AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Katherine Arden (567)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'Ours et le Rossignol

Fortement imprégné du folklore russe, L’Ours et le Rossignol est un mélange entre fantasy historique, merveilleux, quête initiatique et saga familiale.

Vassilissa, dite Vassia, est la cinquième née d’un seigneur du nord et d’une femme aussi sagace qu’indépendante. Sa mère meurt pour la mettre au monde et sa vie aurait pu commencer sous de sombres auspices. Mais Vassia, enfant désirée par sa mère, est choyée par sa famille, particulièrement sa gouvernante et sa grande sœur. Elle s’épanouit librement sur le domaine de son père, connaît la forêt par cœur et préfère imiter ses frères que rester à coudre près du poêle. Ayant la capacité de voir les esprits du foyer comme ceux de la forêt, elle perçoit le monde différemment, ce qui se révèle parfois avantageux, parfois dangereux. Ses aptitudes ne sont pas du goût de tout le monde, notamment sa nouvelle belle-mère.

L’ambiance est feutrée, le récit lent. Il faut bien cela pour voir Vassia grandir, prendre conscience de sa différence et faire ses propres choix. La jeune fille est plus qu’anachronique dans cette société où les femmes sont vouées au mariage ou au voile, vendues ou cachées, en somme. Si l’autrice a distillé quelques indices quant à l’ascendance de Vassia et de sa mère, Marina, j’aurais toutefois aimé en apprendre plus. Ce sera, je suppose, pour les prochains tomes.

L’influence du merveilleux russe est savamment dosée. Les éléments du conte sont là, parfois évidents, parfois en filigrane, souvent détournés. Ce fut amusant de les repérer. Cependant Katherine Arden nous conte une histoire personnelle, un apprentissage où finalement la fantasy reste accessoire. Et je garde le regret de n’avoir pas rencontré Baba Yaga…



La suite sur mon blog...
Lien : http://livropathe.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          30
La Fille dans la tour

Chronique de Diana :



Je ne sais pas si je vais me remettre de cette suite. J’avoue que l’auteure fait très fort avec sa saga. Elle mélange subtilement l’histoire de la Russie avec sa mythologie et ses croyances païennes. Le tout donne un récit Fantasy juste merveilleux à lire.



Nous retrouvons Vassia cette fois-ci plus âgée mais pas plus comprise, ce récit va montrer clairement les clivages entre l’ancien monde et la nouvelle Russie mais surtout les différences hommes, femmes. En effet notre héroïne avide de liberté va devoir encore se battre pour savoir qui elle est et quelle est sa place, même si ici, nous n’avons pas encore les réponses. Toujours intrépide, elle va mettre sa vie en péril pour découvrir le monde et sauver des fillettes pendant son périple. Elle y retrouvera aussi son frère Sasha et sa sœur Olga, qui n’ont jamais partagé sa vision de la vie et là aussi elle se fera face à des murs pour faire comprendre qu’elle veut être maitresse de sa destinée. Elle va enfin voir Moscou de ses propres yeux et réaliser que parfois tout n’est qu’illusions et faux semblants.



Vous me direz : mais quel intérêt au milieu de tout ça ? Et bien tout simplement que les changements sont toujours annonciateurs d’un plus gros événement et clairement, je ne sais pas ce qui nous attend mais ça va être énorme. L’auteure met en place les choses comme un jeu d’échec, il y a ce que l’on pense, ce que l’on voit et ce que l’on essaye de deviner sans jamais anticiper son prochain coup.



Il y a aussi le démon du gel, Morozko qui entretient une relation ambigüe, pleine de non-dits et je dirais aussi douloureuse pour l’un que pour l’autre. Il y a une réelle alchimie entre eux, un lien plus fort qu’il n’y semble mais là encore l’auteure choisit de nous laisser mariner un peu plus. Je vous assure que ce slow-burn est frustrant au possible mais comme je vous le disais les changements sont partout dans ce récit et cette relation n’y échappe pas.



C’est une pépite à lire, la plume est enchanteresse, l’univers à la fois terrible et magique. L’héroïne est forte et attachante par ses différences, ses rêves. J’ai tout aimé, l’intrigue, le rythme montant crescendo, la fin. Je ne sais pas trop comment vous expliquer ce que l’on ressent avec ce roman, c’est poétique, doux et amer. On s’y plait tout en réalisant combien cette époque est dure, compliquée pour une femme. Cette saga fait partie de celle qui vous marque tant par l’écriture que le contenu. C’est à lire absolument et j’ai plus que hâte d’avoir le dernier opus entre les mains.
Lien : https://followthereader2016...
Commenter  J’apprécie          20
L'Ours et le Rossignol

Ce livre est un coup de cœur !



Pour son premier roman, l’auteure nous emmène dans la Russie du XIVe siècle, à Moscou et surtout dans les terres septentrionales enneigées la majorité de l’année : Vassia naît dans une famille de seigneurs locaux, petite-fille d’une femme qui, disait-on, était une fille-cygne et qui avait séduit le Grand-Prince de Moscou. Dans le foyer de Vassia, la vieille Dounia raconte aux enfants les anciennes légendes de la Rus', remplies d’êtres mystérieux aux pouvoirs surnaturels. Vassia grandit, et elle voit ce que personne d’autre ne peut voir : les êtres protecteurs du foyer ou des écuries, les esprits du lac ou des rivières… Et, encore enfant, elle croise l’Étranger, qui est aussi le Roi de l’hiver ou le démon du Gel…



Dans une ambiance à la fois marquée par la campagne russe médiévale et par le merveilleux des contes, l’auteure nous raconte l’enfance et l’adolescence d’une fille dont on devine que le destin ne sera pas commun. Certains personnages archétypaux sont réinventés, comme la jeune fille brimée par sa belle-mère qui devient elle-même une belle-mère haïssant sa belle-fille, par bigoterie et par peur des démons. Le personnage symbolisant la mort ne s’avère pas si malfaisant, mais il mène ses propres combats.



Ce n’est pas qu’un conte plongé dans le merveilleux, car d’autres thématiques sont dessinées, comme la lutte de l’Église contre les vieilles croyances, par l’intermédiaire d’un prêtre qui lui aussi sort tout droit d’une légende, avec sa beauté hors-norme et son emprise magnétique sur ses fidèles. Par ses pensées et ses actions, il symbolise le combat d’une religion implacable contre la nature et ses manifestations. L’impact de la nature sur les hommes n’est pas oublié, et celle-ci n’est pas systématiquement généreuse : les rivières et les forêts peuvent être dangereuses pour les hommes isolés ; une mauvaise année et c’est la famine qui menace. Quant à Vassia et ses sœurs, elle permet à l’auteur d’aborder le destin des femmes dans cet univers patriarcal. Vassia n’acceptera pas qu’on lui impose le sien, mais Katherine Arden évite le piège de l’héroïne trop « badass ».



Ce livre est un très beau dépaysement et propose une vraie fin, mais il est aussi le premier d’une trilogie. Le deuxième tome est déjà paru en français, et le troisième le sera probablement l’année prochaine. Je vais me précipiter dessus !


