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Critiques de Karim Miské (105)
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Arab jazz

Ahmed, déprimé rêveur qui vivote grâce à l’allocation adulte handicapé, découvre que sa voisine Laura a été assassinée dans une mise en scène très étrange. C’est le point de départ d’une enquête étrange, entre Brooklyn et Paris, sur fond de fondamentalisme religieux.



Le titre de ce roman policier (qui fait référence à White jazz, polar de James Ellroy) annonce la couleur : Arab jazz est un livre ancré dans le monde actuel, bourré de références à l’actualité récente, à des romans policiers, à des musiques… C’est en partie ce qui fait la force de son intrigue, plutôt bien ficelée, qui dénonce (entre autres) les horreurs et manipulations commises grâce aux dérives religieuses. Après la cinquantaine de pages qu’il lui faut pour démarrer, l’histoire réaliste racontée par Karim Miské ne connaît pas de temps mort.



Mais Arab jazz est desservi par le style de sn auteur, notamment dans les premières pages où il abuse des phrases nominales et des noms de marques, au point que le lecteur a moins l’impression parfois de lire un roman que de feuilleter un catalogue publicitaire. Ce qui fait du premier livre de Karim Miské une lecture agréable, mais qui n’a rien d’inoubliable.

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La Situation

Paris 2030. Depuis le 6 février, deux camps s’affrontent, séparant la capitale en deux zones antagonistes. D’un côté, une ligue d’extrême-droite ; de l’autre, une coalition de gauche mêlant diverses tendances. La capitale et sa banlieue sont à feu et à sang, incitant Kamel Kassim, un quincagénaire quelque peu désabusé, à rester replié chez lui. Le jour où, sous la pression d’une vieille amie, il accepte pourtant de l’accompagner prendre un verre, il se trouve pris dans une violente attaque dont sa compagne ne ressortira pas vivante.



Terrassé par un sentiment de culpabilité, il plonge dans le chaos et se trouve confronté à une situation bien paradoxale : mis en présence d’un trio de prisonniers ligueurs que leurs geôliers wokistes ont amplement torturés pour avoir perpétré un horrible massacre, Kamel se met par réflexe à réciter un verset coranique, que l’un des jeunes hommes, semi-inconscient, reprend avec lui… au grand dam de ses compagnons qui le prennent alors pour un traitre. Quant à Kamel, il passe pour un espion venu porter un message à l’ennemi. Le voici donc en fuite, non sans avoir organisé, à l’aide de quelques soutiens, l’exfiltration du jeune homme dont il est persuadé de l’innocence. Le roman raconte à la fois la cabale de ces personnages pour gagner la zone neutre du pays, celle où s’est replié le gouvernement - et la propre fille de Kamel - et l’enquête pour résoudre l’énigme de l’identité de ce jeune ligueur.



On se laisse aisément entraîner dans cette dystopie dont le rythme ne faiblit jamais et dont l'intrigue est plutôt bien ficelée. En revanche, j'avoue être restée sceptique quant au message délivré par l'auteur, qui se poserait volontiers en visionnaire. C'est du moins ainsi qu'il présente dans son texte les écrivains ayant eu raison trop tôt et que l'on n'avait en leur temps pas voulu prendre au sérieux. Même si le tableau qu'il fait du pouvoir présente de furieuses analogies avec celui que nous connaissons actuellement et si les positions et les oppositions sont en effet de plus en plus radicales et violentes, je ne suis pas certaine que brandir la menace d'une guerre civile soit propre à générer une réflexion apaisée...



L'anticipation - genre qui ne m'est certes pas familier - invite sans doute à grossir le trait pour mettre en lumière les dérives d'une époque afin de mettre en garde contre les dangers plus ou moins imminents qu'elle porte en germe. De ce point de vue, on peut dire que le roman de Karim Miské est réussi. Mais sans doute ne correspond-il pas tout à fait à ma sensibilité et à mon attachement à un peu plus de nuance...







