts, je ne serai pas capable de vous dire mon ressenti.



Ce qui est certain c'est qu'elle ne laisse pas indifférent dès qu'on referme ces pages.



Notre héroïne Julia est une femme qui s'assume, elle aime le sexe et n'a pas froid aux yeux. Elle nous raconte sa vie, ses fréquentations, ses déboires.



C'est brut de décoffrage mais sans être vulgaire à proprement parlé, rien ne nous est fortement détaillé. Julia est franche et dit ce qu'elle pense, son vocabulaire est fleuri. Mais elle nous fait rire aussi sur ces anecdotes.



Elle nous raconte son ressenti sur ses relations, sur les évènements qui lui arrivent, sur les personnes qu'elle rencontre. On sent qu'elle s'assume mais en même temps est très fragile et naïve sur sa vision du couple.



On la voit perdre le sens des réalités, plonger dans la folie, où alors disons que l'on n'a absolument pas la même perception des choses. On sent la violence monter au fur et à mesure, Julia est d'abord naïve, passive et ensuite se rebelle. Puis dévoile une autre personnalité, à l'opposé de la première où la violence prend une part active dans sa vie.



Elle fait des choix des fois qui nous heurtent un peu, on a l'impression qu'elle gère ses problèmes avec désinvolture. C'est gênant par moment.



A la moitié du bouquin, on a droit à un revirement des plus surprenants. Je ne m'y attendais pas... Mes yeux se sont écarquillés et ne parlons même pas de la fin. Je ne peux pas vous dévoiler grand chose car sinon je vous donnerai trop d'indices.



C'est très troublant ce revirement ainsi que cette fin "boomerang" ... puis c'est fini ! On prend ça dans la poire sans comprendre totalement ce qui se passe. Le genre : bouche ouverte, bras ballant, se demandant ce qui nous arrive.



L'auteur a construit son récit sur des chapitres très courts, des bribes de la vie de Julia, comme des passages fugaces. Chaque chapitre porte un titre : souvent un prénom et relate ses brèves rencontres.



Ce livre est petit mais complexe, il dérange dans son histoire, dans sa narration. On reste à l'extérieur du récit et en même temps, on fronce les yeux sur les événements. Je crois que c'est totalement mort pour que j'explique tout ça !



Une lecture plutôt percutante, sans "chichi" ! Notre héroïne aime le sexe mais ramasse quand même pas mal de déboires. Elle se transforme (si je peux employer ce mot, ceux qui l'ont lu comprendront), à cause de ses relations elle devient quelqu'un d'autre.



Julia est trop complexe, trop différente. Une histoire, bizarre, décalée. Si je devais m'amuser à le cataloguer : un genre science fiction, contemporain, drame. Il paraît concret et en même temps on se dit totalement imaginé et non encré dans la réalité. PERTURBANT ! Un livre un peu ovni !!! Il sort de mes lectures habituelles.



On va dire un livre atypique, sombre, violent, loufoque... J'ai été très perturbée par la lecture, par Julia mais je suis contente de la découverte. Une nouvelle auteure française à suivre, je farde l'oeil ouvert sur ses prochaines parutions.
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Avant j'étais juste immortel



Il est très rare que je lise deux romans à la suite, du même auteur.

Mais la malicieuse Juliette Bouchet est l’exception qui confirme la règle.



Déjà son premier roman « Le double des corps » m’avait mis l’eau à la bouche. Son deuxième « Avant j’étais juste immortel », fut tout aussi léger, exaltant et fut pour moi très jubilatoire.



Il confirme aussi que l’auteure a du talent. Juliette m’a séduit une fois de plus, par sa spontanéité, son grand enthousiasme d’écrire et son impertinence qui ne la quitte pas.

Il y a aussi deux choses qui caractérisent cette belle auteure. C’est cette manière de saupoudrer ses récits d’une grande pincée d’érotisme, jamais vulgaire. Et c’est surtout c’est son humour grinçant et constant, avec lequel elle constelle ses romans, permettant ainsi de dédramatiser les situations à les rendre même cocasses et joyeuses.



Dans « Avant j’étais juste immortel », Juliette a repris, avec une grande maitrise, le « mythe des vampires », qu’elle a traité avec une belle autodérision et de l’insolence. Elle s’est faite une nouvelle fois narratrice et s’est glissée dans la peau de Raphaël, un très jeune vampire de quarante ans.

Raphaël, beau mec ténébreux, qui est de la descendance de Vlad III Barasab, de la dynastie Draculescu, mène une vie sobre et de reclus dans sa propriété du « Castelet ». Soucieux de pouvoir perpétuer sa race et son nom, Il a choisi de rester puceau en attendant de rencontrer la femme-vampire de sa vie.



Souffrant de plusieurs allergies, Raphaël s’est donné cette rigueur de garder un corps, le plus sain possible. Ce souci obsessionnel l’oblige donc à trouver une nourriture non polluée par toutes les saloperies et OGM que mangent les humains. Et cette mission est souvent périlleuse et aventureuse pour lui, en ce 21e siècle.

C’est donc dans les couvents que le jeune vampire ira très souvent chercher sa pitance, en croquant le cou fragile pour sucer le sang de jeunes nones, vierges et saines de corps comme d'esprit.



C’est au cours d’une excursion dans un hôpital, à la recherche de poches de sang avec son ami Sir Peter Robert, que les deux compères vont tomber sur l’éblouissante docteur Alma Pobeda.