Lien : https://feygirl.home.blog/20..
Commenter  J’apprécie          120
L'Ours et le Rossignol

Pour le premier tome de sa trilogie, Katherine Arden a choisi de s’inspirer de la culture russe dont elle nous fait découvrir une partie de l’histoire et du folklore. Un choix audacieux, surtout pour un premier roman, mais qui s’avère payant puisque « L’ours et le rossignol » nous livre une très belle histoire qui ne séduit pas seulement par le dépaysement qu’il procure mais aussi par de nombreux autres aspects. Le roman met en scène la fille d’un petit seigneur russe vivant dans un territoire reculé où le confort est assez sommaire. Cet environnement, que d’aucun jugerait trop hostile, fait le bonheur de la petite Vassia qui, en dépit des restrictions habituellement imposées à son genre, passe son temps à vagabonder dans la forêt sous le regard bienveillant de son père et de ses frères aînés, amusés par l’espièglerie et la témérité de la benjamine. L’arrivée d’une nouvelle femme dans le foyer et du prêtre charismatique qui voyage dans son sillage va toutefois venir perturber le quotidien de la maisonnée et remettre en question la liberté dont jouissait jusqu’à présent la jeune fille. Car celle-ci et sa belle-mère partagent visiblement le même secret, celui de pouvoir voir les créatures légendaires habituellement invisibles aux yeux des mortels dont ils peuplent (avec plus ou moins de discrétion) les maisons, les lacs ou les forêts. Seulement si la petite Vassia semble faire peu de cas de son don et ne voit aucun mal à communiquer avec les créatures qui croisent sa route, sa belle-mère, fervente chrétienne, y voit le signe du diable et est bien décidée à les faire disparaître en imposant une piété irréprochable à tous les membres de la communauté. Autrefois considéré avec bienveillance, le comportement de la jeune fille se met alors à susciter l’agacement, puis la défiance de ses congénères, alors même qu’elle devient parallèlement l’enjeu d’un conflit opposant de puissantes et anciennes divinités.



Le roman met en scène une Russie médiévale fantasmée qui ne manque pas de susciter la curiosité du lecteur. Si l’essentiel de l’intrigue se déroule sur les terres reculées du père de l’héroïne, l’auteur nous livre également quelques aperçus de la cour de Moscou et de ses intrigues. On y découvre une société très hiérarchisée, reposant sur le modèle féodale et dans laquelle la religion chrétienne occupe une place de plus en plus importante. On assiste alors à l’émergence de personnalités charismatiques qui adoptent la posture de missionnaires luttant pour faire disparaître les anciennes pratiques et imposer le dieu chrétien en lieu et place des divinités autrefois vénérées. C’est un véritable choc des cultures que nous dépeint Katherine Arden, et le roman fait à ce sujet beaucoup penser à l’ouvrage d’Andrus Kivirahk, « L’homme qui savait la langue des serpents », qui dépeignait lui aussi la montée du christianisme dans une Estonie empreinte de magie. Dans les deux cas, le choix de l’Europe de l’Est comme décor permet aux auteurs de mettre en scène un bestiaire qui change de l’ordinaire. Le roman met ainsi en lumière des créatures moins impressionnantes que les traditionnels dragons, licornes et compagnie, puisqu’ils appartiennent davantage au « Petit peuple », ces divinités à priori insignifiantes censées peupler les maisons, les écuries ou les forêts et auxquelles les gens du commun adressent leurs offrandes. Domovoï, roussalka, vazila (esprit des chevaux), banick (esprit des bains), roi de l’hiver et son frère, liéchi… : voilà un petit panel des créatures rencontrées au fil des pages, et ce pour le grand plaisir du lecteur à qui est ainsi fourni l’occasion de se familiariser avec le folklore russe et ses particularités. Cet aspect fait d’ailleurs beaucoup penser à une autre œuvre parue récemment en France, la série « La cour d’Onyx » dans laquelle l’autrice Marie Brennan met elle aussi en scène un bestiaire du même type, inspiré cette fois du folklore anglais.



Si le dépaysement procuré par le cadre russe contribue indéniablement au charme du roman, il ne s’agit pas de sa seule qualité, loin de là. Quoique relativement simple, l’intrigue est ainsi très bien pensée et surtout bien construite, se dotant peu à peu des allures de conte (la magnifique couverture signée Aurélien Police illustre d’ailleurs parfaitement cet aspect). Ainsi, en dépit d’un rythme relativement lent et de nombreux passages mettant en scène le quotidien tout à fait ordinaire de la famille de Vassia, le roman ne souffre d’aucune longueur ni d’aucun moment de flottement qui feraient retomber l’intérêt du lecteur. On découvre au contraire avec beaucoup de curiosité la vie de cette petite communauté, avec ses joies et ses drames, ses habitudes et ses bouleversements. Le surnaturel occupe dans un premier temps une place très limitée dans l’intrigue, avant de prendre davantage d’importance au fur et à mesure du récit, jusqu’à atteindre son paroxysme lors d’un final impressionnant. L’un des plus grands atouts du roman réside cela dit dans la qualité de ses personnages, à commencer par l’héroïne elle-même. Difficile en effet de ne pas se prendre d’affection pour cette petite fille curieuse et aventureuse confrontée aux carcans imposés par la religion et la société patriarcale dans laquelle elle a grandi. Les autres personnages ne sont pas en reste et, si tous sont loin d’être attachants, chacun d’entre eux bénéficient néanmoins d’une personnalité soignée et nuancée. C’est le cas notamment du prêtre nouvellement arrivé dans la communauté, un personnage qui n’a rien de l’archétype du fanatique décérébré et cruel trop souvent mis en scène et qui ne manque pas de susciter la curiosité du lecteur, à défaut de sa sympathie. Les autres membres de l’entourage de Vassia sont un peu moins présents mais tous sont suffisamment bien caractérisés pour qu’on s’y attache sans mal.



Katherine Arden frappe fort avec ce premier roman qui nous fait voyager à travers le folklore russe aux côtés d’une petite héroïne touchante de sincérité et d’innocence. Un joli conte à découvrir ! A noter que, si le roman se suffit parfaitement à lui-même, celui-ci s’inscrit dans une série de plusieurs tomes dont le second, « La fille dans la tour », est paru en août dernier (la chronique arrive d’ici peu).
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
Commenter  J’apprécie          313
La Fille dans la tour

Pas de surprise : si le premier roman de l’auteure vous avait plu, alors sachez que celui-ci vous emportera tout autant dans ses contrées froides et pleines de mystère, même si l’on prend cette fois la direction de l’impressionnante cité de Moscou.
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
Commenter  J’apprécie          00
L'Ours et le Rossignol

Une lecture mitigée pour moi ! Et ce malgré l’ambiance mythique de la Russie parfaitement retranscrite : on ressent la grandeur et la dureté de l’Empire. On évoque beaucoup de créatures du folklore russe comme les domovoï ou la roussalka. Le récit est cependant parfois brouillon et traîne un peu en longueur. L’histoire est un peu lente à se mettre en place et je n’ai été rééllement accrochée qu’à la moitié du roman.
Lien : https://lageekosophe.com/
Commenter  J’apprécie          70
L'Ours et le Rossignol

Un roman qui se dévore !

