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Critiques de Kristín Marja Baldursdóttir (90)
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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

Islande, début du XXè siècle. Steinunn, veuve d'un pêcheur disparu en mer, décide de quitter l'Ouest isolé de l'île pour permettre à ses six enfants de faire des études en ville. La famille part donc pour le Nord et, après un très long voyage, s'installe à Akureyri pour une nouvelle vie. Olafur et Pall, les deux aînés, vont à l'école, la mère, Halldora et Bjarghildur découpent et salent le hareng sur le port et Karitas s'occupent des repas, du linge et de Pétur le benjamin. L'idée de Steinunn est de mettre le plus d'argent possible de côté afin que ses enfants, chacun à leur tour, puissent bénéficier d'une instruction. Tous vont donc suivre leur voie grâce à l'argent gagnée par la famille, tous sauf Karitas qui, elle, va bénéficier de l'aide d'une bourgeoise de la ville. Car depuis que son père lui a offert un carnet de croquis quand elle était petite, Karitas dessine et se rêve peintre. La dame, peintre elle-même, a repéré son talent et lui offre de passer cinq ans à l'Académie des Beaux-Arts de Copenhague. Quand fraîchement diplômée elle revient en Islande, Karitas n'a d'autre choix que de se joindre aux travailleuses du hareng. C'est là que sa route croise celle de Sigmar, l'homme le plus beau du pays...





Karitas, magnifique saga islandaise, est le roman de femmes fortes qui en ce début du XXè siècle aspirent à un autre destin que celui de leurs ancêtres. Steinunn, d'abord, qui veut offrir à ses enfants la chance de s'instruire, et pas seulement les garçons, ses trois filles aussi feront des études. L'Islande vient d'accorder le droit de vote aux femmes de plus de 40 ans et Steinunn voit là un avenir glorieux possible avec des femmes médecins, et pourquoi pas parlementaires. Et puis il y a les sœurs, avec leurs caractères bien trempés, leurs désirs, leurs volontés. Parmi elle, Karitas, l'héroïne lumineuse du roman. Habitée par sa passion, elle pense peinture, elle respire peinture, elle vit peinture. L'art est en elle, c'est un don mais aussi une croix à porter car l'art dévore tout et s'accommode difficilement des contingences de la vie quotidienne, surtout celle d'une femme, d'une mère de famille. Mais pour Karistas, il n'est pas question de renoncer et c'est cette volonté de fer, cet amour dévorant pour son art, cette passion proche de la folie qui font d'elle une femme exceptionnelle, une pionnière dans un monde fermé qui accepte difficilement le talent féminin, et dans une société de rudes travailleurs qui voient d'un mauvais œil ce qui est considéré comme une perte de temps. D'autant que Karitas se tourne vers l'art abstrait. Alors peindre oui, mais des portraits, des paysages et certainement pas ces formes qui ne ressemblent à rien, et surtout peindre quand on a le temps, c'est-à-dire quand il ne faut pas pour cela négliger l'essentiel : les enfants, les conserves à préparer pour l'hiver, les draps à blanchir, les murs à lessiver...

L'histoire de cette famille itinérante et de cette artiste flamboyante est aussi l'histoire du pays qui est magnifiquement décrit par Kristin Marja BARDULSDOTTIR qui sait comme personne décrire la mer, les montagnes, les fjords et n'oublie pas d'ancrer son histoire dans les traditionnelles sagas scandinaves où trolls, fées et mauvais génies tentent de déstabiliser des héros forts et courageux.

Une lecture enrichissante et passionnante, un coup de cœur.
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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

IMMENSE COUP DE COEUR ...

Karitas est un superbe roman, une saga en terre d'Islande en ce début du XXè siècle. Steinuun se retrouve veuve avec six enfants et un rêve à réaliser coûte que coûte offrir à chacun de ses enfants l'instruction qui leur permettra d'affronter la vie le mieux possible Pionnière dans une Islande où les femmes issues de son milieu qui peuvent prétendre à un diplôme sont rares. Karitas, la plus jeune de ses filles, a de l'or dans les doigts et ne rêve que d'une chose peindre , peindre .. Au retour de cinq années passées à Copenhague afin d'étudier elle rencontre Sigmar. Comment concilier l'amour, une vie de femme de marin, les enfants et sa passion pour la peinture. Saura t'elle et surtout pourra t'elle choisir de vivre à sa guise pour se consacrer à sa passion..

Kristín Marja Baldursdóttir, dans ce livre, rend hommage à ses grand-mères, à sa mère, et à ses arrière-grand-mères.

La vie de ces femmes, intrépides, courageuses, tenaces, pugnaces même, mères filles, amantes,, décidées à aller au bout de leur rêve, est narrée de main de maître par une auteure talentueuse . Une auteure qui sait nous parler d'un pays aux multiples facettes, un pays rude où les hivers sont rigoureux, les printemps et l'été trop courts pour toutes les tâches à accomplir, un pays où les légendes ancestrales se transmettent de génération en génération, un pays de glace, de volcans, de mer et de campagne, un pays qui façonne des hommes et des femmes hors normes.

Un immense merci à Sandrine57 et à Isacom pour leurs avis de lecture , et bien sûr je ne saurais tarder à retrouver Karitas dans Chaos sur la toile

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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

Voilà, je viens de refermer le premier opus de Karitas... et que dire qui n'a pas été encore dit et bien écrit !

Un roman vibrant, fascinant, bouleversant et lumineux peut-être même luminescent.



Le portrait d'une femme tétue, volontaire, amoureuse, soeur, épouse, mère... et artiste!



