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Critiques de Kathryn Stockett (1022)
La couleur des sentiments

"La couleur des sentiments" de Kathryn Stockett est et sera toujours un roman criant de vérité, ancré dans la réalité, dénonçant des actes qui vont à l'encontre d'une parfaite égalité. Avec ce livre, j'ai vécu l'histoire, comme si je faisais partie intégrante de ce roman. Je prenais tout à cœur. Ces femmes m'ont toujours beaucoup touchée, et encore plus maintenant. C'est une belle leçon de vie. ❤ .

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En 1962, les lois raciales font rage dans l'état du Mississipi. Noirs et blancs vivent dans des quartiers distincts, fréquentent des bibliothèques, des écoles, des épiceries, des hôpitaux différents. Il n'y a même aucun contact physique par peur d'attraper des "maladies". Les femmes noires font le ménage et élèvent les petits des familles blanches sans aucune reconnaissance. .



L'auteur arrive tellement bien à nous immerger dans le quotidien difficile de ces femmes admirables. Elle arrive à nous faire comprendre l'ambivalence des sentiments entre haine et crainte, méfiance et mépris... .

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Bref, c'est surtout un roman et une adaptation, très fidèle du livre, à découvrir ! Tout ce que je peux dire c'est que cette histoire est magnifique et que le courage de ses personnages me marquera pour toujours 🙏
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La couleur des sentiments

1962. Jackson, Mississippi. Les familles blanches et bourgeoises emploient des domestiques noires qui s’occupent de la maison et des enfants, qu’elles chérissent comme les leurs. Ces mêmes enfants finissent par grandir et deviennent un jour comme leur parents, les embauchant à leur tour. Ainsi sont faites les choses. Tel est le destin d’Aibileen, de Minny et de toutes les autres.



Eugenia Phelan, jeune femme blanche et fille d’une riche famille de planteurs, sait manier les mots. Attirée par les études et le travail et non par le mariage comme la plupart de ses amies, elle rêve de devenir écrivain. Lorsqu’une de ses amies, Hilly Holbrook, souhaite faire paraître un projet de loi visant à prévoir des toilettes séparées pour les domestiques noires sous prétexte qu’elle propageraient des maladies, c’en est trop. C’est ainsi que l’idée de donner la parole à ces femmes qu’on ne considère pas émerge dans l’esprit d’Eugenia.



Récit à trois voix, ce livre aborde un sujet difficile et nous immerge dans la violence du quotidien de l’époque d’une personne dont on a jugé qu’elle avait la peau trop foncée pour être respectée. L’auteur parvient extrêmement bien à nous faire ressentir cette injustice, cette colère légitime, mais nous arrache aussi quelques rires avec des passages relativement comiques. Ce mélange d’émotions est manié avec brio.



Une lecture tout à fait poignante et bouleversante.
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La couleur des sentiments

(juillet 2011)



L'Histoire commence Aibileen qui raconte, août 1962, "Mae Mobley, elle est née de bonne heure un dimanche matin d'août 1960". Ce roman se lit à plusieurs voix, comme un recueil de témoignages sur des quotidiens à Jackson, Mississipi, des quotidiens de blancs et noirs qui se chevauchent et qui s'affrontent à l'heure des débuts de Martin Luther King.



Ce livre est un joli "page-turner", et l'ambiance estivale est propice à sa lecture : c'est un livre qui fait du bien sur un sujet qui fait mal. Et si c'est romancé, cela ne l'est pas tant que cela, l'héroïne blanche du roman aurait pu être Kathryn Stockett.



L'intrigue … Je reporte ici la quatrième de couverture, car elle est fidèle à l'ambiance du livre :

"Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot. Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante. Passionnant, drôle, émouvant, La Couleur des sentiments a conquis l'Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d'exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture."





J'ai aimé ce livre … pour sa simplicité et son réalisme. Le sujet est difficile, et cette ségrégation raciale existe encore, sous des jours différents. Et j'aimé que la seule issue trouvée soit l'apprentissage de l'estime de soi, seule voie de la tolérance. Ce livre est un livre sur l'estime de soi en technicolor.



A quelles autres œuvres cela me fait-il penser ? …

A tous les livres qui relatent des histoires d'intolérances brutales sous couvert de supériorités culturelles d'hommes sur d'autres, des croyances populaires moyenâgeuses qui ont la vie dure. Mes dernières lectures en date sur ce thème sont Les matins de Jénine, Susan Abulhawa et Le rapport de Brodeck, Philippe Claudel.