Devant une aussi belle créature humaine, le choc émotionnel est tel que Raphaël s’évanouit. Il se réveillera plus tard dans une chambre de l’hôpital, dans le service d’Alma. La plantureuse docteur va s’occuper de lui de très très près, intriguée par les radios et le bizarre des analyses de sang de son patient.

Un patient pas tout à fait comme les autres, d’autant plus qu’il entre en grande érection à chaque fois qu’Alma pousse la porte de sa chambre.

S’en suivront alors et encore des situations invraisemblables et délicieuses, des quiproquos, où d’autres personnages et d’autres vampires farfelus envahiront la vie de Raphaël, désormais pétri d’amour.



« Avant j’étais juste immortel » est un roman sang pour sang naturel et très euphorisant,

Il m’a apporté une grande lame de fraicheur et cela fait un énorme bien en ces temps si moroses.



Un grand merci à vous Juliette Bouchet !

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Avant j'étais juste immortel

Un jour que j’étais entre deux livres comme on est entre deux eaux, j’ai rencontré les mots de Juliette Bouchet. J’avais besoin d’un sursaut ou d’un aiguillon. De quelqu’un qui réveille. J’avais envie d’insolence, d’impertinence et de malice.



Le monde est bien trop grave pour qu’on le prenne au sérieux et pour qu’on reste polis. On oublie parfois qu’on lit et qu’on écrit pour le fun. J’ai feuilleté des pages, son premier roman le Double des corps, un truc du ventre, un truc qui m’a pris à la gorge aux premiers mots. Une intensité, quelque chose d’une franchise qui m’a scotché. J’ai commandé le second, Avant j’étais juste immortel (publié chez Robert Laffont en 2016). Parce qu’il était irrévérencieux dès les premières lignes et m’a fait marrer. Parce que c’était du champagne et de l’audace. Et qu’au moment où je l’ai lue, je m’ennuyais un peu. Elle m’a tiré de ce vague à l’âme. Je l’ai adorée pour ça.



Raphael rentre chez lui dans une jolie maison façon château gothique au bord de la mer. Lui, c’est un vampire sans histoires. Il se rend compte que quelqu’un s’est introduit chez lui. Il s’agit du vieux Peters, propriétaire légitime des lieux qui ressemble comme deux gouttes d’eau au Dumbledore de Harry Potter (on le surnommera la plupart du temps ainsi). Ils se bagarrent et il transforme le vieil homme qui devient son compagnon. Il doit lui apprendre à se nourrir. Ensemble ils se mettent en quête de sang bio, à une époque où les humains ingèrent des tas de saloperies et des antibiotiques qui, bien souvent, rend leur sang impropre à la consommation.



« C’est génial ! C’est complètement barré. », me suis-je empressé d’écrire à l’auteure dans ces messages intempestifs que mon enthousiasme m’incite à écrire parfois. Ça m’a fait penser aux Monty Pythons ou à Twilight sous amphètes. Juliette Bouchet ne respecte rien, décrivant la manière dont les compères vont se nourrir dans les couvents ou dans les hospices (pour avoir du sang de l’ancien temps, gardant encore les traces d’un mode de vie sain). Il a un côté garnement ce roman qui m’a infiniment plu, un sourire permanent. Il n’était pas rare que j’éclate de rire ou que je me fende d’un « oooooh » un brin choqué mais ravi. Parce qu’il y a de l’audace et de la satire, un regard, certes malicieux mais très profond, très acéré sur les déviances de notre modernité.



Voyez-vous, Raphael est un pur. Il n’est pas un vieux vampire (il a 40 ans) mais il est toujours puceau car il a voulu se préserver des affres de la passion. Il vit sa vie en demeurant profil bas, en ne faisant pas de vagues. Il est pourtant issu d’une lignée absolument illustre comme on l’apprendra plus tard. Mine de rien, Juliette Bouchet réinterprète toute la mythologie vampirique avec sa gouaille et son insolence à elle. Comme ça, en passant, l’air de rien. Et vous vous dites « mais…mais… elle me refait Dracula, non ? ». Ben oui. Et le pire c’est que tu ne l’as pas vue venir et que ça te donne un sourire encore plus large encore.



Car voilà, Raphael le chaste, à la suite d’une entourloupe destinée à piquer du sang dans un hôpital, va tomber sous le charme d’une doctoresse sublime (Alma Podeba), qui va sacrément le troubler. Il a beau résister, le désir est là, et ça le chamboule un brin.



Mais quel délice, ce roman ! Les registres qui se mélangent, le classique et l’argot, le rythme qui vous emporte comme du Mozart, cette impression de reprendre le livre à chaque fois comme une récréation, avec la joie fébrile de se demander ce que Juliette va bien pouvoir inventer au chapitre d’après. La suivre. Et se sentir bien dans son sourire et dans sa lucidité. Dans son plaisir d’écrire qui éclate à chaque page.



Parce que ça sonne juste, parce que ça questionne tous les travers de notre modernité, la malbouffe, tout ce qui nous empoisonne, notre quête de pureté, notre envie de retour aux sources. Même les vampires sont déboussolés, comme le frère de notre héros qui se chope toutes les MST possibles et imaginables et doit en subir les conséquences pour l’éternité.