Un kaléidoscope de figures féminines de tous âges et de toutes conditions, certaines plus emblématiques que d'autres dans leurs rôles d'avant-gardes féministes.



Le tableau d'une Islande au début du XXème siècle, l'animation des grands ports (comme Akureyri), des fermes isolées dans les fjords, le trafic maritime et côtier, les rudes conditions de travail de chacuns et chacunes au rythme des saisons, la vie bruyante et besogneuse de tous.

En toile de fonds, les répercussions des deux guerres mondiales qui entraînent pénuries et crises sur l'île.



Une fresque historique d'un temps révolu mais pas si lointain; une saga familiale...



Le parcours de Karitas, les épisodes de sa vie, de la fin de l'enfance à l'âge adulte, un seul est passé sous silence (le lecteur suppose un épisode dépressif), certains sont étudiés à la loupe: son premier chagrin (la disparition de son père), sa première révélation (le don du dessin), ses études (l'Académie Royale des Beaux Arts à Copenhague), son premier travail (le salage des harengs), ses premiers émois, son grand amour ( Sigmar), sa première maternité, ses deuils, ses espoirs , ses rêves et ses cauchemars, ses joies et ses peines, ses apparitions, ses visions (le petit peuple caché n'est jamais très loin), ses obsessions et ses revendications.

Une partie de sa vie défile dans ce premier volet de 1915 à 1939: nous respirons avec Karitas, nous souffrons avec elle, nous pleurons, nous rions. Le lecteur partage sa vie (professionnelle, sentimentale, familale) et sa passion: la peinture.



Trois parties rytment le récit correspondant à trois périodes spatio-temporelles:

1915-1918: des fjords de l'Ouest à Akureyri, Karitas avec ses frères et ses soeurs sous le règne de leur mère, Steinuun.

1923-1926: les fjords de l'Est, Karitas épouse et mère

1929: la côte Sud au pied du Vatnajokull, la fin de la réclusion de Karitas



Kristin Marja Baldursdottir magnifie l'Islande, le décor est époustoufflant: les fjords, les montagnes, les glaciers, l'océan. Son style à la fois poétique et réaliste sert la passion de son héroïne: en effet, chaque chapitre commence avec l'évocation d'un tableau de Karitas, et le lecteur devient le regard, les yeux de l'artiste, reconstituant élément après élément, ce qu'elle voit.



Un très grand bonheur d'une lecture toute en émotions... et impatiente de retrouver Karitas pour le second cycle, l'âge de la maturité et de la vieillesse dans Karitas, tome 2 : L'art de la vie.



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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

Ouvrir ce livre, c'est partir pour l'Islande au début du XXème siècle et suivre Karitas, la narratrice, troisième fille de la famille.

Par tableaux successifs, elle nous parle de sa famille :

Sa mère veuve avec six enfants qui quitte l'Ouest de l'île pour le Nord afin de permettre à ses enfants de faire des études.

Arrivée dans le Nord à Akureyri, après avoir fait pratiquement le tour de l'île en bateau, toute la famille devra travailler dur à la préparation et à la salaison du poisson quand les bateaux arrivent de la pêche, à l'entretien de la maison qui n'a ni eau, ni électricité ou encore comme employée dans les maisons bourgeoises.

Karitas fera une rencontre qui lui permettra de partir cinq ans à Copenhague à l'Académie de Beaux arts...

Cette saga familiale, au rythme soutenu, parle de femmes très fortes , de paysages magnifiques. C'est un régal, je ne me suis pas ennuyé une seconde.

Et , je ne résiste pas , je vais aller demain à la librairie chercher le second tome !!!
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Karitas, tome 2 : Chaos sur la toile (L'art..

Beaucoup de plaisir à retrouver Karitas (voir «Karitas sans titre») femme passionnée, déchirée, qui malgré les embûches, en lutte avec les autres et elle-même, poursuit obstinément son chemin d’artiste.

Chaque étape de sa progression vers une plus grande maturité est une rupture qu’elle vit douloureusement tout en sachant au fond d’elle-même qu’elle est nécessaire si elle veut avancer

Il lui faudra encore bien des expériences en Suède et à Paris avant que ne meure vraiment en elle la jeune fille obéissante, gentille et sage, pour qu’enfin la femme et l’artiste prenne son envol, devienne plus sûre de sa vocation et ce sera New-York avant le retour en Suède lors du décès de sa mère, la seule à l’avoir inconditionnellement soutenue.

Karitas gagne son indépendance tout en restant vulnérable face aux apparitions éloignées de Sigmar, son mari aux beaux yeux verts, qui poursuit sa vie de son côté et face à ses enfants, sa famille qui souvent s’interposent et perturbent son besoin de liberté, de solitude et de paix nécessaire à la gestation de son oeuvre.
Rapports ambigus et conflictuels entre sa vie de femme et sa passion plus forte que tout pour la peinture. 
p 148 J’étais prisonnière de l’enfant, dans une ville où j’étais venue chercher la liberté, me perfectionner dans l’art. Les enfants me suivaient toujours comme une ombre. Jalonnaient mon chemin. Malgré tout je ne les avais jamais choisis.

p 214 ... il (Sigmar) me souleva et me serra fort contre lui pour que nous puissions nous regarder dans les yeux et je pensai en moi-même que si je n’avais pas eu besoin de peindre j’aurais pu regarder dans ces yeux pour l’éternité.