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La couleur des sentiments

Une jeune femme blanche entreprend d'interviewer des femmes noires, femmes de ménage et assistante maternelle, chez des blancs au Mississippi dans les années soixante. Elle raconte leur vie, que les enfants des blancs s'attachent à elles plus qu'à leur mère, jusqu'à ce qu'elles deviennent grandes et se comportent comme elles.



La jeune femme blanche fait le projet de faire un livre de ces témoignages, qui sera publié, avec l'accord des femmes noires.



Ce n'est pas sans réticence qu'elles finissent par accepter de participer à l'écriture du livre de la femme blanche, qui deviendra le leur.



Dans le livre, les femmes noires, en général domestiques ou femmes de ménage, dénoncent copieusement les actes de racisme des "maîtresses" blanches.



Les femmes blanches de l'entourage de la jeune femme finissent par avoir vent de la publication, et se rendent compte qu'on parle d'elles, bien qu'on ait modifié les noms des lieux et de personnes. Il y a des détails qui ne trompent pas, comme la fente sur la table de salon, impossible de faire encore croire qu'il s'agit d'ailleurs et d'autres personnes.



Sur fond de racisme des années soixante, d'assassinats du président Kennedy et du pasteur Martin Lutter King.
Lien : https://perso.cm63.fr/node/291
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La couleur des sentiments

Lire le livre après avoir vu le film, bonne ou mauvaise idée ?

J’ai longtemps (3 ans pour être exacte) repoussé la lecture de ce livre. J’avais tellement envie de le lire, et en même temps, j’avais eu un tel coup de cœur pour le film, que j’avais peur d’être déçue par le livre. Le livre diffère du film : de nouveaux personnages, des scènes et des personnages plus développés… Je n’ai donc pas eu l’impression de lire une pâle copie du scénario du film. Au contraire, il est complémentaire. Tout compte fait, j’aurais dû me lancer bien plus tôt dans cette lecture. C’est un coup de cœur.

J’ai eu les larmes aux yeux et j’ai été bouleversé par tant d’émotions entre rire, tristesse, amertume et indignation.

Un kaléidoscope de personnages !

Dans la petite ville de Jackson, Mississippi, les blanches sont à la maison, elles s’occupent des gosses et des œuvres caritatives. Mais qui s’occupe d’elles ? Les bonnes ! Celles-ci lavent leur linge, leur sol, leur gosse, mais leur travail ne s’arrête pas là. Elles pansent les blessures de leurs enfants.

La suite de ma chronique :


Lien : https://lesparaversdemillina..
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La couleur des sentiments

Coup de coeur pour ce roman.

La couleur des sentiments dénonce bien évidemment le problème du racisme aux états-unis et plus précisément dans l'état du Mississipi où la communauté noire est exploitée par la communauté blanche. Il me semble qu'il est aussi question de sexisme même si cela vient en second plan.

Au fil des chapitres, 3 femmes (une bourgeoise blanche et 2 bonnes noires) prennent la parole tour à tour. Ces femmes sont toutes touchantes, avec bien souvent de gros caractères et des histoires dures pour les bonnes et un quotidien qui devient difficile pour la "blanche" qui se retrouve exclue de son cercle d'amis en dénonçant ce système. Il est stupéfiant d'imaginer que l'on parle des années 1960.. on se croirait en 1800..

Très beau livre qui interpelle d'autant plus nous sommes ici plongés dans le quotidien de ces "bonnes" et des familles qu'elles servent, ce qui rend tout cela très réel!

Bref excellent moment de lecture!

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La couleur des sentiments

Nous sommes en 1962, à Jackson, Mississipi.

Ici les noirs vivent ensemble dans des quartiers noirs. Les blancs dans les quartiers blancs.

Ces mêmes blancs emploient des noirs, les hommes dans les champs de coton, les femmes en tant que bonnes, afin de s'occuper de la maison et des enfants.



Nous découvrons ainsi l’histoire d'Aibileen et de Minny, toutes deux bonnes.

En parallèle, nous suivons Skeeter, une jeune blanche de retour à Jackson après ses études. Constantine, la bonne qui l'a élevée n'est plus à la maison, sans qu'elle n'en connaisse les raisons.



