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3.83/5 (sur 581 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Houston, Texas , 1988
Biographie :

Katharine McGee est née en 1988 à Houston, au Texas. Elle a étudié la littérature anglaise et française à l'Université de Princeton.
C'est pendant ses années à New York où elle travaille comme rédactrice dans des journaux, qu'elle a commencé un manuscrit sur la vie dans un gratte-ciel futuriste. "Inaccessibles" est son premier roman.

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Katharine McGee | Would You Rather? | Harry Potter Envy, Mermaid Dreams, & More!


Citations et extraits (71) Voir plus Ajouter une citation
Personne ne se souvenait jamais des petites soeurs des monarques, elles n'étaient qu'une note de bas de page dans la biographie de leur aîné.
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Il existe différentes formes d’intelligence, Sam. Avoir de la culture générale et une bonne mémoire ne fait pas tout. La sagesse, la patience et l’empathie sont aussi indispensables...
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C’était entièrement la faute du père d’Eris. Le dix-huitième anniversaire de la jeune fille approchait et, ce jour-là, elle avait dû rendre visite à l’avocat de la famille pour remplir les formalités liées à son fonds fiduciaire – une activité excessivement ennuyeuse qui consistait à signer des tas de documents en présence d’un témoin officiel, ainsi qu’à passer un test ADN et se soumettre à un dépistage de drogue. Elle n’avait pas compris grand-chose hormis le fait que, si elle faisait tout ça, elle serait riche un jour.

La famille de son père avait inventé la technologie de répulsion magnétique qui permettait de maintenir les hovers en l’air, si bien qu’ils nageaient dans le fric depuis plusieurs générations. Everett Radson n’avait fait qu’augmenter une fortune déjà colossale en devenant le chirurgien plastique le plus célèbre du monde. Il n’avait commis que deux erreurs dans sa vie, deux divorces coûteux avant de rencontrer enfin la mère d’Eris lorsqu’il avait quarante ans et elle vingt-cinq, et qu’elle travaillait comme mannequin. Il ne parlait jamais de ses mariages précédents et, puisqu’il n’avait pas eu d’enfants avant elle, Eris ne l’interrogeait jamais sur le sujet. Pour être franche, elle préférait ne pas y penser.
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Leda n’était pas aussi bonne skieuse que les autres, mais elle avait gobé une pastille d’adrénaline pendant la montée et elle se sentait bien, presque aussi bien que quand elle piquait les meilleurs comprimés de sa mère. Elle avait suivi Atlas en faisant de son mieux pour ne pas se laisser distancer. Elle adorait la façon dont le vent griffait sa combinaison en polyduvet, et n’entendait rien d’autre que le sifflement de ses skis sur la neige et, par-dessous, l’écho grave du vide. Elle avait songé que, vraiment, ils tentaient le diable en filant dans l’air rare du glacier à la lisière du ciel.

Puis Avery avait hurlé.

La suite se brouillait dans son esprit. Leda avait tâtonné à l’intérieur de son gant pour enfoncer le bouton rouge d’urgence qui appellerait son drone-ski, mais déjà, celui d’Avery ramassait la jeune fille quelques mètres plus loin, sa jambe formant un angle horrible.

Le temps que ses amis regagnent la suite au dernier étage de l’hôtel, Avery se trouvait déjà à bord d’un jet qui la ramenait à la maison. Elle se rétablirait très vite, leur avait assuré M. Fuller ; elle avait juste besoin qu’on ressoude son genou, et il voulait qu’elle voie les meilleurs experts de New York. Leda savait ce que ça signifiait. Après l’opération, Avery se rendrait au cabinet d’Everett Radson pour qu’il efface la cicatrice au microlaser. Que Dieu la préserve de la moindre marque sur son corps parfait.

