AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Kirmen Uribe (10)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Bilbao-New York-Bilbao

Des fois, on se dit qu'il est très compliqué d'expliquer avec les bons mots à quoi ressemble la structure d'un roman.

Des fois, quand on a le luxe d'avoir la meilleure explication au coeur dudit roman, autant laisser faire l'auteur.



"L'idée avait pris forme et finalement elle se structurait autour d'un vol entre Bilbao et New York. le défi consistait à parler de trois générations différentes d'une même famille, sans revenir au roman du XIXe siècle."

"J'ai pensé que je devais montrer ce qui se trouve derrière un roman, dévoiler le chemin que l'on parcourt pour l'écrire. Les doutes, les incertitudes. Mais le roman lui-même n'apparaîtrait pas dans le roman. le lecteur pourrait seulement le deviner [...].

Je ne voulais pas construire de personnages de fiction. Je voulais parler de vraies gens."



En résulte un texte fragmenté tournant autour du village d'Ondarroa, port de pêche de Biscaye. On y découvre des personnages faisant partie de l'âme de ce village, qu'ils soient connus ou pas. On y croise des poèmes, des fragments de journaux intimes, des tableaux de peintres, des chants d'oiseaux, des correspondances écrites, et l'art de la pêche.

Le père de Kirmen Uribe était pêcheur. À bord du "Dos Amigos" il allait pêcher dans les années 80 jusqu'au gros caillou nommé Rockall, au grand large des Hébrides. Je ne peux m'empêcher de parler de ce détail parce que j'ai repensé avec joie à la trilogie écossaise de Peter May. Je me le permets parce que, finalement, je trouve que ça ressemble assez au procédé qu'utilise Kirmen Uribe pour nous parler de sa famille. Une succession de détails qui lui seraient revenus à l'esprit par des recoupements d'idées qui lui seraient propres.

On se rend alors compte que Kirmen Uribe est quelqu'un qui doit être intéressant à côtoyer : cultivé, curieux et avenant.



Sa langue d'écriture est le basque et il entend bien exister en tant qu'artiste basque. Ce qui ne manquera pas de faire du bien à l'image stéréotypée que le monde peut avoir du Basque.



"Notre tradition littéraire est comme la maison de ses parents, petite, modeste, désordonnée. Mais la pire chose que nous puissions faire est de la laisser dans l'ombre. Au contraire, nous devons inviter ceux qui nous rendent visite et leur proposer tout ce que la maison a à offrir, même si c'est peu de chose et que cela leur semble bien maigre.

Nous avons la tradition que nous avons et nous devons aller de l'avant avec elle, en faisant l'effort cependant d'attirer le plus grand nombre de lecteurs. Parce que la meilleure façon d'aérer la maison est d'ouvrir les fenêtres.

Mais sans oublier de garder du temps pour prendre soin des fleurs."
Commenter  J’apprécie          230
Bilbao-New York-Bilbao

Les poissons et les arbres se ressemblent



Un voyage transatlantique, la mémoire de trois générations (« Le défi consistait à parler de trois générations différentes d’une même famille, sans revenir au roman du XIXe siècle »), un peintre, un architecte, des histoires de pêcheurs (« Au début, l’idée était d’écrire sur le bateau de mon grand-père. Et au passage, de parler d’un mode de vie qui est en train de disparaître. Un mode de vie très lié à la mer. En plus, le nom du bateau est très évocateur. Dos amigos. »), les temps de l’exil (« les deux prisonniers de l’exil, quel que soit l’endroit où ils se trouvent ») l’écriture (« Notre tradition littéraire est comme la maison de ses parents, petite, modeste, désordonnée. Mais la pire chose que nous puissions faire est de la laisser dans l’ombre. Au contraire nous devons inviter ceux qui nous rendent visite et leur proposer tout ce que la maison a à offrir, même si c’est peu de chose et que cela leur semble bien maigre »), Facebook, le cinéma, et le Pays basque et sa langue (« il me sembla que c’était la plus belle chose que l’on puisse dire d’une langue que l’on ne connaît pas, qu’elle ressemble à une carte au trésor »). Sans oublier les pierres tombales de Käsmu.



Des introductions, celle choisie comme titre de cette note, celles citées par l’auteur « Dans la ville il y avait deux muets, et ils étaient toujours ensemble » (Carson McCullers) ou « C’était un été étrange, étouffant, l’été où les Rosenberg furent électrocutés, et moi je ne savais pas ce que je faisais à New-York » (Sylvia Plath).



