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Citations de Kostas Papaïoannou (34)


À toutes les périodes du millénaire byzantin, on constate la persistance et la puissance des traditions hellénistique.
Sous Constantin, sous Théodose et maintes fois plus tard, pendant le Moyen Age, on assiste à des poussées d'imitations des modèles antiques.
Abusivement qualifiées de "renaissances", ces copies ont créé les éléments d'une authentique école antiquisante dont maints chefs-d'œuvre de la peinture porteront témoignage.
Bien entendu, ces imitations expriment une esthétique dépassée et se situent en deçà du byzantinisme proprement dit : la véritable action en profondeur de l'hellénisme, nous la reconnaîtrons plutôt dans la retenue, la mesure, le sens de l'échelle et de la beauté spirituelle dont l'art byzantin fit monumentale ment preuve à l'époque de son épanouissement.
(page 19)
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Il suffit de se rappeler le court laps de temps et les moyens efficaces dont la bureaucratie soviétique s’est immédiatement servie afin de réécrire « l’histoire » de la Révolution russe, repeindre la plupart des anciens leaders en
« traîtres vendus » et transformer Staline (en compagnie de Lénine) en pionnier de la Révolution, en « père de tous les peuples », en « grand styliste », en « plus grand écrivain du siècle et de tous les siècles », en « plus grand génie de l’histoire » ou encore en « coryphée de la science soviétique », pour comprendre la régression terrifiante que signifie à l’échelle de la civilisation contemporaine la réapparition du « Soleil invincible » (Sol invictus), pour comprendre combien les dithyrambes industrialisés sont étrangers à toute manifestation authentique de la psychè de la masse, combien les moyens psychotechniques modernes, combinés aux méthodes policières des déplacements et des exclusions, sont en mesure de neutraliser non seulement les réflexes critiques des individus conscients mais aussi l’univers mental de la masse dans son ensemble.
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Les grands moments de l’histoire où l’homme se connaît authentiquement lui-même sont ceux où son rapport au pouvoir est une affaire érotique, réveillant en lui tout le fond antinomique de son propre être dès lors qu’il veut un État et une existence historique tout en se reconnaissant lui-même dans l’État comme un ennemi à soumettre et avec lequel il faut pourtant se réconcilier.
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De nos jours, ceux qui annoncent la catastrophe qui menace le monde ne sont pas des prophètes, des poètes ou des philosophes mais des journalistes et des démagogues. Cela suffit à montrer combien la peur et la mémoire – seules puissances qui peuvent tirer l’homme et la masse de leur torpeur, qui peuvent combattre les démons et maintenir la conscience de l’homme éveillée sur ce qu’il endure – font défaut à l’âme de l’homme contemporain.
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Plus se développent les contradictions d'une société, dit Marx, plus son idéologie s'abaisse "au rang d'une simple phraséologie idéalisante, d'une illusion consciente, d'une hypocrisie intentionnelle. Mais plus la vie lui donne des démentis, et moins elle a de valeur devant la conscience, et d'autant plus résolument on la fait valoir - d'autant plus le langage de cette société devient hypocrite, moral et sacré."
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Marx connaissait bien l'hybris du sectarisme : "La secte trouve sa raison d'être dans son point d'honneur, et ce point d'honneur, elle le cherche non pas dans ce qu'elle a de commun avec le mouvement de classe, mais dans un signe particulier qui la distingue du mouvement." (lettre à J.B. Schweitzer du 13/10/1868)
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Marx, qui attendait la victoire du socialisme "uniquement du développement intellectuel de la classe ouvrière, tel qu'il devait résulter nécessairement de l'action commune et de la discussion", n'éprouvait aucune sympathie pour les "élites" et leurs "surhommes".
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Comment des gens comme nous, qui fuyons comme la peste les positions officielles, pourrions-nous nous trouver chez nous dans un "parti" ... (lettre d'Engels à Marx en février 1851)
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O grand Staline, ô chef des peuples
Toi qui fais naître l’homme
Toi qui fécondes la terre
Toi qui rajeunis les siècles
Toi qui fais fleurir le printemps
Toi qui fais vibrer les cordes musicales
Toi splendeur de mon printemps, toi
Soleil reflété par les milliers de cœurs.

LOUIS ARAGON

Le plus grand philosophe de tous les temps...

ARAGON, Les Lettres françaises, 5 février 1953. (p. 414)
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En tant que colporteurs de l’idéologie bourgeoise, les cosmopolites idolâtrent la culture bourgeoise pourrissante. Dans la grande culture du peuple russe ils voient que reflets et refrains de la culture bourgeois de l’Occident… La question de la priorité de la science, de la littérature et de l’art russes est l’un des points cruciaux de la lutte du socialisme contre le capitalisme. D’où les tentatives des ennemis du socialisme pour cacher ou nier la priorité de la science et de la technique soviétiques, l’incommensurable préexcellence de la littérature et de l’art de l’Union soviétique. D’où leurs attaques haineuses contre la culture du grand peuple russe qui est la nation la plus éminente de toutes les nations de l’Union soviétique.