Skeeter cherchera à en connaître plus sur le soudain départ de Constantine, et se rapprochera tout doucement d'Aibileen. Elle en apprendra plus sur les lois raciales et sur ce qui arrive aux noirs qui ne respectent pas les lois des blancs. Elle aura ainsi du mal à comprendre ses amies de la Ligue pour qui les noirs ne sont qu'une source de problème et surtout de maladies.



Ensemble, et aidée de Minny, elles auront une idée, raconter l'histoire des bonnes, leurs relations avec leurs patrons, avec les enfants, et les conditions dans lesquelles elles vivent cette vie.



J'ai découvert ce livre à travers plusieurs blogs, après en avoir lu les avis, j'ai été très intéressée. Une fois la lecture terminée, je suis vraiment ravie de cette découverte.



Il nous plonge au cœur du Mississipi et de ses terribles lois raciales, on découvre la vie à cette époque et l'énorme fossé entre les blancs et les noirs. On apprend que pour l'utilisation du mauvais toilette, on peut se trouver roué de coup. Qu'une bonne peut facilement se faire licencier pour un soit-disant vol et ne plus jamais trouver de travail dans sa ville.



On découvre également l'amour que ces bonnes portent aux enfants et que cet amour leur est rendu par ces petits. A quel point elles s'attachent à eux. Mais qu'ils finissent par devenir des adultes, et adoptent la même façon de penser quel leurs parents.



Le lien qui uni Skeeter et Aibileen est risqué, mais leur apporte beaucoup à l'une et à l'autre. Leur amitié se lie et leur projet d'écriture peut ainsi prendre vie. Skeeter se pose des questions sur les conditions de vie des ces bonnes, sur les propos que peuvent tenir ses amies blanches à leur sujet. Elle prend réellement conscience de ce qui se passe et cherche à faire bouger les choses.



C'est une belle leçon de tolérance, car nous sommes tous identiques. Mais surtout on se rend compte que nous sommes en 1962, et que ce n'est pas si vieux ! J'ose espérer que ces différences se sont estompées, mais j'ai peine à dire qu'il semble en rester énormément, encore aujourd'hui partout dans le monde...
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La couleur des sentiments

Mississipi, 1962

Voici une magnifique histoire sur la ségrégation, le rôle des femmes noires en tant que domestique et nounou dans les familles bourgeoises.

Et l'attitude, parfois abjecte, parfois empathique, des femmes blanches à l'égard de leurs bonnes (mot utilisé fréquemment dans le livre).

Nous avons ici tout un panel de personnages, mais essentiellement des femmes, blanches et noires.

Les traditions dans cet état demeurent et les hommes ne sont pas prêts de les changer.

Les narratrices de ce roman sont Aibileen et Minny, deux bonnes noires, qui racontent leur quotidien et leur attachement aux enfants dans les familles où elles travaillent, et Skeeter, blanche, d'une famille bourgeoise propriétaire d'une plantation de coton, mais qui ne ressemble en rien à ses amies.

Skeeter est différente, elle rêve d'être écrivain. Elle a une idée de sujet : comment se passent les relations entre les bourgeoises et leurs bonnes.

Sur un fond historique qui m'intéresse beaucoup, nous découvrons ici le quotidien de ces femmes et le courage qu'elles ont de dire leur vérité.

La thématique m'a beaucoup plu.

Par contre, j'ai vraiment eu du mal avec les chapitres racontés par Aibileen. Alors d'accord, l'auteur a fait le choix de faire comme si Aibileen parlait mais les fautes et la forme des phrases m'ont rebutée.

C'est donc une bonne lecture, le contexte historique me plait toujours autant mais la forme ne m'a pas convaincue.


Lien : https://www.instagram.com/al..
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La couleur des sentiments

Aujourd’hui je vous parle de #lacouleurdessentiments de @kathrynstockettauthor.



Comme beaucoup j’ai trouvé ce roman magnifique.



Une histoire qui se déroule dans les années 60 en pleine période de ségrégation raciale. On a du mal à se dire que finalement ce n’est pas si vieux tellement c’est choquant. Un petit air d’ #alabama1963 si vous avez aimé.



Un roman bouleversant qui malgré le thème principal traite également de force, de courage et d’espoir.



En bon pavé qu’il est j’ai trouvé quelques longueurs et une fin pourtant trop rapide à mon goût.



