Citations de Katherine A. Applegate (175)
Certains animaux ont une vie privée, à l’abri des regards, mais ce n'est pas mon cas. Ma vie se déroule sous les lumières aveuglantes et les doigts pointés de visiteurs qui n'ont pas été invités. A quelques centimètres de moi, les gens plaquent leurs petites paumes contre la paroi de verre qui nous sépare.
Tu es ceci et nous sommes cela et ça ne changera jamais : voici ce que dit cette paroi de verre.
Les gens laissent leurs empreintes poisseuses dessus et, chaque soir, un homme fatigué vient les essuyer. Parfois je presse mon nez contre le verre, y laissant moi aussi ma marque.
Puis l'homme essuie la paroi, et je disparais
J'ai toujours été un artiste. Même bébé, accroché à ma mère, j'avais un regard d'artiste. Je voyait des formes étranges dans les nuages, et des sculptures dans les tas de pierres aux fonds des ruisseaux. Je happais les couleurs au passage : l'écarlate d'une fleur, l'ébène d'un oiseau filant devant moi.
La plupart des hommes pensent que les gorilles n'ont pas d'imagination. Que nous ne nous souvenons pas de notre passé et ne songeons pas à notre avenir. Quand j'y réfléchit bien, ils n'ont pas tort. Je pense surtout à ce qui est, plutôt qu'à ce qui parait être. J'ai appris à ne pas me faire d'illusions.
Récemment, un petit garçon s'est approché de la vitre, les joues ruisselantes de larmes.
- Ça doit être le gorille le plus seul au monde, a-t-il déclaré en serrant la main de sa mère.
Dans ces moments-là, je regrette que les humains ne puissent pas me comprendre comme je les comprends. J'aurais aimé répondre à ce petit garçon que ce n'était pas aussi terrible qu'il le pensait.
Avec le temps, on s'habitue à presque tout.
Mes visiteurs sont souvent surpris quand ils remarquent la télé que Mack a mise dans mon domaine. Ils ont l'air de trouver bizarre qu'on gorille regarde des hommes sur un petit écran.
Mais eux derrière la vitre me regardent de la même façon, et, parfois, je me demande si ce n'ai pas tout aussi étrange.
J'ignore pourquoi les gens me parlent, mais ça arrive souvent. Ils savent peut-être que je les comprends. A moins que ça ne soit parce que je ne peut pas leur répondre.
Je réfléchis. Pas facile de répondre. Les gorilles ne se plaignent pas. Nous sommes des rêveurs, des poètes, des philosophes, des amateurs de siestes.
- Notre mémoire est précieuse, insiste Stella. Elle nous aide à savoir qui nous sommes.
- Un bon zoo est un grand domaine, répond Stella. Un endroit sûr, où les animaux on suffisamment d'espace pour se promener. Un bon zoo est la façon dont les hommes réparent les fautes qu'ils ont commises, ajoute-t-elle après une courte pause.
- Je n'ai jamais demandé qu'on me fasse de promesse car une promesse est éternelle et l'éternité peut sembler longue. Surtout quand on est enfermé dans une cage.
Les hommes ont inventé beaucoup de mots, plus qu'ils n'en ont besoin. Pourtant, ils n'en n'ont pas pour me définir.
J'aime bien les contes avec des débuts noirs et nuageux et des fins de ciels bleus et dégagés.
J'essaie toujours d'accorder aux hommes le bénéfice du doute.
- Un zoo, Ruby, est un endroit où les hommes réparent les erreurs qu'ils ont commises. Dans un bon zoo, les hommes prennent soin des animaux.
Les bébés humains sont hideux, mais leurs yeux sont pareils à ceux des nôtres. Trop grand pour leurs visages, et pour le monde.
Les creux offrent une protection contre les éléments. Ce sont des endroits sûr où dormir et entreposer ses affaires. On s’y sent en sécurité.
Ils sont la preuve qu’une mauvaise chose peut en devenir une bonne avec assez de temps, de soin et d’espoir.
C'est ainsi, dans le monde des arbres. Nous n'avons pas besoin de nom pour nous distinguer les uns des autres.
Imaginez une classe où tous les élèves s'appelleraient Martin. Et où le pauvre professeur essaierai de faire l'appel chaque matin.
Heureusement que les arbres ne vont pas à l'école.
Les arbres ont une relation assez complexe avec les humains, après tout. Tantôt vous vous enchaînez à nous pour protester contre notre abattage, tantôt vous nous transformez en tables et en bâtonnets de glace.
Il est vrai que la magie d’alors était douce et abondante. Mais elle n’a pas disparu ! Le tout est de savoir où la chercher…
Toutes les créatures ont une utilité, Byx. Chacune est la pièce d'un vaste puzzle que nul ne visualise dans son ensemble.