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Critiques de Justine Bo (29)
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Onanisme

Là , je suis vraiment ennuyé pour écrire un commentaire sur ce livre .Oui , très ennuyé car , sincèrement, au bout de cinquante pages , j'avais envie de passer à autre chose . Pourquoi ? Et bien c'est simple ,une écriture déjantée, loin de " ma zone de confort " , un vocabulaire ...une ponctuation...loin de ce que je demandais à mes élèves : ça part dans tous les sens, je necomprends rien ou ...pas grand chose ...J'arrête, mais c'est rare chez moi, et puis , pas de honte , chacun son avis ...et les avis ,sur Babelio...ils ne sont pas folichons , alors ....Oui , mais les autres , ils ont leurs arguments , non ? Mais toi , tu ne vas pas te contenter de les imiter, de les plagier , aussi sincères et respectables soient - ils ?...Oui , c'est vrai ... Et puis ce livre , il t'a été envoyé gracieusement par les "espaces culturels Leclerc " , (que je remercie au passage), et ils attendent une critique, bonne ou mauvaise , alors ,si tu abandonnes, tu vas te sentir mal de ne pas avoir rempli ton contrat , bref , ça ne se fait pas des choses comme ça ...Oui, allez , c'est bon ,je me force ....

Et peu à peu , la magie opère . Incroyable , ça me pénètre, le langage a fini par séduire mon cerveau et Nour est entrée dans mon coeur , je la suis , je la comprends , je la plains , je veux vivre ou survivre avec elle , la voir sortir d'un monde sordide , je prends parti , je lui tends les bras , mais il me faut arriver à temps et j'ai pris du retard , je vous l'ai dit... Y Arriverai - je ? Rien n'est moins sûr, mais ...

Alors oui , c'est un livre , que dis - je un cri, et quand la fureur s'en mêle, tout perd de son sens, tout s'embrouille , tous les mots se télescopent....La colère gronde , souffle sur les mots qui s'envolent et retombent dans le plus grand désordre....

Mon ego en prend un sacré coup. Moi , j'aime l'ordre , les belles phrases , une syntaxe du plus bel effet et là, je prends un uppercut ( oui , ça change des "claques " , non ? ) qui me met ko . Pas loin de chialer , vraiment ,en tournant la dernière page . Et oui , c'est brutal, ça dérange, ça interpelle ....et ça n'apporte pas de réponse...Tout seul avec ...personne puisque t'es tout seul...

Ça se déroule à Cerbère , près de la frontière espagnole .Cerbère, c'est le nom d'un chien à trois têtes bien connu , Cerbère, le gardien des Enfers , et toi , pauvre Nour , tu croyais lui échapper ? Echapper à l'enfer ? Tu veux rire ? Mais ton premier adversaire , pauvre Nour, outre , Cerbère, n'est - ce pas le titre du roman qui raconte ton histoire ? Vraiment , " Onanisme " ou l'art de dissimuler un livre de toute beauté . Un titre de toute "médiocrité". Ah oui , tu jouis en te masturbant ? Est- ce un crime quand la vie ...ou la société...? Et puis , nous sommes au XXI ème siècle, non ? Bon , y'a quelques " passages " un peu crus " , certes , mais pas de quoi " fouetter un chat " , le reste , la vie décrite est tellement.....

Il faut avoir fait des études pour pondre" ça ", un titre aussi ....peu en rapport avec l'intrigue ? En le lisant , ce titre , j'ai eu , d'emblée, un mouvement de recul. Et puis ,le livre , je l'ai lu , dans les circonstances que vous connaissez .....et je l'ai adoré, y'a trop de choses à dire ...mais ce titre , franchement , c'est un sacré handicap .....

Voilà. Chers amies et amis , nous échangeons souvent , et , une fois de plus je vous le dis , ne me faites pas confiance , je n'ai aucune compétence autre que celle de transmettre un modeste avis ...Là , c'était mal parti et .....tous mes respects aux gens qui n'ont pas adhéré, ils ont leurs raisons et les exposent respectueusement et avec sincérité et ça , ça n'a pas de prix ..
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Onanisme

Onanisme - Justine BO



Je tiens tout d’abord à remercier Masse Critique de Babelio, ainsi que les Éditions Grasset pour l’envoi de ce livre. En le voyant dans la liste j’ai craqué ! Je le voulais ! Je l’ai eu !