Situé dans les sombres forêts russes à l'époque médiévale, ce récit plonge immédiatement le lecteur au coeur d'un froid terrible, des contes au coin du feu et du folklore local. Ajoutez à ce contexte la présence de figures historiques et vous aurez un récit original, particulièrement intéressant et prenant qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page.



J'ai été charmée par les décors, la poésie de l'atmosphère et de l'écriture, et les rebondissements qui ne tombent jamais dans la facilité. L'héroïne, Vassia, aux prises avec les conventions de l'époque et des conditions de vie difficiles, est forte et attachée à sa liberté, mais n'en reste pas moins ancrée dans son époque. Son lien particulier avec les esprits de la nature et ceux qui protègent les zones habitées de ces campagnes russes m'a particulièrement plu. Les personnages, que l'on voit évoluer, sont vraiment bien travaillés, notamment celui de Konstantin, un prêtre charismatique qui va jouer un rôle central dans la lutte qui fait le coeur de l'intrigue. J'ai apprécié les nuances instillées par l'auteure pour rendre chaque personnalité unique et éviter l'écueil du totalement gentil ou totalement mauvais. D'autre part, le contexte et les personnages rendent particulièrement intéressant l'affrontement entre le christianisme en pleine expansion et le respect des anciennes croyances.



Après s'être laissé happer par cette (sublime) couverture, on est pris dans l'hiver dès le premier paragraphe et on tombe sous le charme du glacé Morozko. L'intrigue amoureuse est prenante et sort des sentiers battus bien qu'elle soit secondaire. Et nous avons droit en prime à une vraie fin, qui laisse néanmoins assez d'ouverture pour poursuivre la magie de ce premier roman de Katherine Arden.



Un très joli conte que je conseille donc sans hésiter aux lecteurs adolescents ou adultes, amateurs de frissons, de légendes et de personnages forts. C'est une pépite !
Commenter  J’apprécie          60
L'Ours et le Rossignol

Depuis le temps que je n'entends que des éloges ou presque de la trilogie Winternight par le biais des booktubers anglophones que je suis, ma lecture aurait pu être une déception tellement mon attente était à niveau plutôt conséquent, toutefois, j'ai beaucoup aimé et voici pourquoi ;



1. Le folklore russe duquel je ne connaissais absolument rien est dévoilé et raconté (tout du moins une partie d'un folklore qui doit être bien plus dense j'imagine) tout au long du roman. Beaucoup des créatures présentées sont similaires à celles que je connais un peu mieux mais il n'empêche que c'est toujours intéressant de voir la façon dont les gens réagissaient à ces esprits de la nature, les offrandes faites et les raisons pour lesquelles elles étaient faites. Je signale d'ailleurs aux futur.e.s lectrices/lecteurs qu'un glossaire est disponible à la fin du livre.



2. Les personnages sont bien construits et bien que survolés pour certains (forcément puisqu'il y a en a une belle poignée tout de même), je n'ai pas douté de leur tangibilité. Durant ma lecture ils n'étaient pas simplement des personnages mais des personnes auxquelles je me suis attachée ou que j'ai méprisé. Vassia est une héroïne formidable.



3. Certaines thématiques abordées m'ont beaucoup touché puisque le roman va évoquer la place de la femme dans une société et à une époque où l'émancipation n'était pas une option sans conséquence voire pas une option tout court pour la majorité des femmes. Les conséquences de la place dévorante et grandissante que prend la religion dominante face aux croyances païennes sont également discutées et ont apporté certaines situations très oppressantes qui m'ont mise en colère ; d'ailleurs le parallèle entre les parcours de Vassia et Anna est très intéressant à suivre puisqu'il apporte des pistes de réflexion supplémentaires.



4. C'est un roman addictif très fluide et bien qu'il ne soit pas destiné à un jeune public, des lecteurs et lectrices chevronnés de 13/14 ans pourront le lire sans soucis. J’apprécie également que ce tome 1 se suffise à lui-même bien qu'il fasse partie d'une trilogie.



Voilà plus ou moins toutes les raisons pour lesquelles j'ai aimé L'Ours et Le Rossignol et pourquoi je lirai la suite lorsqu'elle paraîtra - d'ici peu je l'espère puisqu'elle est terminée outre atlantique.

Commenter  J’apprécie          20
L'Ours et le Rossignol

Je n'ai eu que très peu l'occasion de lire des récits positionnés dans un environnement et un folklore slave. Qu'est-ce que j'ai du loupé ! Quelle richesse et quelle ambiance cela dégage !



L'Ours et le Rossignol se déroule dans une Russie de fin de moyen âge, aussi archaïque qu'on puisse l'imaginer. Elle est à l'image de ses hivers : rustre, dure, froide, sombre, robuste. La vie des femmes y est particulièrement peu enviable, condamnées à se marier trop jeunes et réduites à la condition de génitrice. Et ça, Vassia notre héroïne, ne peut s'y résoudre.

L'Ours et le Rossignol, c'est aussi la confrontation, le choc d'anciennes cultures, d'anciennes croyances et de traditions face à l'arrivée et la propagation d'une divinité chrétienne et unique, dont les représentants religieux n'ont ni la tolérance ni l'amour qu'ils sont supposés promouvoir et disséminer. Et ça, Vassia, qui a grandi au son des anciens contes, proche de la nature et de ses habitants (visibles comme invisibles) ne va pas l'accepter non plus.



Finalement l'Ours et le Rossignol est l'histoire d'une jeune fille libre, forte, rebelle, non conventionnelle. L'histoire de son émancipation. Par rapport à son père d'abord, aimant, protecteur mais dur (un personnage très attachant et paradoxalement plutôt attendrissant). Par rapport à sa belle mère, aussi glaciale que le givre, aussi aimante qu'une lame de rasoir, mais surtout gouvernée par la peur de ce qu'elle et sa belle fille peuvent percevoir. Par rapport à sa condition de femme bien sûr. Par rapport à son humanité également.



L'écriture poétique voire lyrique (tout en restant très accessible), l'absence "d'action" à proprement dite et l'atmosphère développée me laissaient à penser que ce récit serait uniquement contemplatif. Mais la bataille n'est pas l'apanage des armes, des combats épiques et des soldats. La guerre ne fait pas forcément grand bruit. Je ne sais toujours pas si j'ai lu un conte, une saga familiale ou un récit fantastique. Sûrement un mélange des 3. En tout cas si ce tome se suffit à lui-même, je serais ravie de retrouver Vassia et l'ambiance des écrits de Katherine Arden dans de nouvelles aventures. En particulier si Morozko, le mystérieux et ancien démon aux yeux bleus, est de la partie...
Commenter  J’apprécie          52
L'Ours et le Rossignol

Il était difficile de rentrer dans l'histoire, et j'avais tout d'abord pas mal de questions qui n'ont pas trouvé réponses, en tout cas pas définitives... Je n'ai pas compris la tension entre Dounia et Marina (Dounia lui jette un "regard acéré") puisque la première est censée être la mère de substitution de la seconde, étant dans sa jeunesse sa nourrice... Sarah m'a très justement suggéré que cette tension est peut-être dû au fait que Marina s'épuise au travail alors qu'elle est déjà faible, et Dounia la réprimande donc pour cela. Ensuite, je n'ai pas compris lorsqu'Alekseï conseille à Ivan de donner la main de sa fille folle Anna à Piotr, le père de Vassia, puisqu'elle est heureuse de partir au couvent et ne souhaite pas de mari... Pour garder le secret de sa folie ? Enfin bon, tout ceci était une peu tiré par les cheveux et j'avais peur d'être de plus en plus perdu.



