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Citations de Kjell Westö (99)


La plus forte stimulation qui pousse un être humain à vouloir faire le bien vient de son sentiment de culpabilité face au mal qu’il a fait dans sa vie passée.
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Déjà pendant votre entretien d'embauche, je vous soupçonnais d'avoir un passé rouge.Quoique rien chez vous ne.... Vous n'avez pas l'air de quelqu'un comme ça
- Et quel air doit avoir « quelqu'un comme ça», selon vous? Etre rouge se voit, peut-être ? Si oul, alors comment ? Un teint cuivré et buriné? C'est à ça que vous faites allusion ?
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S’essayant à l’autodérision, il pensa que s’il était un personnage de roman, il reprocherait à son auteur de l’avoir conçu sans lui donner une histoire à vivre, une histoire digne de ce nom, une histoire qui ait un sens ; et cette pensée lui rappela un aphorisme qu’il avait lu quelque part : la vie humaine est la réponse à une question posée par personne.
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À cet instant, il pensa que Kuortti avait raison. Violoniste ou pas, il devait trouver une femme qui veuille bien coucher avec lui, et il devait le faire vite. Il n’y avait pas d’autre façon de redevenir vivant.
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Alors qu’il retournait vers sa voiture, ses pensées se concentrèrent sur le concert de la soirée. En démarrant, il voyait déjà les doigtés, les déplacements de sa main sur le manche, et des phrases et des bribes de mélodie jouaient dans sa tête. Mais il ne lui fut pas accordé de rester longtemps absorbé en lui-même. Il y eut l’éclair d’un radar - le seul entre la ville et l’embarcadère du port du Reto - et Lindell se maudit et perdit le fil de la musique.
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Il avait fait remarquer qu’ils écoutaient du Mahler, le premier mouvement de la cinquième symphonie, et il avait ajouté que pour comprendre l’oeuvre de Malher, il fallait comprendre la Vienne du début du XXème siècle, il fallait avoir perçu la folie latente dans les peintures de Schiele et de Kokoschka, il fallait avoir vu les façades surchargées, pompeuses, neurasthéniques qui bordaient le Ring, et identifié la pourriture qui recouvrait, tel un brouillard pollué, l’Europe centrale d’avant guerre. Lindell avait essayé de suivre les raisonnements de Brander et les avaient trouvés touffus, mais ensuite il avait pensé que c’était comme la naissance du blues. Ceux qui ne connaissaient pas les conditions de vie des Noirs sur les plantations de coton du vieux Sud ne pouvaient pas non plus comprendre les blessures d’un Robert Johnson ou d’un Muddy Waters.
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Il pensa à Salomé et Jean le Baptiste, ou encore à Judith et Holopherne. Le geste de Judith avait été immortalisé à la fois par le Caravage et par Artemisia Gentileschi. Dans la version de Gentileschi, Judith avait les manches retroussées, une jeune servante l’aidait à immobiliser la victime et le meurtre était un acte exécuté de sang-froid par deux femmes fortes. La toile du Caravage ressemblait davantage à du pop art : la servante était âgée, son visage évoquait une tête de mort, elle tenait un sac dans lequel elle attendait de fourrer la tête d’Holopherne, et Judith avait l’air aussi calme que si elle se coupait une tranche de pain pour le petit déjeuner.
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Tero Kallasmaa était un spécialiste de Mahler. […] Et tout en dirigeant, il adressait des clins d’oeil discrets aux musiciennes qui lui plaisaient - il était connu pour ça. Il avait des liaisons avec des membres des orchestres qu’il dirigeait et on disait qu’il avait un faible pour les violoncellistes car, contrairement aux violonistes, elles n’avaient pas la marque rouge sur le cou.
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Il y avait néanmoins parmi nous ceux qui rêvaient de devenir ces fameux chasseurs finlandais, de partir à Lokstedt en Allemagne pour recevoir une éducation militaire, de rentrer à la maison avec le grade d'officier d'infanterie et libérer de l'occupant russe la patrie finlandaise, le sol natal, la terre nourricière.
Un synonyme terrible, d'ailleurs. Seuls le monde et nos semblables nous nourrissent, non pas la patrie.
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L'ouverture d'esprit était l'air qu'il respirait, une conception existentielle qu'il avait élaborée au fils de longues données. Cette tolérance, il la défendrait pacifiquement aussi longtemps qu'il vivrait. p142
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L'interprétation juste supposait un travail acharné, le talent n'était jamais qu'un minuscule alevin dans l'immense océan de la musique.
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- C’est normal. On n’a jamais été aussi nombreux sur terre, alors les talents sont forcément plus nombreux aussi.
Gentz acquiesça.
- Léonard et Galilée étaient des génies dans un monde de quelques centaines de millions d’habitants. Il n’est pas certain qu’ils aient été des génies aujourd’hui. Ils auraient peut-être trouvé leur maître. Ou leur maîtresse.
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Qu’arrive-t-il à nos yeux et à nos oreilles quand nous vieillissons ?
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Les talents découverts sur le tard ont souvent travaillé plus dur que les autres et ont des capacités supérieures.
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- En ce moment je ne suis personne. Mais autrefois, j’étudiais la médecine à Alep.
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- C’est vous, les estivants. Vous arrivez pour la Saint-Jean et vous disparaissez au mois d’août quand le vent se lève. Comme les moustiques.
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Impossible d'anticiper ces moments là, ils ne dépendaient pas du niveau de préparation. C'étaient des instants de grâce qui venaient selon leur bon vouloir et s'en allaient de même, comme si un oiseau chanteur nommé hasard volait sans trêve à travers le monde, se posant ici où là, partout où des êtres humains quêtaient désespérément un moment de liberté, un répit dans la noirceur.
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Nous ne savons jamais à quel moment il est trop tard pour dire un mot gentil.
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J’ai toujours pensé que la sensation de déjà-vu n’est qu’une sorte d’angoisse face à l’irréalité de la vie. Comme le hiraeth. Nos souvenirs sont des fragments de rêves.
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"Triton ?" avait demandé Lindell, profitant d'une pause dans le flot de paroles du voisin. Ça le vexait d'être obligé de poser la question, c'était un accord ou un intervalle, mais il ne savait plus lequel. "Quarte augmentée, avait répondu Brander. Trois tons entiers, en montant ou en descendant, peu importe. L'intervalle du diable, prohibé depuis le Moyen Age jusqu'aux Lumières. Ça fait un peu le même effet que dans L'Exorciste, quand Linda Blair dévale l’escalier en faisant le pont" avait-il expliqué, ajoutant qu'il avait décidé de nommer ainsi sa nouvelle maison, peut-être pas dans les registres du cadastre mais pour son usage personnel et celui de ses amis.
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