Merci aux éditions Les Avrils et à Babelio pour ce roman reçu dans le cadre d'une opération Masse critique privilégiée.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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La Situation

Ce roman est un cri d'alerte de l'auteur sur ce qui pourrait advenir dans quelques années si nous n'y prenons pas garde. Le sujet de ce roman me plaisait beaucoup mais je ressors de cette lecture avec un avis très mitigé. J'ai été gênée par les nombreuses références aux cultures africaine et musulmane en italique dans le texte qui m'ont un peu perdue. Après un début sur les chapeaux de roues j'ai trouvé que l'auteur se dispersait trop, l'ensemble m'est apparu assez confus.
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Décolonisations

230 pages pour raconter l'insoumission à, la révolte contre, et la libération du pouvoir colonisateur. Du 19ème au début du 21ème siècle, nombre d'hommes et de femmes se sont levés sur le continent africain et dans le Sud-est asiatique pour s'opposer à la colonisation. Ici l'histoire est racontée du point de vue de ceux et celles originaires des territoires que notamment la France et la Grande-Bretagne, mais aussi l'Allemagne ou le Portugal, se sont appropriés par la force et la violence.



Chaque chapitre est composée d'une double page illustrée où figure le portrait de la personne mise à l'honneur, suivi de quelques pages du récit historique, complété par une ou deux photos d'archives et par un encadré d'information additionnelle. Cette mise en page très réussie en fait un livre documentaire facile et agréable à lire.

Si des chapitres sont consacrés à des figures connues comme Franz Fanon ou Patrice Lumumba, on y rencontre nombre de personnalités dont la lutte et le courage d'action m'étaient inconnus, comme les indiennes Manikarnika Tambe ou Sarojini Naidu, l'algérien Mohun Bagan, le sénégalais Lamine Senghor, les hommes et les femmes kikuyus au Kenya, et bien d'autres.



A noter que les soulèvements contre l'empire espagnol ne sont pas abordés dans cet ouvrage, qui n'a en aucun cas la prétention d'être exhaustif mais qui a le mérite de ne pas faire oublier que les décolonisations sont le résultat de luttes de personnalités fortes qui se refusent d'être "colonisés". D'un chapitre à l'autre, les auteurs réussissent aussi à montrer les liens qui existaient entre expériences de peuples opprimés, et à indiquer l'exemplarité, l'espoir né de la réussite des uns pour les autres.
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Arab jazz

Rien à voir avec la musique orientale, ce livre est un polar et le titre est un hommage / clin d'oeil au White jazz de James Elroy ! Dans le 19e arrondissement, une fille se fait sauvagement assassiner dans son appartement. Son corps est découvert par son voisin, Ahmed, qui avait un double de ses clés quand elle était absente. La mise en scène a un côté rituel. Ahmed a tout du suspect idéal : arabe, dépressif, marginal, connaissant la victime et ayant en plus un double des clés (puisqu'il n'y a pas eu d'effraction dans l'appartement...). Il va donc mener son enquête de son côté pour aider le duo de flics qui en a la charge. S'ensuivra une plongée dans les milieux fondamentalistes musulmans, mais aussi les juifs ultra-orthodoxes et les témoins de Jéhovah, trafiquants de drogue et ripoux. C'est un très bon polar, avec un style et un univers particuliers.
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Arab jazz

Super découverte ! Amateurs de polars, aux personnages atypiques (richement dessinés, à la personnalité bien tranchée) et à l’ambiance parisienne cosmopolite, laissez-vous séduire par le premier roman de Karim Miské.

Reçu dans le cadre du prix du polar point 2014, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre avec ce titre, qui au premier abord m’a donné un peu de fil à retarde avec toutes ses références religieuses multiples et surtout pointues. La gêne s’est très vite envolée au final car le scénario ne tombe pas du tout dans la facilité et l’écriture de l’auteur est très entraînante (les phrase sont courtes et le texte rythmé). Le duo d’enquêteurs disculpe très vite ce pauvre Ahmed et cherchent efficacement toutes les voies possibles dans cette affaire qui ne leur laisse pas vraiment de répit.....................
Lien : http://stephanieplaisirdelir..
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Arab jazz

Paris, 19ème arrondissement, Ahmed, un jeune un peu paumé, pas méchant pour deux sous, plutôt replié sur lui-même, et secrètement amoureux de sa voisine, voit son quotidien bousculé par l’abominable assassinat de cette dernière.



Et nous voici plongés au milieu d’une population cosmopolite, et hétéroclite dont pas un membre n’a pas à un moment ou à un autre le profil du coupable idéal. Sauf qu’Ahmed est celui qui est le plus idéal.

Dans ce maelström qui réunit des salafistes, nord-africains moins radicaux, juifs séfarades, et témoins de Jéhovah…oui, rien que cela, il va en falloir déchiffrer méthodiquement la partition.