J’ai adoré le personnage de Minny. J’ai vu qu’il y avait une adaptation cinématographique de ce roman, je pense qu’elle peut être super avec ce personnage haut en couleurs (sans mauvais jeux de mots 😜).
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La couleur des sentiments

Malgré un peu d'appréhension pour cette lecture, une fois démarrée, j'ai été si vite embarquée dans l'histoire. Le roman est plutôt calme au début puis les évènements commencent à s'accélérer puis les 100 dernières pages c'est la folie, le coeur bat à la chamade, je me retrouve dans des montagnes russes de sentiments, je suis portée, avec elles dans leur combat et je ressens avec tellement e force leurs émotions. J'ai des frissons qui me parcourent le corps pendant ma lecture. C'est avec le coeur lourd que je quitte ce livre, les larmes menacent de s'échapper..

Et à la fois, je me sens reconnaissante d'avoir découvert ce livre par pur hasard. Un coup de coeur comme on en a rarement, un roman à lire absolument dans sa vie. Il rentre dans mes grands coups de coeur de ma vie (ils sont donc 3 maintenant)!
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La couleur des sentiments

Magnifique ! Historique ! Emouvant ! Drôle ! Triste ! Ce livre est une merveille. Une blanche veut écrire et elle choisit de faire témoigner des bonnes noires... On est à Jacksonville dans le Mississippi des années 1960. Ce roman polyphonique aborde plusieurs points de vue. Aibileen a un don pour élever les enfants, Minny a don pour la cuisine, ces bonnes sont des petites fées, parfois maltraitées, souvent invisibles et toujours rabaissées du fait de leur couleur de peau. Toutes les blanches du quartier huppé possèdent une bonne, toutes n'ont pas le même rapport et il y a Skeeter, miss Skeeter, qui n'a jamais oublié Constantine, celle qui l'a élevée, aimée et chérie. Cette jeune femme en désaccord avec son époque, avec les pratiques des siens va écrire un livre: elle fait témoigner les bonnes. Sous couvert d'anonymat, ce livre va faire le tour de la ville. Que risque Skeeter? Que risque les bonnes qui ont confié leur histoire? Que risque Aibileen qui a reçu chez elle Skeeter?
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La couleur des sentiments

Je dois confesser le fait, que même si j’apprécie beaucoup le film de 2011, je n’avais pas encore pris le temps de lire le livre sorti auparavant en 2009.



C’est maintenant chose faite! Et j’en suis très heureuse, car je dois dire que je l’ai apprécié autant que le film. Les personnages et certains détails du récit étaient peut-être plus faciles à visualiser après avoir vu le film, mais il y a évidemment beaucoup plus de détail dans le livre.



J’ai mieux compris Skeeter, même si elle est parfois naïve jusqu’à faire preuve d’ignorance et parfois jusqu’à en être insultante pour les femmes noires qu’elle interroge.



J’ai mieux compris Aibileen, partagée entre son désir de changer les choses et la peur très réelle des conséquences de ses actes. Surtout dans un Mississipi encore dominé par le KKK et où les noirs payaient souvent de leur vie, leur courage de dénoncer les injustices quotidiennes qu’ils subissaient.



J’ai mieux compris Minny, qui est forte devant les Blanches qu’elle côtoie mais qui peine à s’affirmer sous son propre toit, de peur de se retrouver seule avec ses cinq enfants. Surtout à une époque où les femmes noires qui étaient domestiques pour des blancs manquaient souvent de temps pour leur propre famille.



Bref des personnages avec une belle complexité et une véritable profondeur. Une écriture qui coule bien et qui sonne vraie. Un livre rapidement devenu un classique dans son genre et qui a (malheureusement) encore beaucoup à nous apprendre même en 2023…