Elle peut être d’une grande violence dans les moments où elle ressent son entourage comme un obstacle à sa vie d’artiste tout en les aimant malgré tout. Pour son équilibre elle a parfois besoin d’eux, quand elle veut être rassurée tout en sachant qu’elle suivra sa voie quel qu’en soit le prix :


p 229 Il (Dengsi son nouvel ami ressurgit des années de jeunesse, devenu violoniste) me dit de ne pas m’inquiéter si je ne pouvais pas peindre : l’art vient par bouffées, il n’y a aucun moyen d’avoir le contrôle sur lui, c’est lui qui a le contrôle sur nous, nous devons nous en accommoder.



Je mets la même note à «Chaos sur la toile» qu’à «Karitas sans titre» (réédité sous le titre «Karitas, l’esquisse d’un rêve») puisqu’ils forment une seule histoire mais je pense que le second volume présente quelques longueurs et j’ai accroché sur certains passages dont la traduction m’a parue approximative ou maladroite. Petites restrictions qui ne m’ont pas empêchée de dévorer ce livre.

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Karitas, tome 2 : Chaos sur la toile (L'art..

Habitée par la peinture, Karitas a eu la chance de pouvoir étudier aux Beaux-Arts à Copenhague. Mais l'art ne lui permettant pas de subvenir à ses besoins, elle sale le hareng en attendant la gloire. C'est là qu'elle rencontre Sigmar, le plus bel homme du pays qui l'épouse et lui fait quatre enfants. Bien que son époux soit très tolérant et admiratif de son talent, Karitas ne peut plus se donner entièrement à la peinture, freinée dans son élan par les grossesses et les soins que réclament ses enfants. Après la perte d'un nourrisson, la naissance de jumeaux à peine viables et en l'absence de Sigmar parti en mer pendant des mois, l'artiste perd pied et sombre peu à peu dans la folie. Appelée à la rescousse, sa sœur Bjarghildur prend les choses en main. Elle récupère la petite Halldora et expédie Karitas et ses deux fils dans la campagne d'Öraefi. Là-bas, Karitas se refait une santé et reprend goût à la vie. C'est donc sur la côte sud-est que Sigmar revient la chercher après avoir fait fortune, mais surtout après treize ans d'absence.

Ce deuxième tome débute des années plus tard. Karitas a quitté Öraefi mais n'a pas suivi Sigmar, incapable de lui pardonner sa trop longue défection. Elle vit à Eyrarbakki où elle enseigne l'art et peint tout son soûl. Le contact avec sa fille n'a jamais pu être renoué et ses fils, désormais, des hommes, sont indépendants. C'est le moment où jamais pour celle qui aborde la cinquantaine, d'aller tenter sa chance à Paris, ville d'art par excellence. Pourtant, la famille n'a pas fini de la vampiriser. Son fils, Sumarlidi, abandonné par sa compagne, lui confie, contre son gré, la petite Silfa. Grand-mère mais toujours aussi volontaire, Karitas quitte l'Islande pour la France où elle espère bien percer malgré cette nouvelle charge.





Quel bonheur de retrouver l'impétueuse Karitas pour la deuxième partie de sa vie. Après une jeunesse mouvementée, une vie d'épouse et de mère, la voici grand-mère et toujours peintre. Les deux composantes de vie, la famille et l'art, continue à se mêler, se combattre, et même si le second sort toujours vainqueur, elle ne peut pas entièrement se débarrasser du poids de la première. Ses frères qui la soutiennent, sa sœur qui la jalouse, sa fille qui l'ignore, ses fils qui la sollicitent, son mari qui veut reprendre la vie commune...Karitas lutte pour encore et toujours devenir peintre. Non pas pour la gloire et l'argent mais pour obtenir une certaine forme de reconnaissance. Mais la route sera longue, de Paris à New-York pour devenir enfin une artiste plasticienne admirée et dont les œuvres s'arrachent. Pourtant, quand elle rentre au pays, elle redevient la petite Karitas, une artiste bohème, incapable de faire tourner une maison, d'élever correctement des enfants, de tenir son rôle d'épouse. Le poids d'une société qui veut encore voir ses femmes derrière les fourneaux continuent de peser malgré les revendications de la jeune génération qui bat le pavé pour réclamer autonomie et égalité.

Toujours aussi agréable et riche en émotions, ce second volume tire peut-être un peu en longueur. Les situations s'éternisent quand on voudrait enfin voir le talent de Karitas reconnu à sa juste valeur. Ce petit bémol n'enlève rien à la maîtrise de Kristin Marja BALDURSDOTTIR qui sait si bien nous faire entrer dans l'univers chaotique de l'artiste. A côté du travail de création et de l'émancipation de Karitas, c'est toute l'évolution de la société islandaise qui se dessine et l'amélioration du statut de la femme. Karitas, entre ombres et lumières, extases artistiques et drames familiaux, s'acheminent vers la vieillesse, peut-être la sérénité, au pays des fjords et des glaciers, de l'hiver et du soleil de minuit, avec pour fil conducteur la passion de l'art et l'amour de la liberté.

Une belle conclusion pour cette saga coup de cœur.
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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

«Karitas sans titre» est habité par de belles femmes fortes, courageuses qui luttent pour s’en sortir et doivent s’entraider car la vie est rude sur cette terre sauvage d'Islande où il n'est pas rare de rencontrer encore des elfes et des trolls. Elles y sont pour la plupart, seules, restées veuves ou parce que les hommes doivent s’absenter durant de longues périodes lors des campagnes de pêche.



Encore enfant Karitas est encouragée à dessiner par son père qui reconnait chez sa fille un don que lui-même possède et lui offre un cahier de croquis. Son père aurait pu la guider, lui qui dessinait si bien, mais il partit un matin et ne revint pas le soir. Il fait partie de ces «beaux et jeunes pères qui partent à la rame avant le lever du soleil, pleins d’optimisme, et qui ne rentrent pas à son coucher comme ils l’avaient promis» emportés par la mer.