Plus tard ce soir-là, les autres jeunes faisaient trempette dans le jacuzzi de la terrasse et se passaient des bouteilles de crème de whisky glacée en portant des toasts à Avery, aux Andes et à la neige qui commençait à tomber. Comme cette dernière s’épaississait, ils avaient fini par grommeler en signe de protestation et par se replier dans leur lit. Mais Leda, qui était assise près d’Atlas, n’avait pas bougé, et lui non plus.

Elle le désirait depuis des années, depuis qu’Avery et elle étaient devenues amies, depuis la première fois qu’elle l’avait rencontré chez les Fuller, quand il les avait surprises en train de chanter des chansons de Disney et que, de honte, Leda avait viré à l’écarlate. Mais jamais elle n’avait pensé avoir la moindre chance avec lui. D’une part, il avait deux ans de plus qu’elle, d’autre part, c’était le frère d’Avery. Jusqu’à cet instant où tout le monde avait déserté le jacuzzi et où Leda avait hésité en se demandant si, peut-être, avec un peu de chance… Elle avait une conscience aiguë de son genou qui effleurait celui d’Atlas sous l’eau, déclenchant des picotements le long de tout son flanc gauche.

– Tu en veux ? murmura le jeune homme en lui passant la bouteille.

– Merci.

Leda se força à détacher son regard des cils d’Atlas, auxquels des flocons de neige s’accrochaient telles de minuscules étoiles. Elle but une longue gorgée de crème de whisky. L’alcool sucré comme un dessert coula tout seul dans sa gorge en laissant une brûlure dans son sillage. La tête de Leda lui tourna à cause de la chaleur du jacuzzi et de la proximité d’Atlas. Peut-être les effets du comprimé d’adrénaline ne s’étaient-ils pas tout à fait dissipés, ou peut-être était-ce sa propre excitation qui la rendait étrangement audacieuse.

– Atlas, dit-elle doucement.
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- Tu n'as jamais rêvé d'être quelqu'un d'autre ? finit par demander Béatrice.
- J'ai longtemps voulu être toi. Tu es au centre de toutes les décisions, alors que moi, je ne sers à rien. Mais toi... pourquoi donc voudrais-tu changer de vie ? demanda sa cadette, perplexe.
Jamais l'héritière n'aurait imaginé que Sam puisse être jalouse et lui envier sa place.
- Parce que je n'ai jamais voulu tout ça. Crois-moi, j'ai bien conscience d'avoir de la chance. Après tout, je suis née avec une petite cuillère en argent dans la bouche. Et pourtant, j'envie tous les habitants de ce pays. Eux, au moins, décident de la direction que prendra leur vie. N'importe quel enfant peut rêver de devenir astronaute, pompier, danseur étoile ou médecin... Moi, personne ne m'a jamais demandé ce dont j'avais envie. Mon avenir était déjà tout tracé.
- Béatrice, souffla Sam, les yeux écarquillés. Tu n'as pas envie de devenir reine ?
- Le problème n'est pas d'en avoir envie ou non. Comme toi, je suis une Washington. Mon destin, c'est d'hériter de la couronne. Je n'ai pas le choix. Toi, si. Tu jouis d'une liberté à laquelle je n'aurai jamais droit.
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- À partir de cet instant, tu es deux personnes à la fois : Béatrice, l'enfant, et Béatrice, l'héritière du trône, avait poursuivi son grand-père avec gravité. Quand ces deux êtres auront des aspirations différentes, c'est la couronne qui devra l'emporter. Toujours. Promets-le-moi.
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Élire une reine ou un roi ? Quelle drôle d'idée ! Il était évident que les élections ne concernaient que les juges et les membres du Congrès. Quel désastre ce serait, si la branche exécutive devait se plier aux exigences de tous les citoyens et les supplier de voter pour elle ! Un tel système n'attirerait que des loups aux dent longues et aux intentions inavouables.
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Deux mois plus tôt

– J’ai passé une super soirée, déclara Zay Wagner en raccompagnant Avery Fuller jusqu’à la porte du penthouse de sa famille.

