Cette fois, ce sont des larmes qui font le ménage, des larmes qui font du bien parce qu'elles vous nettoient de l'intérieur, et que vous vous sentez mieux après. Vous voyez?
Depuis ce jour-là, le monde qui m'entoure n'est plus le même. C'est une baignoire vide. En apparence, il ressemble à ce qu'il était avant. Il y ressemble même pas mal, mais si vous grattez un peu, vous vous apercevez que ce n'est qu'un vernis, parce que derrière la surface, rien n'est plus pareil. Ou alors c'est moi qui ai disparu, qui me suis écoulé à travers la bonde de la baignoire.
J'avais l'impression que tout le monde pouvait voir à l'intérieur de moi. Je me sentais comme dans ces rêves où vous êtes en slip au milieu de la cour et que tout le monde vous regarde. Personne n'a envie d'être celui qui est au centre de l'attention, tout le monde préfère que ce soit le voisin. Sauf que là, celui en slip, c'était moi.
On ne peut pas croire qu'il fasse si beau un jour pareil. Il devrait faire gris, comme tout ce brouillard qu'on a à l'intérieur. Mais non, ce jour-là, il faisait atrocement beau. Comme si le monde était devenu dingue et se foutait complètement de ce qu'on était en train de vivre.
C'est une vague énorme contre laquelle vous ne pouvez pas lutter. Rien d'autre à faire que de la laisser vous passer sur le corps, vous emporter et vous faire bouffer le sable sans pouvoir reprendre votre respiration.
Je n'ai pas vraiment cessé de penser à elle depuis hier. Son sourire s'est installé sur ma rétine comme un écran de veille. Elle me colle le mal de mer tellement elle est belle.
Jusqu'à Olivia et ses yeux de calanque.
En un regard, Olivia a tout foutu par terre. Car, maintenant, je suis prêt à tout pour qu'elle me regarde de nouveau.