Citations de Kingsley Amis (24)
Bradbury est le Louis Armstrong de la science-fiction, non par son âge ou par le fait qu'il se répète constamment, mais parce qu'il est le seul auteur connu de ceux qui ignorent tout de la science-fiction. Je ne saurais me prononcer sur cet état de choses. Peut-être s'explique-t-il par la tendance qu'a Bradbury à sombrer dans cette espèce de sous-sentimentalisme poétique qui va droit au vieux cœur racorni de tous les lecteurs de journaux du dimanche.
L'idée considérée comme l’héroïne du roman, voici la base de nombreux ouvrages de science-fiction.
L'autre genre adjacent, c'est le "space-opéra", cousin du western malgré quelques différences bien superficielles.
Dans le "space-opéra", Mars succède à l'Arizona, le héros porte à sa ceinture un désintégrateur atomique au lieu d'un révolver, les traîtres sont remplacés par de malveillants extra-terrestres que seule une peau verte et parfois un sixième doigt distinguent de leurs ancêtres ...
Là où le roman ou la nouvelle ordinaires ressemblent à l'art du portrait ou du tableau d'intérieur, la science-fiction offre un paysage où se meuvent quelques silhouettes ; vouloir que ces personnages lointains soient décrits avec autant de précision que le sujet d'un portrait, ce serait évidemment demander l'impossible.
Le terme science-fiction est de moins en moins approprié au sujet qu'il désigne, et l'espèce de combat d'arrière-garde que livrent ses supporters en alléguant que la politique, la psychologie, l'anthropologie, l'éthique même sont des sciences au même titre que la physique atomique, n'a d'autre résultat que d'indiquer un état d'esprit. En tout cas, parmi les appellations suggérées, nulle n'est assez bien venue pour justifier l'abandon d'un terme aussi fermement établi que celui de science-fiction. Résumons-nous : la science-fiction décrit avec vraisemblance les effets sur la race humaine de changements spectaculaires, tantôt voulus, tantôt subis, survenus dans le milieu ambiant.
La publicité en elle-même est une offense, un assaut dirigé contre l'esprit humain.
Si la science-fiction respecte, comme je l'ai indiqué, les faits réels ou hypothétiques, le fantastique, lui, met son point d'honneur à les narguer : aux robots, aux astronefs, aux techniques, aux équations, il substitue des elfes, des manches à balais, des pouvoirs occultes et des incantations.
Rien n'est plus typique de la science-fiction qu'une idée intéressante, parfois même originale, présentée avec une banalité accablante.
- Et moi Bond. James Bond. Comment avez-vous deviné que je parlais anglais ?
Elle rite encore.
- Tout le monde parle anglais. Et vous avez l'air très anglais, monsieur Bond. Personne ne peut vous prendre pour autre chose, même pas pour un Américain.
- En fait je ne suis pas du tout Anglais, mais moitié Écossais, moitié Suisse.
- Les Anglais vous ont annexé, alors.
L'importance intrinsèque de Lovecraft est assez réduite, mais il faut avouer qu'il donne l'impression d'être plus que mûr pour la psychanalyse, impression qui se dégage souvent du fantastique ou de la science-fiction à ses débuts, et la difficulté que l'on éprouve à classer certaines de ses œuvres réfléchit fidèlement la confusion d'une époque où la littérature non-réaliste était en proie aux affres d'une fission interne.
Un ouvrage de science-fiction est un récit en prose traitant d'une situation qui ne pourrait se présenter dans le monde que nous connaissons, mais dont l'existence se fonde sur l'hypothèse d'une innovation quelconque, d'origine humaine ou extra-terrestre, dans le domaine de la science ou de la technologie, disons même de la pseudo-science ou de la pseudo-technologie.
“Haven’t you noticed how we all specialize in what we hate most?”
“... all his faces were designed to express rage or loathing. Now that something had happened which really deserved a face, he had none to celebrate it with. As a kind of token, he made his Sex Life in Ancient Rome face.”
If you can't annoy somebody, there is little point in writing.”
Le merveilleux scientifique, l'exploration de mondes imaginaires, quoique possibles, n'ont pas commencé avec le XXème siècle.
Ce sont là spéculations fort anciennes.
L'antiquité croyait ou voulait croire en l'existence de continents fabuleux, la Lémurie, l'Atlantide, peuplés par des êtres venus d'ailleurs ...
- Ah ! chéri, je suis si déprimée ! Une grande opération comme celle-ci, et ils [les services secrets russes] chargent cet individu de la sécurité, un petit pédé grasouillet, un... un monstre de suffisance ! Autrefois, ils étaient compétents, au moins. Que s'est-il passé ?
Avec ma suavité la plus offensante, je demandai : " Puis-je vous être utile madame ? "
Aussitôt, mais dans le plus grand silence, la personne se retourna pour me faire face. Je distinguai vaguement un visage pâle aux lèvres minces, d'épaisses boucles de cheveux acajou et une sorte de grand pendentif verdâtre autour du cou. Bien plus nettement encore, je discernai chez elle une surprise et une alarme qui me parurent disproportionnées : il était peu probable qu'elle ne m'eût pas entendu pénétrer sur le palier, et mon identité ne pouvait faire aucun doute.
Je voudrais revenir maintenant à une question que j'ai déjà effleurée : la confiance que la race humaine a en elle-même.
Si, comme je l'ai dit, l'exploration de l'espace est considérée comme un processus naturel et sain, on ne s'en demande pas moins, et c'est bien compréhensible, ce que l'on va y trouver ...
"he quietened down, like somebody who knows he has let on to being a bit too interested in how they manage the floggings in prisons."
- Ah ! Il... Il en est ? s'exclama Litsas en se dandinant comiquement.