Mais finalement, abstraction faite de ces deux questions, je me suis laissée porter par le roman et j'ai adoré ! Il mêle folklore russe et Histoire avec justesse et belles métaphores, et même si je ne connais que trop mal l'aspect historique de la Russie, je n'en ai pas ressenti de gêne (plutôt une folle envie de lire des livres historiques justement, pour m'y connaître un peu mieux!).



Le roman dépeint avec un certain recul cet entre-deux religions (païenne vs chrétienne) et j'aime beaucoup l'originalité avec laquelle cela se fait ! Les tchiorti (esprits venant pour la plupart de la mythologie slave) nous ouvre un monde inconnu ou presque, et il était fascinant d'en apprendre plus sur eux! Personnellement, ils m'ont rappelé les yokai japonais et je suis dingue de ces croyances...



Les moeurs de l'époque sont également représentées (femme enfermée chez son mari, lui donnant des enfants et passant ses journées devant le poêle / homme à cheval chassant et prenant les décisions / enfants qui se font frapper par leurs parents pour pas grand-chose, voire par les hommes d'Eglise etc). Ainsi que les architectures spécifiques à la Russie (kremlin), les villes (Tsaragrad), les habits (sarafane)... Enfin bref : très intéressant et pas ennuyeux du tout, disséminés un peu partout et pas étouffant pour autant. Un petit lexique les reprenant se trouve d'ailleurs à la fin (dommage qu'il ne soit pas indiqué au début de l'ouvrage, je ne l'ai remarqué qu'après ma lecture.. Un peu tard mais bon, ma lecture n'a pas subi de contresens pour autant, comme quoi les termes sont bien expliqués dans le récit).



Et puis dans tout cela, Vassia est une petite fille intrépide et maligne, déjà très mature malgré son jeune âge, et il était captivant de suivre ses péripéties. Ou même celles de son père et ses frères, puisqu'à quelques moments le point de vue leur est donné.



Je recommande donc totalement cette lecture, malgré quelques couacs au début et un final un peu court et pas assez développé à mon sens. Vous en découvrirez plus sur la Russie de l'époque des tsars en même temps que vous pourrez observer des esprits ancestraux dont nous avons peu d'équivalents en France (korrigans, vouivre...).
Lien : https://insideyourbooks.word..
Commenter  J’apprécie          40
L'Ours et le Rossignol

Je suis tombée en pâmoison devant la couverture de ce roman avant même qu’il ne soit publié. La maison d’édition avait à peine dévoilé le visuel que je savais qu’il me le faudrait, au plus tôt. Non seulement le titre a le charme poétique des contes de notre enfance, mais la couverture d’Aurélien Police est un enchantement à elle seule!



Ce roman retrace l’histoire de Vassia, Vassilissa de son prénom entier. Cette jeune fille est bercée par les contes de Dounia, la vieille servante, la nourrice, la presque mère. Mais pour Vassia, le monde réel est plus vaste, elle seule dans la famille voit les esprits familiers des lieux. Elle devra donc affronter des épreuves d’autant plus difficiles que sa belle-mère est une dévote acharnée et lutte contre les croyances ancestrales.



Le roman nous plonge immédiatement dans l’atmosphère feutré d’une Russie enneigée, d’une nature vaste dans laquelle le bruit de nos pas et celui du voyageur imprudent sont étouffés, empêchant toute fuite et tout retour en arrière. Les lieux mais aussi quelque divinité des temps anciens (démons, esprits protecteurs, peu importe le nom que nous leur donnons) veillent à ce que nous arrivions au bout du chemin, si bien qu’un petit bout de moi restait entre ces pages, même lorsque je ne lisais pas. J’ai adoré découvrir cet univers poétiquement doux et cruel, ces hivers rigoureux et sublimes au charme cruel, cette nature empreinte d’une magie aussi jouissive que menaçante. De page en page, nous sommes donc plongés dans un Ailleurs qui devient Monde à lui seul, à la fois intemporel et universel. La plume porte d’ailleurs le récit par sa douceur, par sa sobriété et par son élégance. Elle sait faire entendre- avec authenticité – la beauté fatale des lieux, les mesquineries des hommes, l’amour et les tensions familiales.



Immédiatement, nous nous trouvons avec Dounia et Vassia au coin du feu, nous écoutons, comme des générations d’enfants avant nous, les contes murmurés à la douce lueur des flammes. Ce texte entre donc en résonance avec l’enfant qui sommeille en nous, avec celui qui a encore envie de se laisser bercer par ces histoires douces et cruelles. J’ai été dévorée par l’envie de comprendre qui était Vassia, qui était sa mère et sa grand-mère, qui était l’étrange inconnu aux yeux de glace, l’homme borgne vu ou entrevu en rêve. Très vite, conte et réalité, mythe et ordinaire se mêlent et s’entremêlent tant qu’il devient impossible de les séparer, et le récit gagne alors toute sa profondeur, accède à l’universalité du conte tout en se déployant sur une longueur inattendue, revivifiant le genre en en détournant les codes. La filiation avec les contes s’affiche d’ailleurs dès le début. La dernière-née, cette petite fille tant désirée et prénommée Vassilissa, ne peut que faire écho à Vassilissa la très belle et à sa confrontation avec Baba Yaga. Un choix de prénom programmatique, qui scelle le destin de notre petite Vassia, et qui, dans un éclat de rire, vient parler à notre culture, clin d’œil jubilatoire qui m’a emportée et m’a ravie.



Vassia tient ici le rôle clef, et avec une prestance et un talent inégalé. Jeune fille un peu sauvage, elle a tout du feu follet, de l’esprit des bois, qui contrarie les conventions et sa famille. Elle est entière, fidèle à ce en quoi elle croit. Elle ne se laisse pas aveugler par les belles paroles ou par les discours manipulateurs. Elle fait ce qu’elle croit bon et juste, et, avec une témérité au delà du raisonnable, elle court au devant du danger pour sauver les siens. Non seulement, c’est une femme forte, mais c’est une femme intelligente, douce, aimante, respectueuse de tous. Bien entendu son caractère hors norme et entier lui attire mille et uns ennuis, particulièrement auprès de sa belle-mère et l’écho avec nos contes se fait encore sentir, souffre-douleur persécuté, elle n’a rien à envier à une Cendrillon ou une Blanche-Neige, mais point de bonne fée ici. Avec son courage et sa détermination en étendard, elle affronte seule le danger, elle se confronte à des puissances qui la dépassent, et les quelques alliés qu’elle trouve deviennent un soutien inégalable.



