Citations de Kkrist Mirror (25)
Juridiquement, les nomades ne sont plus internés mais assignés à résidence ... dans un camp.
C'est ainsi que les nomades sont les derniers internés administratifs, à être libérés ... après les collaborateurs.
La Liberté supprimée au pays de la Liberté, on ne la conçoit plus qu'en rêve.
Pourtant, de notre âme libérée, dans notre cœur captif, parlant de notre cœur ardent qu'ils n'ont pu mater, s'envole à tout instant ...
L'hymne au Soleil Roi, à la route libre.
1er septembre 1944, la ville est libérée mais les Tsiganes restent enfermés. La situation devient dès lors ubuesque. Les Tsiganes internés sur ordre allemand sont maintenus en détention alors qu'au même moment on procède à l'emprisonnement des vaincus, militaires et civils.
Le sort des Gitans français qui y furent enfermés* pendant la guerre rappelle le sort des Indiens d'Amérique et de toutes les peuplades libres, fières et pauvres, objet de la persécution de ceux que leur mode de vie agace, irrite et dérange.
*Camp de Montreuil-Bellay
Des bonnes sœurs franciscaines, elles, vivaient dans le camp, elles tenaient la main des vieux, c'était plus utile quelquefois que des les laver ; d'ailleurs il n'y avait pas d'eau.
... il décrivait la faim, la crasse, la boue, la vermine, la maladie, non comme volonté de tuer, mais comme une monstrueuse indifférence de ceux qui savaient, et ne faisaient rien.
Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts.
Isaac Newton
Plus aucun doigt agile n'ose faire frémir les cordes d'un cher instrument amené ici ; et les sans-patrie, les sans-pays que nous sommes sont parqués dans un ENFER CRÉÉ POUR LES HOMMES PAR LES HOMMES !!
Nous voudrions être poètes et nous ne pouvons chanter comme nous le souhaitons : nous n'avons que de pauvres mots.
Notre violon n'égale pas la musique des vents et, jaloux des oiseaux, nous voyons qu'il nous manque des ailes pour monter comme eux, en chantant vers le ciel.
La voix des oiseaux est plus pure que la nôtre, et l'alouette, qui se mire dans leur cristal, y trouvant le ciel, fait l'écho à ce chant qu'elle emporte droit là-haut, où bientôt vont briller les étoiles.
Tikno Xdjam (Impuissance)
Le 6 avril 1940, le président de la République, Albert Lebrun, interdit par un décret-loi la circulation des nomades pour toute la durée de la guerre.
Le Seigneur, si y permet qu't'existes c'est qu't'es utile. p90
Les yeux d'une mère, même qu'elle est manouche, y pleuront leurs petits! p78
Ici, c'est comme qu'on s'rait dans des camps sans barbelé, sans mirador, sans les gardiens. On s'garde tout seul... Ça arrange tout l'monde qu'on soit dans des endroits pourris! p73
Lorsqu'un Tsigane dit la vérité une fois dans sa vie, il s'en mord les doigts. Proverbe rom.
Il* se scandalisait que, pour certains, le camp fût une promenade du dimanche en famille. « Ils venaient voir les prisonniers, comme on va au zoo. Il est vrai que ceux-ci étaient traités comme des animaux. »
* l'abbé Jollec
Comme Jean Bosco découvrant la misère des jeunes dans les faubourgs de Turin et créant un refuge matériel et spirituel, François Jollec confronté à l'indigence des Bretons émigrés de Trélazé, pendant dix-huit ans, mis ses idées en pratique en créant club de football, activités de loisirs, théâtre, sorties, enseignements dans la langue des plus pauvres : le breton. Il entreprit d'éduquer les jeunes dans la langue de leur famille, plus intime, plus affective.
Je peux témoigner aussi qu'il aimait les enfants. Il leur parlait. Je me souviens qu'il se plaisait à les questionner sur ce qu'ils apprenaient. «L'obéissance» répondit l'un d'eaux. «Foutaise, s'écria mon oncle François, on passe sa vie à obéir. Il faudra qu'un jour on vous apprenne quand il faut désobéir.»
Comme ses voisins occidentaux, la France voit arriver au XVe siècle les premiers Tsiganes que l'on appelle alors les « Égyptiens » ou les « bohémiens ». Ces groupes familiaux sont accueillis favorablement au cours du premier siècle car ils sont auréolés de la protection que l'empereur du Saint Empire romain germanique et le pape accordent à ces nouveaux pèlerins. Lorsque l'accueil devient moins chaleureux, les Tsiganes trouvent une protection auprès de la noblesse locale et du roi.
« On est si loin, on ne voit plus le camp…
Que ce serait bon de ne plus y retourner! »
L'homme s'invente de la misère, fait le mal pour exister, alors qu'un peu de volonté, d'amour...
[p28]
- Vous n'toucherez pas à ces gosses ou faudra m'passer sur le corps !!
- Ha ha ha, guter Pfaffe ! Behalte die Laüse ! Sogar der Zeufel will sie nicht !
(Ha ha ha, sacré curé ! Garde les poux avec, même le diable n'en voudrait pas !)
[p14-15]
« Kkrist Mirror réussit le tour de force, pour un auteur de bandes dessinées, de nous intéresser à une histoire sérieuse, originale et profondément humaine qui se déroule dans la France de l’occupation et qui nous oblige à prendre parti non pour l’occupé ou pour l’occupant mais pour plus de compassion et de fraternité dans les rapports humains ». Serge Klarsfeld