Je me suis mis à aimer cette manière de mettre un sourire sur nos turpitudes. En fait, je suis même tombé amoureux de ça. Juliette Bouchet, de ce que je connais et de ce que j’ai aperçu d’elle, m’a toujours irrésistiblement fait rire. De ses statuts sur les réseaux sociaux. Ce qui m’a poussé vers elle, c’est ça. Ce sentiment de se dire qu’elle est géniale cette fille. C’est aussi simple que ça. Rien ne m’obligeait à lire ce roman, paru il y a deux ans, les bouquins plus pressants s’entassent autour de mon bureau et rétrécissent la pièce façon « écume des jours ». Mais je n’avais pas souri autant devant un roman depuis un moment. J’en avais besoin, de retrouver, juste ça, le plaisir de succomber au charme d’un livre. Pas parce qu’il sort, pas parce que je l’ai promis. Juste parce qu’il était ce dont j’avais envie. Je me suis accordé ce plaisir que j’avais un peu perdu de vue. Le chocolat qu’on prend alors qu’on est au régime. Rien n’est plus délicieux que ce genre d’incartade.



Je n’ai pas envie de le finir. J’ai ce réflexe puéril, arrivé au bout d’un livre que j’ai aimé, à le prolonger encore un peu. Un jour ou deux. Encore un week-end à se dire que ces personnages vivent encore en soi. S’émerveiller de la rencontre avec un auteur. C’est une bouffée d’air frais, de drôlerie, d’audace et de spontanéité, de fraicheur. C’est extrêmement bien écrit, avec la sincérité d’un cœur qui ne s’interdit rien, avec cet irrespect et cette insolence, ce quelque chose de l’enfance et de sa lumière que Juliette a conservé dans ses mots. Tout ça m’a infiniment touché.



J’ai eu le sentiment de jouer avec elle, de m’amuser avec elle, de la suivre dans ces folles aventures ou la réalité bascule et où l’extraordinaire existe, mâtiné de cette ironie qui salue l’horreur d’un haussement d’épaules et renvoie la réalité à sa triste grisaille. Elle m’a donné le sourire, Juliette Bouchet, comme une rock star ou une caricature de Charlie hebdo. Elle m’a rappelé toute une tradition de sales gamins que j’aime tant et dont je suis.



Qu’elle en soit remerciée.
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Avant j'étais juste immortel

Chronique de Melisande



Avant j’étais juste immortel est un roman assez surprenant. Je ne connaissais pas du tout l’auteure et je vous avoue que la 4e de couverture m’avait assez intrigué. Cela pouvait être amusant et j’étais donc assez curieuse de voir ce que ça allait donner.



Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit sans pour autant dévoiler tout de l’intrigue d’autant que les événements arrivent assez vite, notamment la rencontre entre Raphaël et Sir Roberts qui a lieu dès le premier chapitre.



Avant j’étais juste immortel est un roman assez court, moins de 200 pages, et je vous avoue que j’ai trouvé ça dommage qu’il ne soit pas plus long tant j’étais prise par les événements. Cela se lit sans fin et c’est très prenant. L’action est omniprésente même si on n’est pas dans l’action pure et dure avec de l’adrénaline, ce n’est pas le sujet, mais on ne s’ennuie pas un instant car il se passe toujours quelque chose.



Les dialogues entre Raphaël et Sir Roberts sont aussi mémorables. C’est vraiment très drôle et décalé et quand la famille de Raphaël va s’en mêler, cela donne quelque chose d’épique. Je n’en dirai pas plus pour éviter tout spoiler mais il y est question d’un écureuil… pour ceux qui l’ont déjà lu, je pense que vous saurez à quoi je fais référence. Pour les autres, je vous invite vivement à lire ce livre ! Je vous avoue que parfois je me demandais bien ce que j’étais en train de lire, ce n’est absolument pas sérieux, et pourtant…



Le côté humour est très présent c’est indéniable mais c’est bien plus que ça, ce qui fait de Avant j’étais juste immortel un roman très intéressant que je vous conseille de lire. Ce n’est pas un livre fantastique à proprement parlé, certes, il est question d’un vampire, mais comme pour Les Radley, ce n’est qu’un prétexte pour aborder d’autres sujets, comme l’amour et la malbouffe, critiquer la société, etc. Tout ça est bien amené, le fait que Raphaël ne puisse pas boire le sang de n’importe qui à cause de ce que les humains ingèrent, tels les Mcdo et autre malbouffe. C’est toute une stratégie qui se met donc en place et aujourd’hui c’est bien plus compliqué qu’il n’y paraît.



Mais en plus de tout cela, on a aussi une histoire familiale des plus compliquées en lien avec leur condition de vampires qui ajoutent une autre intrigue à ce récit mais quand on voit les membres qui la composent, on comprend pourquoi Raphaël vit loin et seul à la base parce qu’ils sont spéciaux… La scène à l’hôpital où on les rencontre pour la première fois est juste énorme… Mais comme d’habitude, je n’en dis pas plus pour éviter tout spoiler. J’espère que cela vous donne néanmoins d’en savoir plus !



L’écriture de l’auteure est très agréable à lire et fluide. le ton est léger et humoristique si bien que les pages défilent en un rien de temps. Mais si l’histoire n’était pas aussi prenante, il ne se lirait pas aussi bien, même si le style est très intéressant.



En bref, Avant j’étais juste immortel est un roman qui m’a beaucoup plu. Le ton est sur l’humour mais ce n’est pas pour cela qu’il n’y a pas de réflexions derrière ce qui rend le tout très intéressant. Les personnages sont attachants et sympathiques et nous propose une drôle d’histoire pleine de rebondissements. A découvrir !