La forêt et les bois qui entourent le domaine familial de Vassia renouent également avec toute une tradition littéraire : ils deviennent encore une fois le lieu de tous les dangers, le lieu de prédilection des créatures magiques, des monstres avides de pouvoir et de chair humaine. Lieux fait de choses trappes, enchanté pour assurer la survie ou pour perdre l’imprudent, ils sont un véritable personnage de l’histoire. Plus d’une fois, nous frissonnons à l’évocation d’une sortie nocturne de Vassia, à l’évocation d’un hurlement sinistre au cœur de la nuit et des bois. Dans ce roman, et c’est là une de ces forces, rien n’est laissé au hasard: tout agit sur nous à la manière d’un enchantement ou d’un sortilège et nous glace le cœur.



Les personnages, en dehors de Vassia, sont absolument fabuleux! J’ai rarement lu un livre où j’ai aimé autant d’êtres. Le père de l’héroïne est à la fois tendre, bon et rude. Étrange paradoxe qui fonctionne comme une évidence. Au fil des pages, nous le découvrons à la fois gardien d’une tradition séculaire et père progressiste par amour pour sa fille indomptée et indomptable. Les frères de Vassia sont eux aussi hauts en couleur. J’ai eu un coup de cœur pour Aliocha, l’un des rares à avoir foi en sa petite sœur, une foi aveugle en une fille que chacun croit folle ou démoniaque. La belle-mère – Anna Ivanovna – est ciselée avec un talent rare. Elle est détestable et dérangeante au premier coup d’œil. Elle ressemble à un animal sauvage et farouche, craintif tout en étant affublé d’une méchanceté sans borne. Elle donc joue à la perfection son rôle de marâtre et sa présence aux côté de Vassia est un vrai ressort dramatique. Enfin, le prêtre est un petit bijou d’ennemi. Son rôle est flamboyant. A la fois victime et bourreau, cet ambitieux est tissé tout en nuances et en contradictions. Bassesses, atermoiements, rêves de grandeurs avortés, tentation du Sublime, rien ne lui est épargné. Vous l’aurez compris, la complexité des personnages a séduit mon cœur de lectrice.



Pour conclure, L’Ours et le Rossignol est un immense coup de cœur : j’ai rarement lu une oeuvre aussi jubilatoire. Katherine Arden a su toucher à la fois à l’enfant avide de contes qui sommeille en moi et l’adulte amoureuse de la langue et de la poésie des mots. C’est une pépite! Nul doute que je guetterai les prochaines parutions de cette autrice.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
Commenter  J’apprécie          30
L'Ours et le Rossignol

En Résumé : J’ai passé un très sympathique moment de lecture avec ce roman qui nous plonge dans un mélange de conte et de folklore Russe. Le gros point fort de ce récit vient de son univers qui ne manque pas de se révéler d’une grande richesse par son mélange de féérie et d’Histoire et que j’ai trouvé accrocheur. L’autrice nous offre ainsi une imagination qui ne manque pas d’attrait et colle parfaitement au livre. L’atmosphère à la fois envoûtant et poétique fonctionne aussi plutôt bien. Concernant les personnages Vassia se dégage clairement de l’histoire, offrant une héroïne charismatique, qui d’une certaine façon, offre une leçon de vie, ne se laissant jamais abattre et trouvant toujours de la magie dans ce monde. Les personnages qui gravitent autour d’elle oscillent entre ceux qui sont intéressants, mais auraient mérité peut-être d’être plus développés, et ceux qui sont très classiques et prévisibles, mais restent quand même solide. Le récit offre aussi une réflexion bien menée, simple et efficace sur la position de la femme de la société qui ne manque pas de faire réfléchir. Au final mon principal soucis avec ce roman fût le démarrage que j’ai trouvé laborieux, j’ai bien mis un quart du roman avant de franchement entrer dans le récit. Je trouvais tout cela trop classique, déjà-vu et qui n’avait rien de novateur. Après certes le récit d’une certaine façon m’a happé et j’ai eu du mal à quitté, mais ce fût un peu long. La plume de l’auteur est simple, poétique et entraînante et même si tout ne fût pas parfait je lirai la suite avec plaisir.





Retrouvez la chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
Commenter  J’apprécie          92
L'Ours et le Rossignol

Assise près d’un poêle, source de chaleur au sein du foyer et oubliant, un instant, le froid hivernal soufflant à l’extérieur, une vieille servante narre une nouvelle fois un conte slave à 4 enfants, à leur mère et… A moi, lectrice, curieuse de découvrir un folklore qui m’était jusqu’à là inconnu. Puis les années passent, au fil des mots… Ce foyer connut le deuil tout en accueillant une nouvelle petite sœur, Vassia… Pendant qu’une menace grandit au sein de la forêt qui les entoure.



Alors que je pose mes mots pour écrire cette chronique, je me remémore cette agréable sensation lorsqu’un roman réussit à vous emporter au long de ses pages, donnant l’illusion de vous détacher de tout ce qui vous entoure afin de pénétrer un lieu inconnu, troublant, mais riche en aventure. Et ce fut le cas avec « L’ours et le rossignol ».



L’histoire se déroule en Russie, durant la période médiévale et débutant avec quelques éléments récurrents des contes de fées: la mère aimante qui meurt en couches, le père accablé par le chagrin mais qui doit se trouver une nouvelle épouse, une belle-mère arrivant au sein du foyer et qui se prend très vite d’animosité envers la jeune héroïne etc…

A première vue, c’est une ligne de récit classique et prévisible. Pourtant, au fil des pages, on se détache très vite de ce sentiment:

– L’autrice, telle une tisseuse, y entrelace de nombreuses thématiques telles que le folklore russe, le paganisme, le christianisme, les conditions de la femme etc… Tout cela pour nous offrir une tapisserie dont je ne pouvais pas me lasser de découvrir les différentes teintes qui la composait…



De belles teintes, d’ailleurs, dont l’éclat ou la froideur seraient liés à la galerie de personnages et à leurs différentes interactions, plus particulièrement, à celles de notre héroïne Vassia. Jeune fille intrépide, d’une vive intelligence, bercée par les contes narrés par sa nourrice et ne désirant pas être « enfermée » dans un rôle en raison de son sexe, elle a la particularité de voir les esprits protecteurs de son foyer, mais aussi ceux présents au sein de la forêt. Placés sous leur protection et gardant de bonnes relations grâce aux dons de chacun, tout allait pour le mieux dans le village jusqu’à l’arrivée de sa belle-mère et d’un prêtre. Et la douce luminosité sereine qui les éclairait, laisse place à l’ombre de la peur.



Peur d’un père pour sa fougueuse fille et prêt à la marier à un des nobles voisins ou l’enfermer entre les murs d’un couvent pour sa sûreté; Peur d’une belle-mère qui partage le même don que sa belle-fille et qui considère cela comme une malédiction du diable; Peur d’un prêtre qui désireux d’imposer la religion orthodoxe tout en bannissant les rituels païens, s’éprend de la jeune fille qui lui tient tête et le met face à ses contradictions ( un peu comme Frollo de « Notre-Dame de Paris », mais bien moins impressionnant) ; Et enfin la peur de Vassia qui prend source dans le désir de sauver ses proches et de celle à ne pas perdre sa « liberté » .