C’est volontairement que j’utilise ce terme, car ce roman, qui rend hommage par son titre à White jazz d’Ellroy qu’admire notre principal personnage, est tout en musicalité, et rempli de références subtilement distillées.



Entre Paris, et New-York, entre aujourd’hui et quelques mois auparavant, Karim Miské promène son lecteur ; il joue avec le temps, et l’espace tout en rompant assez vite le suspense !!! Etrange me direz-vous ! Eh bien, pas tant que cela, car au fond, l’auteur s’acharne davantage sur le pourquoi, sur l’ancrage dans la réalité, que sur une banale enquête de police.



A noter aussi une bonne dose de sensualité, bien dosée ; juste assez pour donner à un polar un petit cachet bien à lui, mais dont les limites ont été posées avec intelligence pour ne pas lasser, ni repousser.



Bien sûr, comme tout bon policier, nous faisons connaissance avec Rachel et Jean, duo de choc qui n’ont pas beaucoup de points communs, mais dont l’association fonctionne à merveille, et dont les personnalités sont déjà bien cernées.



A la lecture de ce premier roman, j’ai eu l’impression de quelque chose d’original, de profondément dépaysant, et d’astucieusement construit.

Karim Miské, qui est édité par une maison qui n’a plus à faire ses preuve en matière de littérature policière, est un auteur à suivre, et dont je suivrai avec intérêt les prochaines publications.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Arab jazz

Et non, ce n’est pas un polar ethnique ! Même s’il se passe dans le XIXe arrondissement de Paris… Le titre est un hommage au White jazz d’Ellroy et son sens argotique de « coup tordu monté par des blancs. »



J’ai aimé ce roman dès les premières pages, avec des personnages assez atypiques et attachants. Ahmed Taroudant vit en quasi reclus, se gave de « polars industriels » achetés au poids. Il est arrêté pour une dépression chronique qui dure depuis un certain temps et il émerge de cette longue hébétude à cause du meurtre de Laura Vignola, sa voisine dont il aurait pu tomber amoureux s’il avait été dans un autre état.



Il rencontre Rachel Kupferstein et Jean Hamelot, jeunes inspecteurs un peu intellos ; Rachel est vive, c’est une « femme debout » et il passe tout de suite une émotion entre elle et Ahmed ; Hamelot est plus renfermé, tourmenté et un peu barge mais ils forment une belle équipe qui a la confiance de leur supérieur, lui aussi un peu étrange.



L’histoire va tourner autour d’une bande de jeunes du quartier : quatre garçons, anciens rappeurs, qui se sont réfugiés dans l’intégrisme religieux, hassidique pour l’un, salafiste pour les autres ; et leurs sœurs qui sont amies de Laura et pas du tout dans le trip intégriste. Le roman passe aussi par New York, avec des Témoins de Jéhovah qui fricotent avec un chimiste hassidique de Brooklyn créateur du Godzwill, drogue de synthèse surpuissante qu’ils vont écouler en Europe.



Le roman a quelques faiblesses mais elles sont compensées par l’ambiance qui est créée, la personnalité des personnages et un rythme assez rapide. Et puis, un roman qui ose parler de « la ridicule pièce montée qui trône au sommet de Montmartre » ne peut pas être mauvais.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Les filles du Touquet

Jessica et Lola, deux jeunes adolescentes en mal d’amour et d’aventure, se retrouvent mêlées, bien malgré elles, dans un trafic de drogue entre Hastings, au sud de la Grande-Bretagne et Le Touquet-Paris-Plage. Le plan initial établi par Pedro, le copain de Jessica, prévoyait un échange de valises (argent contre drogue) avec James, son alter ego anglais, le lieu du rendez-vous étant fixé à la terrasse du Bar de l’Enduro au Touquet. Mandatée par Pedro pour effectuer cet échange et ignorant tout de cette mission particulière, Jessica embarquera Lola dans une dangereuse aventure sans se douter que la « Perle de la Côte d’Opale » leur réservera un accueil plutôt morbide…



Je n’ai rien trouvé de sensationnel en lisant cette courte nouvelle policière, chronométrée à la minute près, dans un scénario assez plat qui ne laisse aucune place à la montée d’adrénaline que pourrait susciter le développement de l’intrigue et l’intensité du suspense. Rien de transcendant donc, l’électroencéphalogramme est plat, je me suis ennuyée du début jusqu’à la fin du récit…