Nous sommes en 1915 et l’émancipation des femmes est dans l’air du temps (le droit de vote leur a été accordé depuis peu au Danemark et en Islande) . La mère, Steinunn décide de partir dans le Nord, à Akureyri pour que tous ses enfants, sans exception, reçoivent une éducation et sachent lire et écrire. C’est un véritable défi que lance cette femme qui élève seule ses six enfants : Trois garçons, Olafur, Pall et Pétur et trois filles, Halldora, Bjargildur et Karitas.

Elle va se battre et les entraîner à tous se battre pour survivre en travaillant dur. Leur vie tourne autour du salage de harengs seul travail disponible qui permet à toutes de s’en sortir auquel s’ajoutent tricot et couture et tous les travaux domestiques.

p 82 «Nous nous serrons les coudes, dit lentement Steinunn en appuyant sur ses mots... et souvenez-vous toujours de vous soutenir les uns les autres dans la bataille de la vie, c’est notre devoir de nous entraider, c’est ainsi qu’ont prospéré les familles en Islande et c’est pourquoi la nature n’a pu venir à bout de nous. Nous luttons, nous les Islandais, nous luttons.»

Karitas va se démarquer de ses frères et soeurs et croire pouvoir réaliser son rêve, puisqu’un heureux hasard lui permettra d’être soutenue pour aller suivre les cours de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Copenhague. Mais le chemin ne sera pas facile pour elle malgré ce début prometteur. La route sera longue avant qu’elle ne parvienne à se consacrer totalement à sa vie d’artiste qui reste exceptionnelle pour une femme à cette époque, elle rencontre de l’incompréhension et choque encore...

"Tu partiras vers l’art. Il t’a appelée. Ce sera un long voyage et sur ta route se trouveront trolls et embûches. Et lorsqu’enfin tu atteindras la montagne bleutée qui s’élève, magnifique au milieu des autres massifs bleu-noir, tout se refermera derrière toi et tu seras prisonnière à vie. Mais cette captivité t’apportera souvent plus de bonheur que la liberté." p 116



Beau livre où s’intercalent dans le récit des dessins et tableaux de Karitas, cités et traduits en mots qui font de ce livre une galerie évocatrice de son parcours et montre de quoi sont fait ses exercices, scènes ou objets familiers, portraits de proches liés à des moments pleins d’émotions.

J’espère rapidement pouvoir lire la suite annoncée dans un passage de ce volume où Sigmar, son mari, demande à Karitas «... que cherches-tu ?»


Elle lui répond «Je recherche le chaos .... Le chaos arrive, il est tout au fond de moi, il viendra lorsque j’aurai pu peindre longtemps en étant seule avec moi-même.» p 248

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Karitas, tome 2 : Chaos sur la toile (L'art..

Aussitôt refermé Karitas, tome 1: L'esquisse d'un rêve me voilà replongée dans la lecture de Karitas, tome 2: L'art de de la vie/Chaos sur la toile …



Notre héroïne est à présent au mitan de sa vie et du siècle.

La seconde guerre est fini, l'Islande est indépendante et la présence des soldats américains y est bien réelle.



Karitas a quarante cinq ans, et vit alors à Eyrarbakki sur la côte sud, à quelques kilomètres de la capitale. Là, Karitas refait peu à peu surface sous la houlette des « belles soeurs » Olafia et Sveina, amies bienveillantes qui lui permettent de travailler tout en assumant son art.



Dégagée de ses obligations familiales et domestiques (les enfants ont grandi) , seule et esseulée (Sigmar, son mari de marin devenu capitaine puis armateur est toujours par ondes et par flots), elle se consacre à son art.



Très vite rattrapée par les mouvements du monde et les cycles de la vie, elle entame une nouvelle saison en femme libre: celle de la renaissance, découvrant Paris et parcourant l'Europe.

Renaissance maternelle avec sa petite- fille Silfa qu'elle prend en charge.

Renaissance sentimentale avec le violoniste Dengsi, son ami mi-amant, et sa voisine Elena, une artiste portugaise...et bien d'autres encore.

Renaissance artistique et créatrice enfin avec la vie et l' exposition parisienne puis new-yorkaise.



Puis vient le temps de la peine et du chagrin, celui des deuils et des séparations.



De retour au pays, elle s'installe à Reykjavik où elle bénéficie du soutien de sa famille, notamment de son petit frère, Petur, qui lui prête un logement. Elle s'entoure alors de ses vielles amies, Karlina et Pia, perdues de vue et retrouvées, de sa belle soeur Herma à qui elle donne les rênes de la maisonnée.

Cette communauté de femmes jouera alors le rôle de tampon et de filtre aux échos et aux bruits de la vie extérieure, protégeant ainsi Karitas qui, à l'abri de son atelier aménagé ( sa chasse gardée), continue de créer.



Suivront le temps de l'acceptation, avec son voyage à Rome, « paradis des artistes » et la rencontre avec le petit-fils italien de Sigmar, Giovanni et enfin le temps de l'apaisement et de la trêve.



Au crépuscule de sa vie, artiste de renommée internationale, elle délaisse l'art abstrait et conceptuel pour enfin peindre les paysages, libérée et apaisée du chaos des émotions, elle redécouvre la beauté de la nature et la puissance des éléments.



Elle capitule devant Sigmar, son époux légitime, assagi, toujours amoureux passionné et respectueux de son art.