Toutes ces différentes facettes de la peur vont se cristalliser dans chacun des protagonistes, rendant la menace plus terrifiante…



Comme vous pouvez le deviner j’ai beaucoup aimé ce roman. Pourtant, à la fin de ma lecture, je n’avais pas cet engouement que j’ai à présent. Bien qu’avoir apprécié suivre les péripéties de Vassia, je trouvais dommage que les antagonistes du récit soient trop vite mise en déroute. Avec le poids de la menace qui était, telle une épée de Damoclès sur le village, je m’attendais à un combat plus rude. De plus, quelques personnages auraient méritaient plus d’attention et ne sont que brièvement vus. Et puis, il y’a ces complots dans les hautes sphères du pouvoir en place qui pourraient avoir des répercussions sur tous… Mais, en allant voir des avis, j’ai appris que c’était le premier tome d’une trilogie (oui, avant de lire cette histoire, je ne le savais pas). Et là, mes sentiments envers ce roman ont chaviré. Ce n’était que les prémices d’une aventure pleine de promesses…



Conclusion:



Il y’ a bien longtemps que je n’ai pas eu un tel engouement pour le premier volet d’une trilogie… Lorsque je ferme les yeux, je peux facilement visualiser cette jeune fille à la longue natte rousse, chevauchant à travers une forêt habillée de son manteau blanc…



Dans un style fluide et offrant un récit aux multiples facettes, l’autrice a su parfaitement prendre en compte l’essentiel de ce qui compose un conte:

– sous ses aspects magiques et plein de bons sentiments, il y’a une part tranchante d’une réalité que l’on devine sous les mots et qui fait écho à notre histoire. Et il est finement exploité ici, accompagné par le sentiment omniprésent du changement: celle d’une jeune femme qui ne veut pas être « enchaîner » au destin que lui confère son sexe, ceux des rîtes païens qui doivent s’effacer face à une religion monothéiste après une courte coexistante, celui d’un esprit menaçant de la forêt qui veut en reprendre les rênes…



Bref ! Il était une fois une lectrice qui se prit d’engouement pour le premier tome d’une trilogie et qui décida de le partager avec d’autres lecteurs…




Lien : https://klolianebooks.wordpr..
Commenter  J’apprécie          50
L'Ours et le Rossignol

J'ai pris ce roman au hasard, sans en savoir ni en attendre grand chose... et maintenant je suis accro !

Ce premier roman, premier tome d'une trilogie déjà parue en anglais, m'a fait voyager en Russie, dans une époque de conflits entre les anciennes divinités et la venue du christianisme. Petite, j'adorais les contes et légendes, et grâce à ce roman les personnages du folklore russe prennent à nouveau vie.

Le roman débute d'ailleurs par un conte raconté au coin du feu par Dounia, la nourrice de la famille. Tout de suite, le décor est posé, la rudesse de l'hiver dans la campagne russe, l'immense poêle qui sert aussi de couchette aux plus jeunes et aux plus vieux, le foyer autour duquel se centre ce premier tome avec une famille aimante très attachante...

Cette famille va être confrontée au fur et à mesure de l'ouvrage à des événements extérieurs qui les oblige à faire des choix aux conséquences souvent lourdes... J'ai hâte de lire la suite !
Commenter  J’apprécie          20
L'Ours et le Rossignol

L’ours et le rossignol.

Quand on lit l’histoire, on en a envie.

Quand on lit les premières lignes, encore plus

On a envie de le faire découvrir, et qu’il soit apprécié par le plus grand nombre de personnes.

Et pourtant, il est clair qu’il ne saura pas trouvé sa place partout.



Quel drôle de titre. Un peu comme celui d’un conte ? Peut-être un peu trompeur. Un titre qu’on ne comprendra que dans la dernière partie.

Si je me rappelle bien, on a 3 grandes parties.



Cette histoire semble prendre part dans une réalité, mais également ressemblait totalement à un conte. Elle dégage froideur, espoir, mais également du mystère. C’est un peu comme si nous étions plongés dans une sorte de Russie.



Nous sommes plongés au coeur de l’Hiver. Une lecture parfaite pour votre hiver, peut-être au coin du feu
Lien : https://lesvoyagesdely.wordp..
Commenter  J’apprécie          80
L'Ours et le Rossignol

L'ours et le rossignol est un très bon premier tome d'une série fantasy que je suivrais avec plaisir dans les mois à venir (le tome 2 est à paraître après l'été en France). Même s'il souffre parfois d'une narration qui peut paraître confuse, le charme de l'atmosphère slave emporte tout sur son passage et nous assistons, émerveillés, à la découverte d'un folklore à la fois cruel et poétique.



L'opposition entre la religion catholique monothéiste et les traditions ancestrales de la mythologie est le point de l'histoire qui m'a le plus plu et que j'ai trouvé le plus réussi, tout autant que les différents personnages de l'histoire - dont Vassia, l'héroïne un genre de "princesse rebelle" admirable de courage et de ténacité.



Si c'est une thématique qui vous plaît - un peu comme dans L'homme qui savait la langue des serpents d'Andrus Kivirähk qui se passait lui en Estonie, le livre devrait vous plaire.
Lien : https://lesmotsdemahault.wor..
Commenter  J’apprécie          60
L'Ours et le Rossignol

Katherine Arden nous livre un premier roman inspiré, poétique et onirique.



Ayant elle-même vécut en Russie, elle est influencée par les légendes du pays et bâtit à ce titre, un univers sombre, et glacial, où les esprits des lieux tiennent une place prépondérante.



Depuis quelques années, le folklore slave revient sur le devant de la scène grâce notamment à la franchise The Witcher (jeux-vidéo et livres confondus). Il est plaisant de le voir exploiter ici, dans une forme poétique aux limites parfois, de l'horrifique. Liéchi, Roussalka, Domovoï, Oupyr, Bannik, Vazila, Vodianoï se succèdent entre ces pages pour nous faire rêver, sourire et le plus souvent, frissonner.



Cette histoire nous happe dans une Russie sans âge (difficile d'estimer, mais au vu des évènements fictifs, on se situe certainement entre le XIIIème et le XVème siècle). La christianisation des peuples slaves a commencé, mais les croyances ancestrales persistent dans les lointaines contrées où nul n'ose s'aventurer. C'est le cas à Lesnaïa Zemlia village de Piotr.

La fille de Piotr, Vassia, est venue au monde dans d'étranges circonstances et ses dons lui permettent non seulement de voir les esprits des lieux, mais également de communiquer avec eux. Grâce à ses dons, elle œuvre en secret pour maintenir l'harmonie au village. Elle n'hésite pas à partager sa maigre pitance pour en faire des offrandes ou des libations en faveur des esprits magiques.

Jusqu'au jour où par le malheur du sort, la religion orthodoxe fait brutalement irruption dans la communauté. Tout se gâte pour Vassia, qui est dangereusement considérée comme une sorcière maléfique. Les esprits du folklore sont menacées. Investie d'une mission, Vassia entreprend un voyage vers des mondes insoupçonnés...