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La couleur des sentiments

Début des années 1960 à Jackson dans le Mississipi. La jeune Skeeter Phelan rentre de l'université chez ses parents, cultivateurs de coton. Elle découvre avec surprise que Constantine, la domestique noire de la maison, la femme qui l'a quasiment élevée, est partie. Quand elle en demande les raisons, tout le monde devient très évasif. Skeeter retrouve aussi ses amies de lycée, déjà toutes mariées et mères, et possédant elles aussi leur domestique noire. Quand Hilly Holbrook, la représentante de la Ligue de la ville lance l'initiative de faire construire dans chaque maison des toilettes réservées aux domestiques (c'est bien connu que les Noirs peuvent transmettre des maladies aux Blancs), Skeeter remet en cause le bien-fondé de l'idée et commence à se poser mal de questions quant aux relations femme de la maison-domestique. Pourquoi des toilettes séparées alors que ces femmes élèvent les enfants de ces dames, font la cuisine pour elles, le ménage, et sont donc ainsi dans leur intimité 10 heures par jour. Pour toutes ces raisons et aussi parce qu'elle veut devenir écrivain, Skeeter commence à interviewer la domestique de sa meilleure amie, puis d'autres, afin d'écrire un ouvrage sur les relations de ces femmes très proches dans les faits mais éloignées pour de vulgaires causes de race. Evidemment, la tâche ne sera pas simple, car les domestiques ont peur des représailles.



Ce roman-chorale est magistral. Grâce aux différentes narratrices (Skeeter et deux domestiques, Aibileen et Minny), le lecteur comprend la pleine mesure de la vie des femmes dans le sud des Etats-Unis au début des années 60 et des relations pleines de contradictions entre elles. Ces domestiques qui sont traitées pour ce qu'elles sont, des femmes de ménage de dernière zone, mais également considérées parfois comme des confidentes, voire des amies, et qui surtout, s'occupent de l'éducation des enfants à la place des mères, qui semblent débordées (alors qu'elles ne travaillent pas) ou même complètement désintéressées par ces mômes qui les empêchent de vivre comme elles le voudraient (aller chez le coiffeur, au salon de beauté, chez les amies, jouer au tennis...). Voir le personnage de la femme de Don Draper dans la série "Mad men" qui donne toujours l'impression de se soucier de ses gosses comme de l'an 40. Où l'on se rend compte aussi que dans le fond, ces femmes blanches et aisées ne sont pas heureuses, car malgré le bon salaire de leurs maris, elles s'ennuient. D'où souvent la volonté de mettre son nez dans les affaires des autres et de vouloir tout régenter autour de soi, pour avoir l'impression d'exister (en cela, le personnage d'Hilly Holbrook, celle que vous adorerez détester, est très représentatif). Mais c'est surtout le destin des femmes de couleur qui est passionnant : leur combat pour mener une vie décente, donner une bonne éducation à la fois à leurs enfants, mais aussi à ceux de leur "maîtresse", leur lutte face à un destin ingrat (mari violent, violences racistes, fausses accusations, humiliations). Malgré une scolarité souvent bien vite achevée, leur intelligence et leur empathie face aux pires événements (un des avantages du roman est de mêler histoires individuelles et Histoire : discours de Martin Luther King, assassinat de Kennedy, évolution des moeurs), leur entraide. Bref, leur humanité qui leur est pourtant niée à maintes reprises. L'amitié qui naît entre Skeeter et Aibileen, malgré toutes leurs différences, prouve que dans le fond, pas grand chose ne les sépare. C'est d'ailleurs le grand point fort de ce roman, c'est qu'il n'est pas manichéen : si les femmes noires souffrent dans leur quotidien, elles ont aussi la faculté de se rebeller (l'épisode du gâteau au chocolat de Minny est particulièrement... savoureux). Et même si les femmes blanches ont de quoi vivre confortablement, elles ne connaissent pas forcément le bonheur (le personnage de Celia Foote est en cela assez pathétique).



Bref, il y aurait encore des choses de tonnes à dire, mais le mieux, c'est que vous vous procuriez ce livre et en parliez avec vos relations. De bonnes heures de discussions en perspective.
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La couleur des sentiments

Kathryn Stockett est elle-même originaire de Jackson, Mississipi. Elle a grandi dans une famille aisée et a été très proche de la bonne qui a travaillé pour eux pendant des années. Ce n'est donc pas étonnant qu'elle ait souhaité écrire un livre sur la relation des familles riches et blanches avec leurs bonnes Noires.