Sigmar, l'homme de sa vie reste toujours l'ancre de son embarcation, son premier modèle, son premier et dernier homme nu. Et elle, la «  féroce guerrière scandinave » accepte la réconciliation avec son terrible viking.

Par contre, elle refuse enfin à sa soeur aîné, la jalouse Bjarghildur, toutes concessions, et celle-ci prend la figure d'un troll malveillant.



Vous aurez compris que j'ai adoré ce second volet, Karitas, tome 2: L'art de de la vie/Chaos sur la toile.



Kristina Marja Baldursdottir nous a dépeint une héroïne scintillante et nous a déroulé ses toiles, elle a su dessiné une figure stellaire dans un roman océan.

L'écriture de sa trajectoire, des huiles sur toile aux aquarelles, des compositions à son ultime installation sur laquelle Karitas ne s'exprimera pas, laissant les critiques d'art à leur travail, témoigne du cheminement et de la vivacité des émotions de l'artiste.



Karitas ou le magnifique portrait d'une femme qui traverse le siècle,

du temps révolu de l'express côtier à la route circulaire pour entreprendre le tour de l'île.

Karitas, ou les visages de femmes libres .

Karitas une inoubliable saga islandaise.



Un superbe final, une offrande au père.

Retour au point de départ, la boucle est bouclée

Eau, lumière, couleurs.

Etoile et toiles.



Merc iKristina Marja Baldursdottir pour cet extraordinaire et prodigieux voyage.

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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

Encore un auteur islandais, décidément ce petit pays est riche en bons écrivains.

Est-ce la vie difficile avec ce climat qui pour moi est si hostile qui les inspire autant ou une certaine qualité dans les relations avec l'art, la poésie ou la littérature que l'on peut imaginer comme une échappatoire vers des cieux plus cléments?

En tout cas dans les romans que j'ai déjà lus, il est toujours question de livres et de poèmes et avec ce nouveau roman de peinture et tableaux.



Cette fois, ce ne sont plus les marins ou les bergers qui sont au devant de la scène mais Karitas, jeune fille puis jeune femme .



Fille de marin et femme de marin, le destin de Karitas n'est guère plus enviable que celui des hommes mais grâce à la volonté farouche de sa mère de donner à ses enfants un autre avenir que celui tracé par les habitudes et leur condition sociale , la mer ou la terre, Karitas part en Norvège à l'académie Royale des Beaux Arts.



C'est sans compter, lors de son retour en Islande alors qu'elle rêve d'une carrière de peintre moderne, les préjugés de l'époque, nous sommes dans les années 1920, où la peinture est considérée comme un loisir pour gens fortunés et l'autorité de son mari qu'il n'entend pas être contestée par une femme , puis l'arrivée des enfants incompatibles avec une vie d'artiste.



Trolls et revenants hantent ses nuits à la lisière de la folie mais le monde des femmes est fort, solidaire et il y a de belles descriptions de ces islandaises au caractère farouche comme leur pays, à l'âme sauvage comme les magnifiques paysages.

Libres dans leur tête si elles ne le sont pas pour les autres ...



Jolies pages entre les chapitres où sont esquissés les dessins de Karitas et où se surprend à les crayonner aussi dans sa tête !



Un roman envoutant...



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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

Voilà typiquement le genre de livre que je n'aurais jamais acheté par moi-même. Et j'aurais eu bien tort... Je remercie donc Marjorie d'Exploratology et indirectement Mladoria sans qui je n'aurais pas connu ce concept de livre-box.



Karitas est d'abord un livre sur la condition de la femme au début du XXème siècle. Celle-ci doit s'occuper de tenir la maison (ménage, linge, cuisine, préparation des denrées pour l'hiver) et d'élever les (nombreux) enfants. Les hommes peuvent éventuellement bénéficier d'une certaine éducation, mais pour ce qui est des femmes, cela est beaucoup plus rare. Dans le meilleur des cas, elles intègrent l'école de sage-femmes ou le collège d'enseignements ménagers... Alors c'est pour vous dire que notre pauvre Karitas, passionnée de peinture, était mal partie !



Karitas, c'est la beauté sauvage de l'Islande. La nature y étant peu clémente à cette époque, la vie des femmes, et des Hommes en général, n'est guère facilitée. C'est une nature époustouflante qui m'a été donnée à lire, toujours belle, parfois hostile. Une nature encore sauvage, indomptée (le passage de l'ascension du glacier est magnifique).



Karitas, c'est aussi une oeuvre sur la famille. La vie de celles-ci s'articule autour des saisons de pêche et du salage du hareng. Les femmes d'un côté, les hommes de l'autre. Les chambres communes, le soutien des femmes les unes envers les autres, les mises en nourrice fréquentes, le froid et les longues nuits qui resserrent encore un peu plus les liens entre les familles... Mais cela n'empêche pas les rivalités, la plus flagrante étant celle qui unit Karitas à sa soeur Bjarghildur.



Enfin, Karitas c'est aussi (et surtout) un questionnement sur la relation de l'artiste à son art. Autant vous dire qu'en 1930 en Islande, la peinture n'était pas considérée comme un métier, ni même comme un passe-temps convenable pour une femme. Et l'on suit donc le cheminement de Karitas en se demandant sans cesse si elle va réussir à vivre de sa passion pour l'art ou bien si sa vie familiale et le poids des convenances prendront finalement le dessus. L'esquisse d'un rêve étant le 1er tome d'un diptyque, nous restons un peu sur notre faim...