Plus qu’un voyage, une littérature comme musique, comme mémoire réactivée, comme passage continue de barrières, de frontières. Un grand roman.



« Le plus important ce sont les histoires, qu’elles soient vraies ou fausses, ou les deux. »
Commenter  J’apprécie          80
Bilbao-New York-Bilbao

Parce que la littérature basque est rare, parce que parler de ce peuple particulier aussi bien est rare, j'ai aimé ce roman qui finalement n'en ai pas vraiment un. Je dirai que c'est plus la structure d'un roman dont l'auteur nous partage ses progrès, ses réflexions et ses doutes. Et j'ai trouvé ça drôlement bien fichu pour tout dire. On se plonge tantôt dans l'Histoire basque, d'un village de pêcheurs, de la famille de l'auteur, de cette âme de découvreurs et de laborieux, d'anecdotes sur la période franquiste et ce qu'elle a pu provoquer, des expéditions si loin de leur port pour aller chercher les poissons, de leurs connaissances de cet océan généreux tout autant que cruel et dangereux, tantôt dans le présent ou passé proche avec les voyages de l'auteur sur les lieux habités par ses aïeux, les rencontres avec les arts qui retracent ces épopées.

C'est intéressant et apprenant, à tout point de vue et j'ai vraiment aimé cet univers.
Commenter  J’apprécie          40
Bilbao-New York-Bilbao

Kirmen Uribe, fils de pêcheur, poète, nouvelliste, traducteur, ... Et basque, viscéralement, amoureusement. Conscient que le patrimoine littéraire de sa région (pays) n'est pas à la hauteur de la richesse contenue dans la multitude d'histoires portées à travers le temps, par l'oralité, Uribe a rassemblé dans Bilbao-New York-Bilbao une foule de faits et de récits dans un roman fourre-tout qui s'affranchit du temps et de l'espace. Un véritable collage d'histoires qui courent sur trois générations, qu'elles aient, ou non, un rapport avec la propre famille de l'auteur. Car pour moitié, le livre est véritablement une autobiographie qui nous entraîne en divers lieux, de l'Ecosse à l'Estonie, entre gens de pêche ou écrivains. Epoques et personnages innombrables se cristallisent en une symphonie que Uribe a voulu modeste, à l'image d'un peuple fier et ombrageux. Coller aux basques de cette fiction éclatée en des centaines de fragments de récits authentiques procure un plaisir tempéré par le sentiment d'avoir lu un "work in progress" plutôt que le grand roman promis par l'auteur et finalement resté à quai.
Commenter  J’apprécie          40
Bilbao-New York-Bilbao

Ce livre est très bien traduit en français par Gersende Camenen, il est intéressant , c’est de l’autofiction et il a été construit de façon originale, articulé autour d’un vol Bilbao- New York avec des détails anodins sur le vol et réminiscences sur la vie de tous les jours, des choses en apparence différentes, mais qui vont se rejoindre. L’ écrivain va insérer de façon cohérente un récit des traditions et connaissances du pays basque à partir de lettres, journaux intimes, courriers électroniques, entretiens, créant une mosaïque de souvenirs et d’histoires. Particulièrement sur la vie des pêcheurs puisque ses ancêtres ont un long passé d’ hommes de la mer. Ces générations de marins pêcheurs ont connu un monde où la solidarité était une réalité. Las ! aujourd’hui cette solidarité n’existe plus.
Lien : http://pasiondelalectura.wor..
Commenter  J’apprécie          20
Bilbao-New York-Bilbao

Cette grande maison blanche sur l'île de Valö est en train de reprendre vie. Ses propriétaires la restaurent pour en faire un gîte avec chambre d'hôtes. C'est un couple, Ebba et Melker qui s'installent là où, autrefois, a vécu la petite Ebba. Jusqu'au jour où, sans aucune explication, sa famille a intégralement disparu, laissant la table du repas pascal servie dans la salle à manger.



Des incidents viennent à nouveau perturber ce site enchanteur : incendie volontaire, coups de feu : qui veut du mal à ce couple déjà attristé par la mort de son fils ? L'enquête est confiée à nouveau au commissariat de Tanum où officie l'équipe de Patrick Hedström dont l'épouse Erica, auteure pleine d'imagination, va évidemment prouver une fois encore qu'elle est utile.