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Avant j'étais juste immortel

Voilà un court roman tout à fait jubilatoire !

Je ne suis pas un adepte des histoires de vampires et, bien au contraire, cette "mode" m'agace un peu. Mais Juliette Bouchet explore un côté tout à fait nouveau et étonnamment "frais" du genre : ses vampires sont terriblement humains, dans leurs préoccupations quotidiennes, surtout alimentaires.

Finalement, c'est un roman léger, qui se lit très vite et dont on ressort le sourire aux lèvres, comme d'une délicieuse comédie familiale. Certes, certaines situations sont quelque peu caricaturales, mais toujours au service d'un récit rythmé, animé et amusant. Alors ne boudons pas ce plaisir !
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Le Double des corps

*"ille" : pronom utilisé pour parler d'une personne de genre neutre ou différent du féminin et/ou du masculin.



L'auteur peint un portrait très cruel de la société actuelle, d'une cupidité qui n'est égalée que par la violence qui s'empare de Julia, et qu'ille déversera sur ceux qui croiseront sa route.



La vie n'épargnera rien a notre "héro(ïne)" qui perdra toute foi en la gente masculine, ce qui causera d'immenses traumatismes et la poussera à commettre plusieurs crimes, qu'ille perpétrera avec un détachement renforcé par le vocabulaire cru et décomplexé choisi par l'auteur.



Femme perdue et désabusée, elle est devenu un "produit qui a sa place sur le marché" comme ille le dit, donc un résultat de la société de consommation où la sexualité féminine n'existe que pour satisfaire le plaisir masculin. De ce fait, et après avoir détruit toute possibilité de vivre dans cette société en tant que femme, ille va progressivement glissée dans un corps et un esprit différent : celui d'un homme.



Ayant fini sa "métamorphose", elle va reprendre une vie dans la société qu'ille avait délaissé et qu'ille considère avec un nouveau regard mais pas forcément meilleur. Alors refera-t'ille les mêmes erreurs maintenant qu'ille est en position de "sexe fort" ? Sera-t'ille pire ou meilleur ? Se laissera-t'ille à nouveau dévorer par cette société consumériste ?



L'auteur explore le sujet du changement de sexe pour montrer la fragilité du lien qui existent entre les genres lorsque l'un d'entre eux est en position de force. Elle montre comment l'on traite une femme qui fait tel ou tel choix et qu'elle regard on porte sur un homme qui fait ces mêmes choix.



Le thème de la transsexualité est très bien abordé, que ce soit le changement psychologique progressif du personnage principal(e) ou du contraste qu'il offre au lecteur pour mettre en lumière des inégalités de tout les jours.



Car la plupart des personnages du roman confondent le sexe et l'amour, et la majorité des personnages masculins déguisent l'un en l'autre pour assouvir un besoin éphémère que la société crée pour eux. Ce qui montre un abrutissement des populations et une soumission forcée des femmes à devenir de jolies "poupées" destinées au seul plaisir des hommes, qui sont quant à eux, conditionnés pour devenir des produits rentables et sans coeur.



Notre héro(ïne) se sent comme dans une cage d'où elle ne trouve pas d'échappatoire et le fait qu'ille soit progressivement amenée à devenir un homme, n'est pas là pour montrer qu'ille devient folle, mais pour appuyer sur le fait qu'ille n'arrive pas à s'intégrer si ille ne suit pas les règles injustifiables de l'échelle de valeur mis en place dans notre société; qu'elle soit une femme ou une personne trans.



Et lorsqu'ille prend la décision de devenir un homme comme la société le préconise, ille fait du mal aux personnes qui l'entourent et devient un monstre qui connaîtra une fin tragique et qui apparaît au final comme la seule justice de toute l'histoire.



Cependant je ne pense pas que l'auteur prône la punition violente et physique comme seule justice valable, car même si c'est cela qui fait acte d'égalité dans le roman, c'est par cette même violence que survient la déchéance de la société et les tourments que subissent les femmes. Peut-on pour autant dire que le livre prône l'anarchie ?...(Suite sur le blog)
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Le Double des corps

Grâce à Babelio, j'ai pu découvrir ce premier roman de Juliette Bouchet.



"Julia, sublime trentenaire spontanée et rêveuse, raconte ses rencontres amoureuses sans tabou. Accumulant les échecs et les désillusions, elle va peu à peu perdre contact avec la réalité et commettre un crime."



A la lecture de ce synopsis, j'étais très curieuse de lire ce roman.

J'enchaîne les premiers chapitres en attendant impatiemment que l'intrigue commence... Un début d'intrigue apparaît à près de la moitié du roman! Autant dire que les "préliminaires" étaient longs, trop longs à mon goût!



Puis l'intrigue se poursuit avec un fil conducteur très fin voire inexistant par moment (je me suis souvent demandée "quel est le rapport avec l'histoire?" ou "qu'est ce que ça nous apporte de savoir cela?" tout comme la majeure partie des "préliminaires"!)

Au final, l'histoire tiendrait en 3 à 4 chapitres, tout le reste n'est que broderie et n'apporte rien à l'intrigue.



J'ai été déçue par ce roman, trop de blablas, une écriture désorganisée, fouillie, un langage oral retranscris qui nécessite parfois une relecture ("plus": pluS ou ne... plus?)