« Onanisme », c’est une tranche de Vie, celle de Nour Khalfa, vingt-ans tout pile, qui au lendemain de la coupe du monde de football et de la seconde victoire de la France, perd son papa et fait une rencontre inattendue, celle d’une arme. Deux évènements qui vont bouleverser sa vie ....



Je n’ai jamais lu Justine BO avant « Onanisme », je n’avais donc aucune idée du style de l’auteur. Et j’avoue avoir été surprise. Le titre du livre étant très explicite, je m’attendais donc à y trouver des scènes de masturbation. Je m’attendais à les trouver au coeur d’un univers de sensualité. Et c’est là que j’ai été surprise ! Nous en sommes bien loin.



Le style est cru, très cru et c’est nécessaire pour appuyer juste là où il faut pour que le lecteur comprenne pourquoi Nour est Nour.

Si je devais qualifier ce roman, je le qualifierais de « dérangeant », ce qui est loin d’être négatif, bien au contraire.

Il faut du talent pour déranger le lecteur, pour lui faire regarder ce qu’il ne veut pas voir.
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Onanisme

Après Si nous ne brûlons pas publié en 2018 aux Éditions des Équateurs, Justine Bo revient et change tout. Nouvel éditeur, nouvelle thématique, nouveau style (?)… Ça donne quoi ? Lettres it be vous dit tout sur ce roman de la rentrée littéraire 2019 !



# La bande-annonce



Juillet 2018 : au lendemain de la finale de la coupe du monde, Cerbère, petite ville d’Occitanie à la lisière de l’Espagne, s’éveille dans l’euphorie de la victoire. Nour, vingt ans, travaille à mi-temps au McDonald’s qui longe la départementale. Avant de rejoindre le HLM où elle vit seule avec son père Saïd, elle fait un détour par la plage et se réfugie, comme à son habitude, dans un bunker pour se masturber. Ce jour-là, Nour y trouve un revolver. Elle s’en saisit avec l’idée de s’en défaire mais l’arme lui procure soudain une puissance inédite... Elle que l’on assigne depuis toujours - jeune, femme, arabe, assistée – se sent enfin exister.



En rentrant, elle retrouve son père mort. Parmi la foule de gens qui vont défiler, Nour réalise peu à peu qu’elle n’a personne sur qui compter, à l’exception de Simone, la voisine du dessus, et de Jonas, embaumeur au pied bot. L’arme devient dès lors son unique compagnon de galère. Nour va-t-elle se servir de ce revolver pour se libérer ?



Écrit dans une sorte d’urgence, Onanisme raconte bien plus que l’errance d’une jeune orpheline en perte de repères. Ce livre décrit un pays en proie à la misère sociale, aux préjugés et violences qu’elle produit. Justine Bo écrit comme elle ressent le monde, entre crudité et noirceur. Nour en est l’ultime brèche : celle d’une jeunesse avide de jouissance et de vie.



# L’avis de Lettres it be



Une jeune fille qui travaille péniblement dans un fast-food au niveau de la frontière franco-espagnole. Elle aime beaucoup se masturber. Elle subit la difficulté et la violence de la société, du racisme etc. Un jour, elle trouve une arme. Elle ne sait pas quoi faire. Hâtif, ce résumé du nouveau livre de Justine Bo n’en demeure pas moins exact. C’est décontenançant ? Pire que ça !



On a beau chercher, il n’y a rien de plus à dire sur ce nouveau livre de Justine Bo. Difficile de décrire un tel fourre-tout littéraire, un tel manque d’inspiration malgré une prise au sérieux qui pourrait tromper l’attention. Vraiment, la déception prime de bout en bout.



Pour son retour, Justine Bo propose un véritable mariage, un mariage conflictuel entre L’Étranger, le Baise-moi de Virginie Despentes et Leurs enfants après eux, Goncourt 2018 offert à Nicolas Mathieu. Assurément, un mariage qui tourne au vinaigre… À aucun moment de ce livre, de la première à la dernière page, la greffe ne prend. Tout est incohérent, maladroit, bancal, lunaire par endroit. Alors que Si nous ne brûlons pas, le précédent livre de l’auteure, retenait l’attention par son équilibre fragile et nuageux, Onanisme s’écroule dès les premières lignes sans retrouver le moindre souffle et le moindre intérêt. La lecture ressemble vite à une soirée devant l’Eurovision : on s’attend à ce que chaque page offre son lot d’aberrations et d’inutilités.