Je ne peux terminer cette critique déjà longue sans évoquer la dimension fantastique que l'auteur donne parfois à son récit. Il ne s'agit que de petites touches parsemées dans le texte mais qui participent activement à l'image que l'on se fait de l'Islande d'alors, un paradis sauvage dans lequel de méchantes fées se révèlent parfois à l'Homme.



Je dois également saluer la forme de ce roman qui alterne les très courts chapitres racontés à la 1ère personne (qui sont plutôt la description d'un moment et d'une situation précis ayant inspirés une oeuvre de Karitas) et ceux qui sont racontés d'un point de vue omniscient.



La lecture est parfois ardue à cause des noms propres islandais et du fait que l'auteure intègre du discours direct à même le texte, sans rien pour préparer le lecteur : "Je rentrerai à l'école secondaire le printemps prochain, fit le fraîchement confirmé d'une voix inhabituellement basse. Eh bien. Tous à l'école. Sûr que je pourrai donner de bonnes nouvelles de vous lorsque je serai rentré dans l'Ouest. Steinunn pénétra dans la pièce avec une lueur de victoire dans les yeux."



Je vais arrêter là, en espérant que quelques uns d'entre vous auront réussi à me suivre jusqu'ici. Vous aurez alors compris que cette oeuvre étonnante, toute nouvelle pour moi, a été une lecture passionnante !



Challenge ABC 2015/2016

Challenge Multi défis 2016
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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

Portrait d'une femme artiste, portrait d'un époque, portrait d'un pays.



Karitas a toujours su dessiner, d'aussi loin que remontent ses souvenirs de petite islandaise en ce début du 20ème siècle.

Orpheline d'un père pêcheur, élevée dans une fratrie de six enfants par une mère courageuse, fière et déterminée à offrir l'éducation par le savoir à sa famille, la petite fille, débrouillarde et responsable, montre très tôt un talent d'observation et de création. Mais le quotidien est difficile, fait de travaux harassants et de privations. L'islande est belle mais son climat est violent, les métiers y sont rudes et les populations modestes. Et un talent d'artiste est bien inutile pour vivre.

Entre l'entrave du mariage et des maternités et son ardent besoin de liberté, Karitas suivra son destin avec courage et détermination, tentant de concilier sa vie d'épouse et mère, et son ardent désir créatif.



En parallèle des destins des individus, ce livre est une minutieuse peinture de la société islandaise au tournant du 20eme siècle, pays de froidure et de violence des éléments, pays d'isolement et d'entraide.



Chaque chapitre s'introduit fictivement par une création artistique, tranche de vie quotidienne illustrée avec poésie et douceur, carnet de voyage d'une existence simple et industrieuse. Les dessins sont d'abord "sans titre", comme si le besoin de se raconter était essentiellement descriptif. Puis l'artiste prend son envol, les esquisses s'affirment, les supports se diversifient.

Et en contraste, la narration du roman est puissante, chaotique, à l'écriture dense et serrée, obligeant à la concentration pour suivre le parcours d'une femme indépendante, moderne, pleine de ressources pour construire son avenir.



Un très beau portrait de femme, au caractère bien trempée et au talent d'avant-garde.
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Karitas, tome 2 : Chaos sur la toile (L'art..

Rentrer dans la tête de l'artiste..

(Ce livre a été aussi édité sous le titre "Chaos sur la toile")



Dès la dernière page tournée de "Karistas, l'esquive d'une rêve", je me suis empressée de retrouver les pas de cette artiste peintre islandaise, charismatique et talentueuse.



Si le premier livre construit sa vie de femme et d'épouse dans une Islande en mutation entre les deux guerres mondiales, le second livre nous entraine dans les pas de l'artiste Avant gardiste.

Dans les années 50, controversée dans une société encore traditionnelle, il lui faudra couper les amarres, quitter famille et patrie pour Paris et New York, et faire vivre et nourrir sa nécessité absolue de créer, au sein des courants artistiques mondiaux.



Cacophonie de l'esprit qui nourrit la création.

Folie et chaos des pensées et des rêves cauchemardesques, canalisés par la maitrise artistique et l'oeuvre exutoire réalisée.

Le dilemme est sans fin, entre nécessité absolue d'indépendance et culpabilité envers sa famille et son entourage. Refuser le conformisme, la vieillesse qui guette, faire sortir l'oeuvre des tripes et suivre sa voie sans faillir.



Nombre de pages sont à la première personne (et c' est une nouveauté entre les deux livres), car qui peut le mieux parler de ses ressentis que l'artiste elle-même?

Il est parfois difficile de suivre sa logique. On sent poindre la folie. La douleur et le bonheur de la création sont présents à chaque page, et l'explication narrative en est passionnante, presque plus accessible que la confrontation avec l'Art abstrait dans un musée.



Le destin de Karitas est également forgé par l'omniprésence de sa famille, tribu attentive, envahissante, exasperante, intolérante mais toujours présente pour le meilleur et le pire. Les personnages de femmes sont particulièrement bien construits. La condition de la Femme est traitée avec un humour féroce et satyrique.

Et c'est un plaisir de mieux comprendre le fonctionnement de la société islandaise, à la fois abrupte et chaleureuse.



Je referme ces deux livres à regret pour ces beaux moments de lecture dépaysante
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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

Le roman débute quand la mère de Karitas, veuve, décide de quitter l'ouest de l'Islande pour installer ses six enfants dans un fjord de la côte nord et leur permettre de suivre des études. Le voyage prendra plus de temps que prévu, et les conditions de vie à l'arrivée seront précaires. Pour faire face à la situation, les femmes de la famille travailleront dans le salage du hareng. A cette occasion, l'autrice nous décrit de manière documentée les conditions de travail des ouvrières et les souffrances endurées.