En conclusion, je ne recommanderai pas la lecture de ce roman mais ne reste pas hermétique à la lecture d'un deuxième roman, plus mature peut-être, de l'auteure.
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Chants d'amour, tome 2 : Le secret

Le concept est simple et forme un savoureux cocktail. Il m’a complètement séduit.

« Chants d’amour » est divisé en quatre tomes qui regroupent quatre nouvelles écrites par huit auteurs et autrices différentes.



Le premier tome est titré « La rencontre », le deuxième « Le secret », le troisième « Clash » et le quatrième étant titré « (Happy) end ». Il est nécessaire, bien sûr de les avoir tous et de tous les lire, pour comprendre les nouvelles.

Ce sont quatre histoires d’amour sur le thème du coup de foudre et de la discorde, chacune écrite à quatre mains, par un binôme auteur / autrice, dont l’un ou l’une commence le récit et dont l’autre en écrit une suite. Chacun.e mettant en valeur un des personnages de l’histoire initiale, en y ajoutant aussi son propre style et en veillant à une belle continuité et harmonie.



La première histoire « Nerver gotta Let you down » brillamment commencée par Fanny Salmeron, que j’ai découverte à l’occasion et continuée par Arnaud Le Guilcher, un romancier que j’ai aussi découvert et apprécié.

Eva est une jeune fille de seize ans qui s’ennuie dans le camping où elle accompagne ses parents tous les ans. Plus intéressée aux jeux qu’aux garçons, elle va cependant rencontrer Sacha. Les deux jeunes gens seront attirés l’un vers l’autre.

Cette rencontre est-elle un hasard ? ou est-ce le plan diabolique, d’un pacte que Sacha a signé avec un groupe de jeunes gothiques désœuvrés ?

Mais le jeune homme tombe amoureux d’Eva et son challenge sera très dur à relever...



La deuxième histoire « Near love expérience » est commencée par Denis Parent, bien imaginatif et continuée par Claire Barré.

Claire qui fut vraiment très inspirée, par ce récit bien « alambiqué », par ce voyage traumatisant pour les deux personnages du roman. L’auteure était dans son élément.

C’est l’histoire de Simon Sorreau qui s’écroule d’un infarctus dans un jardin. Marie Sherrer, une ravissante chirurgienne, qui passait à ce moment, le sauve in extrémis. Elle l’opère en lui implantant un cœur artificiel et disparait.

Simon va alors bientôt voir d'étranges scènes où il se retrouve à vivre dans la peau de la chirurgienne qui l’a sauvé. De désagréables sensations vont voir le jour, comme lorsque Simon va sentir les coups que Marie reçoit de son mari violent et jaloux.

Mais ce phénomène prend de l’ampleur lorsque Marie apprend à Simon qu’elle a la sensation aussi de vivre en lui, qu’une permutation extraordinaire s’est opérée. Les deux amants vont finalement se retrouver. Leur rapprochement charnel va se révéler fascinant et très déstabilisant aussi.

Et leur vie sera totalement bouleversée...



La troisième histoire « Les tourtereaux du 127 ». Elle est commencée par Anna Rozen et continuée par Charles Berberian, excellents et bien en phase tous les deux.

Cette fiction raconte la rencontre entre la jolie Elvire, qui s’ennuie dans la vie et dont son appartement vient de prendre feu et Vladimir son voisin, un garçon très doux, très attiré par la jeune femme.

Par un concours de circonstances, ils se retrouveront tous les deux, dans un groupe de vieilles personnes, pour des vacances au Guatemala….

Elvire, qui est plus dans la dynamique, commence fermement à s’ennuyer parmi ces vieux qui la regardent parfois avec convoitise. Tandis que Vladimir, plutôt lymphatique, ravi de la compagnie de son amour, n’est pas affecté par ce manque d’activité, dans cet hôtel perdu au milieu de rien.

Le couple éclatera...



Enfin, la quatrième histoire « Zigzags » est commencée par Jérôme Attal et est continuée par la truculente Juliette Bouchet, que j’ai découvert grâce à ces présents « Chants d’amour ».

Dans cette fiction légère et moelleuse à lire, Victor Aumont, célibataire a un grand projet. Celui d’ouvrir une pâtisserie, au cœur de Paris, pour vendre sa spécialité ; des éclairs en forme d’éclair.

Un jour, son ami d’enfance, un joueur de poker, lui parle qu’un organisateur mystérieux. Celui-ci recherche un cuisiner pour faire un gâteau à l’occasion d’une soirée privée. Ce sera bien payé.

C’est ainsi que Victor se retrouve les yeux bandés, dans une voiture qui l’amène à cette soirée.

II sent à ses côté une présence, celle d’Olympe, une femme qui a aussi les yeux bandés. Chacun fera la connaissance de l’autre. Victor append qu’Olympe est la fille qui sera dans le gâteau. La soirée s’annonce très spéciale !

Le choc sera terrible, lorsque Victor ayant terminé son gâteau, découvrira la beauté d’Olympe lorsqu’elle entra dans la grosse pâtisserie.

Victor va tomber vite amoureux. Et c’est aussi à ce moment que les ennuis commenceront.

Olympe ne sera pas en reste d’ailleurs. Car la belle se révèlera plus mystérieuse et plus secrète que Victor ne le pensait.

Suite à un grave incident qui s’est produit à une de ces soirées, Olympe disparait…



Jérôme Attal, un auteur que je découvre, alterne l’écriture de ce récit avec Juliette Bouchet. Il est plein de verve et plein d’humour.