Malheureusement, Justine Bo démontre qu’un roman intriguant ou tout du moins un roman qui retient l’attention ne peut se construire qu’avec un assemblage approximatif d’idées et de thématiques ou avec l’utilisation des mots « bite », « masturber » ou « branler ». Cependant, rendons à César qui lui revient de droit : « onanisme » désigne dans le dictionnaire des « pratiques individuelles de masturbation ». Bien qu’intellectuelle, ce livre n’a pas menti sur sa teneur…



Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
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Onanisme

Pour le coup, il s'agit vraiment d'une lecture qui ne peut pas laisser indifférent !



Tout est dit dans le résumé, et suivre Nour, dans cette période de liesse populaire, s'avère éprouvant, car bien peu de choses positives l'entourent, et on se surprend à s'attacher à cette jeune fille qui subit la violence du monde.



J'ai franchement un peu peiné dans la première partie de ma lecture, mais la deuxième m'a plu. le style de Justine Bo n'est pas évident à lire, car elle s'attache à décrire le sale, le laid et ainsi, ne nous ménage pas. Mais une fois passée outre, j'ai trouvé tout ce récit très juste. Je ne pense pas être la seule à avoir pensé à L'étranger, d'Albert Camus (je crois d'ailleurs avoir lu une interview de l'autrice où elle en parle d'elle-même), bien qu'il ne s'agisse nullement d'une réécriture ou d'une variation, mais un bel hommage.
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Si nous ne brûlons pas

Livre reçu dans le cadre de Masse Critique. Merci à Babelio et aux Editions Equateurs.

Plutôt qu'un roman, j'ai abordé ce livre comme un récit, récit autobiographique ou plutôt série de récits autobiographiques, pas spécialement dans l'ordre chronologique, mais disposés de façon à comprendre le cheminement de l'auteur pour sortir du carcan que ses origines lui traçait. Dès l'enfance, elle est confinée dans un territoire : celui de sa petite ville, de son milieu social modeste, de sa condition de fille mais aussi de son prénom. Première étape, les études et pas moins que Science-Po. Puis c'est une sorte de fuite à travers le monde : Damas, Paris, New-York et son obsession pour les coordonnées GPS et par l'étymologie des noms.

Beaucoup de sujets dans ce livre, un peu trop même.
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Si nous ne brûlons pas

C’est un roman de l’aventure et de l’intime qui vient de trouver sa place dans le catalogue des Editions des Equateurs. Justime Bo propose Si nous ne brûlons pas, le récit de pérégrinations aussi bien à l’intérieur d’elle-même qu’à l’intérieur de son (ses ?) pays. Lettres it be a fait le voyage avec la jeune auteure née en 1989 à Cherbourg et vous en dit un petit peu plus.





# La bande-annonce







« À l’épreuve du vide, j’appris à ne me fier qu’au territoire. Il est la seule matière, l’unique élément de la vie des hommes. Je me méfie du récit des origines, des sociologies, des familles. J’accorde peu de crédit au mythe de l’éducation et aux affres du travail, mais je crois absolument à la Bible que nous livrent les territoires. »





Le roman débute dans une petite ville française de bord de mer, construite comme un bastion. Une cale au regard de l’univers. La narratrice a 27 ans et une conviction : échapper au piège de la reproduction. Elle étudie la rage au ventre, avec l’obsession de « s’en sortir », de déjouer les frontières. De la côte Atlantique au Proche-Orient, puis aux États-Unis, elle part à la recherche de son identité. Mais il n’est pas de fuite ni d’ascension qui ne connaisse de chute.





La géographie intime de Justine Bo fouille les lieux honnis : ceux de l’origine et de la déchirure. Sa plume âpre révèle la violence de notre société, engoncée dans ses territoires. L’insurrection passe alors par l’écriture et la création. Ce road movie incandescent dresse autant le portrait d’une époque que celui d’une évadée.