Par son atmosphère féériquement glaciale, ce roman rappelle La sève et le Givre de Léa Silhol. Mais, c'est avant tout dans la tradition des contes qu'il puise ses codes et ses influences. Un conte n'est pas que paillettes et joie, c'est aussi bien souvent le théâtre de drames, un témoignage où les rudesses de la vie réelle, prennent des tournures fantastiques. Et ce récit qui prend des airs de chasse aux sorcières en est un bel exemple.



J'ai adoré.

Commenter  J’apprécie          80
L'Ours et le Rossignol

L’ours et le rossignol est un récit qui navigue entre conte, histoire et fantastique. J’ai adoré cette lecture qui sur un ton très doux aborde des événements pas toujours joyeux.

On suit un village du Nord de la Rus’ et en particulier la famille de Vassia dans leur quotidien où existe un équilibre entre traditions et christianisme. Avec l’arrivée de la nouvelle femme du patriarche puis celle d’un prêtre aux idées très fermées, les traditions sont mises à mal. Vassia voyant les esprits protecteurs du foyer et les esprits de la nature tente de poursuivre les traditions pour protéger son village mais à quel prix ? L’écriture crée une ambiance très cocon qui se rapproche des histoires racontées devant un feu de camp. Le rythme n’est pas rapide ce qui ajoute au sentiment de conte écouté. L’univers est bien développé, bien posé et très visuel. En général, quand on a en tête la christianisation face à une religion païenne, en bon européen de l’Ouest on pense à la fin du druidisme… C’est très intéressant de voir ce même procédé fasse à une autre religion/tradition avec ses points communs et ses spécificités. L’entretien d’une terreur pour convertir et abandonner les traditions est très bien mis en place. L’évolution des personnages avec toutes leurs nuances de conversion est très crédible et bien instillé. J’ai aussi beaucoup aimé le fait que rien n’est bon ou mauvais en soi. C’est une très belle lecture, très bien construite et qu’on fait trainer pour le plaisir de rester dans cet univers.
Commenter  J’apprécie          40
L'Ours et le Rossignol

Avant de lire "L'Ours et le Rossignol", j'étais partagé entre des sentiments contradictoires. D'une part, une certaine impatience à l'idée de découvrir un roman se déroulant dans un contexte russe médiéval (sachant que, si l'on s'en tient aux romans disponibles en langue française, les auteurs s'y étant aventurés doivent pouvoir se compter sur les doigts d'une main). D'autre part, mon instinct de lecteur aguerri avait fait se déclencher plusieurs alarmes : un premier roman d'une jeune auteure américaine, une héroïne adolescente au caractère rebelle, le premier tome d'une trilogie... Quelques critiques rassurantes de blogueurs en qui j'ai toute confiance ont eu raison de mes hésitations. En fin de compte, j'ai bien fait de me lancer dans l'aventure, et malgré mes réticences envers le format trilogie, je lirai certainement les prochains tomes lorsqu'ils seront parus.



D'une certaine manière, l'héroïne de "L'Ours et le Rossignol" est un personnage archétypal de conte russe : son prénom évoque à la fois la Princesse-Grenouille (Vassia est d'ailleurs comparée à une grenouille par ses frères et soeurs) et Vassilissa-la-très-belle qui, comme notre héroïne, est élevée par un père veuf et, lorsque celui-ci se remarie, se retrouve brimée par sa belle-mère. Katherine Arden a eu la bonne idée de donner à cette belle-mère un rôle un peu plus complexe que celui de simple méchante : comme Vassia, Anna a le don de voir les créatures surnaturelles qui demeurent invisibles au commun des mortels... sauf que, fervente chrétienne, elle rejette ces visions qu'elle assimile à des manifestations démoniaques, la faisant passer pour folle. Cette différence entre les deux femmes illustre l'ambivalence des esprits du paganisme russe qui, selon les circonstances, peuvent amener la paix et l'équilibre ou le chaos et la destruction. La roussalka et le liéchi, le vodianoï et le domovoï, Baba Yaga et Morozko... Tous apparaissent dans ces pages, en personne ou mentionnés au détour d'une histoire narrée devant le poêle. Ces figures traditionnelles des contes et du folklore russes sont tellement attendues qu'on se sentirait floué si elles étaient absentes ! En revanche, j'ai été plus surpris d'y rencontrer des personnages historiques : les grands-princes Ivan Ier et Ivan II de Moscou, saint Serge de Radonège, le futur Dimitri Donskoï... Autant d'éléments indiquant que nous sommes au milieu du 14ème siècle. À cette époque, la Russie était encore sous le joug mongol (les princes versaient un tribut au khan de la Horde d'Or) mais elle allait bientôt entamer le processus qui la mènerait à l'indépendance. Ce choix de placer l'intrigue dans un tel contexte m'a beaucoup plu, mais quitte à faire appel à de grands noms de l'histoire russe, j'aurais préféré que ceux-ci soient davantage exploités. Peut-être le seront-ils dans les tomes suivants ? J'imagine déjà une réécriture de la bataille de Koulikovo avec des créatures mythiques luttant aux côtés des Russes pour bouter les Tatars hors du pays !



Le roman a beau être vendu comme de la fantasy adulte, compte tenu de la jeunesse du personnage principal j'avais quelques appréhensions... Lesquelles n'avaient pas lieu d'être. La naïveté, la mièvrerie n'ont pas leur place dans cette Russie septentrionale, couverte de forêts impénétrables, où l'hiver semble ne jamais prendre fin et où les conditions de vie sont particulièrement rudes. Certes Vassia est rétive aux conventions, indépendante, en décalage avec les hommes et les autres femmes de son entourage, mais elle n'est pas l'une de ces trop nombreuses héroïnes de romans historiques affublées d'une mentalité d'Occidentale actuelle. En tant que petite-fille d'une femme-cygne et arrière-petite-fille du roi des mers, elle est liée au monde surnaturel, aux esprits de la forêt... On évite ainsi un anachronique discours féministe : si Vassia refuse de se voir imposer un mari, ce n'est pas tant parce que de telles pratiques sont injustes, mais parce qu'elle perdrait ainsi sa liberté d'aller et venir seule dans la nature, et qu'elle serait séparée de ces esprits qu'elle comprend mieux que quiconque. J'avoue néanmoins avoir frémi d'horreur en voyant Konstantin, le jeune et beau prêtre récemment arrivé au village, développer une attirance contrariée pour Vassia... Fort heureusement, la romance nous sera épargnée. Ouf !



