Citations de Kristen Ciccarelli (41)
Asha n’avait plus peur du feu depuis que le Premier Dragon en personne avait laissé une hideuse cicatrice sur toute la moitié droite de son corps. Elle portait dorénavant une armure complète, patchwork des peaux de tous les dragons qu’elle avait tués, ainsi que son casque préféré en forme de tête de dragon, avec ses cornes noires. Le cuir tanné, moulant comme une seconde peau, la protégeait parfaitement du feu.
- Greta disait, fit-il sans s'interrompre, que nous sommes tous nés avec une chanson dans le coeur. Une chanson rien qu'à nous. Et que notre mission dans la vie est de trouver cette chanson.
La Mort est une voleuse, déclara-t-elle en pensant à une histoire des temps anciens. (...) Peut-être pour vous, dit-il (...). Pour certains, la Mort est une libération.
Voici ce que ça faisait d’avoir perdu sa sœur … C’était tendre la main dans la nuit pour ne trouver que les couvertures aplaties, vides et froides. C’était l’histoire qu’elle ne raconterait jamais et le secret qu’elle ne chuchoterait jamais sous les couvertures. C’était le rire qu’elle n’entendait plus. Et la douleur qui ne s’arrêtait jamais. Et le vide qui ne pourrait jamais être comblé. […] C’était se réveiller d’un cauchemar et se tourner vers celle qui l’aidait toujours à se rendormir en lui chantant une chanson, pour s’apercevoir qu’elle était seule dans le noir. Seule dans le noir pour toujours. Voilà ce que ça faisait d’avoir perdu sa sœur.
C'était assez simple : les histoires des temps anciens attiraient les dragons. Et les dragons apportaient le chaos, la trahison, le feu. Oui, le feu, surtout. Et les brûlures. Asha le savait mieux que quiconque. Son visage en portait la preuve.
Quand il dormait, il avait l'air d'une fleur de lune dont les pétales ne se déploient qu'à la nuit tombée, une fleur superbe et rare à la lueur des étoiles. Asha tendit la main et augmenta la luminosité de la lanterne afin de mieux voir l'ombre papillonnante de ses cils. Elle suivit des yeux sa silhouette ferme et osseuse. Ses cheveux lui rappelaient la mer de Darmoor : agitée, remuante, pleine de vagues.
Si Dax avait une faiblesse, c'était bien cela. Pire que les bagarres à répétition, ses flirts incessants ou son addiction au jeu. Dax ne pensait pas en roi. Il pensait en... héros. Il était trop gentil. Trop bon. Trop sensible. C'était ce qui le perdrait.
Asha avait l'impression qu'il lui lacérait le coeur. Comme un tapis ou une tapisserie, dont ses mots, telles des griffes, arrachaient tous les fils.
Que la mort m'envoie ses pires épreuves ! Le froid glacial pour geler l'amour dans mon cœur. Le feu pour réduire mes souvenirs en cendres. Le vent pour me forcer à franchir sa porte. Et le temps pour mettre à l'épreuve ma loyauté.
C'est plusieurs jours après le Renoncement que la jeune fille, le cœur brisé, remarqua l'oiseau.
C'était un simple faucon du désert, avec des plumes couleur sable et des yeux bruns, et il venait à sa fenêtre tous les matins à son réveil.
Il aimait bien observer la jeune fille et volait souvent de fenêtre en fenêtre, selon la pièce dans laquelle elle se trouvait. Il se perchait sur les toits quand elle aidait aux champs ou se battait en duel avec ses professeurs d'escrime dad les jardins. Et lorsqu'elle partait à cheval avec ses parents vers l'une des autres grandes maisons, le faucon était là, planant dans le ciel au-dessus d'elle.
Il la suivait.
– Le véritable amour est fait de l'acier le plus solide. C'est une lame qu'on peut faire fondre pour en changer la forme à chaque coup de masse, mais personne n'est capable de le casser. Pas même la Mort.
les légendes attiraient les dragons comme les pierres précieuses les hommes. Aucun dragon ne pouvait résister au plaisir d'entendre un conte...
Le dragon déformait la vérité. Tout comme Asha elle-même avait changé la fin de son histoire, ce dragon avait changé celle de la sienne.
— Les héros des temps anciens étaient surnommés Namsaras, en l'honneur d'un dieu chéri, déclara-t-il.
On la surnommerait Iskari, en mémoire d'une déesse maudite.
Tu sais, Jarek, j’ai vraiment hâte d’assister à votre mariage. Plus précisément au moment où ma sœur te coupera les couilles et les pendra au-dessus de la muraille au matin de votre nuit de noces.
– Tu m'as appris que lorsque mon ennemi connaît mon point faible, il sait comment me battre.
Pendant que son étincelle intérieure s'éteignait petit à petit, Asha prit le museau chaud de Shadow sur ses genoux. Comme il fermait les yeux, elle lui raconta une dernière histoire. L'histoire d'une fille qui chassait les dragons pour calmer la souffrance en son cœur. L'histoire du dragon qui l'avait changée.
une fois les dragons partis, les raconteurs dépérirent et moururent. Les histoires des temps anciens commencèrent à empoisonner ceux qui les racontaient, les dévorant de l'intérieur. Elles se retournaient contre eux, comme les dragons s'étaient retournés contre leurs cavaliers.
"Il faut endurer d'immenses souffrances afin de s'endurcir contre le mal"
Et quand on ne se reconnaît pas dans l'autre, on en fait un ennemi.