Le Bolchévik (revue de doctrine) cité par le Monde.
(...)
En analysant l'art bourgeois moderne, il est impossible d'établir si un tableau est l'ouvrage d'un aliéné mental ou d'un artiste qui simule la folie et imite le premier pour faire fortune. Ce qui n'a d'ailleurs aucune importance (...) Les hommes des générations futures découvriront les œuvres de Picasso, Sartre, Jacques Lipscitz, Henry Moore, Alexandre Calder, Joan Miro, Paul Klee, Piet Mondrian et d'autres artistes qui leur ressemblent. Et pour analyser tout cette production, les hommes sains et normaux de l'époque à venir n'iront pas faire appel à un critique d'art, mais à un psychiatre.

V. KEMENOV, Les Deux cultures, Moscou, 1949. (pp. 395-396)
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Comme dans la tragédie, le juge est le temps et le devenir cosmique tout entier - la succession des saisons, la naissance et la mort de tout ce qui existe - est interprété comme une suite ordonnée de réparations et de compensations pour les transgressions commises. La notion de diké se projette d'ailleurs non seulement de la société sur l'univers, mais aussi sur l'individu : quelques décennies après Anaximandre, le médecin pythagoricien Alcméon de Crotone assimilera l'organisme à une cité où l'égalité des forces (isonomie) correspond à la santé, la maladie étant due à la prépondérance monarchique d'un des éléments sur les autres : l'idéal démocratique de l'isonomie s'érigeait ainsi en principe cosmique régulateur.
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L'Antiquité avait elle aussi connu le culte parfois mélancolique des ancêtres, la louange du "bon vieux temps". Déjà Homère se plaignait : "les mortels tels qu'ils sont aujourd'hui", et Platon, qui avouait s'être converti à la philosophie sous la "contrainte" du temps, parlait des "temps anciens où les hommes habitaient plus près des dieux". Mais les Grecs ne savaient pas quelles jouissance il y a à goûter le passé comme un attrait douloureux, à le rendre présent dans son irrémédiable absence. Il leur manquait le sens de l'altérité, le sens historique qui attire l'esprit vers des mondes mentalement hors d'atteinte. [...] Le mythe remplaçait la conscience historique lorsque les Spartiates croyaient retrouver à Tégée les ossements d'Oreste ou que les Athéniens ouvraient à Skyros le tombeau qui contenaient les restes présumés de Thésée. Décidé à ne parler que du "temps des hommes", Hérodote renvoyait Minos au "temps des dieux" [...], personne n'a pensé, comme Schliemann - un autre passionné d'Homère - à fouiller la colline d'Ilion. On voulait du mythe, non de l'histoire, et Platon avait raison de dire des Grecs qu'ils sont des "éternels enfants sans mémoire aucune du passé".
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En faisant de l'homme un citoyen du Ciel,le christianisme a dévalorisé l'Etat et émoussé l'intérêt à la chose publique.Plus:"religion et politique ont joué le même role ;la religion a enseigné ce que le despotisme voulait:le mépris du genre humain,son incapacité au bien quel qu'il soit,son incapacité à être quelque chose par lui-même"
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Mais les idées ne sont indépendantes ni dépendantes. Elles dépendent plutôt de notre indépendance d'esprit, de notre capacité de liberté et d'équité : c'est l'histoire de cette liberté, ce heurt perpétuel de la vérité et de la pesanteur, cette dialectique jamais surmonté de l'élan et de l'enlisement que cette petite anthologie se propose de commémorer.
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Ce destin de toutes les idées devenus idéologies ne fut pas épargné au génial critique des idéologues.
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Ce destin, d'un mystère inexplicable, d'une indicible cruauté envers l'esprit, fut-il épargné à Marx ? Il avait eu, lui, le temps de nous avertir qu'il n'était pas "marxiste". Mais qui aurait pu penser que ce marxisme-là allait servir de parure idéologique à la négation de tous les principes de liberté et de justice qui l'ont fait naître ?
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Nietzsche et Marx ont été traqués par le même démon socratique qui se refuse à une vie purement acceptée, non perpétuellement remise en question. (...) Tous les deux ont voulu propager par le fer et le feu cette dévorante indépendance d'esprit qui les garda toujours en éveil.
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Il représentait l'élément d'inquiétude par excellence, une vivante mise en garde, une exigence de rigueur et d'irrévérencieuse liberté perpétuellement suspendue sur ce monde bourgeois.
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Un demi-siècle après Solon, la cosmologie ionienne place la diké au centre de l'univers. Dans le système d'Anaximandre, le cosmos tout entier apparaît comme une cité où " les êtres se donnent mutuellement réparation et compensation pour leur injustice, selon l'ordre du temps " : le mouvement éternel qui tend à rétablir l'équilibre perpétuellement menacé par la lutte des contraires et la pléonexia (croissance des choses les unes aux dépens des autres) existe non seulement dans la vie humaine, ainsi que le pensait Solon, mais dans l'ensemble de l'univers.
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Dans le grand poème de Solon, investi en 594 de plein pouvoirs extraordinaires pour remédier à la crise sociale, on a une image saisissante de l'état de détresse qui existait Athènes vers la fin du VIIème siècle : " Combien avaient été vendus soit injustement, soit par une justice sévère, ou qui s'étaient exilés sous la contrainte d'une dette et qui ne parlaient plus la langue attique à force d'avoir erré en tous lieux ! Et combien, ici même, subissaient une servitude indigne, tremblant devant l'humeur de leurs maîtres ..."
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