En dépit d’un style d’écriture fluide, Karim Miské ne m’a pas convaincu en narrant une histoire sans relief, aussi terne que les illustrations de Florence Dupré La Tour dont les esquisses sombres ne sont guère plus harmonieuses que le texte alambiqué de l’auteur. Pour redonner un peu de lustre à ce livre miniature, il reste heureusement le mini-guide du Touquet réalisé par Jean-Michel Boissier qui nous propose un rappel historique sur la création de cette cité balnéaire et quelques bonnes adresses pour une visite touristique et gourmande de la ville. Alors si vous êtes tentés par la dégustation de la « Dune du Touquet » (nougatine truffée au chocolat au lait) et bien d’autres spécialités chocolatées, il faut vite vous rendre sur la « Côte d’Opale », pour une échappée gourmande sur les lieux du crime !

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La Situation

Avec un style savoureux et très étudié, des digressions non dénuées d'humour, l'auteur nous expédie en 2030 à Paris, en pleine guerre civile.

Un gouvernement en fuite, des communautés qui s'affrontent, la menace d'un « grand remplacement » à son paroxysme, tout cela ressemble assez à l'époque où nous vivons. 2030 n'est pas si lointain. La Situation, euphémisme, tout comme la guerre d'Algérie était désignée par les Evénements, est une manière d'atténuer ce qui échappe au contrôle des dirigeants. Brandon Humbert, ici, président de la République, où ce qu'il en reste, peut faire sourire et songer à …, mais bien sûr « Toute ressemblance avec des personnes….. ».

Une belle découverte donc, tant de choses à dire…et de nombreuses réflexions tout en lisant. 2030 est là, toute proche. Cette proximité temporelle vient renforcer l'idée d'une réalité presque inévitable. L'histoire se répétant, l'auteur imagine des drames passés ressurgissant de l'enfer. Finalement, la rapidité avec laquelle Karim Miské déroule l'histoire (car l'intrigue est digne d'un polar), qui m'avait un peu perturbée au début du roman, n'est qu'une manière de nous la faire vivre intensément. Et c'est une réussite je trouve.

Merci à Net Galley et aux éditions Les Avrils (maison que je découvre avec ce roman) pour m'avoir permis de découvrir cet auteur.
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La Situation

Un livre difficilement classable : de la science-fiction ? Un livre de philosophie politique ? Un livre d’aventures ? Une réflexion sur notre monde moderne ?



Un peu de tout cela, peut-être. Il se déroule en 2030 et c’est à la fois très proche et très loin, parce que beaucoup de choses peuvent arriver d’ici là. En 2030, dans le livre, la France semble diviser en trois : un gouvernement de centre sans majorité, une extrême droite (la Ligue) très forte et un rassemblement hétéroclite à gauche entre écolos, certains syndicats, des femmes voilées, etc.



Depuis trois mois, la ligue et le rassemblement de gauche s’affrontent quartier par quartier. Le héros du livre, Kamel Kassim, se terre chez lui. La première sortie qu’il fera pour prendre un verre, va faillir lui coûter la vie. Et lorsqu’il veut comprendre ce qui lui est arrivé et qui a coûté la vie à des vieux amis, il va croiser des personnages à cheval comme lui entre deux mondes. Surtout qu’il voudra contribuer à relier ces mondes en rapprochant Arnaud et Soraya.



Comment ne pas tomber dans les extrêmes ? Comment garder son éthique dans un monde en dérive ? C’est là où le livre devient intéressant. L’histoire pourrait se dérouler en 2030 ou avant. C’est suffisamment proche pour qu’on identifie les protagonistes. C’est suffisamment loin pour que chacun puisse contribuer à éviter ces dérives.



Le livre porte autour de ce dilemme pour le héros qui va être à la fois chassé par des gens des deux bords et aidé par d’autres tout aussi engagés. Si l’issue tient à un fil, la chance et le hasard y jouent un grand rôle. C’est un difficile équilibre entre des Machiavel des deux bords qui jouent avec le feu en manipulant les évènements et d’autres qui refusent de perdre leurs libres arbitres. Or, ces derniers, comme vous et moi, sont des pions dans une gigantesque mécanique. Je n’irai pas plus loin pour ne pas révéler l’histoire et sa fin.