Karitas, qui a un don pour la peinture et le dessin, est remarquée par une femme de la bourgeoisie qui lui offre la possibilité de suivre cinq ans d'étude à l'Académie royale des Beaux arts, du Danemark.

Véritable étude ethnographique et plongée dans les us et coutumes du pays au début du XXème siècle, Karitas nous invite à partager le quotidien et la ruralité des islandaises, qui, souvent seules ou éloignées de leurs maris partis de longs mois pour les saisons de pêche, se consacrent non seulement à leurs enfants, mais également à des tâches ménagères éreintantes, au maraichage, à la préparation des aliments et des conserves.

Dans ce pays marqué par le poids de la religion catholique, les femmes ne connaissent pas la contraception et engendrent de nombreux enfants, dont certains meurent en bas âge.

Ce livre écrit en mémoire de la mère de l'autrice, de ses grands-mères et arrières grands-mères, est un vibrant hommage à ces femmes, vaillantes, courageuses, vivant parfois dans des conditions extrêmes de solitude et de dénuement et revendiquant l'autonomie et l'accès à la culture et l'éducation pour leurs enfants. Il est également une ode à l'entraide et à la solidarité entre femmes, sans qui elles ne pourraient survivre et affronter les situations les plus périlleuses, comme accoucher seule dans une maison isolée.

Karitas, c'est aussi le lumineux destin d'une jeune fille indépendante, investie d'une mission artistique, qui, abandonnée par son mari, navigue entre ses obligations maternelles, son travail de fille de ferme et sa mission de peintre qu'elle ressent au plus profond d'elle-même et qu'elle choisit d'orienter vers l'abstraction.

Son périple depuis l'enfance aux quatre coins de l'île, nous immerge dans les magnifiques décors enneigés et brumeux de montagnes, de fjords, de côtes rocheuses.

Dernier point qui donne du relief au récit, les très beaux et courts chapitres ponctuant le roman qui, comme des visions ou des fenêtres qui s'ouvrent, nous permettent de saisir les situations à travers les yeux et la sensibilité de l'artiste peintre.

Je remercie mesrives et isacom qui m'ont guidée vers cette magnifique saga nordique.









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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

Karitas et moi c'était pas forcément gagné.



Ce livre est arrivé dans une box littéraire, et j'avoue l'avoir entamé un peu par devoir, parce qu'il s'agissait d'un cadeau. Une couverture sombre, un titre bizarre, un auteur inconnu au bataillon, et un résumé qui parle de harengs et d'art abstrait...

Autant dire qu'en librairie, Karitas serait probablement restée sur le présentoir et ça aurait été bien dommage car Kristin Marja Baldursdoottir aura été une de mes jolies découvertes de cette année.

Elle écrit comme son pays, du moins comme l'idée que je m'en fais, une écriture âpre et majestueuse, la beauté nichée dans l'aride, des trésors dans un écrin lunaire. C'est à la fois lent et intense, et on est tour à tour bousculé, agacé, bouleversé…



Le point fort de ce texte c'est pour moi une magnifique galerie de portraits, la part belle aux femmes, à commencer par le personnage principal, intrigante et touchante Karitas, pénétrée de son destin d'artiste, empêtrée dans ce quotidien de femme, de mère, d'épouse de pêcheur qui la rattrape sans cesse, l'empêche de s'envoler, de se consacrer à ce qui la fait vibrer, à la création et au chaos.



Il ne me reste plus qu'à rajouter le livre 2 à ma PAL ;)

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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

Livre acheté et lu sur les conseils d'une libraire sur mon lieu de vacances. Et c'est l'un des meilleurs conseils qu'un libraire m'ait donné! Il faut dire que cette librairie (La Berlue! quel joli nom!) est une petite pépite dans un village, toute mignonne, avec un choix incroyable malgré ses petits 50m2, que ce soit en littérature, en jeunesse ou en jeux.

Revenons à Karitas. Ce livre a tous les ingrédients pour me plaire. Des personnages féminins très forts. Beaucoup d'énergie. Une description des paysages et du mode de vie parfaite. Un jeu avec la lumière incroyable pour un roman. De la passion, beaucoup. De la volonté, encore plus. Une saga familiale passionnante. Une fois le livre ouvert, j'avais du mal à quitter Karitas. Une fois le livre fermé, je pensais à l'héroïne, à l'Islande, au moment où je me replongerai dans son histoire.

Je ne lirai pourtant pas tout de suite le tome 2, juste histoire de faire durer le plaisir.
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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

On s'attache immédiatement à Karitas, cette magnifique héroïne au fort caractère, qui s'acharne à peindre des toiles de plus en plus abstraites dans l' Islande rude et pauvre des années 1915 à 1939. Une force qui la dépasse la pousse à peindre contre vents et marées, contre son milieu social très humble, contre sa condition de femme, elle qui enfante quasi chaque année un nouvel enfant.

Voilà une fresque historique multi dimensionnelle très dense et forte, à la fois historique, sociale et humaine sur fond d'émancipation féminine. Un roman fleuve à suivre puisqu'il existe un tome 2. Je vais me dépêcher de l'acheter car la fin de ce premier volet laisse entrevoir pour Karitas plus de liberté pour exercer sa passion.
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Karitas, tome 2 : Chaos sur la toile (L'art..

Dans le tome 1 de 545 pages, Karitas la narratrice parlait de son enfance en Islande, de sa vie avec Sigmar son mari toujours en mer, de ses enfants, jusqu'au retour de son mari après treize ans d'absence.