Dans cette histoire nous suivons donc trois protagonistes féminines. Tout d'abord, Miss Skeeter, une jeune femme Blanche en début de vingtaine et pleine de rêve. Haut placée dans la société de Jackson, elle est une proche amie de Miss Hilly, femme d'un futur politicien et présidente de la LIgue, une grande ségrégationniste. Skeeter, perturbée par la démission soudaine de la bonne qui l'a élevée quelques années auparavant et poussée par la directrice d'une maison d'édition, va se lancer dans l'écriture d'un livre polémique et donner la parole aux bonnes, elle commencera à se rendre compte des maltraitances subies par la communauté noire. Pour ça, elle va faire appelle à Aibileen, la bonne d'Élisabeth. Aibileen en a vu passer des familles Blanches, elle a même un don avec les enfants. Pourtant, elle commence à en avoir marre, les choses doivent changer. Elle va demander son aide à sa meilleure amie, Minny. Elle aussi est une bonne pour les familles Blanches, la bonne de Mrs Walters, mère de Miss Hilly. Mère de plusieurs enfants et mariée à un alcoolique, il est d'autant plus important pour elle de garder son emploi. Malgré ça, son côté grande gueule va encore une fois l'emporter, quitte à se mettre la terrible Miss Hilly à dos.

J'avais déjà adoré le film et j'ai tout autant adoré le livre (même s'il était un peu long à lire). Les personnages sont attachants ou terriblement énervants (coucou Miss Hilly). L'histoire est très bien construite. La plume est très agréable. Les changements de point de vue sont bien utilisé. Préparez-vous aussi a pleurer devant ce livre, en plus de la ségrégation, d'autres sujets difficiles sont abordés (maltraitance d'enfants, fausses couches, violences conjugales...). Il y a quand même quelques points négatifs. Tout d'abord, même si j'adore Skeeter, ses chapitres prennent beaucoup de place, un peu plus d'Aibileen et Minny aurait été plus agréable. Le deuxième point négatif est que je trouve qu'il aurait été intéressant de montrer que les femmes Blanches et riches n'étaient pas forcément heureuses à rester à la maison et à n'être que des potiches aux bras de leurs maris. Je trouve ce sujet pas assez exploité. Sinon, certains discours des personnages m'ont assez dérangés comme pas exemple la manie de Minny de traiter Miss Célia de folle. (J'adore Minny, Miss Célia et Johnny donc j'aurais aimé un peu plus d'empathie pour Miss Célia).

Je conseille donc fortement ce livre pour les gens fans de ce genre de sujet.
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La couleur des sentiments

Les années 60 dans le Mississipi, les blancs, les noirs, « séparés mais égaux…. » nous dit une des voix de ce roman.

Une narration avec trois regards différents sur une même société, celle des blancs bien pensants et des noirs à leur service.

Trois femmes s’expriment, deux « bonnes » et une jeune femme qui n’aura de cesse de dénoncer ce qui la choque en les faisant témoigner dans un écrit qui devra, bien entendu, rester anonyme…. Remarquablement écrit puisque le vocabulaire, l’expression orale ou écrite sont adaptés aux narratrices.



Nous irons à la rencontre de :



Aibileen qui pense : «On m’avait planté dedans une graine d’amertume. Et j’acceptais plus les choses comme avant. »



Minny qui sait qu’elle ne doit pas être insolente avec « ses patrons », qu’elle doit obéir mais qui a tant de mal à se taire, à laisser passer ce qui la choque.



Miss Skeeter qui lit « l'attrape cœur » en cachette, qui interroge les femmes noires au service de ces blancs riches, souvent méprisants, et qui se rend compte que, même sorti du contexte, on reste attaché à ce qu’on est.

« Pour avoir cru qu’elle allait cesser de se penser comme une bonne sous prétexte que nous étions chez elle, et qu’elle ne portait pas son uniforme. »



Et tous les autres qui donnent vie et couleurs à ce livre « coup de cœur »….

Un livre coloré….



Marron comme le chocolat ….

« Si le chocolat avait été un son, ce son aurait été la voix de Constantine quand elle chantait. Si chanter avait été une couleur, cela aurait été la couleur de ce chocolat. »

Chocolat d’une certaine tarte aussi ;-) ….



Blanc, comme la couleur des uniformes des bonnes, comme si l’habit changeait la couleur de leur peau et les rendait "autres" ….



Noir, comme la peau de ces personnes parfois humiliées, souvent traitées avec condescendance, dont

« on » dit qu’elles ne peuvent pas utiliser les mêmes toilettes, les mêmes assiettes ….. de peur d’attraper leurs maladies …



Rouge, comme le sang qui coule dans nos veines et qui est le même quelle que soit la couleur de la peau. Rouge comme la colère devant l’injustice ….



