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Citations de Kamo No Chomei (21)


Les poissons ne s'ennuient jamais d'être dans l'eau. Il faudrait être poisson pour comprendre ce sentiment. Les oiseaux ne demandent qu'à vivre dans les bois. Il n'y a que les oiseaux à comprendre cela. Il en est de même des joies de la solitude; on ne peut l'apprécier qu'en la vivant.
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Depuis que j'ai quitté le monde, et que j'ai choisi la voie du renoncement, je me sens libre de toute haine comme de toute crainte. J'abandonne ma vie au destin, je ne désire, ni vivre longtemps, ni mourir vite. J'assimile ma vie à un nuage inconsistant, je n'y accroche pas mon espoir et n'éprouve pas non plus de regret. Pour moi le plaisir suprême est celui que j'éprouve sur l'oreiller d'une sieste paisible, et l'ambition de toute ma vie est de pouvoir, selon les saisons, contempler un beau paysage.
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Depuis que j'ai quitté le monde, et que j'ai choisi la voie du renoncement, je me sens libre de toute haine comme de toute crainte. J'abandonne ma vie au destin, je ne désire ni vivre longtemps, ni mourir vite. J'assimile ma vie à un nuage inconsistant, je n'y accroche pas mon espoir et n'éprouve pas non plus de regret.
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Le malheureux qui est sous la protection d’un grand peut avoir des moments de délices, mais non pas un solide bonheur. Il ne peut pas pleurer, crier lorsqu’il souffre. Ses mouvements ne sont pas toujours faciles ; assis ou debout, il a peur. Tel un moineau proche d’un nid de faucon. Si un pauvre homme se trouve auprès d’une riche maison, qu’il sorte de chez lui ou qu’il y entre, matin et soir il se sent humilié et honteux de son aspect misérable. Sa femme, ses enfants, ses serviteurs envient cette famille dont l’air orgueilleux trouble son esprit. Si l’on demeure en un endroit resserré, on ne peut échapper à l’incendie voisin ; si l’on habite un lieu éloigné de la capitale, on a l’ennui d’y aller et d’en revenir, et parfois on subit la visite des voleurs. Si l’on est puissant, on devient avare ; si l’on est solitaire, on est méprisé des autres. Si l’on est riche, on est toujours soucieux ; si l’on est pauvre, on manque toujours de quelque chose. Si l’on dépend d’un autre, on est son esclave ; si l’on protège quelqu’un, on se voit obligé de l’aimer toujours. Vouloir plaire au monde, c’est se fatiguer soi-même ; contrarier l’opinion, c’est passer pour fou.