Quant à Juliette Bouchet, est m’a semblé encore très inspirée, avec toujours cette belle énergie à raconter. Elle excelle dans les bons mots, dans la répartie qui fait beaucoup sourire.

Mais le style si plaisant de l’épisode II changera de ton à l’épisode IV.

L’auteure terminera cette belle histoire d’amour, avec un style plus lyrique et poétique.

S’attardant sur les états d’âme de Victor, sur le manque sidéral créé par l’absence d’Olympe. Un homme qui ne peut se résoudre à oublier son amour perdu.

La fin sera bouleversante.

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Mon cœur vient du désert d'Atacama

Avec « Mon cœur vient du désert d'Atacama », Juliette Bouchet, dont j’ai lu tous ses livres, signe un remarquable roman. Et j’ai perso beaucoup aimé.

Un roman audacieux de science-fiction, construit intelligemment et écrit d’une grande maitrise.



Même si le style de l’auteure s’est appesanti avec cette histoire post-apocalyptique, son écriture est toujours aussi cash et les réparties et les dialogues restent aussi incisifs et percutants. Ils font à la fois sourire et réfléchir sur la condition de l’homme.

Il m’a semblé, à mon grand plaisir, que Juliette Bouchet a travaillé plus en profondeur son histoire et s’est documentée pour la rendre plus crédible sur la technologie de pointe et dans la psychologie des personnages.

Et c’est très réussi.



L’histoire de passe dans les ruines d’un après monde, où un évènement terrible a contraint une poignée d’humains et leurs robots humanoïdes à vivre dans un bunker, au centre sous-terrain de Black Berry.

L’auteure, en défenseur de la nature et de l'environnement, reprend son thème favori celui de l’écologie et du devenir de notre planète. Elle s’est faite accusatrice en nous interpellant sur la maltraitance que l’homme inflige à la nature sans prendre une réelle conscience, que c’est l’humanité entière et son avenir qu’il met en danger.



Dans ce bunker, survivent un chercheur et trois générations de femmes ; Ania la grand-mère qui n’a jamais su donner une once d’amour à sa fille Phaedra. Phaedra, mère elle-même de Bellone. Une mère qui a eu beaucoup de difficulté à aimer sa fille et qui est dans une constante rivalité avec sa propre mère.

Et dans ce huis clos, les conflits générationnels seront inévitables presque explosifs.



Juliette excelle avec le thème de la famille et de cet héritage transgénérationnel que chacun porte parfois comme un fardeau. Avec ces « répétitions » faites de génération en génération. Et il est nécessaire parfois de casser la chaine enfin d’arrêter ces malédictions. Ce mal d’être qui crée un désert balayé par des rancœurs, de la souffrance et où les sentiments d’amour n’ont plus leur place.



Juliette Bouchet, autre que le comportement humain, s’est aussi attardée sur ces robots humanoïdes dernière génération, qui côtoient les humains et qui semblent d’une supériorité intellectuelle. Et qui pourraient même être dangereux pour les hommes, ceux-ci restant limités dans leur intelligence et fragilisés par leurs sentiments.

Des Artilects (artificial intellect) qui, équipés d’une technologie « deep learning », se comportent souvent comme des humains.



Le « deep learning » n’étant pas une invention de l’auteure, mais une vraie avancée technologique, c’est un type d'intelligence artificielle qui est en constant apprentissage. Il fut conçu par des scientifiques, il y a plusieurs dizaines d’années.

Déjà en 1943, Alan Turing, le mathématicien de génie dont ses travaux avaient permis de déchiffrer les codes nazis, émettait la possibilité de créer une telle intelligence artificielle.



J’ai trouvé la fin du roman très originale. Juliette Bouchet s’étant refusée à la récurrente victoire des machines, comme nous la trouvons dans beaucoup de romans. Elle termine son histoire sur une note très d’optimisme où les humains et les robots humanoïdes trouvent un accord, une alliance, une « connexion » pour créer un nouveau Messie hybride.

Cybèle, sera celle qui construira un meilleur et nouveau monde.



« Mon cœur vient du désert d'Atacama » est un roman intense, fascinant qui m’a tenu en haleine jusqu’au bout. C’est aussi un roman futuriste où les androïdes ont une âme et nous donnent une leçon d’humilité.

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Chants d'amour, tome 4 : (Happy) end

Le concept est simple et forme un savoureux cocktail. Il m’a complètement séduit.



« Chants d’amour » est divisé en quatre tomes qui regroupent quatre nouvelles écrites par huit auteurs et autrices différentes.

Le premier tome est titré « La rencontre », le deuxième « Le secret », le troisième « Clash » et le quatrième étant titré « (Happy) end ». Il est nécessaire, bien sûr de les avoir tous et de tous les lire, pour comprendre les nouvelles.

Ce sont quatre histoires d’amour sur le thème de la discorde, chacune écrite à quatre mains, par un binôme auteur / autrice, dont l’un ou l’une commence le récit et dont l’autre en écrit une suite, chacun.e mettant en valeur un des personnages de l’histoire initiale, et en y ajoutant aussi son propre style.



La quatrième histoire « Zigzags » est commencée par Jérôme Attal et qui est continuée par la truculente Juliette Bouchet, que j’ai découvert grâce à ces présents « Chants d’amour ».



Dans cette fiction légère et moelleuse à lire, Victor Aumont, célibataire a un grand projet. Celui d’ouvrir une pâtisserie, au cœur de Paris, pour vendre sa spécialité ; des éclairs en forme d’éclair.