Dans ce deuxième tome, elle quitte mari et enfants pour se consacrer à la peinture. Elle raconte sa vie à Paris, à New York, son voyage à Rome, ses expositions, ses retours en Islande, ses relations toujours mouvementées avec sa famille , ses amis.

Chaque chapitre présente en deux pages une description d'une oeuvre de l'artiste et sa situation à l'époque, avant que Karitas ne raconte sa vie dans une écriture fluide.

J'ai trouvé ce second tome de 665 pages trop long , souvent ennuyeux avec ses répétions, ses descriptions de Karitas et son mari trop mielleuses, toutes les qualités pour les uns et tous les défauts pour d'autres!

Ce livre m'a toutefois donné envie de connaître un peu mieux l'Islande, ses beaux paysages, ses coutumes et de manger de l'aiglefin!
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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

Karitas, jeune Islandaise dessine depuis que son père lui a offert un carnet de croquis, elle pense même en faire son métier.

Issue d’une famille de six enfants elle devra pourtant patienter longtemps avant de caresser son rêve.

Après des études à l’Académie des Beaux-Arts de Copenhague, elle rencontrera Sigmar, marin pêcheur avec lequel elle aura 4 enfants.

La vie suivra son cours pour la jeune femme, seule une partie de l’année pour faire face au quotidien.



J’ai aimé l’écriture empreinte de poésie de Kristin Marja Baldursdottir qui évoque magnifiquement la beauté des paysages des fjords Islandais et trace un magnifique portrait de femme.

Je suis impatiente de découvrir le 2éme volume de cette belle histoire.

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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

Steinunn, veuve de pêcheur et mère de six enfants, quitte en 1915 l’ouest rude de l’Islande pour une région plus hospitalière et surtout, pour un endroit où ses garçons comme ses filles pourront aller à l’école. Après un voyage mouvementé, toute la famille s’installe à Akuyeri, dans le nord, pour travailler au traitement du hareng, et grâce à la débrouillardise de Karitas, la troisième des filles, réussit à trouver un logement décent. Karitas montre également un talent certain pour le dessin, qui est reconnu, en particulier par sa mère, mais pas considéré comme une activité qui permettra de nourrir une famille. Heureusement, la jeune fille montre une belle opiniâtreté et fait une rencontre décisive.

Ce roman possède de nombreux atouts qui, réunis, en font tout le charme. D’abord, le côté saga familiale est très réussi, dans ce premier tome, on suit Karitas, qui est née au tournant du siècle, de 1915 à 1939, et nombre d’événements, tant personnels qu’historiques, viennent marquer cette période. Le deuxième atout de ce roman est de ne pas sombrer dans le drame et la désespérance comme il aurait pu être tentant de le faire pour l’auteure. Au contraire, même si tout n’est pas rose, et s’il n’aurait pas été crédible que les difficultés s’aplanissent par miracle, ou que la mort ne vienne jamais endeuiller ces longues années, la narration reste assez sobre, ne cherchant pas à dramatiser à outrance les situations. Au contraire, quelques bonnes fées et coups de chance viendront aussi se mettre sur la route de Karitas, et éclaircir son horizon. Mais je ne veux pas en dire trop…

Karitas est vraiment un personnage attachant, peut-être un soupçon trop lunatique, compte-tenu du contexte, mais disons que c’est son côté artiste, et les autres personnages ne sont pas en reste, et donnent immédiatement envie de suivre les pas de cette communauté. La vie quotidienne du début du vingtième siècle, en particulier les aspects propres à l’Islande, est décrite de telle manière que, le temps de la lecture, on s’y trouve transporté.

Ensuite, le thème de l’art, et du compromis, très compliqué à l’époque, entre vie de femme et travail de création artistique, est très bien analysé. Ce sujet me passionne toujours, et j’aurais trouvé dommage qu’il ne soit que survolé. Ce n’est pas du tout le cas ici, et j’imagine qu’il doit être encore approfondi dans le deuxième tome. J’ai beaucoup aimé la manière dont chaque chapitre commence avec la description d’une œuvre de l’artiste, et de son ressenti au moment de sa création. Je ne manquerai pas de vous parler, le moment venu, de Chaos sur la toile, bien sûr !
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Karitas, tome 1 : L'esquisse d'un rêve (Karit..

L'Islande au début du siècle dernier. Une ferme, une femme veuve d'un marin, et six enfants. Cette mère décide de partir afin de permettre à ses enfants de faire des études: incompréhension de l'entourage, risque d'un voyage long et pénible en bateau, rien ne la décourage. Et la vie reprend, de l'autre côté de l'Islande, dure, les enfants et la mère au travail, chacun selon son âge, le salage du hareng, les travaux ménagers... Et Karitas qui ne rêve que de peinture et de dessins, la petite Karitas, si débrouillarde, qui connaît bien vite les voisins, les fermiers, qui obtient du lait, denrée rare et précieuse, Karitas fait la connaissance d'une femme qui lui donnera des leçons de peinture, qui lui permettra de poursuivre des études au Danemark. Des frères et soeurs, tous feront des études: sage-femme, avocat, professeur, école ménagère... Aucun des enfants ne deviendra pêcheur.

Karitas, de retour, tombe sous le charme de Sigmar. Début de sa vie de femme et de mère, des déceptions, des douleurs, et aussi de sa carrière de peintre. Même si son rêve de monter son exposition ne se concrétise pas.

Un roman fascinant, dans une traduction magnifique (merci Henry Kiljan Albanson), des portraits de femmes qui forcent l'admiration, un pays où les hommes luttent contre le climat, la mer, la terre, mais aussi des paysages grandioses.

J'ai hâte de trouver le tome 2!
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