Ce qui est important, c’est qu’à la fin, je n’en suis sorti indemne. Moi aussi, j’ai des amis dans les deux mondes, moi aussi, ma famille proche est partagée entre les deux mondes. Aussi, quand je vois la fracture grandissante aujourd’hui entre ces extrêmes, et pas seulement qu’en France, mais aussi en Espagne, en Suède, aux USA, … je m’interroge sur ce que je peux et dois faire au quotidien. Ne rien faire et me terrer comme Kamel Kassim ? Agir à mon humble niveau ? Entrer en politique ? J’ai bien aimé la dernière phrase du livre : « L’Europe du XXI° Siècle, c’est décidemment trop dangereux ».



Cela oblige à faire des choix. A chacun de choisir. En tout cas, une fois que vous avez lu ce livre, vous ne pourrez pas dire que vous avez été prévenu.

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La Situation

Malgré une idée de départ qui résonne parfaitement avec l’actualité, Karim Miské ne parvient pas à construire un roman convaincant. La faute à des situations trop caricaturales, et des personnages qui tendent à multiplier les monologues. L’ensemble reste plaisant et se lit facilement grâce à l’écriture fluide de l’auteur.



Nous sommes en France, en 2030. C’est le chaos total. Un groupe de terroristes d’extrême droite a réussi à entrer dans l’Assemblée nationale, aidé par quelques policiers complices, pour assassiner plusieurs députés noirs et arabes. La société française, déjà fracturée, explose complètement : les émeutes se multiplient et dégénèrent jusqu’à aboutir à une véritable guerre civile où trois camps s’affrontent, principalement en région parisienne : la « Ligue » rassemblant les différents courants de droite et d’extreme-droite, une coalition hétérogène mixant extrême gauche, mouvements religieux musulmans progressistes et anciens dealers, et le camp gouvernemental qui tente une tendancieuse neutralité. Un quatrième camp, très minoritaire, est composé d’islamistes radicaux.



Je lis ce livre en même temps que des émeutes éclatent suite à la mort de Nahel, assassiné par un policier. Dans ces émeutes, des milices d’extrême droite interviennent, avec parfois la complicité de policiers. C’est donc peu dire que la réalité rejoint la fiction. Ce livre a tout pour être un uppercut pertinent.



L’histoire suit un scénariste métis, dépressif et anxieux, qui n’ose plus sortir de son appartement parisien. Quand sa meilleure amie est assassinée par un commando fasciste, il se retrouve malgré lui embarqué dans une sorte d’enquête qui le mène jusqu’aux Roméo et Juliette de ces temps troublés : un rejeton de l’intelligentsia fasciste qui est tombé amoureux d’une jeune infirmière arabe de Trappes.



Les premières pages m’ont embarqué à mille à l’heure. Le contexte décrit était génial, si près de l’actualité. Malheureusement, cela se gâche rapidement. D’une part, les différents courants et personnages décrits dans ce bouquin sont si caricaturaux que l’impression de réalité que je pouvais avoir au début a fini par disparaître. D’autre part, les dialogues sont mal écrit : les personnages ont tendance à monologue pour raconter leur histoire. On sent que l’auteur a hésité entre enchainer des portraits haut en couleurs, et raconter une histoire policière rythmée. À mon sens, ça ne fonctionne pas trop.



Malgré tout, le livre se lit bien. L’écriture est fluide. Les actions sont rapides. L’auteur mélange l’avancée de son récit aux souvenirs de son personnage, pour distiller ici et là des réflexions sur la position de fils d’immigré en France, la difficile place entre deux cultures dans un pays pas souvent bienveillant sur ceux qui ne sont pas « de souche ». Je mets 3/5 : un livre agréable, mais qui déçoit par rapport à ce qu’il aurait pu être.
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Les filles du Touquet

Petit Polar n°4 offert par les parents à Noël … histoire à Paris et au Touquet … une jeune fille, par amour, veut bien apporter une valise (pleine de billets ? de drogue ?) au Touquet et faire tout comme lui dit de faire le jeune homme dont elle atteint la première relation sexuelle dès ses 18 ans atteints … mais du côté des commanditaires (un homme volage et son gendre), tout ne se passe comme prévu dans l’avion qui les mène en France … si on suit assez bien comment le rendez-vous va être tronqué, la fin se termine en queue de poisson …
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Arab jazz

