Kamel Benaouda

La première des conditions pour réussir quelque chose, c'est de croire qu'on va y arriver. Voilà une vérité simple qu'on oublie trop souvent.

Au moment où j‘écris ces lignes , à l’aide d‘une petite lampe - torche pour ne pas déranger mes camarades dans le dortoir , un élément étrange attire mon regard.

Né pour le combat, meurt pour le combat.

On se doutait que très peu d'entre nous reviendraient vivants, mais c'était notre raison d'être.
Kanoto

- Libres ? Ce qu'on raconte sur toi est donc vrai : ce sont tes livres qui te sont montés à la tête. Libres, les humains ne le sont même pas ; ils sont esclaves de leurs usages, de leurs écrans, de leurs préjugés, de leurs émotions. Nous, nous sommes simplement esclaves du programme. Personne n'est libre.

Celui qui est capable de se mettre à la place de son ennemi, qui ose le regarder vraiment, dans les yeux, et y trouver la lueur d'une conscience, ne peut plus lever la main sur lui.

Ce que je comprends du bonheur, c'est qu'il s'agit d'un état de plénitude, de bien-être, d'accomplissement, que la plupart des gens cherchent à obtenir. Mais soit cet objectif se dérobe toujours, comme une balle qui s'éloigne quand on l'effleure, soit, une fois qu'ils l'ont atteint, ils sont rapidement déçus et redéfinissent alors ce qui est censé les rendre heureux. Bref, le bonheur se conjugue soit au passé, soit au futur. Mais rarement au présent.

À mon sens, lorsqu'on fait face à une situation complexe, il faut faire la différence entre ce qui est à notre portée et ce qui ne dépend pas de nous. Parfois, il arrive des choses qu'on préférerait éviter, il y a toujours des imprévus. Dans ces cas-là, on a deux options : se rejouer le scénario idéal qu'on attendait ou avancer avec les cartes qu'on a en main.

— Moi, c’est Philomène. Mes amis m’appellent Philo.
— Je sais. J’ai catalogué tous les élèves de la classe. Moi, c’et LX18, et comme je n’ai pas d’amis, on m’appelle LX18.

Vous ne ressentez pas les émotions et les sentiments comme la plupart des gens mais cela n'a pas été considéré comme un obstacle.

Né pour le combat.
Mort au combat.

-Sais tu pourquoi le premier mois du printemps s'appelle "mars", le nom du dieu de la guerre ?
-Non, madame.
-Parce que les soldats, par le passé, faisaient une trêve pendant l'hiver. C'était trop bête de mourir à cause du froid plutôt que par l'épée de son adversaire. Alors chacun rentrait chez soi en rongeant son frein. Et on reprenait les hostilités au printemps. Dans la nature, c'est la vie qui recommence. Parmi les hommes, c'est la mort qui se remet au boulot...

Plus j’y songe, plus j’ai du mal à concevoir qu’un jour, un scientifique ait pu avoir l’idée de fabriquer des hommes dénoués d’émotions et penser que ça puisse être un beau projet… Le meilleur moyen de mettre fin à une guerre, ce n’est pas de supprimer les émotions, au contraire ! Accepter d’en ressentir à nouveau, se laisser traverser par la douleur et l’injustice d’une telle boucherie me semble un bon début pour s’en dépêtrer. Je me suis remémoré mon premier rêve de combat. Celui qui est capable de se mettre à la place de son ennemi, qui ose le regarder vraiment, dans les yeux, et y trouver la lueur d’une conscience, ne peut plus lever la main sur lui.

Alors nous nous somme lancés. Après les premiers mots hésitants, j'ai senti ma voix vibrer comme jamais. J'insufflais dans chaque syllabe, dans chaque rime, une émotion si forte que j'en étais boulversé moi-même. C'était presque comme offrir un trésor tout en prenant conscience dans le même élan, que je l'avais en moi. Le texte jaillissait presque de lui même

Le bonheur en amour, c'est un oxymore. Il faut savoir donner et recevoir, apprendre à s'envoler tout en s'enracinant dans les profondeurs du sentiment, devenir léger tout en restant sérieux, complexe, et simple pourtant. Un véritable numéro d'équilibriste! Trop subtil pour moi aussi.

Des fois, la vie te tombe dessus, comme une gifle, et tu en as le souffle coupé, tu crois que tu vas mourir sur place. Mais souviens-toi que ton coeur, lui, bat toujours. Il continue sa course.

- Tu sais, je croyais que je... Enfin, en fait, les humains... d'après ce que j'ai pu observer... Voilà... et tout ça pour dire... Je crois...
C'était fou ! Pour former une phrase, il suffit en théorie d'une triade sujet-verbe-complément. Pourtant, parfois, c'est l'exercice le plus difficile au monde.

J'ai un peu l'impression que tout le monde joue la comédie, dans cette vie. Les vieux dissimulent leurs rides sous des couches de maquillage, les jeunes font la même chose avec leur acné. Chacun a peur de montrer son vrai visage, de briser le quatrième mur. C'est une loi universelle ! Je ne comprends pas l'intérêt de prétendre être quelqu'un d'autre que celui qu'on est en réalité. Peut-être est-ce pour garder un certain mystère. Mais elle me paraît bien fine, la frontière entre mystère et cachotterie, entre pudeur et crainte du jugement des autres.

Ce que je comprends de la vie en société : après avoir examiné les civils, la manière dont ils se comportent, dont ils se parlent, dont ils se regardent, j'en déduis qu'ils ne sont pas là pour voir, mais plutôt pour être vus. Ils prêtent attention à la façon dont ils rient, dont ils tiennent leur verre. Ils ne s'écoutent pas vraiment les uns les autres et se répondent le plus possible par un mot fin qui, d'après leur stratégie, émerveillera les autres. Les discours qu'ils échangent restent subjectifs et ne contiennent généralement aucune information utile. Ce sont des jugements de valeur souvent critiques au sujet de jeux vidéo, de compétitions sportives, de leurs enseignants ou de leurs parents. Capter l'attention de l'auditoire, surtout du sexe opposé, est manifestement leur objectif prioritaire.

Plus je lis, plus j'ai soif de mots. Plus je lis, plus je me sens grandir. Plus je lis, moins je distingue les phrases qui glissent sous mes yeux. Ce sont des couleurs, des émotions, des actions qui surgissent devant moi et qui me font oublier qui je suis tout en me le faisant découvrir. Je sais, en le disant, que cela n'a pas vraiment de sens. Et pourtant...

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