L'originalité de ce roman tient au fait que l'idée d'un attentat sur une île scandinave est mise en œuvre, peu avant la très réelle et dramatique tuerie sur l'île d'Utoya et la bombe à Oslo.

Commenter  J’apprécie          10
L'heure de nous réveiller tous ensemble

Grâce à une quatrième de couverture alléchante, j’avais repéré ce roman paru dans une petite maison d’édition indépendante, Le Castor Astral, au milieu de tous les mastodontes de la rentrée. Ainsi, lorsque je l’ai vu dans la liste de la Masse Critique de Babelio de la rentrée, je l’ai coché les yeux fermés et j’ai eu le plaisir de le recevoir.



Dès l’avant-propos de l’éditeur, on comprend qu’il s’agit d’un roman militant où l’auteur défend l’identité basque et on ressent cet attachement identitaire dès le début. En effet, Kirmen Uribe écrit en langue basque et la traduction française a été traduite directement de cette version originale en euskara afin de ne pas dénaturer le texte original et les noms de ville ont été gardés de manière intentionnelle en basque. Le décor est donc planté : on entame une plongée dans l’histoire du Pays-Basque (comme tiennent à l’écrire l’auteur et la traductrice, Miren Edurne Alegria Aierdi) de 1927 aux années 70. À travers l’histoire de la famille Letamendi-Urresti, l’auteur nous embarque dans une véritable fresque politique mêlant fiction et réalité. Du Venezuela au Pays Basque en passant par Paris ou New York, on suit les péripéties de Karmele et Txomin, un couple fièrement attaché à leur identité et fervents résistants du régime de Franco. En parallèle, l’auteur nous raconte en détails toutes les manœuvres politiques du président basque Aguirre et de tous les autres protagonistes impliqués dans le conflit.



Le roman est donc très bien documenté et fourmille de détails dont personnellement j’aurais pu me passer. Je loue le travail de recherche de l’auteur mais je me suis sentie perdue à de nombreuses reprises entre les nombreux personnages, les noms des villes, les événements historiques. Certains passages sont une succession de noms ou une chronologie de faits et le livre ressemble donc plus à un récit qu’à un roman. Même les deux personnages principaux et leur famille ont vraiment existé et l’auteur nous détaille même son enquête sur leur histoire personnelle et politique. J’ai donc eu beaucoup de mal à rentrer dans le roman, surtout dans la première partie et malgré quelques longueurs, j’ai préféré la deuxième moitié et j’avais tout de même envie de connaître le destin de Karmele et de sa famille. Le combat de tous les personnages est poignant et c’est captivant de voir leur détermination pour l’indépendance du peuple basque et leur envie de liberté. Toute la famille est attachante et on se prend d’affection pour eux au vu des épreuves qu’ils traversent à travers les générations de la guerre civile aux actions de l’ETA en passant par la période franquiste.



Le parti pris de l’auteur est très touchant et tout son amour pour son pays transparaît au travers du récit. L’écriture est réussie et la lecture est fluide mais les nombreuses digressions politiques et historiques ralentissent le rythme. Bref, si vous êtes passionnée par l’histoire du Pays Basque, ce roman est fait pour vous sinon vous pourriez être touchés par l’histoire de Karmele mais attendez-vous à quelques longueurs et à des détails sur le jeu politique basque.
Lien : https://thetwinbooks.wordpre..
Commenter  J’apprécie          00
L'heure de nous réveiller tous ensemble

J'ai reçu ce titre grâce à Masse critique, de Babelio. C'est une découverte intéressante, je n'y serais pas forcément allée de moi-même si je n'avais pas eu cette occasion, mais loin d'être un coup de coeur.



A travers ce récit, Kirmen Uribe, l'auteur, a à coeur de nous raconter l'histoire du Pays-Basque espagnol, d'où il est originaire, au cours du vingtième siècle. Pour cela, il va se baser sur la vie d'une famille que sa mère a bien connue : la famille Letamendi Urresti. On est donc bien dans un récit de vie, pas tout à fait un roman, puisque tout cela est basé sur des faits réels, des personnages réels, et nourri de nombreuses recherches de la part de l'auteur.



