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EAN : 978B004QZZAVE
Payot et Rivages (30/11/-1)
2.5/5   7 notes
Résumé :
Découvrez, à travers cet essai, l'univers de la science-fiction, selon Kingsley Amis (le père de Martin), grand amateur du genre, depuis ses origines modernes (Jules Vernes et HG Wells) jusqu'aux années 1960.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
- Dis, grand-père, en 1960, c'était quoi la science-fiction ?
- A cette époque, mon petit, l'on pouvait fort bien mener une existence utile et comblée en restant totalement indifférent à la science-fiction.
Mais l'honnête homme des années soixante a brusquement découvert que la science-fiction allait désormais faire partie intégrante de sa culture.
Et l'ouvrage de Kingsley Amis allait l'aider à s'en persuader :
- Pour lui, le genre est spécifiquement anglo-saxon ...
- Pour lui, l'amour de la science-fiction, comme celui du jazz, se contracte dans l'adolescence ou pas du tout ...
- Pour lui, définir la science-fiction est un exercice dont le résultat est plus encombrant que mémorable ...
Car du côté de la fiction, le terrain est solide, connu de tous.
C'est du côté de la science que survient la difficulté.
Elle ne joue pas toujours, dans le récit, un rôle important.
Wells s'intéressait moins au progrès scientifique qu'à ses conséquences sur la vie de l'homme.
Mais ce qui compte, nous dit Jean-Louis Curtis dans son excellente préface, ce n'est en vérité, ni la science, ni la fiction, c'est l'hypothèse philosophique.
"Si Pascal vivait de nos jours, il serait passionné de science-fiction".
L'ouvrage de Kingsley Amis est une intéressante réflexion sur ce genre de la littérature, hier déconsidéré, mais aujourd'hui devenu respectable et incontournable.
C'est, aux dires même de son auteur, une étude un peu rapide et très subjective.
Pourtant la solide érudition dont fait preuve Kingsley Amis est rendu accessible et agréable par le ton familier et souriant qu'il y insuffle.
"L'univers de la science-fiction" n'est pas ennuyeux.
Son auteur n'est pas un "discoureur" de plus.
Il n'est pas un de ceux qui prétendent détenir le secret du genre.
Son essai est un éclairage dont on peut se dire que la science-fiction a besoin, ou envie ...




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Un essai sur la science-fiction par Kingsley Amis, le papa de Martin...

Cet ouvrage est intéressant à plus d'un titre. D'abord précisons qu'il parlera plus volontiers aux amateurs du genre mais que les autres peuvent éventuellement y trouver quelques intérêts...
Même si l'ensemble me paraît plus structuré, "l'Univers de la Science-Fiction" m'a fait pensé à "Anatomie de l'Horreur" de Stephen King, la nostalgie en moins...K. Amis égraine ses considérations et réflexions sur la SF, en s'appuyant sur les auteurs qu'il connait et apprécie (ou pas). Là une première contrariété émerge : ce sont très souvent les mêmes que l'on retrouve (Bradbury, Simak, Van Voght, Sheckley, Pohl, Brown, Heinlein...) Certes cet essai fut rédigé en 1960 mais quand même...Dick cité une seule fois, Asimov idem. Avaient-ils percés à cette époque ? Je ne saurais être catégorique mais pour quelqu'un qui se targue d'être un amateur, ces absences laissent songeurs...Ce sont donc les auteurs de l'âge d'or qui sont à l'honneur, essentiellement américains (je ne parle même pas des écrivains français qui devaient, au regard de Mr Amis, être inexistants ou inintéressants).

Soyons juste et précis néanmoins : pour l'auteur les origines modernes du genre remonte bien à Jules Vernes et HG Wells, même si on peut, selon lui, dans un sens élargi du terme, remonter beaucoup plus loin. le début du livre est donc consacré à une mise en perspective historique ainsi qu'à une tentative de définition qui aboutit à affirmer "qu'un ouvrage de science-fiction est un récit en prose traitant d'une situation qui ne pourrait se présenter dans le monde que nous connaissons, mais dont l'existence se fonde sur l'hypothèse d'une innovation quelconque, d'origine humaine ou extra-terrestre, dans le domaine de la science ou de la technologie, disons même de la pseudo-science ou de la pseudo-technologie". le rapport aux sciences et aux progrès techniques et donc fondamentale pour apprécier l'émergence du genre, et notamment, dans les années 1920, 1930, au regard de sa différenciation d'avec le fantastique (terme un peu fourre-tout pour l'auteur, puisqu'il y intègre aussi bien le fantastique, dans ses aspects psychologiques et horrifiques que la fantasy). Mais celle-ci demeure insuffisante, notamment pour prendre en compte ce qu'Amis ne nomme pas encore le roman post-apocalyptique et donc il en arrive à dire que la SF est caractérisée par le fait d'imaginer les conséquences d'un bouleversement radicale, souhaité ou non, et touchant l'ensemble de l'humanité.

