Dans ce court documentaire qui accompagne la parution de son livre "1886", Pascal Dessaint se rend sur les lieux du crime de l'affaire Jules Watrin.
À Decazeville, en Aveyron, le 26 janvier 1886, Jules Watrin, sous-directeur d'une mine, est défenestré par ses ouvriers. S'ensuit la plus grande grève ouvrière du 19ème siècle !
Réalisation : Philippe Courtin
On a beau savoir que rien ne dure, qu'un jour on perdra ceux qu'on aime, quand ça arrive, on n'est pas prêt. On est désarmé face à une douleur dont on ne pouvait soupçonner la virulence. On se retrouve soudain être un autre. Tout change, dans sa tête, dans ses sentiments, dans la perception qu'on a des êtres et du monde. Ça nous éloigne de ce dont on se croyait proche. Ça nous rapproche de ce dont on se croyait éloigné. Il y a jusqu'au corps qui ne réagit plus de la même manière. La mort est là en soi et sera désormais toujours là.
Qu'on me présente celui qui a inventé le temps qui passe (...) et je me l'étrangle avec un plaisir, un plaisir ! Ouais, parce que les bons moments passent trop vite.
Ce n'est pas l'horizon qui nous manque mais l'imagination.
Certaines douleurs te séparent des gens plus sûrement que les océans.
Après quelques instants de discussion et parfois même d'un seul regard, il semble qu'on soit en mesure de tout percevoir de certains hommes, et qu'il n'y a pas grand-chose à espérer à la surface. Pour d'autres, en revanche, il ne faut pas se fier à la première impression et plus on les découvre, moins on a le sentiment de les connaitre.
Nous ne sommes pas grand-chose, mais ce pas grand-chose n'est pas négligeable, quand même, tant qu'on est en vie.
Dis, Ben, ça ne t'arrive pas de te sentir un peu ridicule avec ton portable ? T'as pas l'impression qu'on crée le besoin et que souvent, le besoin fait l'âne ?
Qu'on fasse selon sa volonté ne signifie pas toujours qu'on le désire vraiment. On fait des tas de trucs, on prend des décisions avec trop de hâte, et après on le regrette, parce que, en définitive, ce n'était pas ce qu'on souhaitait intimement. Il y a des décisions plus ou moins promises au regret. Il y a des vies ainsi qui virent à l'amer.
Même si beaucoup de temps a passé, c'est une émotion intense que l'on éprouve après la mort de quelqu'un, quand on pénètre dans un endroit que l'on a partagé avec lui. L'endroit n'est pas vraiment vide. L'être qu'on aimait est toujours là. On ne peut pas s'empêcher de croire qu'il va soudain apparaître. Et l'imagination fait en sorte qu'il apparaisse même parfois.
Boris Vian a écrit quelque part que l'on n'oublie rien de ce qu'on aimerait oublier, c'est le reste qu'on oublie.