Un jour, son ami d’enfance, joueur de poker, lui parle qu’un organisateur mystérieux. Celui-ci recherche un cuisiner pour faire un gâteau à l’occasion d’une soirée privée. Ce sera bien payé.



C’est ainsi que Victor se retrouve les yeux bandés, dans une voiture qui l’amène à cette soirée.

II sent à ses côté une présence, celle d’Olympe, une femme qui a aussi les yeux bandés. Chacun fera la connaissance de l’autre. Victor append qu’Olympe est la fille qui sera dans le gâteau. La soirée s’annonce très spéciale !



Le choc sera terrible, lorsque Victor ayant terminé son gâteau, découvrira la beauté d’Olympe lorsqu’elle entra dans la grosse pâtisserie.

Victor va tomber vite amoureux. Et c’est aussi à ce moment que les ennuis commenceront.

Olympe ne sera pas en reste d’ailleurs. Car la belle se révèlera plus mystérieuse et plus secrète que Victor ne le pensait.

Suite à un grave incident qui s’est produit à une de ces soirées, Olympe disparait…



Jérôme Attal, un auteur que je découvre, alterne l’écriture de ce récit avec Juliette Bouchet. Il est plein de verve et plein d’humour.

Quant à Juliette Bouchet, est m’a semblé encore très inspirée, avec toujours cette belle énergie à raconter. Elle excelle dans les bons mots, dans la répartie qui fait beaucoup sourire.

Mais le style si plaisant de l’épisode II changera de ton à l’épisode IV.

L’auteure terminera cette belle histoire d’amour, avec un style plus lyrique et poétique. Juliette s’attardera sur les états d’âme de Victor, sur le manque sidéral créé par l’absence d’Olympe.

Un homme qui ne peut se résoudre à oublier son amour perdu.

La fin sera bouleversante.

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Le Double des corps

Comment pourrais-je définir l'écrivaine Juliette Bouchet ?

Effrontée ? Désarçonnante ? Insubordonnée ? Un peu tout à la fois…



Dans tous les cas, son premier roman « le double des corps » m'a un peu déstabilisé par son style d'écriture transgressive, crue, mais adoucie par le naturel de l'auteure et surtout par la bonne dose d'humour qu'elle y distille.

Dans ce roman, Juliette a laissé balader sa plume très légère, au grè de ses fantaisies. Avec elle ça passe ou ça casse. Perso j'ai bien apprécié cette galerie de portraits très loufoques et insolites.



L'histoire délirante de la vie décousue de Julia. Julia est décrite comme être une « mini bombasse » d'une trentaine d'années, superbe, sensuelle, amoureuse, séductrice. Qui présente une similitude troublante avec Juliette, l'auteure de ce roman. Mais la ressemblance s'arrête là !

La jeune femme du roman qui semble affamée de plaisirs charnels, accroc d'amour et de sexe, va faire des rencontres, parfois sans lendemain, avec des hommes et plus tard avec des femmes de tous horizons et univers.



Mais « La vie n'est pas un long fleuve tranquille ». Julia la déjantée, Julia un peu paumée, Julia la déçue de la vie, avec sa rencontre avec Clément, un ami d'enfance, va « péter un câble » et commettre l'irréparable.

Pour elle commence alors la fuite, une cavale éperdue pour ne pas se faire arrêter des horreurs qu'on l'accuse.

Elle devra même changer de sexe et changer de nom pour ne pas être confondue, ni que sa vraie identité soit découverte. Pour Julia ou plutôt Jules, une nouvelle vie commencera, qui lui réservera encore beaucoup d'aventures mouvementées et toxiques.



Le dernier chapitre, portant le titre de « Clémentine », est écrit intelligemment. Son seul « coup de feu », nous fait faire un grand bond en arrière, irréaliste, c'est-à-dire au milieu du livre. Et j'en fus agréablement surpris.



Juliette Bouchet m'a semblé se délecter à s'être glissée dans la peau d'un homme, en essayant d'imaginer les fantasmes qui peuplent son esprit.

Mais la piquante auteure s'interroge et nous interroge par la même occasion, sur la complexité des êtres humains, sur l'identité que la Femme et que l'Homme ont chacune et chacun à vivre et sur les difficultés rencontrées dans leur vie sentimentale et sexuelle.



C'est un très joli roman, mais qui peut être déroutant à lire pour certaines lectrices ou certains lecteurs.

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Avant j'étais juste immortel

Quel talent ! C'est le deuxième roman de Juliette Bouchet, et c'est mon deuxième coup de coeur de cette auteur ! Une réussite surprenante et pimentée par un humour noir délicieusement transgressif.



Comme dans son premier roman, l'auteur nous surprend tout au long du roman, on part sur une histoire mais qui se dévoile et s'épanouie et complexifie la psychologie de ses personnages et son intrigue, jusqu'au final qui clot magnifiquement ce tourbillon euphorique et émouvant.



Mais n'allait pas penser que l'histoire se concentre sur un aspect très sérieux du mythe du vampire...Pas vraiment ! Il y a un écureuil vampire ! Pour vous dire le niveau d'autodérision du roman sur son sujet.



L'humour est pourtant très important et presque sérieux par moment puisque l'on aborde des thèmes assez graves tel que la mort, la santé, la morale, le sexe, l'autisme...etc. Et ce juste dosage entre burlesque et dramatique donne une oeuvre absolument parfaite.