Il n'y a pas grand-chose à dire sur le style d'écriture de Katherine Arden : ça manque peut-être un peu de personnalité, mais c'est tout à fait satisfaisant, d'autant plus qu'il s'agit d'un premier roman. D'ailleurs les quelques maladresses sur lesquelles j'ai buté m'ont paru relever de la traduction. Connaissant bien le sujet de la Russie médiévale, j'étais à l'affût d'éventuelles erreurs, approximations ou anachronismes, qui sont finalement rares[*]. On ne peut pas dire que j'ai dévoré ce roman, je l'ai lu assez lentement, petits bouts par petits bouts, mais j'étais à chaque fois impatient de reprendre ma lecture pour replonger dans l'ambiance si particulière de Lesnaïa Zemlia, ce petit village russe perdu dans la forêt. En fait, "L'Ours et le Rossignol" vaut plus pour son atmosphère que pour son intrigue. Pendant la majeure partie du récit (grosso modo, les deux premières parties sur les trois qu'il comporte), on suit l'évolution des différents personnages, Vassia en premier lieu, sans trop savoir où l'auteure compte nous amener. Tout s'éclaircit dans les derniers chapitres, qui laissent davantage de place à l'action, la menace latente est enfin identifiée et on frôle à cette occasion l'un des pires clichés de la fantasy : le réveil d'une force maléfique pluriséculaire... une affaire qui a le bon goût d'être promptement réglée. Comme il s'agit d'une trilogie, j'espère qu'on continuera sur cette lancée et qu'on ne tombera pas dans la facilité de la quête héroïque pour sauver le monde, menée par une jeune fille dotée de pouvoirs extraordinaires... Katherine Arden a su éviter cet écueil dans ce premier tome, je lui fais donc confiance pour la suite !



[*]

Marina est la fille d'Ivan Kalita, et Anna est la fille d'un des fils d'Ivan Kalita, pourtant il est dit que les deux femmes ont le même grand-père. La Horde mongole a accumulé des richesses au cours de trois siècles de pillages, alors qu'elle n'a pénétré en Russie qu'un siècle plus tôt. Il y a des moines à Kiev depuis cinq siècles, alors qu'en réalité le christianisme n'y a remplacé le paganisme que depuis trois siècles et demi. L'un des personnages est comparé à un ours de Sibérie, sauf que la Sibérie n'existe pas encore : les Russes n'exploreront et ne conquerront les régions au-delà de l'Oural que deux siècles plus tard.

Enfin, le travail d'Aurélien Police est toujours de qualité et cette couverture est esthétiquement très réussie, mais ça m'embête d'y reconnaître la cathédrale Saint-Basile alors que celle-ci sera bâtie au 16ème siècle et qu'elle ne prendra son aspect actuel que bien plus tard... C'est un peu comme si on illustrait un roman sur la guerre de Cent Ans avec la silhouette du château de Chambord. Mais comme c'est russe, ça va, personne n'y verra rien !
Commenter  J’apprécie          695
L'Ours et le Rossignol

L’Ours et le Rossignol est le premier roman de Katherine Arden ainsi que le premier tome d’une trilogie The Winternight Trilogy. Néanmoins, ce tome se suffit à lui-même et peut être lu sans trépigner pour attendre la suite. Le second tome s’intitulant The Girl in the Tower est paru début janvier 2018 aux USA, tandis que le troisième The Winter of the Witch, vient de sortir au début de l’année. Le roman se déroule en Russie et est inspiré par le folklore slave.



Ce roman a plusieurs atouts pour séduire, le premier d’entre eux étant son cadre qu’on ne rencontre pas souvent en imaginaire: celui de la Russie au XIV ème siècle. Une Russie glaciale et marquée par les contes donne un cadre et une ambiance particulière à ce roman. On perçoit très bien la dureté du climat, le froid omniprésent et les difficultés de la vie dans les régions isolées du Nord de la Russie, appelée la Rus’ à l’époque du récit. Le récit se déroule surtout dans un village du nord, Lesnaïa Zemlia mais nous fait aussi découvrir Moscou, la ville où vit le grand-prince, Ivan Ivanovitch. Piotr est le boyard de Lesnaïa Zemlia, il est veuf avec 5 enfants et désire se remarier des années après le décès de sa femme, Marina, qui était la demi-sœur d’Ivan Ivanovitch. Piotr va ainsi épouser la fille ainée d’Ivan, Anna Ivanovna qui désirait aller au couvent. Le mariage commence sous de mauvais auspices, et cela s’amplifie après la rencontre avec Vassia, la plus jeune des filles de Piotr. En effet, Vassia n’est pas une jeune fille comme les autres, elle voit des choses que les autres ne voient pas, et semble avoir une relation privilégiée avec la nature.



Vassia est au centre du roman, on la suit depuis son enfance. Même si elle est jeune, c’est un personnage très intéressant et le roman n’a pas du tout de connotation young adult. Le roman se situant au moyen-âge, les femmes se mariaient très jeune et l’âge n’avait pas vraiment les mêmes valeurs que maintenant. Vassia est une héroïne attachante, forte, libre, attachée aux croyances anciennes et à sa famille. Elle est différente des autres sur plusieurs points: son comportement, son apparence, sa capacité à voir les créatures invisibles. Elle fascine et fait peur à la fois. Ce n’est pas le seul personnage captivant du roman. Son père Piotr offre une figure paternelle noble et proche des siens. Aliocha, le frère le plus proche de Vassia, est courageux et protecteur pour sa jeune sœur. Le personnage du prêtre Konstantin est intéressant pour montrer l’impact que peut avoir la religion sur les foules.



Un des aspects fondamentaux du roman est le lien avec le folklore slave. Les légendes russes permettent au récit de parler de nombreuses créatures fantastiques comme la roussalka qui doit avoir les cheveux sans cesse trempés pour vivre, ou encore le domovoï protégeant le foyer si on lui donne des offrandes. Toutes ces créatures prennent vie dans le décor majestueux de la forêt hivernale qui peut abriter des entités bien plus dangereuses comme le démon du gel et son frère maudit, Medved, le fameux ours du titre.



Toutes ses légendes sont très bien intégrées au récit et apportent un élément que j’ai trouvé vraiment passionnant dans le roman: la confrontation entre deux mondes, celui des croyances populaires et celui du christianisme. Chaque monde est représenté par un personnage: Vassia pour le respect des coutumes face au prêtre Konstantin déstabilisé par un monde inconnu. Dans les traditions païennes, il fallait honorer et respecter des créatures liées à la nature, être en harmonie avec elles et avec la nature qui environnait. Ces êtres n’étaient ni mauvais, ni forcément bons, mais apportaient protection contre offrandes. Le christianisme a changé radicalement la vision de ces créatures en en faisant des démons malfaisants, et en imposant un monde fondé sur la peur, le châtiment. L’harmonie avec la nature et les coutumes est ainsi détruit pour mieux imposer de nouvelles croyances. La confrontation entre les deux mondes au travers de ses personnages est pour moi le point le plus intéressant du roman et il donne lieu à des scènes poignantes.



L’Ours et le Rossignol est donc un roman possédant de nombreuses qualités: des personnages travaillés, une atmosphère ensorcelante et des thématiques passionnantes. Le folklore russe apporte un plus indéniable au récit, faisant découvrir des créatures fascinantes et amenant une terreur dans certains passages. La confrontation entre le monde des croyances populaires et celui de la religion est au centre de ce roman envoûtant et passionnant.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
Commenter  J’apprécie          130




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Katherine Arden (1470)Voir plus

Quiz Voir plus

Amour toujours...

"Conter fleurette" signifie...

Parler aux végétaux
Courtiser une personne aimée
Adorer la crème fraîche

10 questions
247 lecteurs ont répondu
Thèmes : amour , saint valentin , expressions , langue françaiseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}