Le rapport aux sciences, bien que restant important et inhérent au genre, perd donc son caractère fondamentale. du coup on en arrive, et ce n'est pas mentionné par l'auteur, à ce qui différencie (selon moi) la SF et ce que je nommerais la "science-fantasy" (par exemple "Star Wars") : le rapport au présent, qui entraîne (et Amis note que c'est une grande force du genre) une certaine dimension critique (Amis note d'ailleurs que, le temps passant, la SF évoque de plus en plus des futurs proches). Cet aspect se retrouve donc dans la nomenclature qu'il esquisse (utopie sociale, satire comique, désastre cosmique...) et qui correspond, en partie, avec des "sous-genre" existants aujourd'hui (dystopie, romans post-apo, space-opéra, hard-science...).

Pour finir, Amis, bien qu'incontestablement amateur du genre, se montre parfois dur avec ses qualités littéraires (notamment tout ce qui provient des magazines type "Astounding", "Amazing Stories"...), mais l'explique (et à l'époque cela se conçoit) par le fait qu'il considère le genre comme étant au stade de son adolescence et, les auteurs n'étant alors pas encore vraiment reconnus, ni bien payés, sont obligés de privilégier la quantité à la qualité. En revanche, il ne considère pas que la SF doive se structurer selon les normes du "roman classique", utilisant pour cela une analogie picturale très parlante, en comparant ce dernier à un portrait, alors que la SF serait un paysage (distinction qui parle surtout de l'attention portée aux personnages). de même, l'idée, en tant "qu'héroïne de l'histoire" est également typique du genre.

Globalement, un livre très intéressant mais qui pêche un peu par la faiblesse de ses références, tout en développement des idées tout à fait contemporaines. Il mériterait, en tout cas, d'être compléter par la lecture d'ouvrages du même genre, mais plus récents.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le terme science-fiction est de moins en moins approprié au sujet qu'il désigne, et l'espèce de combat d'arrière-garde que livrent ses supporters en alléguant que la politique, la psychologie, l'anthropologie, l'éthique même sont des sciences au même titre que la physique atomique, n'a d'autre résultat que d'indiquer un état d'esprit. En tout cas, parmi les appellations suggérées, nulle n'est assez bien venue pour justifier l'abandon d'un terme aussi fermement établi que celui de science-fiction. Résumons-nous : la science-fiction décrit avec vraisemblance les effets sur la race humaine de changements spectaculaires, tantôt voulus, tantôt subis, survenus dans le milieu ambiant.
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Bradbury est le Louis Armstrong de la science-fiction, non par son âge ou par le fait qu'il se répète constamment, mais parce qu'il est le seul auteur connu de ceux qui ignorent tout de la science-fiction. Je ne saurais me prononcer sur cet état de choses. Peut-être s'explique-t-il par la tendance qu'a Bradbury à sombrer dans cette espèce de sous-sentimentalisme poétique qui va droit au vieux cœur racorni de tous les lecteurs de journaux du dimanche.
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L'autre genre adjacent, c'est le "space-opéra", cousin du western malgré quelques différences bien superficielles.
Dans le "space-opéra", Mars succède à l'Arizona, le héros porte à sa ceinture un désintégrateur atomique au lieu d'un révolver, les traîtres sont remplacés par de malveillants extra-terrestres que seule une peau verte et parfois un sixième doigt distinguent de leurs ancêtres ...
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Là où le roman ou la nouvelle ordinaires ressemblent à l'art du portrait ou du tableau d'intérieur, la science-fiction offre un paysage où se meuvent quelques silhouettes ; vouloir que ces personnages lointains soient décrits avec autant de précision que le sujet d'un portrait, ce serait évidemment demander l'impossible.
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Si la science-fiction respecte, comme je l'ai indiqué, les faits réels ou hypothétiques, le fantastique, lui, met son point d'honneur à les narguer : aux robots, aux astronefs, aux techniques, aux équations, il substitue des elfes, des manches à balais, des pouvoirs occultes et des incantations.
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Video de Kingsley Amis (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kingsley Amis
Huw Wheldon introduces this report from writer and critic Simon Raven, who travels to Swansea to converse with Kingsley Amis at the university where he teaches. In this genial interview, Amis recalls his most famous character, Jim Dixon, the protagonist of 'Lucky Jim', and discusses his subsequent writing career, including the novel on which he is currently working (published as 'Take a Girl Like You').
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