(Traduction Michel Revon, wikisource)
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Ces hommes qui naissent ou qui meurent, qui sait d’où ils viennent et où ils vont ? En cette demeure passagère, savent-ils pour qui ils peinent, ou avec quoi ils charment leurs yeux ? Du maître ou de l’habitation, on ne peut dire quel est le plus changeant. Tous deux sont comme la rosée sur le visage-du-matin. Tantôt la rosée tombe et la fleur reste : mais la fleur se flétrit au soleil matinal. Tantôt la fleur se fane et la rosée demeure : mais la rosée disparaît avant le soir.
(Traduction Michel Revon)
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Les demeures humaines et leurs habitants rivalisent d'impermanence, disparaissent, et nous font penser à la rosée sur le liseron du matin.
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l'ambition de toute ma vie est de pouvoir, selon les saisons, contempler un beau paysage" sentir le passage des saisons " En hiver, je contemple la neige, qui s´accumule ou non, comme nos péchés qui apparaissent et disparaissent
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Quand je ne suis pas disposé à faire la prière ou à lire les saintes écritures, je me repose à ma fantaisie ; personne pour m’en empêcher, et point d’ami devant qui je puisse éprouver de la honte. Sans avoir fait vœu de silence, je me tais, étant seul. Sans règle définie, les circonstances m’empêchent de violer les commandements. Le matin, si je vais regarder les blanches vagues, j’imite les pensées du novice Mannsei contemplant les bateaux d’Okanoya. Le soir, lorsque le vent agite les feuilles des katsoura, je pense aux eaux de Jinyô et j’imite le style de Ghenntotokou. Quand je me sens en train, je joue l’air du « Vent d’automne » de concert avec le bruit des pins, ou l’air de la « Fontaine qui coule » uni au murmure de l’eau qui passe. Je n’ai point de talent, mais je ne m’efforce pas de charmer les oreilles des autres : je joue pour moi-même, je chante pour moi-même, et je console mon cœur.
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Dans la 2e année de l’ère Ghennréki, il y eut un grand tremblement de terre. Il fut exceptionnel. Les montagnes étaient fracassées et venaient combler les rivières ; la mer se soulevait et envahissait la terre ; la terre se crevassait et l’eau en sortait ; les rochers brisés roulaient dans les vallées ; les bateaux qui côtoyaient les rivages y étaient portés par les vagues ; les chevaux sur les routes ne savaient où poser le pied. Dans la capitale, de tous côtés, les temples, les pagodes, les monastères, les chapelles mortuaires, rien n’était épargné : les uns étaient lézardés, d’autres renversés ; et de ces débris, cendres et poussières s’élevaient comme de la fumée. Le grondement de la terre tremblante et le fracas des bâtiments croulants étaient comme le tonnerre. Si l’on restait dans sa maison, on avait peur qu’elle ne s’abattit ; si l’on s’en échappait, la terre s’ouvrait sous les pas : et point d’ailes pour s’enfuir au ciel, nul moyen de monter, comme le dragon, parmi les nuages ! Certes, entre toutes les choses terribles, le tremblement de terre vient en premier lieu.

(...)

