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Citations de Laura Moriarty (18)


- La controverse, pour votre information, c'est qu'ici, beaucoup de gens ne tiennent pas à ce qu'on enseigne à leurs enfants que la Genèse est un tissu de mensonges et qu'en fait, on descend tous du singe.
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Elles se toisèrent et Cora, pour la première fois, fit la triste expérience de se voir, de se voir vraiment, avec les yeux de Louise : une bonne femme à l'esprit confus, confite dans son hypocrisie. Une imbécile qui s'était dispensée en pure perte. Une femme malheureuse qui avait passé son temps à se ridiculiser, à égrener des maximes blessantes et stupides à propos de friandises et de vertu, à raconter des mensonges à une enfant blessée.
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Elle ferma les yeux, accablée à cette seule pensée. Elle allait être une femme divorcée, un scandale vivant. Et comment pourrait-elle expliquer ce divorce ? Si elle ne pouvait dire la vérité à qui que ce soit, la disgrâce pèserait sur elle seule. Ce serait à elle de supporter la honte et l'opprobre, les spéculations colportées à voix basse, l'isolement. L'avenir n'était plus qu'un tunnel, long et sombre, jamais plus elle ne serait heureuse.
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Cette solitude-là était d'une nature différente - totale et permanente. Sur les trottoirs, elle demeurait une étrangère pour les foules qui l'environnaient, sans aucune chance de tomber sur quelqu'un qui pourrait la reconnaître et la héler. Voilà ce que devait éprouver un immigrant, songea-t-elle, quelqu'un que personne ne connaît, dont personne ne sait d'où il vient. Il lui semblait être devenue non seulement une inconnue, mais quelqu'un qu'on ne pouvait pas connaître, et elle s'agaça à l'idée qu'elle avait si peu d'emprise sur elle-même qu'elle avait constamment besoin de la présence des autres pour lui rappeler qui elle était et se sentir elle-même.
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Quand une femme charmante s'abaisse à des folies, elle peut toujours trouver quelqu'un pour s'abaisser avec elle, mais elle ne trouvera pas toujours quelqu'un pour la relever au rang auquel elle appartient.
Mr. Grundy pour Atlantic Monthly, 1920
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Men don’t want candy that’s been unwrapped. Maybe for a lark, but not when it comes to marriage. It may still be perfectly clean, but if it’s unwrapped, they don’t know where it’s been.
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Schopenhauer writes about marriage. He says getting married is like grasping blind into a sack of snakes and hoping to find an eel.
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Je raconte à ma mère que quand Mme Rowley était petite , quelqu'un a dû lui expliquer qu'il valait mieux se taire si on n'avait rien de gentil à dire , mais elle a tout compris de travers et ne parle que pour dire des méchancetés.
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Si on m'avait toujours dit que la Terre était plate et qu'un homme tirait le Soleil sur un char, si personne ne m'avait dit le contraire, je l'aurais cru.
Ou, si on ne m'avait rien dit et que j'ai dû me faire ma propre idée, j'aurais pensé que la nuit le soleil rentrait dans la terre par une fente géante, comme un toast dans un grille-pain.
( il faut penser que ces phrases sont dites par Evelyn, petite fille de 11 ans )
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Elle se faufila devant Cora pour aller se regarder dans le miroir de la salle de bains. Ce fut un coup d’œil bref mais admiratif. Elle était magnifique et aussi fraîche qu’une rose, comme si, en dépit de la touffeur de ces pièces exiguës, et même après ce long périple en train, la transpiration, la poussière et la fatigue ne la concernaient pas. Louise était toujours perchée sur ses talons hauts et Cora étant pieds nus, dans le miroir, elles donnaient l’impression d’être de la même taille.
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M. Mitchelle aime jouer au magicien : il fait semblant de pouvoir détacher un de ses pouces puis de le remettre. J'ai passé l'âge. Je sais bien que son pouce est caché derrière sa main, que les choses ne sont pas forcément ce qu'elles semblent, ça dépend de l'endroit ou l'on se place.
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La première fois que Cora entendit le nom de Louise Brooks, elle attendait la fin d'une averse dans une Ford T garée devant la bibliothèque municipale de Wichita. Si Cora avait été seule et avait eu les mains libres, elle se serait peut-être élancée à travers la pelouse pour gagner l'escalier de pierre de la bibliothèque. Mais ce jour-là, avec son amie Viola Hammond, elles avaient passé la matinée à faire du porte-à-porte dans leur quartier afin de collecter des livres pour la nouvelle salle de lecture dédiée aux enfants, et le fruit conséquent de leurs efforts se trouvait à l'abri, et au sec, dans quatre caisses sur la banquette arrière. Cet orage ne durerait pas, et elles ne pouvaient pas prendre le risque de mouiller leur butin.