Rose, comme la robe de Celia, pauvre blanche qui n’arrive pas à se faire aimer des autres femmes de sa condition ….



Bleu, comme la couverture de ce livre « révolution » qui dérange, qui choque, qui fait parler et qui est présent dans le récit …



Vert, comme l’espérance, celle qu’un jour, les hommes comprendront enfin ….



Un livre magnifiquement construit où les pages se déroulent sans qu’on ait envie de le poser.

Un livre qui vous parle au cœur et qui vous rappelle quelques vérités.



Callie qui dit à Miss Skeeter : « Si les Blanches lisent mon histoire, je veux qu’elles sachent ça. Dire merci quand on le pense pour de bon, quand on se rappelle que quelqu’un a vraiment fait quelque chose pour vous, ça fait tellement de bien. »



J’ai aimé ce roman, j’ai aimé ces femmes, j’ai apprécié les références musicales (Stevie Wonder, Bob Dylan, …), littéraires (L’attrape cœur, Henry Miller ….), historiques (Martin Luther King, Kennedy….) glissées intelligemment ça et là ….



Ce livre, c’est du bonheur de lecture à l’état pur …



Même les dernières pages « Trop peu, trop tard » sont édifiantes du besoin qu’a eu l’auteur d’apporter par son écrit une pierre à l’édifice des hommes qui se battront toujours que ce soit par leurs écrits, leurs actes, leurs gestes …. pour qu’un jour les hommes soient réellement libres et égaux ….


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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La couleur des sentiments

1962, à Jackson, dans le Mississipi, la ségragation raciale bat son plein.

Ici, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine et qui s'occupent des enfants des Blancs. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue mais sa meilleure amie, l'insolente Minny, vient tout juste de se faire renvoyer… Et qu'est devenue Constantine depuis son renvoi de chez les Phelan ?

Les jeunes femmes blanches, quant à elles, construisent leur vie selon les desseins familiaux. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres… Elle retourne à Jackson après ses études afin de retrouver Constantine, la bonne qui l'a élevée, et comprendre pourquoi celle-ci est partie sans un mot. Elle se fait recruter dans un journal local et doit s'occuper de la rubrique des arts ménagers… auxquels elle ne connaît absolument rien ! Qui pourrait l'aider ? Une bonne noire, bien sûr !



Avis :

Une amitié entre une jeune femme blanche et deux bonnes noires ? Impensable ! Schocking ! Abominable ! Et pourtant, l'humanité ne fait pas de différence et si l'on arrive à dompter sa peur, tout devient possible ! Des personnages attachants, une histoire à trois voix bouleversante, passionnante et drôle : un vrai phénomène littéraire ! N'attendez plus !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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La couleur des sentiments

Le sujet est triste mais raconté sans amertume. Les dames de Jackson, Mississipi, sont horribles mais on s'y attache quand même. On se dit que c'est triste qu'Elisabeth n'ait pas plus de courage pour s'opposer à Hilly quand elle a tort (ce qui est souvent le cas) . On rit des histoires de Minny, on a de la peine pour Skeeter quand sa prise de conscience sur la situation des noires l'éloigne de ses amies et éloigne ses amies d'elle. On voudrait être sure que Mae Mobley aura une belle vie, comme l'imagine Aibileen à la fin.

On rit, on pleure de concert avec les personnages du livre.

Une belle histoire à lire et relire sans se lasser ...
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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La couleur des sentiments

Dans les années 60, en plein coeur du Mississippi, la ségrégation est omniprésente. Les Noirs, considérés comme moins que rien, ne sont plus esclaves mais c'est tout comme.

Les bourgeoises Blanches confient leurs enfants aux bonnes Noires et leur laisse le soin de les élever.

Mais quand une Blanche devient amie avec deux Noires, ce qui en sortira ne peut être que beau !



Ce livre, beau bébé de 600 pages, vous restera en mémoire longtemps. C'est le genre de livre qui imprègne le lecteur. Même quand il n'est pas en train de le lire. Même quand il l'a fini. Le genre de livre qui ne s'oublie pas. Des personnages qui vous suivent pour le restant de vos jours.

Je lis peu de livres historiques car la cruauté de l'homme me fait toujours si mal.

Et même si dans ce roman on voit la mentalité des années 60, la ségrégation, la répression et les interdits, l'autrice a su nous conter ça de manière à ce qu'a la fin, il reste le beau.