Ils étaient descendus à l’Aquarium de New York, au 830e étage, et avaient dansé dans la douce phosphorescence des bassins, parmi les visages familiers. Avery se fichait pas mal des poissons mais, comme son amie Erin le disait toujours, une soirée, c’est une soirée, pas vrai ?

– Moi aussi. (La jeune fille leva sa tête aux cheveux blond vif vers le scanner rétinien, et la porte se déverrouilla. Elle gratifia Zay d’un sourire.) Bonne nuit.

Il lui prit la main.

– Je pensais que je pourrais peut-être entrer ? Vu que tes parents ne sont pas là…

– Désolée, marmonna Avery en dissimulant son irritation sous un bâillement feint. (Toute la soirée, Zay avait inventé des excuses pour la toucher. Elle aurait dû le voir venir.) Je suis crevée.

– Avery. (Le jeune homme laissa retomber sa main, fit un pas en arrière et passa les doigts dans ses cheveux.) Ça fait des semaines que ça dure. Je vais finir par croire que je ne te plais pas.

Avery ouvrit la bouche sans qu’aucun son n’en sorte. Elle ne savait pas quoi répondre.

Quelque chose passa sur le visage de Zay – de l’agacement, de la confusion ?

– Pigé. On se voit plus tard. (Il battit en retraite vers l’ascenseur puis se retourna et la détailla une fois de plus de la tête aux pieds.) Tu es vraiment très belle ce soir, ajouta-t-il.

Les portes de la cabine se refermèrent avec un petit bruit mat.

Avery soupira et pénétra dans le somptueux vestibule de son appartement. Avant sa naissance, quand la Tour était en construction, ses parents avaient enchéri sur ce penthouse qui occupait tout le dernier étage et possédait le seul hall sur deux niveaux du bâtiment. Ils en étaient si fiers ! Avery, elle, détestait l’écho lugubre que ses pas y produisaient, les miroirs scintillants qui recouvraient chaque surface. Elle ne pouvait regarder nulle part sans croiser son propre reflet.

La jeune fille se débarrassa de ses escarpins à talons et, pieds nus, se dirigea vers sa chambre en les abandonnant au milieu du vestibule. Quelqu’un les ramasserait le lendemain – un des bots, ou Sarah si elle daignait se pointer à l’heure.

Pauvre Zay. Avery l’aimait bien : il était drôle de cette façon bruyamment pétillante qui la faisait toujours rire. Mais elle ne ressentait rien quand ils s’embrassaient.

D’un autre côté, le seul garçon qu’elle aurait vraiment eu envie d’embrasser était celui auquel elle ne pourrait jamais toucher.
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Avery se demanda si quelqu’un d’autre qu’elle avait déjà mis les pieds ici. Des barrières de sécurité bordaient un côté du toit, sans doute au cas où des ouvriers de maintenance monteraient ici, mais à sa connaissance ce n’était jamais arrivé.

Elle n’en avait jamais parlé à Atlas. C’était l’un des deux seuls secrets qu’elle lui cachait. Si son frère l’avait découvert, il aurait fait en sorte qu’elle ne puisse pas revenir, et Avery n’aurait pas supporté de renoncer à cette liberté. Elle aimait monter sur le toit, sentir le vent cingler son visage et emmêler ses cheveux, la faire larmoyer, et hurler si fort qu’il noyait ses pensées incontrôlables.

Elle se rapprocha du bord en savourant le vertige qui lui nouait l’estomac tandis qu’elle balayait la ville du regard. En contrebas, les monorails ondulaient dans les airs tels des serpents fluorescents. L’horizon semblait impossiblement loin ; la vue de la jeune fille portait depuis les lumières du New Jersey à l’ouest jusqu’aux rues du Sprawl au sud, à Brooklyn à l’est et, au-delà, à l’éclat couleur d’étain de l’Atlantique.