Histoire qui, au départ, semble un peu compliquée ; on peut se perdre entre les différents lieux, personnages, pays et religions mais peu à peu les fils se relient, l'auteur tisse sa toile d'une intrigue puissante. On comprend alors que ce cheminement difficile à suivre parfois du début du livre nous aide à mieux comprendre les ramifications d'un réseau qui se veut complexe pour échapper aux recherches. Mais heureusement 2 flics - et même 3 avec leur chef - anachroniques s'obstinent et savent créer des liens avec les témoins. Alors on se laisse happer par cette histoire bien maîtrisée.
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Arab jazz

Un polar à base d'ésotérisme complètement fabuleux! Des jehovah, des juifs, des musulmans... des flics, des errants, du sang, de la crasse... quel beauté ce livre! Merci l'artiste, arab jazz moi encore quand tu veux
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Arab jazz

Quand Laura, sa voisine du dessus est retrouvée sauvagement assassinée, Ahmed, grand lecteur de romans policiers qu’il achète au kilo au libraire arménien du coin de la rue, se dit qu’il fait partie du polar, et qu’il fait également un très beau coupable ! Mais à lire autant, on apprend une ou deux choses, alors pourquoi ne pas aider discrètement les flics ?



« Arab Jazz » est une plongée dans un monde cosmopolite où tout se mêle et s’emmêle, des intégristes juifs et musulmans, des fumeurs de ganja, des concepteurs et trafiquants de pilules prometteuses de bonheur infini, des flics, certains honnêtes, d’autres beaucoup moins. C’est le combat du bien et du mal, cela bouillonne de vie et d’action, la musique est partout… on s’y perd parfois un peu mais on ne boude pas son plaisir. Cette immersion dans le 19ème arrondissement de Paris, avec quelques incursions à New York, ravira l’amateur de polars urbains. A part, ça, c’est noir, très noir !

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Arab jazz



Les personnages, l'écriture, le rythme...+++

Je crois que j'ai plus aimé les ingrédients que le plat en lui même en fait !

Mais on tourne les pages et on ne s'en lasse pas...

J'aurais aimé être davantage surprise par le dénouement mais...Miské se réserve pour le prochain...





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Arab jazz

Karim Miské est un professionnel de l’envol qui sait en quelques lignes nous plonger dans des univers parallèles dépaysant et planants. Son écriture unique, à la fois poétique et onirique, résonne en parfaite adéquation avec le lieu bigarré dans lequel il place son intrigue. Dans ce 19ème arrondissement animé, se côtoient musulmans, chrétiens, juifs, pour le meilleur et pour le pire. Ahmed se tient à l’écart de cette foule et de sa vie, traumatisé par un évènement de son passé enfoui dans les limbes de son inconscient. Le meurtre de sa voisine va faire remonter les souvenirs honnis, et il n’aura d’autres choix que d’affronter ses démons qui sont aussi ceux du quartier.



Les enquêteurs dévoyés dans ce nid vont se confronter à tous les fondamentalistes religieux : témoins de Jéhovah, musulmans extrémistes, juifs radicaux, manipulateurs experts capables d’abolir les volontés des plus faibles pour les rallier à leurs causes… Pour démêler les fils de cet imbroglio religieux, Ahmed leur sera d’une grande aide…



Pour une fois les policiers ne sont pas des gentils blancs comme neige chargés de pourfendre le mal mais plutôt des êtres humains faillibles.



Karim Miské fait preuve d’un art de l’esquisse dans la description de ses personnages laissant entrevoir les failles sans les sonder, densifiant les personnalités au fil des pages pour créer des silhouettes insaisissables, préservées.
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Arab jazz

Karim Miské, de documentariste réputé pour la télévision, devient romancier avec ce coup d'essai réussi qui a obtenu le prix de littérature policière.

C'est un bon roman policier bien élaboré qui en même temps est un enseignement sur les communautés religieuses.
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Arab jazz

Karim Miské est fan de james Elroy. Il a construit son livre en se basant sur sa lecture de l'américain. On retrouve les personnages habituels, flics amureux, flics pourris mais c'est à Paris 19 et il y a des flics bretons. Le flou du maître est respecté avec une multitude de personnages qui, comme des ombres troublent le déroulement même de l'histoire. Bien vu. Bien écrit. Une étoile de moins pour les pages 203 à 206 qui expliquent toute l'histoire. Heureusement que rédacteur de la 4° de couv' n'a pas lu le bouquin en entier.
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