Alors tous les hommes semblèrent convaincus de l’incertitude de la vie. Je croyais qu’ils deviendraient plus pieux. Mais les jours et les mois passèrent ; et maintenant, après quelques années, on n’en parle plus.
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Dans la capitale pavée de joyaux, les maisons des grands et des humbles, joignant les charpentes de leurs toits et rivalisant de leurs tuiles, semblent se maintenir de génération en génération ; mais quand on examine s’il en est bien ainsi, rares sont les maisons anciennes. Telles, détruites l’an dernier, ont été rebâties cette année ; d’autres, qui furent de grandes maisons, sont tombées en ruines et ont été remplacées par de petites. Il en est de même pour leurs habitants. Dans un endroit quelconque, il y a toujours beaucoup de monde ; mais sur vingt ou trente personnes que vous y aviez connues, deux ou trois survivent. On naît le matin, on meurt le soir. Telle est la vie : une écume sur l’eau.
(Traduction Michel Revon )
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Si par une soirée tranquille, à ma fenêtre, je pense à de vieux amis tout en contemplant la lune, et si j'entends les cris du singe, je mouille ma manche de mes larme
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« Depuis que j’ai quitté le monde, et que j’ai choisi la voie du renoncement, je me sens libre de toute haine comme de toute crainte. J’abandonne ma vie au destin, je ne désire ni vivre longtemps, ni mourir vite. J’assimile ma vie à un nuage inconsistant, je n’y accroche pas mon espoir et n’éprouve pas non plus de regret. Pour moi le plaisir suprême est celui que j’éprouve sur l’oreiller d’une sieste paisible, et l’ambition de toute ma vie est de pouvoir, selon les saisons, contempler un beau paysage… »
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Pour moi le plaisir suprême est celui que j'éprouve sur l'oreiller d'une sieste paisible, et l'ambition de toute ma vie est de pouvoir, selon les saisons, contempler un beau paysage.
Le monde entier n'est, en somme, que la conscience que nous en avons.
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Ceux qui possèdent beaucoup, doivent craindre beaucoup. Ceux qui sont dépourvus, doivent souffrir beaucoup. Si l’on doit recourir aux autres, on devient leur esclave; si l’on a à s’occuper des autres, on est victime de l’amour qu’on leur porte; si l’on se conforme aux usages du monde, on ne peut qu’en souffrir; si l’on n’en tient pas compte, on a l’air d’un fou. Où faudrait il s’installer, que faudrait il faire, pour être un peu tranquille, et pour goûter ne serait ce qu’un instant le contentement du cœur ?
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Moi bonze Ren’in, j’ai écrit ces pensées dans l’Ermitage de Toyama, vers la fin du troisième mois de la deuxième année de l’ère de Kenryaku.
La lune brille, mais il est triste de la voir disparaître derrière les monts.
Puissions-nous voir la lumière éternelle !
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Lorsqu’au matin paisible, j’approfondis ces pensées, je me dis à moi-même : Si tu as quitté le monde, pour te réfugier dans la montagne au milieu des bois, c’est pour parvenir à la maîtrise de toi-même, et suivre la voie du Bouddha. Et cependant si tu as l’allure extérieure d’un moine, ton cœur reste souillé. Ta demeure rassemble bien à l’ermitage de Jômyô-koji, mais ton observance n’arrive même pas à imiter les actions du pauvre Shûri-Handoku. Est-ce ma condition misérable qui serait cause du trouble de mon cœur, ou bien le feu des passions qui produirait cette folie ? Que je me pose de telles questions, mon cœur n’a pas de réponse, mais il se contente de faire mouvoir sa langue pour trouver une échappatoire dans la récitation de deux ou trois prières.
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Or, comme la lune qui, s’inclinant vers l’ouest, se rapproche de l’arrête des montagnes qui vont la voiler, mes jours sont en déclin. A la veille d’entrer dans les ténèbres de la mort, pourquoi me préoccuper de tant de choses ? L’essentiel de l’enseignement du Bouddha aux hommes est qu’il ne faut pas s’attacher aux choses de ce monde. Même le fait d’aimer ma chaumière devient un péché ; et mon attachement à ma tranquille solitude est un aussi un obstacle à ma libération. Comment puis-je employer un temps si précieux à raconter des satisfactions inutiles ?
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Tantôt je cueille des pousses de roseaux…


Tantôt je cueille des pousses de roseaux, ou des fruits de laurier sauvage, je ramasse des ignames, ou du cresson. Tantôt je vais dans les rizières au pied de la montagne, je glane des épis abandonnés pour en tresser des offrandes sacrées aux dieux. Quand il fait très beau, je grimpe jusqu’au sommet de la montagne, et contemple de loin le ciel de ma patrie, la montagne de Kohata, le village de Fushimi, Toba, Hatsukashi. Les beaux paysages n’ayant pas de propriétaires, chacun peut sans contrainte se consoler en les contemplant.



//traduit par le Révérend Père Sauveur Candau
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Si quelqu’un doutait de ce que je dis ici, qu’il contemple l’allure des oiseaux et des poissons. Les poissons ne s’ennuient jamais d’être dans l’eau. Il faudrait être poisson pour comprendre ce sentiment. Les oiseaux ne demandent qu’à vivre dans les bois. Il n’y a que les oiseaux à comprendre cela. Il en est de même des joies de la solitude ; on ne peut l’apprécier qu’en la vivant.
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Le monde entier n’est, en somme, que la conscience que nous en avons. Si le cœur n’est pas en paix, les belles écuries ou étables, les trésors les plus rares ne signifient rien, ni les palais ni les riches demeures ne sont désirables. En ce moment j’aime ma pauvre demeure, l’unique chambre de mon ermitage. Quand je dois me rendre à la capitale j’éprouve l’humiliation de n’être qu’un moine mendiant, mais une fois rentré chez moi, je plains tous ceux qui sont esclaves des choses terrestres.
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