Sous ses pieds nus se dressait la plus grande structure existant sur Terre, un monde complet en soi. C’était si étrange de penser qu’elle surplombait des millions de gens qui mangeaient, dormaient, rêvaient et se touchaient… Avery cligna des yeux, en proie à une solitude aussi subite qu’aiguë. Ils étaient tous des étrangers pour elle, y compris ceux qu’elle connaissait. Que savait-elle d’eux, ou d’elle-même, ou de quoi que ce soit dans cette vie ?

La jeune fille s’accouda à la balustrade en frissonnant. Un seul faux mouvement pourrait la faire basculer dans le vide. Une fois de plus, elle se demanda ce qu’elle ressentirait durant une chute de quatre kilomètres de haut. Elle imagina que ce serait sans doute paisible, cette impression d’apesanteur alors même qu’elle atteindrait la vitesse maximale. Elle mourrait d’une crise cardiaque longtemps avant de toucher le sol. Fermant les yeux, elle se pencha en avant et crispa sur le bord ses orteils aux ongles vernis en argent. À cet instant précis, la face interne de ses paupières s’alluma comme ses lentilles lui signalaient un appel entrant.

Avery hésita, une vague d’excitation coupable la submergeant à la vue de son nom. Elle avait si bien réussi à éviter ça pendant tout l’été, en se distrayant d’abord avec le programme d’études à Florence et plus récemment avec Zay ! Mais finalement elle se détourna et redescendit rapidement l’échelle.
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Le lendemain matin, elle entra dans la cuisine d’un pas sautillant, les cheveux encore humides de la vapeur du jacuzzi, le souvenir des caresses d’Atlas gravé sur sa peau comme un tatouage à l’encre indélébile. Mais il n’était plus là.

Il avait pris le premier jet pour rentrer à New York – et se rendre au chevet de sa sœur, selon leur père. Leda avait acquiescé calmement mais, à l’intérieur, elle avait la nausée. Elle connaissait la véritable raison du départ d’Atlas. Il l’évitait. D’accord, avait-elle songé, un tourbillon de colère engloutissant sa souffrance. Elle allait lui montrer. Elle aussi, elle se ficherait de ce qui s’était passé entre eux.

Mais elle n’avait jamais eu l’occasion de lui prouver son indifférence. Atlas avait disparu plus tard dans la semaine, avant la reprise des cours, alors qu’il aurait dû entamer le troisième trimestre de son année de terminale. Sa famille l’avait recherché de manière aussi frénétique que brève, s’interrompant en apprenant que le jeune homme allait bien.

Presque un an plus tard, la disparition d’Atlas n’intéressait plus personne. En public, ses parents la traitaient comme une lubie juvénile dont on ne pouvait que rire. Combien de fois Leda les avait-elle entendus, durant un cocktail, affirmer qu’il avait pris une année sabbatique pour parcourir le monde, et qu’ils en avaient eux-mêmes eu l’idée ? C’était leur version des faits et ils s’y tenaient, mais Avery avait raconté la vérité à Leda. Les Fuller ignoraient où se trouvait leur fils et même s’il rentrerait un jour. Atlas appelait régulièrement sa sœur pour la rassurer, mais en cryptant le point d’origine de son appel, et toujours quand il s’apprêtait à changer d’endroit.

Leda n’avait jamais avoué à Avery ce qui s’était passé cette nuit dans les Andes. Elle ne savait pas comment aborder le sujet depuis la disparition d’Atlas, et plus longtemps elle gardait son secret, plus c’était difficile. Ça lui faisait mal de penser que le seul garçon à qui elle ait jamais tenu s’était littéralement enfui après avoir couché avec elle. Leda tentait d’entretenir sa colère contre lui, parce que c’était toujours mieux que de souffrir bêtement. Mais même la colère ne suffisait pas à faire taire la douleur sourde qui pulsait en elle chaque fois qu’elle pensait à lui.
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