Karl Valentin, Une sortie au théâtre.
A propos d'aquarium, autrefois - pas une autre fois - autrefois j'habitais dans la rue de Sendling, pas dans la rue de Sendling, ce serait ridicule, on ne pourrait pas habiter dans la rue de Sendling, à cause du tramway qui passe, j'ai habité dans les maisons de la rue de Sendling. Pas dans toutes les maisons, dans une seule, celle qui est, comme ça, coincée entre les autres, je ne sais pas si vous la connaissez, cette maison. Et c'est là que j'habite, mais pas dans toute la maison, seulement au premier étage, celui qui est juste en dessous du deuxième étage et juste au-dessus du rez-de-chaussée, comme ça, entre les deux, et là, il y a un escalier qui monte au deuxième étage, et qui en redescend aussi, c'est pas l'escalier qui monte, c'est nous qui montons l'escalier, mais on dit ça comme ça.
KARL VALENTIN.- Bonjour! Donnez-moi un paquet de brunes de troisième catégorie.
LE VENDEUR.- Chez nous il n'y a pas de cigarettes à vendre.
KARL VALENTIN.- Qu'est-ce qu'il y a alors?
LE VENDEUR.- Chez nous il n'y a que des disques et des gramophones.
KARL VALENTIN.- Ah bon? Dans ce cas donnez-moi un gramophone!
LA VENDEUSE.- Bien, dans ce cas regardez donc celui-là, c'est un très bel appareil.
KARL VALENTIN.- Mais il est foutu, il a un trou! (Il montre l'orifice du haut-parleur) Et puis j'en voudrais un qui ait là devant une fermeture Eclair.
LA VENDEUSE.- Mais les appareils n'ont pas de fermeture Eclair.
KARL VALENTIN.- Mais un appareil comme ça n'est vraiment pas pratique. Si on met le doigt là et que le couvercle retombe on peut facilement se pincer.
LA VENDEUSE.- Oui, il faut faire attention.
KARLSTADT.- Dites, s'il vous plaît, comment faire pour aller à la gare le plus vite possible?
VALENTIN.- Vous en êtes encore loin. Il faudrait que vous y alliez soit à pied, soit en voiture. Si vous y allez en voiture, vous y serez peut-être en quinze minutes, mais à pied il vous faudra nettement plus longtemps.
Dans le temps, même le futur était mieux.
Karlstadt : Agité ? Mais alors prenez un calmant. Le mieux peut-être Isopropilprophemilbarbituracidphénildiméthildimenthylaminophirazolon.
Valentin : Vous dites ?
Karlstadt : Isopropilprophemilbarbituracidphénildiméthildimenthylaminophirazolon.
Valentin : Comment ça s’appelle ?
Karlstadt : Isopropilprophemilbarbituracidphénildiméthildimenthylaminophirazolon.
Valentin : Ouiii ! C’est bien ça ! Si simple et on n’arrive pas à s’en souvenir !
Extrait de : A la pharmacie (1937)
QUOVADIS
"Rends-toi compte ! Comme je monte l'escalier, voilà que notre logeuse me rencontre...
Elle m'a encore fait un cadeau ! Devine quel cadeau elle m'a fait ?!
Deux billets de théâtre pour Faust !"
Où sont mes lunettes ? (1937)
...
La femme.-Ca je ne comprends pas... Peut-être qu'elles sont dans l'étui.
Le mari.- Oui !!! Ca se pourrait ! Elles doivent être là. Passe-moi l'étui !
La femme.- Où est-ce qu'il est, l'étui ?
Le mari.- L'étui, il est justement là où les lunettes sont dedans.
La femme.- Mais une paire de lunettes n'est pas toujours dans son étui.
Le mari.- Si ! - Elle est toujours dans son étui. Sauf quand je l'ai sur le nez.
...