Et puis, songea Cora en contemplant distraitement la pluie, ce n'était pas comme si elle avait autre chose à faire. Ses garçons étaient déjà partis travailler pour l'été dans une ferme à la sortie de Winfield. À l'automne, ils iraient à la faculté. Cora cherchait encore ses marques dans la quiétude, et la liberté, de cette nouvelle période de sa vie. Désormais, lorsque Délia avait terminé sa journée, la maison restait propre longtemps après son départ, sans empreinte de boue sur les sols ni disques éparpillés autour du phonographe. Il n'y avait plus de chamailleries à arbitrer pour savoir qui prendrait l'automobile, ni de match de tennis à aller applaudir au club, ni de dissertation à relire et porter aux nues. Le garde-manger et le réfrigérateur restaient pleins sans qu'il y ait besoin de faire des courses quotidiennes. Et ce jour-là, puisque Alan était au travail, Cora n'avait aucune raison de se hâter de rentrer.
- Je suis contente qu'on ait pris votre auto plutôt que la nôtre, observa Viola en ajustant son chapeau - un ravissant turban tout en rondeurs, orné sur le devant d'une plume d'autruche recourbée. On prétend que les voitures couvertes sont un luxe, mais pas un jour comme aujourd'hui.
Cora adressa à son amie un sourire qu'elle espérait empreint de modestie. Non seulement la voiture était couverte, mais elle était également équipée d'un starter électrique. La manivelle n'est pas une affaire de dames, clamait la publicité - mais Alan reconnaissait qu'il n'éprouvait, lui non plus, aucune nostalgie des tours de manivelle.
Viola se retourna et contempla les caisses de livres sur la banquette arrière.
- Les gens ont été généreux, approuva-t-elle. (Viola était de dix ans l'aînée de Cora, elle avait les tempes déjà grisonnantes et elle parlait avec l'autorité que lui conféraient ses quelques années en plus). La plupart, du moins. Avez-vous remarqué que Myra Brooks n'a même pas daigné nous ouvrir sa porte ?
Non, Cora ne l'avait pas remarqué. À ce moment-là, elle frappait aux portes sur le trottoir d'en face.
- Peut-être était-elle absente ?
- J'ai entendu le piano. Elle n'a même pas pris la peine de s'interrompre lorsque j'ai frappé. Je dois reconnaître qu'elle joue très bien.
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Lorsque Cora était entrée, avec la sensation d'être sur le point de se jeter dans le vide, il l'avait invitée à s'asseoir sur l'une des deux chaises devant la petite table, près de la fenêtre.
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M. Mitchelle aime jouer au magicien : il fait semblant de pouvoir détacher un de ses pouces puis de le remettre. J'ai passé l'âge. Je sais bien que son pouce est caché derrière sa main, que les choses ne sont pas forcément ce qu'elles semblent, ça dépend de l'endroit ou l'on se place.
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Il n'y a pas de Garbo ! Il n'y a pas de Dietrich ! Il n'y a que Louise Brooks !
Henri Langlois, 1955
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Elle avait observé à l'école, la façon dont les garçons se comportaient en présence de certaines filles, et elle savait que la vraie beauté aurait triomphé de tout, même de ses origines vagues. Or, même après avoir décroché son titre de championne du volant, les garçons de l'école s'étaient juste montrés polis avec elle, dans le meilleur des cas. Et pourtant, force était de constater que ce très séduisant avocat s'attardait bien plus longtemps que nécessaire dans le salon des Lindquist, et qu'il la regardait comme on contemple un spectacle extraordinaire.
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Ça m'a fait chaud au cœur de lui donner tout ça. [ ... ] Travis a donc peut-être raison: parfois, on peut vraiment annuler le mauvais avec du bon. Même s'il faut mentir, ou peut-être voler, ça vaut le coup d'avoir quelques instants heureux, pour compenser les périodes malheureuse c'est toujours ça de pris.
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Ca m'a fait chaud au cœur de lui donner tout ça. [ ... ] Travis a donc peut-être raison: parfois, on peut vraiment annuler le mauvais avec du bon. Même s'il faut mentir, ou peut-être voler, ça vaut le coup d'avoir quelques instants heureux, pour compenser les périodes malheureuse c'est toujours ça de pris.
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