Juliette Drouet

Au travers de ces mille et une lettres d'amour écrites par Juliette Drouet à Victor Hugo de 1833 à 1883, on est témoin de leur amour ...

Passionnel ? oui, certes ! Je reprends les mots de Juliette : " Vous m'avez rendue bien heureuse cette nuit, je n'aurais eu aucun regret, aucun désir à former si elle avait pu se prolonger autant que ma vie..."

Possessif ? oui ! Beaucoup trop ! : " Vous voyez bien que vous m'avez oublié. Vous êtes allé vous promener sans moi, sous prétexte que vous travaillez ... Prenez garde, ma belle lumière, qui marchez sans votre ombre (càd sans la femme qui vous aime) "

Obsessionnel ? oui ! " Maintenant que je sais tout ce que notre position a de gangrené, c'est à moi d'arrêter les progrès du mal en coupant à travers mon âme et ma vie, pour sauver ce qui peut encore être sauvé de vous et de moi "

Ravageur ? oui ! Juliette pensera de nombreuses fois au suicide, elle est au désepoir : " Moi pendant ce temps, je souffre, je souffre de douleurs qui n'ont aucun nom, aucune qualification dans la langue humaine, parce que ce n'est ni le corps ni l'esprit qui souffrent, c'est l'âme, c'est la vie.

Eternel ? oui ! Pendant 50 ans ses lettres ont toujours la même ferveur : " je ne te donne rien puisque tu as tout "

Ce livre est un petit trésor à l'état brut !

Hugo m'a toujours tapé sur les nerfs ; je le remercie de me permettre encore une fois de consolider mon opinion à son sujet. Un style épistolaire bâclé, sans souffle, à la pensée creuse et potentiellement dégénérée. Reste le témoignage historique d'une personnalité qui a participé à une grande part du destin du XIXe siècle.

Ce livre est un recueil totalement inédit à la publication, sorti il y a bien peu de temps, et qui se concentre sur la relation particulièrement épineuse et fougueuse de Juliette Drouet avec Victor Hugo. Ces deux se sont rencontrés lors d’une répétition pour Lucrèce Borgia, Juliette était alors une jeune comédienne en attente d’une reconnaissance plus ardente. Victor était alors déjà marié à Adèle Fouquet, son amie d’enfance avec laquelle il aura eu des enfants. Juliette Drouet aura rencontré Hugo sans attentes et ces deux finiront les amants les plus fougueux du siècle. Le recueil est principalement composé d’écrits que se sont échangés Juliette et Victor, surtout des textes qu’a fait Hugo à destination de son amante au sein de petits carnets qu’il laissait chez elle pour ses lectures tardives. Le travail éditorial dont fait preuve le livre est assez impressionnant et d’une qualité supérieure car le papier est épais mais assez beau et doux pour recevoir les fac-similés desdits carnets, ainsi que la transcription de chaque page. La beauté de l’écriture manuscrite coïncide avec le tapuscrit, et l’amour suintant des pages est absolument touchant et même émouvant à la lecture. L’édition de ce livre est un travail d’orfèvre : elle est complétée par une large préface narrant la rencontre entre les deux amants et replaçant un contexte socio-historico-artistique qui sied à la compréhension et qui est très joliment présenté. Suivant les fac-similés des trois carnets (trois parmi plusieurs dizaines qui furent écrits sur de nombreuses années), il y a des corpus de textes de Victor Hugo qui signent la présence de Juliette au sein des mots et des histoires : des scènes de pièces de théâtre, des descriptions de romans, des poèmes… Victor Hugo a toujours été un inspiré, et Mademoiselle Juliette Drouet a été sa principale muse. J’ai été vraiment touché de lire ces pages, vraiment inspirantes, dans la nomination de l’amour, la figuration des sentiments, l’expression du manque et la crucifixion des aurevoirs.



C’est sous le signe des fac-similés et de l’amour que se situe ce recueil d’une poéticité et d’un lyrisme confondants de beauté. J’ai été très ému de découvrir ces livrets intimes qui ont renforcé le couple de Drouet et Hugo jusqu’à ce qu’il devienne le plus fougueux du 19e siècle. C’est déchirant, beau, et les textes posés en annexe des carnets apportent vraiment une profondeur qui prouve. {16}


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J’avais envie d’en savoir plus sur lui, de pouvoir en savoir un peu plus sur cet homme qui a toute de même une entretenu à travers les années avec Juliette Drouet, qui a perdu sa fille dans des circonstances tragiques. J’avais envie d’en savoir plus sur Juliette Drouet et ce lien si fort enter eux deux qui durera des années.



Je dois souligner le travail qui a été fait dans la réalisation de cet ouvrage. La qualité apportée avec la numérisation de document, leur retranscription et le dossier accompagnant tout cela qui apporte des éclairages.



Passé cela, j’avoue être restée sur ma faim finalement. Je m’attendais à une réelle correspondance à un moment donné et finalement non. Dans la première partie, on peut découvrir les écrits d’Hugo dédié à Juliette Drouet qui sont pour certains très poétiques et émouvants, mais assez redondants, il faut aussi le dire et qui finalement ne l’apportent pas grand-chose sur le lien entre eux. Puis l’ouvrage propose de découvrir quelques lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo. J’ai apprécié cette partie car enfin, cette femme est mise en lumière à travers ses propres écrits. On peut apprendre quelques éléments sur cette femme, qui lisait beaucoup sur les conseils de celui qu’elle aime pour améliorer son propre style, mais là encore, j’ai trouvé que les éléments n’étaient pas énormes. On peut saisir que ce lien n’a pas toujours été simple à entretenir entre la jalousie et la situation en elle-même.



Je dirais que si vous êtes curieux, vous pouvez le feuilleter pour voter la propre curiosité, mais je ne conseillerai pas cet ouvrage si jamais je voulais en savoir plus sur le Victor Hugo intime !
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