# L’avis de Lettres it be





Pour son troisième roman, Justine Bo s’aventure sur des pistes plutôt périlleuses de la littérature. Après le remarqué Le type qui voulait arrêter de mourir paru en 2016 ou encore Fils de Sham sorti pour sa part en 2013, Justine Bo renoue une fois encore avec ses terrains de prédilection : le voyage et la parole donnée aux gens d’en bas et d’ailleurs. Facile de glisser dans le lieu commun et le déjà lu lorsque l’on fait se confronter sa plume à de telles thématiques. Et pourtant, par un exercice d’équilibrisme globalement bien mené, l’auteure délivre un ouvrage intéressant, captivant par moment, rudement bien écrit. C’est d’ailleurs sur ce point que l’on retire la principale grande force de ce livre : Justine Bo sait écrire, et même plutôt bien. De quoi donner à la forme un important retentissement que l’on ne retrouve pas forcément, et à regret, dans le fond.





La jeunesse d’ici et d’ailleurs, l’incommensurable envie de révolution, les aspirations manquées, ceux qui ne sont pas l’élite, Paris, les abords de Sciences Po, Damas, les Etats-Unis … Justine Bo s’empare de tous ces thèmes, de tous ces personnages et de tous ces lieux pour construire pièce par pièce son histoire. Une histoire qui se mêle d’ailleurs beaucoup avec celle de l’auteure, au point que l’on se surprend à croire souvent à une autobiographie, tout du moins une autofiction. Malgré cela, on voyage avec le personnage de ce récit, on va de continent en continent suivant les envies de la jeune fille narratrice-actrice. Mais de l’envie d’ailleurs au caprice d’une nantie, il n’y a qu’un pas qui semble être parfois franchi dans ce livre où l’on peine à suivre tous les mouvements proposés, et qui le sont même parfois sans réelle transition. C’est surprenant, et pas forcément plus mal.







Justine Bo multiplie les originalités d’écriture dans son roman, c’est indéniable. Les petits arrêts étymologiques, les latitudes et longitudes des endroits évoqués, les vagabondages à travers les continents, les ressassements du passé etc. Autant d’éléments qui ponctuent la lecture de façon agréable. Le parallèle est vite fait d’ailleurs avec Frederika Amalia Finkelstein, une auteure qui semblerait similaire à Justine Bo si ce n’est physiquement mais surtout dans ce rejet de l’aujourd’hui et cette envie d’ailleurs. Sauf que toute l’originalité de l’écriture de Justine Bo est exactement ce qui semble les séparer. Malgré tout, on regrettera l’aspect « Journal intime d’une pré-adulte » qui, lorsque les pages se tournent et que la fin approche lentement, peine à captiver et garder en haleine. Mais cette navigation entre autofiction et récit de voyages intérieurs/extérieurs convainc en grande partie et montre Justine Bo a, sans nul doute, de beaux jours et de belles pages devant elle.





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Si nous ne brûlons pas

Un roman d'apprentissage qui explore les rues du monde entier, de Ramallah jusqu'à Paris.
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Si nous ne brûlons pas

Pour commencer, je remercie les éditions des Equateurs ainsi que Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.



Ce livre est assez déroutant. A titres et à sens multiples.

Il l'est dans son statut : on parle de roman, mais c'est une autobiographie à peu près explicite, qui frise le récit. Difficile de savoir quels aspects et propos sont fictionnés. Mais de ça en fait on s'en fout. C'est le sujet actuel et quasi permanent en littérature, et qui, au fond, n'est ni un problème en soi ni une question à résoudre : c'est comme ça. C'est ok.



Déroutant quant au style : Justine Bo sait écrire, il y a pas mal de bonnes formules, de bonnes métaphores (même si certaines sont déjà connues et pour lesquelles on frôle parfois le carton jaune du cliché. Dommage parce qu'on sent que l'auteure voue sa vie à connaître, à creuser et chercher et donc - on imagine - qu'on peut sortir des clichés. (Je crois que parfois c'est tout bonnement impossible.))



Déroutant, puisque le livre se déroule dans plusieurs lieux, plusieurs "territoires". Qui, en principe, sont situés géographiquement de façon précise (longitude, latitude données; ainsi que d'autres détails colorant l'atmosphère du moment et du temps). On passe de l'un à l'autre parfois un rien brutalement aussi, parce qu'il y a quelques inclusions-flashes back, mais grosso modo ça va, on peut retrouver l'adhérence facilement.