Txomin Letamendi rencontre sa future femme, Karmele Urresti, alors que le gouvernement basque est exilé en France, pendant la guerre civile espagnole. Cependant, loin de mener une vie de famille tranquille, ce couple sera sans cesse au coeur de la vie politique basque. A cause du régime franquiste, cela signifiera une partie de leur vie en exil, une implication sur la scène politique mondiale, et des activités de résistance... bref, tout sauf un long fleuve tranquille. Pourtant, ils continueront de s'aimer, et de profiter des instants de bonheurs que la vie leur offrira. Sur ce point, le livre est sans conteste une réussite. Grâce à un jeu avec la chronologie, on s'attache immédiatement à cette famille, dont on est impatients de connaître le destin.



Malgré cela, le récit contient des longueurs, et parfois même, des lourdeurs. Kirmen Uribe établit clairement que nous sommes dans un récit de vie et non dans un roman. A de nombreuses reprises, il met de côté la trame de vie de la famille Letamendi pour expliquer sa démarche de recherches, ou faire un point sur la situation historique. Il est vrai que nous sommes au coeur d'une période marquée par de nombreux événements historiques : si le récit débute au coeur de la guerre civile espagnole, il se termine quelques années après la mort de Franco, en 1975. Mais finalement, ces explications historiques rendent la lecture fastidieuse. L'auteur a tendance à s'égarer trop loin de la trame principale, puisque l'on suit également les agissements de Manu Sota et José Antonio Aguirre, qui ont joué un rôle capital dans la promotion de la culture basque lors de ces années troublées. Certes, cela permet de mieux comprendre les événements, mais on s'attarde souvent trop à les suivre, du moins dans la première partie. De la même manière, on se perd parfois dans les explications historiques, et on se noie au milieu des noms de personnalités basques qui ne nous parlent pas.



Je trouve réellement dommage tous ces égarements sur les recherches de l'auteur et les événements historiques. En effet, on aurait pu avoir là un récit vraiment passionnant, permettant de promouvoir l'histoire et la culture basque. Mais finalement, à cause des défauts cités plus haut, le récit manque sa cible.
Lien : https://chroniqueetudiantele..
Commenter  J’apprécie          00
L'heure de nous réveiller tous ensemble

Histoire du couple Karmele et Txomin et de leurs trois enfants en Espagne durant la guerre civile.

Je tiens à remercier Babelio et masse critique ainsi que les éditions Le castor astral de m'avoir sélectionnée pour ce livre.

L'accueil de la presse est unanime et enthousiaste. Je me suis dit, pourquoi pas ! Encore que, je me méfie des avis trop positifs.

Me voilà donc prêté à lire ce livre. Il est vrai que c'est une période que je ne maîtrise pas forcément alors que la dictature franquiste domine l'Espagne à la seconde guerre mondiale. Mais, et c'est la que ça se complique, les Basques ont leur mot à dire et l'auteur nous dévoile leur histoire qui tient à l'attachement à la langue basque.

Tout cela est évidemment très politique et j'avoue avoir décroché sur certain passages. Je ne serai donc pas aussi dithyrambique que la presse mais ce n'est que mon avis personnel. Il en faut pour tous les goûts...
Commenter  J’apprécie          00
Bilbao-New York-Bilbao

Un roman surprenant, qui parle de mémoire, d’art et d’écriture. L’écrivain basque Kirmen Uribe souhaitait écrire un roman sur l’histoire de sa famille sur 3 générations, en insistant sur la tradition familiale de la pêche qui se perdait. Il a mis beaucoup de temps à écrire ce roman, ce qu’on sent dans l’écriture : beaucoup d’anecdotes à peine reliées entre elles par le fil conducteur du voyage entre Bilbao et New York. Ce n’est donc pas un roman classique, plutôt une suite de réflexions tirées de morceaux de vies.



La lecture n’est pas aisée car à peine se laisse-t-on déconcentrer qu’on se perd dans les noms basques et les multiples personnages. Pourtant l’écriture est simple et les faits touchants, pleins d’humanité. Cette quête de la mémoire pourrait être la nôtre. Les histoires qui courent de générations en générations sont-elles avérées ? Et, après tout, quelle importance si elles ne le sont pas ? A travers ces personnages, la famille de Kirmen Uribe mais aussi d’autres personnalités basques importantes, surtout des artistes, on découvre le pays basque au XXème siècle : la pêche, la vie au village, mais aussi la guerre et le franquisme.





Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Kirmen Uribe (32)Voir plus

Quiz Voir plus

Stefan Zweig ou Thomas Mann

La Confusion des sentiments ?

Stefan Zweig
Thomas Mann

10 questions
14 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}