Juliette Bouchet a un style inimitable, c'est fort, c'est drôle, c'est cru, en un seul mot c'est sublime. L'impertinence du narrateur donne le ton dès l'incipit et nous plonge dans un moment merveilleusement intrépide mais toujours très intimiste.



Même dans cette univers déjanté, j'ai été ému aux larmes par le personnage d'Otto, qui vient comme un alien dans cette histoire mais qui apporte une touche d'émotion et de sensibilité au roman.



Enfin bref...Un énorme coup de coeur, une oeuvre parfaitement maitrisée du début à la fin, un bouleversement littéraire émouvant et délirant. Une auteur à suivre, qui laissera sa patte dans le sillon de la littérature française.
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Avant j'étais juste immortel

Oubliez tout ce que vous avez pu lire sur les vampires. Juliette Bouchet apporte du sang neuf à nous mettre sous la dent. C'est un livre pas très sérieux qui met le projecteur sur des sujets néanmoins d'actualité et d'envergure. Des travers et des paradoxes de notre société que l'auteur aborde sans détour et avec beaucoup d'humour.



L'écriture est en deux tons, gothique et somptueuse, acérée et décadente. On s'amuse, on se gausse des clichés rencontrés. Raphaël est un personnage original, solitaire quand il décide de Transformer Roberts comme homme de compagnie. On suit le chemin de son initiation jalonnée d'embûches dans une ambiance truculente et survoltée. Les dialogues sont croustillants, beaucoup de références donnent du chien, du vivant à cette intrigue succulente. On fait la rencontre de la famille de Raphaël, déjantée. On succombe aux désarmantes et insolites histoires d'amour.



On s'amuse, on sourit beaucoup et on rit même parfois à gorge déployée, parce que c'est juste irrésistible et drôle. Les situations sont renversantes à tout point de vue, c'est direct et sans tabous.



L'auteure a réussi à me convaincre avec un bon coup de dépoussiérage sur le mythe des descendants de Dracula. Vous devriez vous régaler !
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Le Double des corps

Je tiens tout d’abord à remercier le site Babelio et les éditions Robert Laffont pour ce partenariat, une surprise imprévue qui m’a grandement fait plaisir.

Si ce livre m’a intéressée dés le premier coup d’œil, c’est par sa quatrième de couverture. On ressent déjà le style vif et piquant de l’auteure, qui va nous suivre et nous entraîner tout au long du récit.



Comme vous l’aurez sûrement compris, ce livre nous dévoile les appétits et les expériences sexuels d’une femme. Mais il ne faut pas rechercher dans ce livre finesse et délicatesse dans les termes ou les gestes, car l’auteure offre une approche plus directe, plus piquante, et je pense que c’est un style qu’il faut apprécier dans la vie courante si on souhaite pleinement le savourer ici.

Le début commence sur les chapeaux de roues, avec des dialogues intenses au répondant développé des deux côtés. Pour tout vous dire, j’ai été comblée de découvrir une œuvre où on ne tergiversait pas sur le sujet, où à l’inverse les personnages vont droit au but dans leurs mots ou leurs gestes. Malgré un relâchement de l’intensité vers le milieu du récit, où la psychologie prend davantage le pas sur l’humour, on retrouve avec plaisir le caractère franc et innocent de l’héroïne à la fin du livre. Du moins jusqu’au mot final…



Nous découvrons donc Julia, une bombe sexuelle à la libido forte développée mais ses échecs répétés auprès de la gente masculine va la conduire à des actes extrêmes. Pourtant, elle se livre au lecteur sans ambages, avec une force et une innocence profondes dans les sentiments, si bien qu’on ne peut que se sentir proche d’elle, même si nous ne sommes pas totalement en accord avec ses actes.

La ressemblance entre le prénom de l’auteure et celui de l’héroïne éveille naturellement des questions sur les similitudes entre les deux femmes, on s’interroge sur la part de la réalité dans la fiction (même si on devine que Juliette Bouchet n’est pas aussi extrémiste que son personnage).



Vous l’aurez compris, le style de l’auteur est fort direct, piquant, vif et entraînant. Vous devez trouver que je radote, mais c’est pour moi la force majeure du livre alors j’insiste dessus.

Il ne faut vraiment pas redouter de se lancer car, si le style est entraînant, la taille du bouquin et les chapitres courts contribuent à une lecture rapide. Il se lit sur même pas deux jours, c’est rapide, c’est excellent.



Pour finir, je souhaiterai ajouter que ma mère, qui n’est pourtant pas une lectrice assidue comparée à moi (elle doit lire une dizaine de livres sur l’année quand j’en lis une centaine, et encore c’est parce que je les lui mets de force dans les mains), a été enchantée par la quatrième de couverture, a voulu lire le bouquin et l’a finalement dévoré en deux jours. Elle qui est pourtant difficile à combler, elle a adoré ! Je crois que cette appréciation vaut toutes les chroniques…



En conclusion, un livre très entraînant où s’envolent préjugés et tergiversations. Ce récit nous livre la personnalité d’une femme constamment plongée dans le doute et les échecs. Le rire, le dégoût, la pitié, on ne reste pas indifférent, c’est un bijou d’émotions franches dévoilées avec brutalité. Un livre qui frôle le coup de cœur, une auteure que j’aurai plaisir à lire, relire, découvrir de possibles futures oeuvres.
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