Petite ville de province, en Normandie, marquée par la seconde guerre mondiale, Paris et ses castes, la Syrie et son horreur progressive jusqu'au désastre, des allusions à Hiroshima, au Maghreb et ses révolutions printanières, New-York et son cynisme, la déception, les Etats-Unis et tout son chapelet de vies pathétiques mise à nu sous l'oeil d'un média racoleur et faussement humaniste, Paris encore pour un retour dans l'actuel de l'auteure-cinéaste etc et son travail salutaire, pour elle et pour d'autres, espérons-le.



Déroutant parce que beaucoup de thèmes, sans doute trop. Un monde compliqué, complexe, profondément injuste, dégoûtant, violent, violant, malsain, pathétique, voyeuriste, où les larves cotoyent les requins, ou sont exclues des milieux montants...

Il y a de la douleur, physique, de la torture même, mais aussi de la douleur mentale, psychologique, de la torture même... Du sociétal et de l'intime.



C'est aussi le journal d'une femme, dans un monde qui reste patriarcal, machiste, et qui observe, qui subit, qui agit, qui marche, qui trébuche, qui avance...



Déroutant sur la forme, ou les formes. L'auteure place des inclusions de chansons, de rêveries, de "fausses" scènes et de dialogues de personnages parfois étranges, de vraies citations.



Et oh, oui, crucial : l'importance des mots, du sens des mots, de l'étymologie. A de multiples reprises, l'auteur part, repart de l'étymologie de mots tant radotés aujourd'hui qu'on n'en saisit plus le sens. Et l'auteure fait son travail d'archéologue des mots et c'est l'occasion ensuite de reposer des idées, relancer un débat...

Un exemple : "Je reconnais ces visages dans la démarche des badauds : ce poids lent, mou, qui me rappelle mes propres gestes chaque fois que je dus me fondre dans le moule de l'employé. Employé : lorsqu'on nous emploie, on n'agit plus, on est un participe passé. On nous emploie. On nous utilise. On nous utilise. On dit j'ai employé ce type dans tel bureau comme in dirait j'ai employé le couteau pour éplucher les patates. L'homme employé est interchangeable, idéalement anémié du cerveau et résigné à l'idée que sa situation 'évoluera pas."



Les mots et le langage, à la fois indispensable et tellement vain.

Les territoires, les terres, les lieux eux sont premiers, les seuls qui restent, et en même temps, eux aussi, sont imaginaires, pas si réels que ça, flous, floués...

L'homme n'est que de passage. Se prolonger a-t-il lui aussi du sens ?



Etant un psychologue travaillant dans les assuétudes, tout le passage sur son frère toxicomane et alcoolique, la perdition totale, progressive, les épisodes familiaux dramatiques y touchant, l'écart que sa soeur a dû mettre entre eux, pour se protéger... Tout ça m'a beaucoup parlé et touché. Témoignage honnête, sincère.

Connaissant moins bien les autres thématiques, je ne peux pas les "juger" de la même façon, mais j'imagine que ceux qui les connaissent bien auront le sentiment qu'elles sont également traitées de façon honnête, sincère, authentique, vraie, que sais-je... En cela, on peut estimer que Justine Bo a réussi son ouvrage. De façon générale, elle écrit avec un regard, un oeil, une voix, des idées et tente de nous les transmettre, on peut ou pas s'y sentir proche et apprécier.



Personnellement, j'ai plutôt apprécié ce livre, qui à la fois ne sert strictement à rien, et qui sera très probablement noyé dans la masse des livres de l'année, livre qui traite de trop de choses pour être identifié, et en même temps, ce côté "couteau suisse" est plaisant, on ne s'ennuie pas. Et on apprend. On n'a jamais fini d'apprendre de ce monstre humain. De grâce.







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Si nous ne brûlons pas



Dans ce livre autobiographique l'auteur nous emmène dans les différents lieux de sa vie : de Cherbourg à paris, puis karashi Londres new York...

Justine Bo, issue d'un milieu social ouvrier, arrive grâce à l'école, à sa passion des mots et sa persévérance à monter dans l'échelle sociale. Elle nous livre ses états d'âmes de l'époque ainsi que son analyse sociologique d'aujourd'hui, avec le recul.

Tout ceci dans une belle écriture je trouve.

Le récit est parfois sombre, et justine Bo est tres critique envers notre sociétés et ses analyses ne manquent pas d'interet. Sa vie croise la misère bien souvent.



Un livre assez intéressant, même si parfois C'est un peu "lourd. Pour les adeptes de lecture legeres, fuyez !
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