A la fin, on se rappelle la force et le courage de Minnie. Et cette grande gueule.

A la fin, on entend Aibileen nous dire à l'oreille combien nous sommes fortes et bonnes.

A la fin on voit Eugenia, penchée sur sa machine à écrire, pour faire parler ces bonnes que personne n'entend.



Ce roman, c'est une belle amitié entre trois femmes. Une amitié dangereuse mais plus forte que tout.

Ce roman c'est aussi l'incompréhension. Qu'est ce qui fait que ta couleur de peau définit ta valeur ? Qui s'est dit ça un jour ?! Et malheureusement, les années 60 qui commencent à être si éloignées me font dire que les mentalités évoluent bien trop doucement à mon goût.
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La couleur des sentiments

"Je suis revenue à la maison ce matin-là, après qu'on m'a renvoyée, et je suis restée dehors avec mes chaussures de travail toutes neuves. Les chaussures qui avaient coûté à ma mère autant qu'un mois d'électricité. C'est à ce moment là je crois que j'ai compris ce qu'était la honte. La honte n'est pas noire, comme la saleté, comme je l'avais toujours cru. La honte à la couleur de l'uniforme blanc tout neuf quand votre mère a passé une nuit pour gagner de quoi vous l'acheter et que vous le lui apportez sans une tache, sans une trace de travail."



Ce roman est très connu et j'ai bien compris pourquoi en le lisant ! Cette histoire parle de femmes noires dans les années 1960 à Jackson, États-Unis. Des femmes noires au service de femmes blanches, riches et incroyablement pimbeches, mesquines, snob, et pour certaines cruelles.



L'histoire est fluide et nous fait passer par toutes sortes d'émotions: la colère (beaucoup de colère en lisant certains passage! Comment est-il humainement possible de penser qu'un etre humain est supérieur à un autre??), de la tristesse, de la joie et de la rigolade aussi ! A chaque chapitre nous embarquons dans la tête de l'une des protagonistes et croyez moi ça vaut le détour ! Il y a vraiment ce registre de langue différent entre les femmes et des expressions d'argo à tomber !!

Aibileen un ange tombé du ciel, douce, aimante, on a envie de la serrer dans ses bras. Minny, une force de la nature qui n'a pas la langue dans sa poche, loyale envers les siens prête en endurer des violences pour protéger ses enfants. Skeeter, femme blanche de famille riche qui peu à peu sort de ce cocon et qui ne trouve pas normal certains usages et qui va prendre la plume et son courage à deux mains pour dénoncer au monde la condition de ces femmes noires du Mississipi des années 1960.



J'ai adoré chacune de ces femmes fortes, je me suis demandée comment il était possible d'autant baigner dans la méchanceté et cruauté.



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient en 1960 mais nous avons tout de même encore beaucoup de boulot ...
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La couleur des sentiments

À travers les yeux de trois femmes d'exception, l'auteure explore avec audace et finesse les couleurs sombres et lumineuses de la société du Mississippi dans les années 1960.



Dès les premières pages, je me suis retrouvée immergée dans un océan d'émotions. Les personnages, dotés d'une profondeur et d'une authenticité déconcertantes, ont insufflé à chaque page une intensité émotionnelle captivante. Aibileen, Minny et Skeeter m'ont subjuguée par leur force, leur vulnérabilité et leur capacité à transcender les barrières de l'époque. Leurs voix résonnent encore en moi, vibrant comme une mélodie envoûtante.



Ce qui rend "La Couleur des Sentiments" encore plus éblouissant, c'est sa capacité à aborder des sujets délicats et troublants avec une grâce saisissante. Le roman explore la ségrégation raciale, l'injustice et le courage de façon si subtile et puissante que mes émotions en ont été bouleversées. Stockett nous rappelle, avec une élégance désarmante, l'importance de la compassion, de la solidarité et de l'acceptation.



"La Couleur des Sentiments" est un tour de force littéraire qui nous laisse une empreinte indélébile, un rappel de l'importance de la tolérance et de l'amour universel.



Si vous cherchez une expérience de lecture enivrante, une danse avec les mots qui vous secoue et vous éblouit, alors "La Couleur des Sentiments" est fait pour vous.
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Ce livre tourne autour de 3 personnages importants. Quel personnage de la liste ne fait pas parti de ce trio?

Skeeter
Constantine
Minny
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